MECHANICAL POET (FÉVRIER 2008)

Ping Ping : Salut Lex, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Lex Plotnikoff : Salut Ping Ping, content de rencontrer. Mon nom est Lex et je fais du bruit avec ma guitare avec Mechanical Poet. Je pense que c’est le meilleur groupe dans le monde entier. J’espère que je ne suis pas le seul à penser de cette façon (Rires).

Ping Ping : Quelle est la signification de Mechanical Poet ?
Lex : Ce nom n’a pas de signification spéciale. C’est comme un nom humain comme John Smith ou Jean Martin par exemple. Ces noms n’ont pas besoin d’avoir une autre signification. Cela veut dire que ce sont des gens. Et notre nom signifie notre groupe !

Ping Ping : Si je te dis que selon moi, Mechanical Poet est un mélange barré entre Devin Townsend et le monde de Disney : que penses-tu de cette définition ?
Lex : Et bien, ce n’est pas une mauvaise définition du tout. J’ai toujours aimé « SYL », « Ocean Machine » et « Infinity » de Devin Townsend. Et « Kuzco, l’empereur mégalo » est mon dessin animé préféré.

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Ping Ping : Si tu devais définir ta musique ; comment la définirais-tu ?
Lex : Je la définirais comme étant une musique réellement unique et fascinante pour tous ceux qui n’écoutent pas simplement la musique mais la vive.

Ping Ping : Pourquoi y-a-t’il eu autant de changements dans le line-up de Mechanical Poet ?
Lex : Parce-que Mechanical Poet n’est pas seulement un groupe de quelques mecs qui aiment quelques fois jouer de la musique. C’est un enfer de travail forcené et cela demande plein d’attentions. Nous sommes un groupe très spécial et nous devons travailler dans de très conditions très difficiles ; la Russie est un pays compliqué pour le rock. Pleins de gens ne supportent cet effort et nous les laissons partir.
Tu dois être une personne très dévouée ou folle pour passer ton temps dans des répétitions interminables, dans des enregistrements, dans des négociations commerciales et continuer à faire ton boulot quotidien à côté.
Qui va supporter ça ? Seulement quelque uns, je suppose. Donc il n’y a aucun problème avec ces changements de line-up.

Ping Ping : Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Lex : Toutes les belles choses, toutes les choses laides, toutes les nouvelles choses, toutes les choses étranges… Tout ce qui est au-delà du normal et de l’ordinaire. Tout ce qui surprend.

Ping Ping : Quelle est la place de l’artwork sur votre musique ? Car dans chacun de vos albums, l’artwork est magnifique…
Lex : Nous aimons dire que nous ne faisons pas juste de la musique mais nous faisons un film ou encore un petit monde. Et le monde est toujours complexe. Donc nous essayons de faire nos albums aussi complexes et conceptuels que nous pouvons.
Nous travaillons dur nos musiques, paroles, artwork etc. Ils sont aussi importants les uns, les autres et méritent chacun leur place.
Tous les artworks sont fait par moi. Je suis un designer graphique et peintre depuis plusieurs années, donc c’est une tâche familière.

Ping Ping : Est-ce possible de voir Mechanical Poet passer un jour en France ?
Lex : Tout est possible. Nous serions très heureux de faire ce genre de tournée parce que nous pleins de supers fans en France.

Ping Ping : Peux-tu nous parler de votre dernier album « Who Did It To Michelle Waters? » ? Est-ce une histoire vraie ?
Lex : C’est simplement encore une histoire complexe de jeunes gens, de jeunes amours, de jeunes souffrances, de jeunes déceptions et de jeunes passions. Elle a sa propre intrigue mais traite des valeurs éternelles comme toutes les grandes histoires comme « Roméo et Juliette » le fait.
Heureusement, ce n’est pas une histoire vraie mais cela ne la rend pas moins triste ou intrigante. Et ça ne veut surtout pas dire que ce genre d’histoire ne pourrait pas arriver.

Ping Ping : Votre album « Creepy Tales For Freaky Children » est la réponse aux enfants agités ?
Lex : Pas seulement les enfants mais tous ceux qui sont assez fous pour aimer cet album.

Ping Ping : Justement peux-tu nous expliquer le concept de « Creepy Tales » ?
Lex : Le concept de « CT4FC » est dans son titre. Un bouquet d’histoires de revenants pour tous ceux qui sont assez bizarres pour aimer ça. Ce sont comme des légendes urbaines célèbres mais pas aussi violentes et plus marrantes… quelques fois.

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Ping Ping : Vous avez fait 3 titres bonus chantés en russe sur « Creepy Tales » : penses-tu qu’il est possible de faire un album entier chanté en russe et essayer de le vendre dans le monde entier ?
Lex : Nous avons enregistré ces titres bonus pour le public russe. Le fait est que les fans russes sont totalement conservateurs et écoutent le plus souvent des groupes qui chantent en russe.
Dans le futur, nous allons probablement enregistrer plus de chansons en russe mais je ne pense pas qu’elles seront populaires autre part.

Ping Ping : Faire deux albums aussi rapprochés en temps ; est-ce un choix “commercial” pour faire comprendre à vos fans que vous êtes toujours là après un vrai-faux split ?
Lex : Et bien, ces 2 disques ont plein de choses en commun. Donc, c’est plus un album et un énorme plus pour ceux qui veulent plus de supers musiques que « Creepy Tales » ne pouvait en donner.

