A la veille d’une participation avec le Manu Livertout Band au festival M comme Musique se déroulant à Châteauroux que Guillaume Bideau a bien voulu évoquer son passé avec Scarve, son présent avec Mnemic et son futur avec la sortie de son nouveau projet One Way Mirror et la tournée européenne avec Zimmers Hole en support de Soilwork.
Struck : Salut Guillaume, peux-tu te présenter rapidement aux lecteurs de Music Waves ? Guillaume Bideau : Oui, oui, je suis Guillaume Bideau. Je viens juste d’avoir 30 ans donc je suis dans une nouvelle décade et je suis musicien professionnel depuis, depuis… 11 ans maintenant !
Et puis, voilà, j’ai commencé dans un petit groupe qui s’appelait Blade, dans la Marne et qui rappelle un peu les origines de Music Waves (NdStruck : progressive) et donc après, j’suis entré dans Scarve en 99 dans lequel j’suis resté 7/8 ans et puis, dans un groupe qui s’appelait The Cube aussi qui était plus rock/métal. On a eu la chance d’être signé sur Sony, bon on a été chanceux, tant mieux, on s’est bien marré !
Puis après, j’ai arrêté tout ça, j’suis rentré dans Mnemic et maintenant, j’chante dans Mnemic, dans One Way Mirror aussi, un groupe avec les frangins Potvin (NdStruck : David et Franck guitaristes de Lyzanxia), Loïc et Dirk de Scarve et Soilwork aussi, et aussi dans Manu Livertout Band, les mêmes musiciens en gros que de One Way avec un pote shredder, un guitariste fou qui est Manu Livertout, et puis aussi un groupe de hip hop funk qui s’appelle Boy Damon T…
Un petit peu tous les trucs et puis voilà, j’me lance dans la prod aussi, j’ai un studio et puis tout se passe bien en ce moment, c’est cool !
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Struck : Qui dit planning chargé qui explique les difficultés pour que cette rencontre se concrétise, dit actualité chargée et la plus chaude est la sortie de ton nouveau projet One Way Mirror… Guillaume : Ouais et bah là, j’viens juste d’arrêter de tourner avec Mnemic parce que bon… on a tourné pendant au moins… euh quasiment deux ans, on a dû se faire pas moins de 200 concerts partout dans le monde. Donc c’était super cool parce que c’était la première fois que j’avais la chance de tourner aux USA, n’importe où… un rêve de gamin !
Donc, super cool et donc voilà, donc on est en pause, donc là on sort d’une petite tournée avec Metallica et là c’est….
Struck : … justement qu’est-ce que ça fait de tourner avec un groupe comme Metallica et jouer devant des dizaines de milliers de spectateurs ? Guillaume : Bah, ce qui est marrant c’est que j’ai jamais été un fan de Metallica à la base. Mes albums préférés, enfin les albums que j’appréciais le plus de Metallica sont ceux qu les gens n’aiment pas trop en général, enfin c’est ce que j’ai entendu dire de fans de Metallica, comme par exemple, « And Justice For All » ou « St Anger », j’trouve ça sympa. Par contre, tout ce qui est « Ride The Lighting » ou « Master of Puppets » et je sais plus quoi, ça ne me plaît pas du tout…
Et donc, jouer avec ces mecs-là, tu te dis soit ce sont des pires trous du cul ou les mecs les plus cools parce qu’avec des mecs comme ça, t’es pas entre les deux. Donc, il se trouve que ce sont les mecs les plus cools. Déjà ce qu’on peut dire de Lars quand tu le vois au Monster, c’est des mecs qui savent ce qu’ils veulent, c’est tout. Donc, trou du cul un peu qui ont les moyens de pouvoir s’exprimer donc voilà, j’suis aussi un trou du cul d’ailleurs (Rires).
Donc, ouais, ça fait bizarre, bon même si moi, j’suis pas un fan inconditionnel, quand j’vois toujours à la téloche et là, tu les vois en vrai et puis qu’ils viennent te serrer la main, te dire qu’ils trouvent ta musique cool, qu’ils savent que t’es français, qu’ils connaissent le nom de ton album, le nom de certaines chansons… T’es là, surtout quand ce sont eux qui te demandent, t’es là : « Ouais ! », tu te dis : « Ouais, j’ai de la chance d’être ici ! »… Et puis, bien sûr, jouer devant du monde, bah là en trois jours, enfin trois concerts, on a fait 140.000 personnes.
Struck : T’as eu le trac ? Guillaume : J’suis pas quelqu’un qui a le trac en général, j’ai plus un gros sommeil avant de monter sur scène, donc j’fais un trac inconscient peut-être ? Mais, en fait, j’trouve ça plus simple, enfin, j’ai moins de stress quand je joue quand je joue devant autant de monde que devant une salle qui fait 150 personnes en fait, c’est tellement… tu arrives, tu fais : « Oh ! »…
Struck : C’est plus impersonnel, tu te rends pas compte… Guillaume : Ouais, ouais, c’est ça !
