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TITRE:

RICHARD GOTAINER LE 09 OCTOBRE 2008


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

POST ROCK



Non Peter, ce n'est pas le Père Noël qu'a rencontré Music Waves mais bel et bien Richard Gotainer. L'auteur des inoubliables "Youki", "Mambo du Décalco", "Belle des Champs"... à l'actualité chargée a eu la gentillesse de répondre à nos questions.
STRUCK - 01.12.2008 -
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Salut Richard, première question puis-je te tutoyer ?
Sans problème, sans problème…

Alors Richard, petit passage obligé : peux-tu te présenter aux lecteurs français qui sortiraient d’un coma long de plus de vingt années ?
Bah si tant est… Enfin, on ne va pas épiloguer là-dessus mais ça m’est arrivé plusieurs fois dans ma vie, en voyage, de rencontrer des gens qui ne me connaissent pas étant donné que ma notoriété ne dépasse pas les frontières de la francophonie, on va dire, parce que je suis difficilement exportable… Je fais un truc typiquement, enfin je ne suis pas typiquement français mais je suis extrêmement français quand même (Sourire) plus dans les mots d’ailleurs que dans la musique qui elle est plutôt de culture anglo-saxonne, on va dire…
Evidemment, j’ai rencontré des gens qui me disaient : « Et vous, qu’est-ce que vous faîtes et tout ça ? »,
Et moi je répond en schématisant : « J’écris des chansons… »,
« Ah bon ? Quel genre ? ».
Et là, bah, j’en suis réduit à dire que c’est des chansons, on va dire, humoristique ce n’est pas le mot, j’aurais dû mal à dire ça… J’ai beaucoup de mal à me définir et en fait, je m’aperçois que c’est une vraie marotte chez moi de ne pas avoir envie de porter des étiquettes et que je ne sais pas ce qu’on m’a mis sur le dos mais les autocollants tiennent assez mal (Rires) !
Donc, je dirais que je suis une espèce de fantaisiste, électron libre qui est, à la fois, très attaché au classicisme de l’écriture et tout ça et en même temps, très barré sur la façon de… mais je n’aime pas cet exercice-là, moi. Cet exercice que tu me demandes, c’est ton travail à toi, ce n’est pas mon travail à moi (Sourire) ! Moi, je n’ai pas à me définir, la définition que je donne à mon travail, elle est dans mon travail !
Après, c’est à toi de mettre une étiquette. Si tu y arrives tant mieux, la plupart du temps, ça m’énerve parce que c’est réducteur mais bon… Alors, « le trublion de la chanson française », « le machin »…. tout ça, ce sont des étiquettes que je connais par cœur, que je comprends mais que…

… Tu trouves réducteur, et ton actualité chargée entre le tournage d’un téléfilm, la sortie d’un nouvel album « Espèce de Bonobo » et ton futur spectacle à l’Alhambra tend à le prouver…
Et puis, le spectacle précédent que j’ai fait : « La Goutte au Pépère » était quand même un mélange de théâtre, là encore inclassable… Ce n’est pas une comédie musicale, c’était pas une vraie pièce de théâtre, ce n’était pas un tour de chant… C’était tout ça mélangé, tout ça à la fois !
Alors, ce n’est pas très bien d’un point de vue marketing hein ? Parce qu’on n’arrive pas à dire ce qu’il y a dans le paquet !
J’ai envie de dire, alors ça ne réjouit pas forcément mon attaché de presse, mais j’ai envie de dire aux gens : « Faites-moi confiance, venez et vous verrez ! ». Mais ce n’est pas ce qu’il faut dire, quoi !
Alors, effectivement, je ne suis pas cantonné… Si tu veux, c’est un ensemble : faire l’acteur, chanter des chansons, raconter des histoires, faire des spectacles, tout ça procède de le même énergie, du même esprit…
Alors, y’a d’autres choses de moi que les gens ne savent pas que je dessine, que je fais des photos mais oui et j’fais la cuisine, voilà quoi (Rires) !