Ping Ping : Mais faire deux albums aussi proches ; n’est-ce pas un problème pour votre inspiration ?
Lex : L’inspiration n’est pas un problème si tu as une idée dans ta tête et pleins de choses qui t’inspirent autour. Tout ce que tu as à faire est d’être inspiré et laisser les choses aller. Juste penser à où tu veux aller et alors simplement aller dans cette direction.

Ping Ping : Est-ce que votre musique marche ? Combien d’albums avez-vous vendu ?
Lex : Je ne peux pas donner de chiffres mais je suis sûr qu’ils sont plutôt bons. Autrement notre label nous auraient flanqué dehors depuis longtemps.
Mais ces mecs sont toujours cools et délicats donc je suppose que nous sommes un groupe assez populaire pour eux.

Ping Ping : Quelle est l’évolution possible de la musique de Mechanical Poet ?
Lex : Nous avons fait plein de choses pour un moment.
Nous avons mélangé le gothique et le prog dans « Handmade Essence » et c’était cool.
Nous avons sorti une épopée progressive respectable avec « Woodland Prattlers » avec des riffs de guitares graves, des chants diversifiés, des samples et des arrangements orchestraux riches. C’était encore plus cool. Nous avons fait le meilleur album prog métal complexe que nous pouvions et nous sommes allés plus loin en mélangeant des riches arrangements d’une apparente simplicité.
Et « Creepy Tales » a été enregistré ; l’album le plus doux et mélodique de notre discographie. Et puis, « Michelle » ; les deux disques démontrent les deux extrêmes de notre style : l’album le plus rock et le plus orchestral.
Sur ces quatre albums, nous avons tout essayé du métal et punk rock à l’ambiant et électronique. Maintenant, le temps des expérimentations globales est terminé.
Nous avons trouvé notre style et il est quelque part entre tout ça. La bizarrerie de « Essence », la beauté de « Woodland », la mélodie de « Creepy Tales » et l’énergie de « Michelle ». C’est l’évolution.

Ping Ping : Dans quel pays êtes-vous les plus populaires ?
Lex : Il semble que nous soyons populaires de façon égale partout. Au détail près, nous avons plus ou moins la même attention d’Europe, des Amériques, d’Australie et d’Asie. Nous recevons des lettres des Etats-Unis, du Canada, de France, d’Angleterre, d’Allemagne, du Japon, du Népal, de Corée, du Brésil, du Chili, du Mexique et pleins d’autres pays.

Ping Ping : Est-ce que les russes aiment leurs enfants aussi ?
Lex : Certains oui, certains non. Si les enfants sont obéissants, pourquoi pas ?

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Ping Ping : Concernant l’enfance, que voulais-tu faire quand tu étais gamin ?
Lex : Je voulais botter les culs comme Jackie Chan et devenir un champion international de kung-fu. Mais ma première guitare a tout changé.

Ping Ping : Es-tu fier de ce que tu es devenu ?
Lex : Je n’y ai jamais pensé plus que ça. Je suis à peu près sûr que je ne suis pas une sorte de loser ou un mouton muet supplémentaire dans ce monde mais il y a toujours une chance pour développer ses vertus.
Je pourrais être fier de ce que j’ai fait à ce jour mais ça ne m’arrêtera pas de faire mieux.

Ping Ping : Cela peut paraître « cliché » pour toi mais il y a-t-il une liberté d’expression en Russie ?
Lex : Non. Et c’est étrange mais je suis sûr que ce n’est pas mauvais pour la Russie. Tu sais, la Russie n’est ni l’Europe ni l’Asie.
Et la plupart des russes ont presque rien de commun avec les européens ou asiatiques. C’est un pays vraiment très spécial avec des gens très spéciaux. C’est Arrakis (NdPing Ping : Arrakis est la planète désertique écrasée de chaleur du roman de Frank Hebert « Dune »). Et la liberté d’expression n’est pas nécessaire. Il a besoin d’un Tsar qui le dirigerait avec sa main d’acier et dirait aux gens ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire.
Je peux dire que personnellement, je n’aime pas du tout cette forme de gouvernement. Mais je dois admettre que ça marche bien pour la plupart des gens ici même si ça pue pour moi personnellement.

Ping Ping : Ce manque de liberté d’expression change-t-il quelque chose dans ta façon d’écrire ?
Lex : Je ne pense pas.

Ping Ping : Connais-tu des groupes français ?
Lex : Ouais. J’aime Pleymo et AqME. Et je connais Anorexia Nervosa avec Kyo mais ce n’est pas mon style de musique.

Ping Ping : Question « Lost » : ton avion se crashe sur une île déserte mais le scénariste est sympa, il te laisse 5 albums dans ta valise : lesquels prends-tu ?
Lex : Je préférerais prendre 5 cd enregistrables avec mes guitares et quelques équipements de studio. Je suis sûr que les îles désertes sont de supers endroits pour faire de la bonne musique. Pas de soucis, pas de dérangement…

Ping Ping : Peux-tu dire quelques mots français aux lecteurs de Music Waves ?
Lex : (En français dans le texte) Je suis heureux d’accorder cette interview. Nous vous aimons. Bonne chance à tous!

Ping Ping : Avant de se quitter mon frère Kiku m’a toujours dis de laisser le dernier mot à mes invités : que voudrais-tu dire aux lecteurs français qui vont te lire ?
Lex : Merci pour votre amour et votre soutien, pour avoir lu cette interview.

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