Un passionnant entretien à cœur ouvert d’une rare sincérité d’un artiste touchant au service de la cause du rock progressif...
Ping Ping : Salut Andy, c’est Ping Ping de Music Waves peux-tu te presenter toi et ton groupe à nos lecteurs ? Andy Tillison : The Tangent est un groupe rock progressif qui consiste en un fluide line-up de musiciens venant d’Angleterre, de Suède et de France. Formé en 2003 par moi-même Andy Tillison, anciennement du groupe Parallel or 90 Degrees, le groupe a compté parmi ses membres Roine Stolt (Flower Kings), David Jackson (Van Der Graaf Generator), Theo Travis (Soft Machine), Guy Manning, Jonas Reingold, Krister Jonsson, Jaime Salazar, Sam Baine, Zoltan Cszorz et Jakko Mjakszyk.
Le groupe a fait 4 albums studio « The Music That Died Alone » en 2003, « The World That We Drive Through » en 2004, « A Place In The Queue » en 2006 et « Not as Good as the Book » un double-cd et une nouvelle en 2008.
Un cd/dvd live intitulé « Going Off on One » est sorti en 2007. Tous ces titres sont disponibles chez InsideOut Music.
Ping Ping : Si tu devais définir la musique de The Tangent : comment la qualifierais-tu ? Andy : Notre musique est une continuité rebelle de l’idéologie du rock progressif qui a été arrêtée de façon abrupte par les compagnies de disques à la fin des années 1970. Bien que les compagnies aient continué de sortir des matériels par des artistes déjà établis comme Yes et Pink Floyd, aucun nouveau groupe n’a été signé depuis très longtemps et quand ils en ont signés comme Marillion, ils n’étaient plus soutenus par les médias.
The Tangent sent que la musique de cette époque n’est pas terminée, et nous nous sommes donnés comme tâche de continuer cette forme de musique. C’est un éclectique mélange de jazz, de rock, de pop et de musique classique avec aucune limite pour trouver nos sources d’inspiration.
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Ping Ping : Ton actualité est la sortie de « Not as Good as the Book » : peux-tu nous éclairer sur le process de création et d’enregistrement de cet opus bien que tous les membres du groupe vivent un peu partout dans le monde ? Andy : Tu as fait comme les autres super projets progressifs par Internet (Ayreon, Genius…) ? The Tangent a été rendu possible par l’explosion des moyens de communications et Internet. Le premier album a été fait avant même que certains membres du groupe ne se rencontrent. Nous étions parmi les premières personnes à travailler ensemble de cette façon, et c’est un exemple classique de musiciens de rock progressif qui sont parmi les premiers à utiliser la nouvelle technologie. Souviens-toi que les premiers à avoir adopter les synthétiseurs et les samplers –le Mellotron était un sampler- étaient des musiciens de rock progressif.
Ping Ping : Pourquoi y-a-t-il eu tant de changements de line-up dans The Tangent ? Cela signifie-t-il que pour chaque membre The Tangent est plus un side-project qu’un vrai groupe ? Andy : The Tangent ne peux pas être le groupe de rêve qui reste dans son même line-up pour toujours. Tout le monde dans le groupe a d’autres projets, et qui sait où peuvent mener ces projets ? Jusqu’ici, sur le quatrième album, nous n’avons pas fait un seul album studio avec le même line-up, bien que miraculeusement sur le live « Going Off on One », les personnes étaient les mêmes que celles qui avaient produit « A Place in the Queue ».
Je pense qu’il est temps que tout le monde arrête d’être aussi centré sur qui est dans le groupe… L’idée de base est le groupe et pas un tableau de services.
Bien sûr, il y a plein de gens qui préféreraient que Roine Stolt soit encore dans The Tangent. Un beau rêve… mais le mec est trop occupé et nous ne voulons pas arrêter parce qu’il n’est pas disponible. Je pense que l’album « Queue » a démontré que le groupe pouvait encore maintenir son identité avec un batteur et un guitariste différents, et cette fois-ci, nous avons fait appel aux gens pour embaucher un nouveau guitariste et dire au revoir à un de nos claveristes.
En live, le groupe est prédisposé à se résumer à trois membres centraux à savoir moi-même, Jonas et Jaime avec un musicien supplémentaire -qui peut être Jakko, ou quelqu’un d’autre- parce que c’est la seule façon pour pouvoir jouer « live » actuellement. Les sept concerts qui ont eu lieu en Angleterre l’an dernier nous a coûté énormément d’un point de vue financier et personnel.