Struck : Alors que dans une salle de 150 personnes tu vois la tête du gars devant toi… Guillaume : Ouais, voilà et comme moi en plus, il me faut des lunettes donc j’vois plus la gueule de personne (Rires). Les mecs au premier rang, j’vois à peine leur tronche…
Struck : Et peux-tu nous expliquer l’intégration dans Mnemic qui t’a permis de réaliser ce rêve ? Guillaume : Bah en fait, ce sont eux qui m’ont contacté. En fait, moi pour ceux qui me connaissent un peu, ça n’a jamais été un secret que j’ai jamais été un fan de death métal. Moi, mes groupes préférés ce sont les Rage, Midnight Oil, Guns And Roses et Pantera… Donc, moi le death de base, ça me fait chier, quand il n’y a pas de refrain vraiment, catchy et tout ça m’emmerde. C’est ce qui est bien avec le death mélo, ça va, c’est cool mais bon voilà, c’est pas vraiment… enfin bon voilà.
Dans Scarve, c’était super cool parce que c’était une sorte de grosse famille avec tout ce qui va avec ; les hauts, les bas, les engueulades. On était tous des trous du cul là-dedans, enfin comme tous les zicos qui savent un peu ce qui veulent ! Ca explosait dans tous les sens. C’était rigolo, bon c’était cool, c’était comme une famille quoi !
Mais bon, après faire du death, j’étais pas trop à ma place quand il fallait que j’amène mes compos parce que c’était un peu « Ouais, ouais, trop mainstream ! ». Des trucs comme ça, donc voilà, faire cette musique là c’était cool mais bon, après l’écouter, non ! Scarve, j’écoutais mais bon, voilà !
Donc, j’ai voulu m’éloigner du death parce que j’étais vraiment limité au niveau des voix, c’est pour ça que j’avais créé The Cube avant, et que j’avais créé One Way juste avant de quitter Scarve.
Donc, quand les gars de Mnemic m’ont appelé parce qu’ils avaient besoin d’un chanteur, ils avaient vraiment flashé sur moi, j’avais écouté la musique, c’est vrai que c’était un des trucs qui m’avait le plus plu, en fait, dans mes découvertes, dans les années précédentes. Tout ce qui me plaisait pas, en fait, c’était les voix claires, j’trouvais ça un peu limité. Donc, j’suis allé au Danemark, l’audition s’est super bien passée, et comme j’ai un studio, ça les a totalement séduit et puis aussi, le fait que je parle très bien anglais, ça fait quasiment 100% car si tu parles pas anglais bah… tu vas te faire enculer quoi (Rires) !
Donc voilà, j’ai pesé les pour et les contre. Puis bon, Dirk était parti dans Soilwork. Donc, bon bah, j’me suis dis : « Bah moi, j’vais tenter ma chance, j’ai le droit aussi sur un truc qui me ressemble plus musicalement parlant ». Donc, c’est sûr que ça a été super dur d’annoncer ça aux gars, en plus pendant le studio, et moi, j’aurais pu être sur l’album mais ce sont eux qui n’ont pas voulu car ils voulaient la même personne sur le nouvel album que sur scène… ce qui n’est même pas fait aujourd’hui !
Donc voilà, c’est un choix de vie, j’avais pas le droit, ça faisait combien de temps… 8 ans ou 9 ans que je faisais de la musique. J’veux dire, on me proposait de faire des tournées mondiales, des trucs et tout, j’veux dire, j’avais pas le droit en tant que personne, en tant que musicien de refuser ça ! Rien que par rapport aux personnes qui m’ont aidé ou qui compte sur moi, j’avais pas le droit !
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Struck : Mais tu as parlé de Dirk qui mène sa carrière en parallèle entre Soilwork et Scarve et bien d’autres groupes, pourquoi pas toi ? Guillaume : Parce qu’à l’époque où j’suis rentré dans Mnemic, y’avait comment dire ? Le nouveau Scarve allait sortir en même temps que le nouveau Mnemic. Donc, c’était impossible de gérer le tout, quoi ! Ca aurait été impossible de concilier les deux, totalement impossible, utopique, quoi !
Par contre avec One Way Mirror, le truc de Mnemic est fini, et la promo de One Way commence, j’ai fait en sorte que ça puisse se goupiller…
Struck : Tu as fait en sorte… Guillaume : Ouais, j’ai essayé quoi !
Struck : … non mais One Way c’est ton projet perso ? Guillaume : C’est moi qui l’ai monté après j’me suis entouré de gens que je connaissais, les plus sympas et les meilleurs musiciens à la fois.
Struck : De préférence… Guillaume : (Rires) Oui, bien sûr, on fait pas de la musique pour jouer avec des trous du cul. Donc, là, on a de la chance, ça se goupille bien, voilà quoi !
Struck : Tu en as un peu parlé mais quels sont concrètement les liens et différences fondamentales entre Mnemic, One Way Mirror et Scarve ? Guillaume : Bah niveau chant, j’faisais que les voix claires et quelques voix death. Moi, par exemple, j’aime pas du tout les voix death, ça m’fait chier à mourir les (il pousse un beuglement typique death), j’ai jamais aimé ça, j’trouvais ça horrible, inutile ! Et puis, parce que ça ne me plait pas du tout, je reste de marbre !
Donc, dans One Way, tu retrouves les voix claires un peu typiques que j’faisais dans Scarve, un mélange de Scarve et puis Mnemic, tu vois ? Puis, j’ai poussé plus loin mes nerfs et puis, c’est moi qui l’ai produit avec David donc j’ai pu m’amuser totalement, c’était une cours de récréation, pas besoin de se justifier qu’on allait faire un truc, donc voilà !
