En Belgique, la bande de Steven Wilson était habituée aux petites salles comme le Spirit of 66 de Verviers. Là, c'est dans une salle d'une capacité de 2,000 personnes (presque remplie) qu'ils ont justifié leur Award du meilleur album remporté il y a quelques semaines.
Les portes s'ouvrent à 19h00. Les gens affluent à l'intérieur, assiègent le bar et se réservent les meilleures places dans la salle. Vers 19h25, une guitare se fait entendre dans le fond de la scène. Le show commence avec Ann Further, titre qui sera présent sur leur nouvel album (disponible dans le courant de l'année 2008). If there's anyone at the bar, get the fuck*** in. Tout est dit. La salle est à moitié pleine, la qualité du son est remarquable et la voix de Vincent est réglée au top. Le cocktail Anathema est relevé: Danny (guitares) explose dans un solo relevé en fin de set, les nappes de claviers (Les Smith) qui apportent cette ambiance sombre et triste sont bien bien présentes et l'on peut saliver d'avance en écoutant les quelques morceaux inédits comme A Simple Mistake et Angels Walk Among Us. Mention spéciale à cette dernière qui laisse présager un nouvel album de grande qualité. Mentionnons également Deep de Judgement (seul morceau que je connaissais du set, shame on me) où le batteur maîtrise sa rythmique. Mention spéciale d'ailleurs John Douglas (batterie) pour l'ensemble du set. L'on ne réalise pas tellement l'apport de sa batterie sur les albums studios... Alors qu'ici, ses toms, ses cymbales et sa grosse caisse ont apporté un atout non-négligeable au groupe.
Et voilà qu'il est déjà 20h10. Anathema quitte la scène après 6 ou 7 chansons (!). C'est assez court. Il y a un inévitable goût de trop peu dans les oreilles mais soit. Un concert où ils seraient la tête d'affiche semble maintenant inévitable. Le temps de prendre des rafraîchissements et c'est reparti pour un tour.
Steven Wilson & cie entrent en scène. Il est facile d'oublier que ce groupe a pratiquement 20 ans de bouteille derrière lui et pourtant...
Setlist:
Fear of a Blank Planet
What Happens Now
Lazarus
Cheating The Polygraph
Anesthetize
Open Car
Dark Matter
Blackest Eyes
Waiting 1
Half Light
Way Out of Here
Sleep Together
Trains
Halo
L'audience a doublé de volume. Les quelques places assises sont toutes prises, les étages sont presque complets et l'on ne distingue plus que des touffes de longs cheveux en bas. En regardant le public, l'on peut dire que Porcupine Tree, c'est comme Tintin: accessible aux personnes de 7 à 77 ans. Tantôt ce sont de jeunes filles de 10-12 ans qui sont accoudées aux barrières, tantôt ce sont les plus âgés de 55-60 ans qui s'offrent une place confortable dans un siège. Coincé à côté d'un couple en chaleur, c'est impatient que j'attends le début de ces deux heures de show exceptionnel. Très logiquement, l'album récemment primé est à l'honneur avec l'exceptionnel Anesthetize, Way Out of Here ou encore Sleep Together.
Les membres du groupe montrent bien qu'ils sont la véritable star du soir. Le son double pratiquement de volume comparé à Anathema, un écran géant (sur lequel défileront des images d'ados accrocs aux petites pilules, etc) est installé au fond de la scène et le jeu de lumière aurait pu refiler une crise d'épilepsie à un aveugle.
D'un point de vue scénique, les musiciens restent à l'aise. Steven Wilson est franc, ponctue chacune des chansons par un Thanks/Merci et entame très sobrement chacun de ses soli. Encore une fois, le batteur se met en valeur. Moins remarqué en studio, il explose en live. L'on a presque tendance à oublier que Porcupine Tree était très prog au début de sa carrière tant les guitares sont ici agressives, brutales et servent d'exutoires à de nombreux adeptes de air guitar. Le clavieriste s'offre une place de choix sur Lazarus (Deadwing), plus pop, mais néanmoins très agréable. L'ensemble du set est réglé comme une horloge suisse.
Arrive alors inévitablement la fin du concert. Le public belge en redemande comme les nombreux We Want More peuvent en témoigner. Steven Wilson reviendra d'abord tout seul pour entamer The Sky Moves Sideways à la guitare électrique. Et là, c'est le drame. La tête d'ampli pète et ça crachote. Le rappel est mal entamé, mais pas foutu pour autant. Plan B nous sortira-t-il. Nous aurons droit aux deux morceaux à la guitare acoustique que sont Trains et Halo... Le rappel ce soir était visiblement maudit puisque le fil de sa guitare se déconnectera le temps d'un instant. Ceux qui hésitaient à s'offrir le luxe d'une soirée en compagnie de ces gentlemen n'ont plus à tergiverser: la qualité est au rendez-vous, Anathema + Porcupine Tree est un cocktail parfait et vous n'aurez peut-être pas d'autres occasions de vous rattraper.
Et là, c'est fini. Vraiment fini. La salle s'éclaire. Je regagne difficilement le bar en jouant des coudes avec un pote (merci à toi!). Vous pouvez maintenant quitter l'AB et reprendre une activité normale, bonsoir.
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