Ca décevra pleins de personnes qui « n’aiment que le line-up classique » ; à titre d’exemple, un mec en Allemagne a demandé le remboursement de son ticket quand il a vu que Roine ne jouerait pas et il est rentré chez lui sans même venir nous voir.
King Crimson et Yes ont pu faire une musique qui a développé son identité sur plusieurs années avec des changements fluides et turbulents de line-up.
The Tangent semble parti pour suivre le modèle et nous espérons que nous pourrons continuer de nous développer.
Ping Ping : Est-ce que le depart de Sam Baine a changé quelque chose dans la création de « Not as Good as the Book » ? Andy : Oui, bien sûr. Sam et moi-même avons travaillé ensemble pendant 12 ans et bien sûr, nous sommes partenaires. Avec tout le respect que je lui dois, la structure entière du groupe est différente pour moi maintenant, évidemment, mon partenaire ne fait plus parti du groupe !
Ca signifie que cette proximité est perdue et la musique a été évidemment écrite dans l’ombre de cette séparation. J’ai également dû travailler dans des studios différents parce que le mien était emballé dans des cartons, donc ça aussi a été un facteur.
Ping Ping : Proggi voudrait savoir si le depart de Roine Stolt après le deuxième album a modifié l’approche du groupe dans l’écriture des titres, dans l’interprétation, dans les relations entre chaque membre… ? Andy : Roine quittant le groupe a été un gros changement naturellement. Tu ne peux pas avoir quelqu’un comme ça dans le groupe et ne pas remarquer quand il part.
Cependant, pour diverses raisons, Roine avait choisi de me laisser l’écriture des titres même quand il était dans le groupe. Donc, quand il est parti, la technique d’écriture n’a pas si changé que ça. Les autres membres du groupe ont pris un rôle plus important pour faire sonner les titres ; oui mais l’écriture de titres reste la même !
Sur les précédents albums de The Tangent, les autres membres contribuaient à l’écriture. Sam Baine a écrit la musique de « Photosynthesis » sur notre deuxième album, et les paroles et la musique d’un des titres bonus de « Queue ». Theo Travis a écrit une grande partie du titre « A Place in the Queue » et j’ai accidentellement utilisé une mélodie -essaie de la trouver- d’une des pièces de « Spaghetti » que Guy et moi-même avions fait ensemble pendant « Lost in London »…
Le nouvel album est entièrement mon propre matériel, bien que tous les musiciens du groupe -et en particulier Guy- jouent un rôle vital dans comment les pièces évoluent. Il y a une bonne dose de liberté disponible pour chacun et cela mène à une bonne vibration créatrice générale qui selon mon ressenti est infiniment meilleure que l’attitude « ce que je dis va » de certains artistes. Guy Manning est toujours très proche des titres et son apport créatif est incalculable, Jonas a beaucoup à dire sur la production globale, et Theo, Jakko et Jaime restent impliqués dans le process d’un bout à l’autre.
Ping Ping : Comment as-tu l’habitude de composer : la musique ou les paroles d’abord ? Andy : Aucune règle établie. Quelques fois l’un, quelques fois l’autre. Ca dépend si mon inspiration vient de la musique ou des rimes. Bien sûr, c’est mieux quand les deux arrivent ensemble en même temps.
J’ai tendance à trouver que les titres marchent mieux émotionnellement quand les paroles viennent en premier. Pleins de titres de notre premier album ont été fait de l’autre façon… la musique d’abord et si il y a quelque chose qui cloche avec l’album, et bien c’est pour ça… pas assez de réelle émotion à l’intérieur.
Ping Ping : Peux-tu nous expliquer le concept de « Not as Good as the Book » ? Andy : Quand j’étais jeune, j’ai vu le futur comme une place merveilleuse pleine de superbes musiques, des vacances sur Mars, pas d’argent, pas de guerre, pas de famine.
Le futur que nous vivons est fait de téléphones mobiles, d’e-mails spams, Christina Aguilera, de guerre et plein de famines.
Le FUTUR n’était pas aussi bon que le livre… Pleins de titres sur cet album traitent des problèmes que nous avons quand nous sommes plus âgés… J’ai 48 ans et je ne veux vraiment plus chanter des titres traitant de l’école, des parents ou du premier amour… Donc cet album se concentre plus sur des problèmes d’adultes.
Le fait est que ce n’est pas vraiment un concept-album. C’est juste un album avec quelques thèmes mais un double album ne veut pas forcément dire « concept-album ».