Un artiste quoi !
Non, en France, on dit « Touche à tout » ce qui est un peu réducteur une fois de plus…

… Mais également péjoratif…
Oui, péjoratif parce que si on dit qu’il touche à tout, ça veut dire qu’il est moyen dans tout ce qu’il touche, quoi ! Alors bon, pour aller dans ce sens-là, je vais dire que je suis effectivement peut-être meilleur faiseur de chansons que photographe, peut-être, hein ?

A ce titre, dans quelle activité tu t’éclates le plus : chanteur, comique, comédien… ?
Je n’aime pas le mot comique…

… Mais on se souvient d’un sketch que tu as fait sur un 45 tours…
Oui, mais c’est très anecdotique quand même ! Moi, je serais plutôt dans le registre du drôle que du comique. Le comique demande à faire tomber un rire toutes les trente secondes, hein ?
Moi, je ne suis pas du tout dans ce registre. J’aime le rire effectivement, c’est un moment donné de libération du spectateur mais je n’attends pas ça. Je pense que le drôle, le drolatique sont des nuances de l’humour qui sont vachement bien aussi, on n’est pas obligé de rigoler à gorges déployées…
Alors, je vais te dire un truc pourquoi j’aime pas « comique ». Parce que « comique », c’est un peu comme les blagues : quand vous les avez raconté, ça va, on va pas les raconter cinquante fois donc, c’est ça comique !
En revanche moi, le gros de mon activité c’est à dire les chansons… Les chansons s’est fait pour être réécoutées. Donc moi, je m’arrange pour mettre pleins de chansons qui ne soient pas une blague mais qui soit une chanson. Alors, qu’il y ait de l’humour dedans et tout ça, oui…
Ce que me disent la plupart des gens, c’est qu’au fur et à mesure qu’ils écoutent mes chansons, ils en redécouvrent un petit peu plus chaque fois : ça, ça m’intéresse ! Ca, ça m’intéresse !
J’aime bien aussi, je reçois beaucoup de courriers de gens qui me disent : « Bah quand j’étais petit, je voyais un truc dans la télé c’était rigolo et maintenant que j’ai attrapé un âge où je peux penser par moi-même, vous avez un truc un petit peu plus profond que ce que l’on voit aux premiers abords ! ». Ca, ça fait partie aussi de ma pudeur aussi parce que tout en étant exubérant, exhibitionniste, on va dire comme tous les artistes le sont… Et pourtant, je tiens beaucoup à ma pudeur c’est à dire à un moment donné, il y a des filtres, y’a des façons de dire les choses où on n’est pas… ça ne serait pas intéressant d’ailleurs… donc voilà !

Pourtant c’est que veut la société actuelle et tous les artistes ont de moins en moins de pudeur…
Oui mais si on va par là, moi, j’suis un truc qui ne devrait pas exister (Rires) !
Et normalement, je n’entre pas dans le cadre, si tu veux, de ce que les gens… Notre société fonctionne sur le marketing dont nous allons bientôt voir les limites (Sourire) et le marketing, qu’est-ce que c’est ? C’est répondre à une attente : « Voilà, j’ai un public qui veut ça, je vais lui donner ça ! ». Moi, je suis exactement dans la démarche inverse, je veux surprendre mon public. Donc si tu veux, la surprise, l’étonnement, l’originalité fait partie de ma démarche…
Mais je sais aussi parce que je peux faire aussi et la preuve, je fais de la pub…

… Justement, n’est-ce pas paradoxal ?
Non, ce n’est pas paradoxal parce que dans ma pub, jamais je ne ferais n’importe quoi comme pub !
Je laisse toujours… moi, y’a un truc très intéressant, enfin une vue de mon activité, hein ? C’est que je fais un pas vers les gens et je laisse l’espace aux gens pour faire un pas vers moi.
Si je leur impose quelque chose, ce qui serait un diktat, une pub qui annonce un truc alors que tout le monde rigole parce que ce n’est pas vrai, je ne la ferais pas celle-là !
Par contre, je laisse toujours dans la pub, le libre arbitre à chacun de savoir quelle est la portée, comment dirais-je ?, le truc intéressant à prendre, le message quoi !