Donc oui, un p’tit lien au niveau des voix claires par contre, c’est vrai que c’est un p’tit peu différents des voix que je faisais dans Mnemic ou dans Scarve parce que c’est trop hardcore entre parenthèse, parce que ça n’allait pas avec le style, tant pis ! Donc ouais, y’a un peu de tout et n’importe quoi.
Bah disons que Mnemic et One Way se ressemblent plus au niveau des voix que Mnemic avec Scarve ou Scarve et One Way…
Struck : Tu dis que le chant death te fait chier n’est-ce pas paradoxale quand on sait que tu t’es fait connaître avec des groupes death ? Guillaume : Bah tu sais, il faut bien commencer. Après, on fait sa sauce et puis voilà !
C’est vrai que j’me souviens encore en 96 quand j’matais M6 Métal , j’étais plus branchés les clips genre Filter, Red Hot, les Rage, Pantera… et une fois, j’ai vu ce clip de Cannibal Corpse : « Devoured by Vermin » (NdStruck : de l’album « Vile » datant de 1996. J’me suis dit : « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? ». Et tu sais, j’en ai rigolé et j’me suis dit : « Jamais, j’ferais ça de ma vie ! ».
Donc, c’est sûr que Cannibal Corpse et Scarve, c’est à des années lumières dans le death, mais pour quelqu’un d’extérieur à ce style, c’est la même chose !
Donc, moi ce qui m’a séduit dans Scarve quand ils m’ont demandé de chanter avec eux, j’ai vu des zicos monstrueux, quoi ! Et dans mon patelin, j’étais frustré un peu, j’suis né à Nancy, pour rencontrer des mecs doués parce que moi, j’suis pas un musicien mauvais ; je joue un peu de tous les instruments. Donc, bon, tu vois, j’cotoyais des mecs assez talentueux et quand j’ai vu le niveau des mecs de Scarve, j’ai fait : « Ah ! » (bouche bée). Et bien sûr, après, tu vas pas faire faire autre chose, des choses différentes avec ces gars-là, c’est une ouverture d’esprit, quoi ! Donc quand tu vois Dirk pour la première fois jouer, bon quand t’es batteur, t’es là : « Pfffttt… Ah d’accord, c’est ça vraiment un monstre de la batterie ! Ok, d’accord ! ». Sylvain à la guitare… enfin tous les gars, c’étaient vraiment des monstres ! C’est ça qui m’a charmé et le facteur que les mecs soient vraiment super sympas. Après, j’ai moins été regardant sur la musique vu que moi, ma partie, c’était les voix claires et donc voilà, quoi !
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Struck : Parlons-en du chant clair : quelles sont tes influences ? Guillaume : Bah comme tu dis, moi mes groupes préférés, ça se voit, c’est : Pantera, les Rage, Midnight Oil et les Guns mais c’est vrai que j’ai pas mal été influencé par Townsend. Ce qui est marrant, c’est que les gars de Scarve disaient : « Ouais, les américains connaissent pas… Bon, ça ressemble à Linkin Park ! ». J’fais : « Ouais mais c’est Linkin Park qui ressemble à Devin Townsend, quoi ! ».
Donc, surtout Devin Townsend quoi, toutes ces voix qui sont assez hautes. Et donc dans l’esprit un peu agressif, enfin le death et tout ça, si tu veux introduire des voix claires, bah si c’est pas heavy, bah c’est ce style-là parce qu’il faut que ce soit aigu, sans trémolo, avec des notes assez longues et tenues. Et voilà, c’est le seul grain en gros que tu peux employer, c’est ce truc un peu éraillé et clair. Bah c’est ce que Devin fait ou alors… ouais bah ce que fait Chester (NdStruck : Bennington) dans Linkin Park donc…
Struck : Et également Bjorn Trid dans Soilwork… Guillaume : Euh ouais, il est venu doucement au début en fait quoi ! Il osait pas trop chanter en voix claire genre ça faisait trop karaoké, des trucs comme ça. Donc au début, voilà, c’est Fredrik Nordström un producteur qui leur a dit : « Il faut faire des voix claires comme In Flames, faut faire pareil pour vendre et tous les gars… »…
Struck : Sans compter le travail à la production de Devin Townsend justement sur l’album « Natural Born Chaos »… Guillaume : Bah oui, voilà, ça mélangé par Townsend et Nordström, cet album-là, ça devait vraiment les pousser dans la lignée des voix claires. Et voilà, « Stabbing the Drama » que moi, je trouve très bien et que les fans de Soilwork n’ont pas trop apprécié parce que c’était voilà… Donc, je vois Bjorn, il adore, Peter Wichers, il a trouvé ça vraiment super cool. C’est un super pote à moi et lui, il a limite arrêté la musique, enfin Soilwork, parce qu’il a vu que ce qui lui plaisait musicalement, ne plaisait pas aux fans de Soilwork et lui, ça l’a gonflé : « Puisque c’est comme ça, j’les emmerde ! ». Enfin, il n’a pas dit ça comme ça mais il a fait : « D’accord, j’fais de la production et voilà ! ». En plus, c’est vrai, il est plus jeune que moi donc il a eu la chance de faire le tour de monde plusieurs fois et quand tu fais des tournées, des tournées… ça paraît super vu de l’extérieur mais quand t’es dedans parfois…
Struck : Et c’est le cas avec Mnemic ? Guillaume : Bah y’a des fois quand tu te barres en tournée, t’es content et quand tu reviens, t’es super content aussi (Sourire)…
Struck : On évoquait le chant clair tout à l’heure et celui de Chester Bennington de Linkin Park notamment, comment vis-tu la comparaison avec ce dernier ? Guillaume : Bah moi, j’chantais déjà comme ça avant même que Linkin Park ne sorte donc voilà quoi… je n’ai pas copié ça !
