Une tournée pour accompagner la sortie du DVD « Live After Death », en retrouvant l’esprit de cette époque magique, le programme était alléchant. Cependant le groupe vieilli, et l’avoue lui-même, et le merchandising impressionnant autour de l’événement pouvait faire craindre un simple battage publicitaire pour faire rêver les vieux et attirer les jeunes.
Le public du premier concert étant à priori composé des fans les plus engagés (premiers à se jeter sur les places…) les attentes étaient plus forte et l’ambiance un peu tendue au moment de prendre place dans le Palais Omnisport.
Ceux qui comptaient sur Lauren Harris pour enflammer un peu l’audience se mettaient le doigt dans l’œil. En effet, après une courte attente, elle délivrera une performance médiocre. Les chansons sont répétitives et leurs côtés convenus forcent à porter l'attention sur une voix qui est bien loin du compte. On notera tout de même la performance du guitariste lors des soli, fort réussis, et l’effort des musiciens et de la jolie Lauren pour mettre de l’ambiance grâce à un jeu de scène dynamique.
La seconde première partie était le groupe de thrash métal américain Avenged Sevenfold. Je les avais déjà vu en première partie des Guns n’ Roses et j’avais alors trouvé leur performance désastreuse. Je les attendais donc avec appréhension et intérêt.
Peut-être mes gouts ont-ils évolué ou peut-être le groupe a-t-il progressé (sans doute les deux), mais j’ai trouvé leur show plus intéressant que la première fois (en 2006). En effet, la batterie était mieux en place, moins typée thrash métal, et le chanteur était réellement impressionnant dans son style. Certains passages de leur chansons sont très beaux et réussis, certain moins, et malheureusement le tout était entaché par une prestation déplorable du guitariste, qui noyait ses erreurs dans la vitesse et multipliait les fautes de rythme. Après un « fucking thank motherfucker you we shit are the fuck Avenged fuckin’ Sevenfold fucking shit » fort à propos de la part du chanteur, le groupe quitte la scène.
Les dernières froideurs du public s’évaporent à la vue des décors légendaires du World Slavery Tour, avec quelques références aux deux albums suivants, et on entend fréquemment des « Maiden, Maiden !! » retentissants motivés par un type bien bourré ressemblant à s’y méprendre à Johan Hallgren de Pain of Salvation. Des « Olas » partent et le public explose littéralement lorsque le rideau qui cachait la version sphinx égyptien d’Eddie tombe.
Quelques images du groupe sur un "Transylvania" repris en chœur par un Bercy de plus en plus impatient, et la désormais célèbre voix de Winston Churchill s’élève… à partir d’"Ace High", et jusqu’aux dernières notes de "Hallowed Be Thy Name", le niveau ne retombe pas une seconde. La set list est magique. Maiden ne sort que des hits absolus adulés par les fans, à l’image du majestueux "Rimes of The Ancient Mariner", prétexte à une mise en scène grandiose, avec un plafond de projecteur qui oscille au gré des grincements de bateau, tandis qu’une brume épaisse recouvre la scène.
Au niveau décors, ils nous font tout… Le Belzebuth géant sur "Number of The Beast", le sphinx monumental qui s’ouvre pour laisser place à une Eddie Momifié impressionnant. Un autre Eddie géant futuriste (celui de "Somewhere in Time") qui se bat avec Janick et va même tâter le manche de Dave (mais comment font-ils ça ??) et enfin les multiples effets pyrotechniques, toujours fort à propos…
On aurait pu craindre que les effets de scène ne cachent un groupe vieillissant mais il n’en est rien. Tout le monde est extrêmement en place, et le son est excellent (une fois n’est pas coutume à Bercy). Même sans boules quiès, ont discerne distinctement les soli, et les interprétations à trois guitares ne sont jamais pompeuses ou lourdes. Nicko, acclamé par le public en transe est dans une forme olympique (56 ans !!). Mention spéciale pour Bruce Dickinson, en effet, à 50 ans, celui-ci possède encore une puissance et une justesse hors du commun. Il est bien plus performant que de nombreux jeunes chanteurs, et même s’il n’atteint plus les notes hautes d’"Aces High", sa voix n’est jamais fausse ni poussive : une leçon.
Les rappels reprennent deux titres de « Seventh Son » pour le plus grand bonheur du public et s’achèvent sur le mythique "Hallowed Be Thy Name", sur lequel Bruce enflamme le public avant de crier une dernière fois, dans une explosion de guitare, et le mitraillement rythmique d’un Steve Harris démoniaque !
23H30. Le sol froid du métro, quelques voix brisées tentent de mettre des mots, mais généralement, on préfère se taire. Depuis trente ans Iron Maiden règne sans partage sur le monde du métal. Certes on évolue, on joue plus vite, plus fort, plus compliqué… Mais ces visages hallucinés, luisants de sueur, toutes générations confondues, je ne les ais retrouvés qu’à la sortie d’un concert d’Iron Maiden. Et mettre le public dans un état pareil d’adoration, n’est-ce pas ça l’art ?
Dans ce domaine la Vierge de Fer est soudée à son trône pour longtemps…
Set list Iron Maiden :
01. Intro (Transylvania) - Churchill's Speech
02. Aces High
03. 2 Minutes to Midnight
04. Revelations
05. The Trooper
06. Wasted Years
07. The Number of the Beast
08. Run to the Hills
09. Rime of the Ancient Mariner
10. Powerslave
11. Heaven Can Wait
12. Can I Play With Madness?
13. Fear of the Dark
14. Iron Maiden
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15. Moonchild
16. The Clairvoyant
17. Hallowed Be Thy Name
Plus d'informations sur http://www.ironmaiden.com/