De quoi traitent tes chansons en général ? On a l’impression que ton style à quelque peu évolué depuis tes débuts bon enfant à un style plus grivois avec des titres comme « Quéquette Blues », « Espèce de Fiancée »… ?
(Agacé) Et « Primitif », ça traitait de quoi ? (Il chantonne) « Tu être jolie beaucoup, Tu manger moi, Et je dévorer vous, Je faire croquer mon monsieur par vous… »… De quoi parlait « La Ballade de l’Obsédé » d’après toi ? etc… etc… etc…
C’est à dire que je n’ai absolument pas changé d’un iota ma façon de voir les choses, je dirais qu’« Espèce de Fiancée » a son pendant quelques années plus tôt, c’est « O vous » qui est une chanson aussi qui traite de la même chose et presque sur le même ton mais qui est une autre chanson.
Les créateurs de chansons te diront que souvent : « On refait les mêmes chansons ». Ca veut dire quoi ? Ca veut dire qu’on refait la même, ça veut dire qu’on les mêmes marottes, les mêmes sujets… Alors évidemment, y’a des périodes, des moments mais je n’ai pas changé, sérieusement !
Et puis le dernier album, au risque de te décevoir, je ne le trouve pas grivois !

Mais quelques chansons prises individuellement…
(Catégorique) Non, ce n’est pas grivois ! « Quéquette Blues », y’a pas UN seul gros mot, y’en a pas un, même pas un demi gros mot (Sourire). Le plus gros mot de « Quéquette Blues », c’est « quéquette », voilà !
Donc non, je fais très attention à ça. J’aime bien manipuler les choses… D’abord, je manipule ce qui m’intéresse c’est à dire je m’intéresse à l’amour, je m’intéresse à la vie, je suis amoureux donc ça nourrit quelque chose, un courant, un truc chez moi que j’ai envie d’évoquer ça et que c’est un sujet totalement universel !
Donc, je n’ai pas… Non… Sans doute mon style a évolué, ça c’est toi qui le dis, moi, j’en sais rien parce que… j’imagine que oui et heureusement… Mais sur les sources d’inspiration, je ne vois pas vraiment…

Alors retournons ma question à savoir comment marie-t-on des chansons au contenu plutôt bon enfant comme le « Youki » qui ont marqué notre enfance et « Espèce de Fiancée » qui si elles ne sont pas vulgaires, ont un contenu plus pour adulte ?
Et alors, est-ce que tu dis des chansons de Gainsbourg qu’elles sont grivoises ?
On est branché sur le cul, voilà, c’est ça ! Mais on ne parle pas de cul, je parle d’amour, je parle de peau mais je ne parle pas de baise, je ne dis pas « Enculer », je ne dis pas « Baiser », je ne dis rien de tout ça…
Donc, si tu veux, y’a pas de conciliation à faire entre la légèreté du ton… Et puis, c’est un sujet grave l’amour ? Quoique tu ne me parles pas de « L’Image de Toi », « Les Nazes », tu vois ?
Alors moi, je peux dire que si tu prends le truc dans son ensemble, oui bon… y’a une tendance à parler d’amour mais ce n’est pas plus cul que « Primitif », hein !

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« Espèce de Bonobo » marque la fin de ta collaboration de trente ans avec Claude Engel (NdStruck : que l’on retrouve également aux côtés d’artistes aussi variés que Magma, Sid Vicious, Michel Berger, Johnny Hallyday, les comédies musicales Notre Dame de Paris, Roméo et Juliette) : Premièrement : pourquoi et deuxièmement quel a été l’apport de ton nouvel acolyte Michael Lapie sur ta musique ?
Pourquoi il ne veut pas continuer ? Alors, ça fait un moment que Claude… En fait, je crois qu’il veut plus composer, ce n’est pas que je crois, il me l’a dit !
Enfin, en tout cas, faire un album, c’est long, c’est fastidieux, c’est beaucoup de temps, c’est beaucoup d’investissement de sa personne et tout ça. Et je crois qu’il n’a pas envie de ça !
Donc là, il vit à la campagne, il est dans un truc, il compose des parties classiques pour des guitares, donc c’est une autre vie.
Donc, il connaît les exigences de l’enregistrement et la production d’un album, c’est beaucoup de travail. Là, celui-là, le dernier, c’est deux ans et demi de travail quand même et je ne parle pas de l’écriture en plus, enfin, je ne parle pas de l’écriture des mots !
Donc voilà, mais je lui ai proposé, hein ? J’lui ai demandé si il voulait faire l’album, tout ça, il s’est tâté, tout ça et puis finalement, il m’a dit non (Rires) : « Non, j’ai pas envie ! ». Il vit peinard dans son truc et il ne veut pas mais il est connu pour ça aussi, hein !