Ping Ping : Dans le précédent album « A Place in the Queue » tu t’es inspiré de « Tales from Topoghraphic Ocean » de Yes : pourquoi ? Andy : « Tales » est un album qui m’a fait voyager. Je l’écoute de la façon que les gens regardent un film, je me perds dans le monde qu’ils ont créé sur ce magnifique album. Il a été un de mes préférés pendant 35 ans. Avec « Queue », j’ai voulu faire quelque chose qui aurait au moins les mêmes ambitions, même si je n’ai pas réalisé ces ambitions.
Ping Ping : Quelle a été ta source d’inspiration sur « Not as Good as the Book » ? Peux-tu nous donner une anecdote concernant l’enregistrement de cet album ? Andy : Cet album a été déclenché par des évènements réels qui sont arrivés dans ma vie, me retrouvant seul à nouveau après plusieurs années et essayant de faire du mieux avec où je vivais et qui j’étais. C’est une situation qui n’est pas commune pour les gens qui sont proches de 50 ans donc j’ai trouvé plein de confort dans mon écriture et toute cette chose est devenue une expérience cathartique pour moi. C’est un album sur le fait d’être perdu.
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Ping Ping : Après chaque album, tu dis que ce pourrait être le dernier. Est-ce difficile de travailler avec un tel sentiment ? Comment trouves-tu l’inspiration ? Andy : C’est toujours difficile de savoir où aller ensuite. Alors qu’au contraire des gens comme Neal Morse et Guy Manning peuvent faire des supers albums sur une ligne directrice et prédire confidemment que l’année suivante ils feront un nouvel album, je ne peux simplement pas voir aussi loin dans le futur.
La seule fois où j’ai fait un album rapidement pour rentrer dans les délais a été le deuxième Tangent « The World we Drive Through ». Tout ce que je peux dire c’est que je ne referais jamais ça. Personnellement, je pense que s’arrêter pour faire l’inventaire de ce que nous sommes de temps en temps est une bonne idée. Donc, une nouvelle sortie de Tangent arrivera quand j’aurais quelque chose à dire, et quand ce « quelque chose » vaudra vraiment la peine d’être dis.
Ping Ping : Certains de tes titres sonnent comme Spock’s Beard ou Supertramp… Ces groupes sont parmi tes influences ? Et si oui : ces références sont délibérées ? Andy : (Dubitatif) Supertramp ? Et bien, je n’ai jamais essayé délibérément de sonner comme eux –je les aime vraiment- mais je n’aurais comparé The Tangent à eux. Tu es la seconde personne à me dire ça donc il doit y avoir quelque chose.
Et pour Spock… Et bien, nous partageons juste les mêmes influences. Nous sommes destinés à croiser nos chemins quelques fois.
Mais non, nous n’essayons pas de sonner délibérément comme chacun de ces deux groupes.
Ping Ping : Sais-tu quel sera le futur de The Tangent ? L’évolution musicale du groupe ? Penses-tu possible que le groupe change de direction musicale ? Andy : The Tangent est pratiquement impossible à prédire. Comment aurais-je pu prédire ce nouvel album il y a 2 ans ? Donc… je n’ai aucune idée du tout d’où nous irons après !
Ping Ping : Quelles sont tes influences musicales en général ? Qu’écoutes-tu généralement et dans la scène progressive en particulier ? Andy : J’ai apprécié plein de formes de musique dans les 48 dernières années. Mon premier amour était les grands compositeurs romantiques ou impressionnistes comme Beethoven, Debussy et Ravel… Puis les russes comme Stravinsky et Mussorgsky.
Je suis entré dans le prog à l’âge de 12 ans quand j’ai écouté pour la première fois « Close To the Edge » et j’ai toujours apprécié Yes depuis, j’ai continué avec mes autres préférés comme Van Der Graaf Generator, ELP, The Nice, Gentle Giant, Jethro Tull, PFM, Banco & Atoll.
J’ai apprécié plein de jazz ; Jacques Loussier, Bill Evans, Chick Corea etc… La scène Canterbury, le punk, tu le cites, je l’ai aimé…
Je tire le trait sur les poubelles industrielles comme Aguilera et toutes les (en français dans le texte) « Star Academy merde »… et je ne peux vraiment pas apprécié de tels divertissements plats.