J’aime bien Linkin Park. En fait, ceux qui disent ça, enfin ceux qui comparent ma voix, ce sont ceux qui n’aiment pas Linkin Park. Donc voilà, donc simplement ce qui fait chier c’est ceux qui disent ça ! Ca dépend de qui ça vient quoi !
Struck : Revenons à One Way Mirror, ce projet est constitué à plus de 50% par des membres actuels ou passé de Scarve : pourquoi ? Guillaume : Pourquoi ? Parce que comme j’te disais Scarve, c’était une grosse famille et dans cette famille-là t’avais des musiciens monstrueux. Loïc, bah c’est vraiment, c’est mon frère de couleur (Rires), c’est vraiment quelqu’un de super important pour moi, c’est logique qu’il participe à ça. Et pour pareil pour lui, il était un peu frustré dans Scarve parce que c’est tout le temps médiator, fondamental, bah voilà, il ne peut jamais montrer ce qu’il sait faire ; en slap, c’est un technicien monstrueux sauf qu’il peut jamais le montrer. Et là, comme cet album, c’est surtout Franck, David et moi qui l’avons composé, comme il était occupé à ce moment-là, il a pas trop pu, bon on a essayé de le mettre beaucoup plus en avant, y’a quelques parties qui le mettent bien en avant mais il faudrait en faire plus, les inclure à la musique pour lécher ça encore plus pour le prochain. Donc Loïc, voilà tout ça, super pote et parce que pour qu’il puisse réaliser son potentiel. Dirk parce que c’est tout simplement le meilleur batteur du monde dans le métal et pareil, c’est un frère…
Struck : A ce propos, comment ça a pu se faire, avec tous les projets auxquels il participe, il doit avoir un planning de fou ? Guillaume : Ouais, bah à l’époque One Way, on l’a enregistré début 2006, donc en même temps que le dernier Scarve : « Undercurrent ». Donc à l’époque, c’était moins surchargé et puis voilà ! Disons que lui si il peut faire les concerts, il les fera, il fait partie du groupe mais bien sûr, on ne pourra pas le soustraire à son emploi du temps avec Soilwork. Donc, ça sera un remplaçant, un pote à moi qui est super bon et voilà !
Et les autres, et oui, voilà, parce que simplement, ce sont de supers potes et puis des supers zicos et puis, je ne me voyais pas faire ce premier groupe… je voulais vraiment réaliser un truc qui me ressemble à 100%, j’voulais pas le faire avec quelqu’un d’autre.
Struck : Et donc il y a une tournée de prévue ? Guillaume : Là, on est en train de… on est chez Base en France, on a d’autres tourneurs mais c’est lui qui régira pour l’Europe et on bossera, on sous-traitera avec d’autres tourneurs en Europe. On a déjà quelques dates qui sont en train de tomber là donc on ne peut rien confirmer tant que c’est pas… Donc ouais, on aura des dates en France, en Europe, on essaye de trouver un tournée européennes, américaines… On a des demandes d’un peu partout, donc après…
Struck : … tout ça est à suivre sur ton Myspace et Site officiel … Guillaume : Ouais, voilà !
Struck : Tu l’as un peu évoqué tout à l’heure mais que penses-tu des fans de death qui reprochent à One Way Mirror son contenu musical alors que le combo est si alléchant ? Guillaume : Moi, j’dirais que c’est pas plus pourri !
Struck : Alors à qui est destinée la musique de One Way Mirror ? Guillaume : A des gens comme moi. C’est à dire des gens comme moi qui n’écoutent pas que du death ! Des gens qui… bah moi, j’aime bien… One Way c’est typiquement la musique que j’ai envie d’écouter, c’est un mélange de Linkin Park et Pantera, un petit peu, j’dirais au niveau accessibilité, tu vois ? Ca ressemble pas ni à l’un, ni à l’autre mais en terme d’accessibilité, c’est un peu un mélange des deux : mainstream et heavy, typiquement ce que j’aime écouter, donc voilà !
Donc si ils aiment pas ça, si ils peuvent pas comprendre qu’on est pas obligé de faire des riffs à 200 à l’heure pour faire de la musique qui nous plaît. Et quand on fait un truc avec un bon refrain et puis des riffs lourds et efficaces, si c’est absolument pour faire du pognon, si ils peuvent pas comprendre que c’est parce qu’on aime ça et bien, ils peuvent se mettre leur doigt dans le cul et aller se faire foutre, quoi !
Struck : Tu parles de pognon, la reprise de « Relax » c’est pas de la provocation vis à vis de tes détracteurs ? Guillaume : Non, non parce qu’on a pas voulu dire : « Nous, on vous emmerde ! ». Non, on a simplement voulu faire ce qu’on aime et là, on cherchait une reprise justement.