Et la rencontre avec Michael Lapie et son apport ?
Alors, c’est un peu comme dans toutes les histoires d’amour parce que c’est un peu ça aussi, hein ! Une rencontre avec Claude Engel comme avec Michael Lapie, c’est à dire la rencontre d’un auteur et d’un compositeur… D’un auteur un peu infirme si on peut dire parce qu’il n’est pas compositeur et d’un compositeur qui serait un peu aveugle parce qu’il ne pourrait écrire les mots.
C’est une vraie rencontre très rare, aussi difficile, je pense peut-être même plus, à réaliser q’un couple en amour. C’est très, très difficile parce qu’il faut beaucoup de qualité à la fois de conviction personnelle pour pouvoir mener à bien une direction musicale et tout ça… et en même temps, être vachement humble parce qu’il faut accepter le point de vue de l’autre.
Mais quand on arrive à ça, on est deux, trois, quatre… dix fois plus fort parce qu’on conjugue, on multiplie des forces. On ne les additionne pas. Une chanson, ça n’a jamais été un texte plus une musique, ça se passe au milieu ! C’est comme si tu me disais qu’une mayonnaise, c’est de l’huile et de l’œuf, c’est pas vrai : ça prend ou ça ne prend pas, voilà !
Donc, cette mayonnaise-là, bah pour moi, elle a vachement pris avec Michael qui était déjà un peu très, très imprégné de la culture des chansons que j’avais fait avant. On a la même culture musicale : Beatles… On a la même conception des harmonies, des chœurs, des structures, du côté anecdotique des interventions, on aime bien émailler le truc…dès qu’il y a un petit trou ou un demi-temps, on essaie de mettre une plume d’autruche là-dedans (Rires). On aime bien ça ! Donc on a cette même marotte-là, donc on s’est assez bien entendu…
Et je dirais qu’il y a un troisième élément dans la production de ce disque, c’est Celmar Engel, le frère de Claude, qui est un peu l’ombre derrière et chez qui j’ai fait quasiment tous mes disques sauf le premier…

C’est le producteur/arrangeur ?
Non, c’est pffft (Il réfléchit)… Si on voulait schématiser on dirait qu’il fait… là, en l’occurrence, il a fait les mixages mais ça dépasse largement le cadre du mixage parce qu’on se connaît très bien, il n’est pas du tout condescendant avec moi, c’est à dire que quand ce n’est pas bien, il me le dit, quand c’est bien, il me le dit aussi ! On a dépassé ça quoi, depuis longtemps !
Et c’est un vrai, vrai, vrai élément important de… parce qu’avec Claude, c’était un peu le trio aussi. On était avec Celmar et Claude : Celmar était très important aussi sur la couleur, surtout ça quoi, la justesse des interventions…
La couleur, c’est beaucoup Celmar, hein ! Couleur des instruments… C’est un mec génial, c’est un génie mêlé d’un mec formidable humainement. D’ailleurs, le Lapie aussi, c’est des mecs…

Et je crois qu’il y a avant tout, avant une démarche de production, on va dire que c’est une rencontre avec une volonté où les mecs passent un temps… le temps qu’il faut… Si tu veux, si on devait calculer le prix de cet album, au tarif ne serait-ce que syndical, on ne le ferait pas ! On ne le ferait pas ! On ne pourrait pas le faire ! Donc, il faut un investissement de personnes où on ne compte pas le travail, on ne peut pas être à l’heure quoi, même pas la journée !