Des groupes de la scène prog que j’écoute actuellement, j’aime vraiment The Flower Kings, Wobbler, Ritual et La Torre Dell Alchimista en ce moment, je suis allé aux concerts de Porcupine Tree pendant 14 ans maintenant… Radiohead, Mars Volta… Tool… Blah blah blah…
Ping Ping : Les artworks sont magnifiques comme d’habitude : quelle est la contribution de l’artwork sur ta musique ? Andy : Comme beaucoup de groupes rock prog, nous voyons la pochette comme une extension de la musique. Une des caractéristiques de la musique progressive était qu’il y avait une symbiose entre l’album et la couverture. The Tangent existe dans un âge digital où tout est rapidement disponible, souvent juste à télécharger… et comme nos ancêtres, nous aimons faire la production complète qui vaille la peine d’être détenue, qui veuille dire quelque chose, qui est plus qu’un mp3 sur ton Ipod. Nous présentons encore nos musiques comme des albums, et pas comme une sélection de singles et l’artwork que nous avons utilisé nous aide à unifier les titres que nous écrivons.
Ping Ping : Peux-tu nous expliquer la rencontre avec Antoine Ettori qui a fait l’artwork de « Not as Good as the Book » qui ressemble à une bande dessinée ? Andy : J’ai rencontré Antoine en France en 2007 et j’ai été instantanément ébloui par son aptitude. Nous avons passé une très bonne après-midi à discuter des idées de dessins à l’extérieur d’un café sympa dans le sud de la France et il est parti et a commencé à dessiner plein de personnages du livre. Je lui ai envoyé quelques croquis vraiment grossiers comme story-board et il les a transformés dans la bande dessiné que tu peux voir ici. C’est son premier travail publié et il a vraiment amené à la vie le package et le concept entier.
Ping Ping : « Not as Good as the Book » est décliné dans plusieurs versions avec un livret et une nouvelle : est-ce un choix artistique ou commercial dans le but de lutter contre le téléchargement Internet par exemple ? Andy : Nous voulons que nos albums vaillent la peine comme je l’ai dis précédemment. C’est un choix artistique à faire mais oui, il y a des considérations commerciales.
Si tu penses que toute la musique devrait être gratuite et téléchargeable, et bien, c’est assez juste, mais à la fin, tu n’écouteras que pleins de vieilles musiques. Le téléchargement Internet nous fait tous du mal, nous en souffrons, mais dans le même temps, nous serions nul part sans Internet. C’est -pour utiliser un cliché- un lame à double tranchant.
Les fans de musique progressive le comprennent mieux que n’importe quelles autres personnes, et se comportent souvent bien et achètent les produits qu’ils aiment. Et comme personne ne passe plus du prog à la radio, c’est devenu une bonne méthode de vérifier les choses.
Ping Ping : Comme Tonyb l’a écrit dans sa chronique (Not as Good as the Book), on a l'impression que dans le premier disque, les compositions semblent maitrisées, dans le sens qu'il y a une certaine retenue dans leur structure et parfois leur interprétation, tandis que le deuxième CD, avec ces 2 plages de plus de 20 minutes, donne l'occasion au groupe de s'éclater. Est-ce volontaire, ou bien tout simplement un effet "opportuniste" ? Andy : Oui… c’était délibéré. Sur cet album, nous voulions montrer plus de facettes de ce que nous pouvons faire. Le premier album est plus concentré sur les chansons et l’écriture de ces morceaux. Nous voulions encore et aussi faire un truc complexe et instrumental qui est vraiment une part de ce que nous sommes, donc nous l’avons fait sur le second album. Ensemble les cds ont leur propre saveur et en effet, leur propre titre.
Ping Ping : Fin 2007, tu as sorti un album soli. Peux-tu nous en parler et plus particulièrement du style musical ? Andy : « Fog » est un album de musique ambiante et électronique. Il est très inspiré par des gens comme Klaus Schulze, David Sylvian, Tangerine Dream et quelques instrumentaux de Porcupine Tree comme « Metanoia ». J’ai fait de la musique comme ça pendant 30 ans sans que quoi ce soit ne soit édité… ou quelques fois comme titres bonus avec The Tangent de temps en temps.
Ping Ping : Est-ce que cet album solo et son style pourrait influencer la musique de The Tangent ? Ou est-ce un album solo à part que tu devais faire ? Andy : Et bien… « Four Egos One War » sur le nouvel album commence en sonnant comme Tangerine Dream donc peut-être que cela répond à ta question !!!
Nous utilisons toutes sortes d’influences et idées à l’intérieur de The Tangent, donc quand quelque chose comme ça l’exige… nous pouvons l’utiliser.