Déjà, pour le nom, on a mis deux ans et demi pour le trouver parce qu’on a tous des caractères de cons dans ce groupe donc pour que ça plaise vraiment, car c’est ce qui vraiment va… représenter le groupe, le nom donc il fallait que ça plaise à tout le monde absolument donc bah, on a galéré…
Pour « Relax », c’était un peu pareil, on voulait faire une reprise, on trouvait pas et Franck, ch’ais pas, se baladait en bagnole, il a balancé ça sur la table, on a dit : « Bien sûr ! », on s’est même pas posé la question de la provocation parce qu’on sait que ça va faire chier…
Struck : … pour le côté commercial notamment ? Guillaume : Mais commercial, ça veut dire quoi ? Si tu fais de la musique, c’est pour vendre sinon tu vends pas de disque, tu vas dans ta cave, tu vas te faire enculer et tes spectateurs, c’est tes parents et ta grand-mère qui t’applaudissent et voilà quoi !
Après, c’est de l’hypocrisie, dès que tu vends tes cds quelque part… Et alors c’est qui l’hypocrite ? La plupart qui critique, j’aimerais bien les voir…
Struck : A propos de vente, imaginons que tu sois vendeur : quels seraient tes arguments pour vendre « One Way Mirror » ? Guillaume : Euh pfffttt… Ch’ais pas, je sais pas vraiment… Puissant, accrocheur, efficace, entraînant, voilà ! C’est sûr que c’est pas un album pour les shredders, faut qu’on s’amuse aussi bien sûr ! Y’a aussi parfois des trucs qui n’ont pas l’air facile mais il faut quand même les faire quoi !
Donc ouais, on a mis notre petite touche pour s’amuser quand même. Donc, on s’est pas dis : « Ouais, là on s’amuse et là, on va mettre une partie technique et tout… ». Bref, voilà, on s’est amusé, c’est sorti comme ça. D’ailleurs, c’est emmerdant parce que pour trouver des remplaçants pour Dirk justement (Rires)…
Struck : Et si tu devais choisir un titre pour faire découvrir One Way Mirror à quelqu’un qui ne connaîtrait pas ? Guillaume : C’est pas évident quoi ! Bah pfffttt, j’en sais rien parce qu’ils ont tous… enfin, tous ceux qui sont potentiellement des singles. Bah, j’ai écris à 50% tous les morceaux donc j’suis impliqué à fond dedans et je sais pas du tout lequel…
On a fait un clip pour le premier « Destination Device », moi, j’étais pas pour celui-là. On a voté, bah, c’était trois contre deux, j’ai perdu (Rires)…
Pour les gonzesses, j’dirais : « Empty Spaces », pour les métalleux un petit peu plus costauds, j’dirais : « Keeping Me Away », pour les gens qui n’y connaissent rien en métal, j’dirais bah : « Relax », voilà !
Struck : Et de tous les titres du répertoire de Mnemic, Scarve ou One Way Mirror, lequel te procure le plus de plaisir à jouer ? Guillaume : Bah, j’ai pas encore joué One Way sur scène donc à mon avis, ça sera dans les trucs de One Way que je prendrais le plus mon pied, quoi ! J’en suis quasiment persuadé !
Struck : Et si One Way Mirror vient à marcher au-delà de toute espérance, tu te vois faire des choix vis à vis de Mnemic ? Guillaume : Après tout est une question de priorité. C’est sûr, si on venait à vendre 200.000 albums, bah, forcément, ça veut dire qu’il y a de l’entrain autour, y’aura des gens, des managers et tout… Donc, il y a beaucoup de demandes et après, ça fait un planning qui devient gros avec des paies qui sont de plus en plus conséquentes.
Donc… il faut payer des factures, j’ai pas de gamin mais quand j’en aurais, j’ai pas envie de leur faire bouffer des MacDo, donc bon euh bah… si j’dois choisir un truc, ça sera, ça sera…
Struck : En gros, l’essentiel est de concilier plaisir et succès… Guillaume : En ce sens oui, surtout que j’ai créé One Way mais aussi parce que tous les trucs que je fais… y’a rien que je fais que j’aime pas, donc tout ce que je fais, j’aime bien !
Bien sûr, comme c’est moi qui l’ai créé, c’est mon petit bébé entre parenthèse donc bien sûr, ce serait pratique !
Struck : Justement, à ce jour, tu vis de la musique ? Guillaume : Ouais.
Struck : On parlait de production tout à l’heure, qui a produit « One Way Mirror » ? Guillaume : Euh, au début, ça devait être moi et en fait, comme tous les gars se sont impliqués dedans et surtout David, qui a lui aussi un studio. Et bon, en fait, on a commencé à faire ça tous les deux parce que de son côté, il est très bon pour les guitares, moi, enfin… on a chacun notre truc, donc on s’est complété, voilà quoi !
Struck : Et en tant que producteur, qu’as-tu produis quoi à ce jour ? Guillaume : Pour l’instant, pas grand chose, j’ai coproduit le dernier Manu Livertout… C’est parce que j’ai tellement été frustré quand j’étais plus jeune avec d’autres groupes, en studio, c’est un peu stressant quand t’es chanteur et que tu fais un style qui n’est pas vraiment le tien et que t’écoutes. Donc, j’en avais un peu raz le cul d’être obligé de convaincre, soit le producteur, soit les zicos…
Donc, encore une fois, comme je suis un p’tit trou du cul, quand j’aime bien un truc, j’aime pas me justifier, c’est comme ça, c’est tout ! Quand je compose, j’aime pas composer avec trois, quatre personnes, c’est un mec qui compose avec moi ou tout seul, c’est tout ! Plus d’une personne avec moi, ça me fait chier, donc j’en ai raz le cul de suivre ce que les autres me disaient… donc j’ai eu de l’argent, j’ai acheté du matos, j’ai produit mes voix sur Mnemic…
Euh bien voilà, ce truc-là et après c’est vraiment pour me lancer dans une carrière de producteur donc être 50% sur la route, 50%, en fait, pas sur la route…
Moi, j’pense One Way même si t’aimes pas la musique, c’est une preuve que je suis pas non plus un gros blaireau à ce niveau-là, au niveau production. Donc, c’est une bonne carte de visite, donc voilà, c’est juste simplement pour être en contrôle avec mon environnement en fait, c’est vraiment quelque chose sur lequel j’suis vachement axé.