Et pourquoi avoir choisi ce titre d’« Espèce de Bonobo » pour cet album ?
Bah, les titres d’albums, je les ai toujours trouvés au dernier moment. Là, c’était même à l’ultime moment parce que la pochette était déjà sous presse et que je l’ai faite retirée parce qu’on a changé de titre mais ne me demande pas quel était l’autre, je ne te le dirais pas (Sourire) !
Donc, le titre vient toujours en dernier et ça doit être une espèce de… c’est un titre c’est à dire, ce n’est pas forcément le titre d’une chanson qu’on va retrouver, qui va marquer l’album… Moi, j’ai envie que ce soit, comment dirais-je… générique de l’album. Alors, je rejoins ton avis du début sur le côté un peu porté sur la chose et tout ça… donc, l’espèce de bonobo, pour répondre à ta question, c’est à dire que je ne m’en cache pas… Ce truc-là, le bonobo étant un singe très porté sur la question, donc il s’agit de ça !
Donc, c’est quand même, c’est une façon de ramener, de remettre un peu les choses à leur place c’est à dire : « Bon, d’accord les mecs, ok, on est tous vachement intelligent : on pense, on est quand même de sacrées bestioles ! » et en fait, si on regarde bien, on a un cousin qui si on regarde bien…

… D’autant que c’est le singe qui se rapproche le plus de l’homme…
Voilà, donc ça n’empêche pas de se mettre des ailes, d’essayer de décoller vers des muses et tout ça mais il y a quand même un petit fond d’animalité chez nous qui est la base de ça, le moteur de l’amour….

On constate que cet album est assez varié musicalement oscillant entre blues, rock voire électro pop… ? Est-ce l’apport de ton nouveau compagnon de jeu Michael Lapie ?
Alors bon, là c’est pareil, l’image de l’album… nous, on l’a quand on a terminé l’album, hein ! Ce que je veux dire, dans la démarche de création qui serait une règle qu’on s’applique, c’est qu’il n’est pas question… et jamais depuis le début de mes albums jusqu’à maintenant, j’ai évité d’avoir des chansons qui se ressemblent tant au niveau thème que musicalement.
Alors évidemment, bon bah, il peut y avoir des rapprochements (Sourire) à faire ou quelque chose comme ça mais en fait, on est surtout pop, hein ! Ca serait le terme générique qui engloberait tout ce dont tu parles. On est pop, voilà !

Pop dont les principaux représentants étaient les Beatles, ce qui rejoint ce que tu disais tout à l’heure à savoir qu’ils font partie de tes influences majeures…
Je crois oui… Moi, je suis à mi-chemin entre d’un côté, j’ai un Brassens, un Trenet et puis de l’autre côté, j’ai les Beatles, plus tardivement, les Stones, tout ça, mais c’est rock’n roll. Moi, ma musique de base, c’est le rock’n roll, c’est la pop musique, quoi ! C’est ça ma musique ! Moi, si on me laisse faire, moi, j’écoute J.J. Cale tout la journée !

On parlait d’« Espèce de Fiancée » tout à l’heure, si je te dis que les chœurs me font penser à du Queen, je dis une énormité ?
J’aurais pas dis « Espèce de Fiancée ». Moi, j’dirais plutôt « Les Nazes ». Mais bon, c’est des références qu’on a, hein !

Cela fait partie de tes références musicales ?
Ouais ! Non seulement… Tu sais tous ces, tous les… on ne va pas parler d’artistes parce que ça fait prétentieux, on va parler de créateurs, tout ça ! Tous les créateurs, je pense, un peu à partir du moment où on ne fait pas de l’art brut, on ne taille pas des silex dans une prairie sans avoir jamais vu personne, on a des références, oui, on a des guides… Donc, les Beatles, Queen… sont des trucs qu’on cite mais il y en a bien d’autres.
Quand on fait un blues, on se dit… en fait, y’a rien de plus facile que de faire un blues, y’a certains blues qu’on a recommencé plein de fois parce que j’ai dis : « C’est trop chausson, on est trop dans un chausson, là ! C’est déjà entendu ça, etc. Ca ne sert à rien ! C’est déplacé si c’est pour faire ça ! Essayons d’apporter quelque chose ! ». Mais ça n’empêche pas qu’on fait des allusions.
Mais je pense que tous les artistes, on peut retrouver des trucs de l’un chez l’autre et voilà…