Ping Ping : A quand un concert avec The Flower Kings ? Pour un organisateur, ça limiterait les frais de personnel ! Andy : Nous allons faire un festival avec The Flower Kings plus tard cette année. Ils joueront la nuit avant nous. Ca sera la première fois, oui, et Jonas sera très occupé !
Ping Ping : Quel titre de The Tangent choisirais-tu si tu devais faire découvrir ta musique à quelqu’un qui ne la connaît pas ? Et pourquoi ? Andy : Je pense que la chanson « In Earnest » de « A Place in the Queue » est le parfait exemple de ce que le rock progressif essaye de faire. C’est la seule chanson que j’ai jamais écrite que je considère comme étant parfaite. Elle est aventureuse, mélodique, cinématique et l’histoire marche vraiment bien.
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Ping Ping : Que voulais-tu faire quand tu étais gamin ? Andy : Je voulais conduire un train à vapeur et écrire « In Earnest ». J’ai réussi le deuxième.
Ping Ping : Es-tu fier de ce que tu es devenu ? Andy : Oui et non. Je suis un homme d’un âge moyen sans vraiment d’argent, je ne subviens pas bien aux besoins de ma famille, j’ai tout perdu dans mon obsession de la musique progressive et quand je dis tout, je parle également des gens qui sont vraiment importants pour moi. Ce sont les choses dont je ne suis pas fier.
Quelques fois, je me sens comme faisant partie du groupe qui comprend Roine, Neal et d’autres qui refusent d’arrêter de promouvoir une forme de musique qui peut être richement récompensée. Comme un défenseur de la musique rock progressive, je suis très fier de ce que je suis devenu.
Ping Ping : Question « Lost » : ton avion se crashe sur une île déserte mais le scénariste te laisse prendre 5 albums dans ta valise ; lesquels choisis-tu et pourquoi ? Andy : « Ain’t No Mountain High Enough » : Diana Ross. L’album le plus prodigieux jamais fait.
« Tales From Topographic Oceans » : Yes. L’album que j’aime le plus de tous les temps qui m’emmène vers de nouveaux lieux à chaque fois que je l’écoute.
« Pawn Hearts » : Van Der Graaf Generator. Un enregistrement qui m’a suivi pendant toute ma vie d’adulte et n’a jamais cessé de me stupéfier.
« Dimension Hatross » : Voivod… Toute la colère dans le monde bouille dans ce surprenant album que je passe souvent quand je m’ennuie. Ca aide.
« Back in the World of Adventures » : The Flower Kings. Tout le positif dans ce monde bouille dans ce surprenant album que je passe pour me sentir bien avec moi-même et où je vais.
Ping Ping : Connais-tu des groupes français ? Andy : J’ai « Musiciens Magiciens », « L’Araignée Mal » et « Tertio » par Atoll. Je les ai depuis de la fin des années 1970 et je les ai toujours apprécié.
De façon assez amusante, je n’ai jamais écouté aucun Ange.
J’ai « Strands of the Future » de Pulsar que j’aime.
J’ai toujours été enthousiasmé par Saens et j’ai dans ma collection « Escaping from the Hands of God » et « Prophet in a Statistical World ».
Je connais assez bien Vynce Leff et il est un grand compositeur et arrangeur et son travail de production est fabuleux.
Bien sûr, j’ai ma copie de « Mechanik Destruktiy Kommandoh » ainsi qu’une paire d’autres albums de Magma… un groupe incroyablement imaginatif, et quelqu’un d’aussi intéressé par la musique électronique que moi ne peut pas manquer Jean-Michel Jarre, bien que je pense que ses meilleurs jours soient passés depuis bien longtemps.
Ping Ping : Peux-tu dire quelques mots français à nos lecteurs ? Andy : (En français dans le texte) Pas de problème, J'habite en France -dans le Gers 32- et je parle français chaque jour. Le mot le plus difficile c'est “écureuil” et la traduction en anglais “squirrel” c'est aussi difficile pour les français.
Ping Ping : Avant de se quitter mon frère Kiku m’a toujours dis de laisser le dernier mot à mon invité : que veux-tu dire aux lecteurs français qui vont te lire ? Andy : (En français dans le texte) Merci à tous en France qui continuent supporter le Rock Progressif, et j'espère qu'on peut trouver un concert en France assez tôt.
Et pourquoi Nicolas et pas Ségolène ??? Ce n'était pas mon affaire mais... pourquoi ??
Un grand merci à Roger pour avoir permis la concrétisation de cette rencontre !