Comme pour la photo, j’suis un bon photographe amateur sans me jeter des fleurs ; tout le monde s’accorde à le dire, donc c’est cool, donc c’est bien parce que je gère mon image. Les groupes, c’est pareil, One Way, c’est moi qui prend toutes les photos et donc voilà, la vidéo aussi bientôt… Donc, j’créé un univers en fait…
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Struck : … que tu contrôles de A à Z ? Guillaume : Oui, voilà ! Pour ne plus avoir d’intermédiaire, à être emmerdé avec tout ce que tous les autres racontent parce que pour moi, la musique, c’est du plaisir. Donc, j’la partage avec tous les gens avec qui j’ai envie de la partager. Mais plus tu es en contrôle et plus tu vas être au contact de gens qui sont en contrôle aussi mais qui sont aussi d’accord avec toi…
Struck : Sinon il y a des tensions ? Guillaume : Non, puisque tu choisis les gens à la base, tu définis bien le truc : « Ca va être comme, si tu es ok, on roule comme ça. Si t’es pas ok, c’est pas la peine ! ». Donc après, c’est plus facile de trouver des gens parce que tu sais faire beaucoup de choses, tu leur dis : « J’peux faire ça, ça, ça, ça… Donc j’vois ça comme ça, qu’est-ce que t’en penses ? », « Ah, ouais, d’accord, ok ! ». Il enchérit ou alors, il est ok et donc ça se passe bien quoi !
On est moins dépendant des autres donc on fait des choix plus radicaux, plus intéressant… Ch’ais pas, en tout cas, ça me plaît, j’suis un p’tit peu dictateur (Sourire).
Struck : Et au niveau international, tu aimerais produire quoi ? Guillaume : Là, j’ai pas mal de groupes qui me demandent encore donc là, c’est pas encore annoncé donc, j’peux pas le dire…
Struck : Allez une exclu… Guillaume : Non, non parce que là, y’a rien encore de confirmé donc j’peux pas me foutre mal, ni les groupes, tu vois ? Mais bon, ce que je voudrais, c’est vraiment, j’ai pas envie de faire des groupes, trois titres par ci, trois titres par là, j’veux vraiment…
Struck : … faire le produit ? Guillaume : … faire le produit, vraiment bosser au moins un mois dessus et vraiment y mettre tout ce que je peux et pousser les zicos vers le haut et tout, pour avoir un truc super cool, une osmose… Si j’en fais que deux par an parce que je suis le reste sur la route, tant pis, mais voilà, c’est plus ma façon de voir, les choses… Donc vraiment développer un disque pour donner à ce groupe… bah la chance d’essayer de faire ce que je fais en ce moment ! Avec le risque que certains disent : « Ouais, il fait One Way, c’est de la merde, c’est commercial ! » (Rires). Après, les jaloux…
Struck : Quel est ton avis sur la scène métal française quelle soit extrême ou non ? Penses-tu que son avenir se trouve à l’étranger comme pour Gojira, Dirk avec Soilwork notamment ou encore toi ? Guillaume : Tu m’aurais demandé ça, y’a quatre/cinq ans… moi, j’suis pas un fan des français, moi, j’aime bien la France parce qu’on a un bon système social quand même, bon après, c’est géré (moue dubitative)… On a de la chance quand même d’être français, on a un beau paysage et tout mais les français, ils m’énervent, ça m’énerve quoi ! Y’en a plein qui me sortent par les yeux parce que c’est beaucoup de jalousie surtout dans la musique, c’est incroyable, c’est vraiment…
Et tu m’aurais dis ça… ouais, y’a trois/quatre ans, j’aurais fait : « Ouais, en France, franchement, y’a pas grand chose. Et en plus, ça ne me plaît pas, les mecs, c’est vraiment des amateurs, c’est des trous du cul, ça me fait chier ! ». Et aujourd’hui, là, t’as vraiment des groupes, que je connais d’avant, depuis longtemps comme Gojira, Hacride, Dagoba, Lyzanxia, Scarve…ch’ais pas moi, y’en a plein d’autres, ch’ais pas moi…
Struck : … mais n’est-ce pas contradictoire de ne citer que des groupes death/black alors que tu disais ne pas aimer… Guillaume : (Il coupe) Non, non, attention, attention, il y a une différence entre ne pas aimer une musique et pouvoir aimer la qualité…
Donc là, y’a vraiment beaucoup de groupes qui commencent vraiment à être super cools et ne plus se cracher dans le dos et tout, être pros autant dans la démarche musicale qu’au niveau professionnalisme sur scène, déplacement, être à l’heure… bah quand c’est pour faire les balances, ils arrivaient : « T’es en retard ! », « Ouais, c’est bon, rock’n roll ! »… Rock’n roll sur scène, ouais si tu veux mais y’a des gens qui bossent, qui sont payés. Donc, t’as intérêt à être prêt. Donc, si tu veux être pro, bah il faut agir comme un pro avant de l’être sinon c’est pas la peine quoi !
