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LES CLAVIERS DU PROGRESSIF


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Gros plan sur l'attirail du parfait petit claviériste de prog'.
VANDERGRAAF - 30.08.2003 -
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Qui a dit "archaïque" ? Quand les premiers groupes de prog' émergent, le clavier est déjà une figure de proue. Alors que le rock pensait tuer le piano à coups de saturations, le rock progressif va le ressuciter, accompagné de tous ses avatars. Gros plan sur l'attirail du parfait petit claviériste de prog'.

Outre le classique piano accoustique, les musiciens du prog' vont se trouver une passion pour un magnifique instrument : l'Orgue Hammond. Orgue électrique créé dans les années quarante par un horloger ruiné, d'abord destiné aux églises modestes (il est sensé imiter le son des orgues d'église), l'orgue Hammond a un son très particulier et inimitable, une sorte de ronronnement à la fois grandiose comme un orgue d'église, et sensuel comme un piano de jazz. Adopté d'ailleurs très vite par des jazzmen tels Count Basie, l'orgue Hammond devint l'orgue, tout court, celui du jazz. Les musiciens du prog' le reprennent aussi bien à des fins rythmiques (il donne un fond sonore émouvant et très présent), qu'à des fins de solos. Bientôt, l'orgue Hammond devient indissociable du pianiste, qui est d'ailleurs indissociable du groupe de prog'.

Outre l'orgue Hammond, les pianistes du rock progressif vont opter très souvent pour le piano électrique Fender Rhodes, également utilisé en jazz depuis sa découverte par Herbie Hancock. Le Fender Rhodes sonne comme un piano dont on jouerait sous la pluie. Et pour cause. Son fonctionnement : chaque touche actionne un petit marteau de feutre qui frappe une barre d'aluminium, dont le son est amplifié dans un micro. Son cristallin, vibrant, magique, le Fender Rhodes est moins usité dans le rock progressif que l'orgue Hammond, mais sa présence est fréquente, notamment chez Genesis et King Crimson.

Mais ce qui va faire le vrai bonheur des pianistes du prog', c'est le synthétiseur. Aujourd'hui, même le plus irascible adepte du rock progressif vous dira que les sons des synthétiseurs seventies ont mal vieillis, et qu'il aurait finalement mieux valu ne pas utiliser la plupart d'entre eux. Lesquels ? Tâchons de les distinguer. Il faut d'abord souligner le cas à part du Mellotron (de son vrai nom Orchestra Synthesizer Mellotron 400-D). Ce petit boîtier blanc souligné d'un clavier de deux octaves et couverts de gros boutons est le plus méritant de tous les synthétiseurs de l'époque, et bien vite les groupes de rock progressif ne s'en passeront plus. En effet, le mellotron est capable de reproduire de façon extrêmement fidèle ( une qualité impressionnante vu son année de création : 1966) un son d'orchestre à cordes, ou de chœurs mixtes (son imitation de l'orchestre à cuivres est en revanche beaucoup moins fidèle). Offrant la possibilité de disposer d'un orchestre sans faire de démarches coûteuses et incertaines, le mellotron permettra aux groupes de rock progressif de se doter d'arrangements magnifiques.

A l'opposé du mellotron se trouve le Moog (de son vrai nom Mini-moog model C III). D'apparence semblable au mellotron, le moog ne sait que produire des sons étranges et généralement douloureux pour les oreilles. S'il peut se vanter d'être le premier véritable synthétiseur du monde, le moog apparaît aujourd'hui désuet. On ne peut pas vraiment reprocher, cependant, aux musiciens du rock progressif, d'en avoir explorer les moindres capacités, il était tout à leur honneur d'avoir voulu expérimenter un instrument nouveau.

Autres possibilités offertes par les claviers : les instruments issus de la musique baroque. Et les groupes de prog', essentiellement anglais, subissent de plein fouet l'influence de ce mouvement. L'orgue d'église bien sûr sera sollicité, et même revisité. Rick Wakeman, de Yes, en a exploré toutes les voies.

Enfin, le clavecin, que les ténébreux Procol Harum aimaient à employer pour souligner l'intensité dramatique de leurs meilleurs morceaux. A la fin des années 70, les groupes s'orienteront vers des synthés aux possibilités plus globales, dont l'ARP pro soloist, ou l'Oberheim utilisé par Pink Floyd. Ensuite, les années 80 s'envoleront à coups de Korg M-1, Kurzweill K-2000, et surtout le Fairlight CMI révélé par les travaux de Peter Gabriel.

Les possibilités offertes par les claviers sont immenses et il eût été dommage de s'en priver. Eclectique comme le prog', le monde du clavier a tout naturellement une place d'honneur dans notre musique préférée. Pour notre plus grand plaisir...
 
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