Donc là, y’a vraiment un truc qui se passe et tout. Et donc, avec justement le studio, ça me plairait de pouvoir participer à ça, pour filer des conseils aux groupes plus jeunes, pour vraiment essayer de développer un truc et montrer à ces américains… bah euh, qu’en France, justement, y’a un truc qui se passe et que justement, c’est pas les rois du pétrole !
Struck : Tu viens de citer des groupes extrêmes mais dans ton créneau ? Guillaume : Bah, y’a rien qui me botte, non… Parce qu’en fait, pour moi, en France, y’a peu de gens… bah j’en connais pas qui chantent bien en voix claire… Bah moi, en voix claire cool, franchement dans le style death avec voix claire tout ça… enfin moi, je parle en voix claire, bien sûr, Joe (NdStruck : Duplantier de Gojira) chante en voix claire mais c’est un petit peu plus des notes mais ce qu’il fait lui, il le fait très bien, Hacride pareil, Sam fait des voix haut perchées et tout voilà, c’est un chanteur avec de la présence et tout… mais c’est pas de la voix claire, c’est pas pareil !
Struck : Et El Butcho (NdStruck : Watcha) qui a fait un intérim sur scène avec Scarve ? Guillaume : Bah ouais, après c’est un super mec et tout, c’est cool ; il a la technique. Par contre, le seul truc qui me dérange, c’est quand il chante en anglais, bah t’entends l’accent français, voilà ! Ca, moi, je l’entend, quoi ! Donc, c’est le truc qui me dérange car en anglais, faut vraiment… Donc, c’est le seul truc…
Struck : … T’es quand même super pointilleux ! Guillaume : Oui, oui mais moi, encore une fois, j’suis jamais content. J’peux, à la fois, écouter de la musique en ayant une oreille super critique et je décortique tout et à la fois, écouter du genre comme un néophyte.
Donc voilà, en France, y’a pas un seul groupe dans ce style-là que je vais écouter parce qu’il n’y a rien qui me botte ou assez bien fait, assez original ou assez accrocheur, voilà quoi !
Bon, peut-être ça va venir ? Mais pour l’instant, y’a rien !
Struck : Question « Lost » : ton avion se crashe sur une île déserte mais le scénariste est sympa, il te laisse prendre 5 albums dans ta valise, lesquels choisis-tu ? Guillaume : Hummm… One Way que j’écoute beaucoup. Bah de toute façon, j’l’ai fait pour me faire plaisir !
Euh, c’est dur parce que j’suis un mec qui écoute plus des chansons que des albums…
Struck : Oui mais cinq chansons, ça fait léger ! Guillaume : A la rigueur, tu m’aurais dis 12 fois 5 (Rires)…
Struck : Oui mais là, ça fait toute l’interview ! Guillaume : (Rires) Dans les Pantera, j’prendrais le premier, enfin le deuxième, avec Anselmo : « Cowboy From Hell ».
Oh, c’est chiant, putain ! Oh, peut-être, « Stabbing the Drama » de Soilwork parce que peut-être, il y a deux chansons que j’adore : « Stabbing the Drama » et « Nerve ».
Euh, j’prendrais aussi un Linkin Park mais y’a seulement deux chansons !
Dans les Guns, j’prendrais « Use Your Illusion II ».
Et puis, Midnight Oil : « Diesel and Dust ».
Ah oui, j’allais oublier, Type O Negative : « October Rust ».
Struck : Que voulais-tu faire quand tu étais gamin ? Guillaume : Pas de la musique en tout cas parce que mes parents ne me poussaient pas du tout là-dedans. J’ai commencé à chanter à l’âge de 4 ans et la nièce de ma grand-mère était cantatrice d’opéra… donc j’ai chanté une fois, j’ai directement trouvé le timbre, le trémolo et tout le bordel… Elle était : « Ouh la la ! » et donc, elle a dit à mes parents : « Faut le foutre en cours de chant ! », « Non, non, saltimbanque, on en a rien à branler, quoi ! ».
Donc, non, quand j’étais tout petit, j’aurais voulu être astronaute, ou alors à une époque, dans la pub ou psychologue, psychologue social pas médical (Rires) !
Struck : Et es-tu fier de ce que tu es devenu ? Guillaume : Ouais, ouais, c’est cool, ouais ! Bah disons que j’suis peut-être le seul français à faire des trucs comme ça pas en tant que groupe mais en tant que personne originale. Et là, y’a plein de truc que j’espèrerais faire bien sûr mais j’me disais, j’vais tourner en bus aux US et partout dans tout le monde. Même si bien sûr, c’est pas la grosse tombée de thunes parce que moi, j’ai la chance d’être intermittent en France et en studio, des trucs qui font des revenus, beaucoup de revenus à côté. Mnemic, par exemple, ne vivent pas de leur musique parce qu’au Danemark, y’a pas d’intermittence et puis eux, ils ne font que ça, ils ne font que Mnemic. Moi, j’m’arrête pas à ça et j’vends des photos, des conneries et tout, plein de trucs.
Donc ouais, c’est cool, en fait, ça se passe bien… Tous les ans, c’est de mieux en mieux, donc j’espère aller beaucoup plus loin mais tous les ans, ça grossit et ça fait comme un entonnoir à l’envers, en fait, quoi !
Struck : Et dans cinq ans, tu te vois où ? Guillaume : Dans cinq ans, j’aimerais être un producteur bien reconnu, quoi !
Struck : Producteur avant chanteur… Guillaume : Bah disons parce que t’es un bon producteur, tu peux faire ce que tu veux niveau musical. Donc, tu peux faire tes albums tranquillement. Donc, si je suis reconnu en tant que producteur, là, je pourrais faire ma musique un rang plus haut et après, bien sûr, avoir la chance de sélectionner vraiment les bonnes tournées, euh… et puis, avec les bonnes personnes parce que c’est bien de tourner mais bon après, il faut tourner avec les bons groupes.
Donc ouais, avoir la chance de faire 50/50 entre producteur et gagner bien ma vie et faire du super bon boulot et que les gens soient fiers de moi et que je sois reconnu au même titre qu’un Tue Madsen ou un truc comme ça en Europe ou Fredrik Nordström.
Ah, y’a du boulot ! Mais tu me demandes ce que je voudrais, donc voilà ! Et puis, à la fois en musique, soit One Way, soit Mnemic qui vendent, qui cartonnent et qu’on puisse faire des supers tournées, qu’on continue à faire des trucs comme Metallica, des têtes d’affiche !
Struck : En parlant de tête d’affiche, vous n’avez pas fait le Hellfest cette année ? Guillaume : Non parce que, en fait, on a arrêté tous les concerts pour cet été, on voulait pas en faire du tout, on a changé de tourneur, là, on a chopé un super gros, c’est Jim Moorewood, c’est le mec qui fait tourner The Rasmus, Meshuggah, Dillinger Escape Plan, HIM… Donc, ce gars-là, en fait, il nous a fait : « Reposez-vous. Tranquille ! ». Moi, je ne me repose pas, enfin, si ça va, parce que One Way, ça s’est pas fini trop tard pour partir sur les festivals.
Et donc, on fera tout ça en 2009, on fera tous les trucs en 2009, Wacken, Hellfest… J’pense que ce mec-là peut nous placer vraiment partout et l’été 2009 va vraiment être festivals pour Mnemic, en plus pour la sortie du nouvel album qui sortira encore sur Nuclear Blast en juin 2009…
Struck : C’est vrai qu’on a beaucoup parlé de One Way Mirror, concernant Mnemic, vous avez déjà commencé l’écriture du nouvel album dont la sortie est prévue en juin prochain ?Guillaume : Non, non, à peine ! Moi, j’ai déjà fait cinq morceaux mais j’pense que deux seront sur l’album parce que les autres sont un peu différents.
Donc là, on va s’y mettre sérieusement après l’été pour rentrer en studio en janvier et voilà, après, ça passe en pré-promo chez Nuclear et puis sortie en juin…
Struck : Et la production de ce futur Mnemic, ça te brancherait ? Guillaume : Non, Mnemic c’est Mnemic. Mnemic, c’est un son qu’ils ont voulu essayer avant que j’entre dans le groupe, à savoir de gros producteurs du genre Warren Ricker… bon, c’est un producteur de rock crado, hip-hop et tout, il a fait The Fugees, il a fait Michael Jackson, il a fait Down et tout…Mais Mnemic, c’est un son chirurgical vraiment froid et tout, on a fait les batteries avec lui donc… bon bah, le résultat est cool mais pas pour Mnemic. Pour les guitares avec Christian (NdStruck : Olde Wolbers) de Fear Factory, pareil… Ils ont beaucoup de pression par les labels pour cet album-là. Donc les compos, c’est pas les meilleures qui ont pu être faîtes et puis, mixées par Tue qui a mis tout ça en place.
Mais bon, le prochain, bon, j’mettrais les doigts, peut-être que j’enregistrerais les guitares mais bon, c’est Tue qui fera les sons, qui fera les sons de guitares, basses… parce que c’est lui qui a le secret du son de Mnemic. Donc voilà, c’est lui qui a ce truc-là, qui a cette patte et on a besoin, avec Mnemic, de retourner vers cette orientation, une production musicale toujours constante… Mais bon, on a besoin que les gens se retrouvent dans le son du premier album de Mnemic qui est vraiment le son de Mnemic, quoi !
Struck : Avant de se quitter, qu’aimerais-tu dire aux lecteurs de Music Waves ? Guillaume : Bah ch’ais pas : « Salut, ça va ? » (Rires). Je ne suis con que certains veulent le dire (Rires).
Donc j’entends beaucoup de trucs : « Ouais, le mec, il a des lunettes de soleil ! ». C’est des trucs de vue en fait !
Ils pensent que ce qu’ils veulent de moi, j’m’en fous ! Moi, j’fais ma vie…
Ceux qui m’aiment et bien tant mieux, à bientôt en concert, on s’boira une bière. Ceux qui m’aiment pas, ils fayotteront, on s’boira une bière aussi même si ils rigolent dans mon dos… c’est déjà arrivé !
Donc, c’est cool écouter la musique que vous voulez, ne cherchez pas à savoir pourquoi vous l’écoutez mais seulement si vous aimez, c’est le centre de la question ! C’est une divertissement, ça s’arrête-là, on aime bien, on aime pas, on n’a pas à se poser la question pourquoi !
Struck : C’est vraiment un super conclusion. Merci ! Guillaume : Merci à toi.