On parlait de chœurs : est-ce toujours les mêmes choristes qui travaillent avec toi ? Si non, comment fais-tu pour recruter ces personnes au timbre si distinctif ?
Alors d’abord, ça tient au choix des choristes qu’on fait en fonction de ce que l’on cherche à avoir. Or les chœurs que moi, j’aime bien entendre et puis Michael aussi, maintenant on le sait, sont toujours un peu dans un… ce n’est pas toujours les mêmes parce que ça serait ridicule mais il y a quand même une couleur, y’a quelques couleurs qu’on aime bien entendre et qui se marient particulièrement bien avec moi. Donc voilà, on aime bien ça, quoi !
C’est un peu comme si tu demandais à Mozart pourquoi il y a toujours du violon dans tous ses morceaux quoi (Sourire) !

Pourquoi avoir fait un remix de « Belle des Champs » dans ce nouvel album ?
A la demande générale, mon capitaine (Sourire) !

Donc selon toi, c’est le jingle pub que tu as fait qui a le plus marqué ?
Oh, y’en a un ou deux mais celui-là… Il se trouve que… ch’ais pas combien d’années ? Vingt ans après peut-être… vingt ans après les dernières diffusions comme pub, ce truc-là est connu de tout le monde, c’est carrément dans la mémoire collective, c’est un truc qui a sa place. Les gens m’en parlent. A chaque fois que je vais faire une émission de radio où ils font une petite rétrospective sur mes trucs, j’ai droit au « Youki », au « Mambo du Décalco », à « Belle des Champs » etc… Et un jour, je vais faire une émission chez Patrick Sébastien, je crois que c’est sur RTL, et il passe ma chanson, enfin il passe le jingle pour me présenter et il me dit hors antenne : « Mais pourquoi t’en fais pas une chanson de ce truc-là, c’est vachement bien ! ».
J’étais à la fin de l’album, j’étais au bord de terminer et je suis rentré chez moi, j’ai dis : « Bah voyons ce qu’on peut faire avec ça ? Pas facile ! Comment j’vais m’y prendre ? ». Et en fait, j’ai fait la chanson, et je suis très content c’est à dire qu’on a pris : la chanson démarre comme la pub et on prend l’histoire comme tout le monde la connaît à partir de cette pub.
Voilà, c’était le biais, la dramaturgie qu’il fallait trouver, c’est celle-là : qu’est-ce qu’on y met parce que je ne pouvais pas éviter : « Tu baguenaudes dans les pâturages »…

On ne peut pas…
Interdit.
« Dis, tu nous en donnes dis », c’était difficile…

… de s’en passer…
Voilà ! Donc, on a posé ça, j’ai posé ça et puis après, je me suis dit : « Mais qu’est-ce que…. ? ». Et effectivement, le cœur qui parle à cette Belle des Champs, il aurait bien demandé à la pousser un peu dans le foin quand même (Rires).
Alors, c’est encore mon côté, tu vas dire, « pornographe » ou ch’ais pas « amateur… »…

… d’amour…
Bah oui, amateur. Ouais !

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Et « Quéquette Blues » qui est tirée du dernier album, c’est du vécu ?
Alors oui, bien sûr ! J’vais dire oui et non. Moi, quand je fais une chanson qu’elle soit très gaie ou très triste -et il y en a une très triste dedans, c’est « L’Image de Toi » pas franchement gaite….- moi, mes chansons ne sont pas des exutoires, ce n’est pas des endroits où je vais mettre des trucs pour raconter ma vie. Il n’en reste pas moins vrai que le seul truc que j’ai à ma disposition, c’est mon expérience de la vie et de ce que j’en sais avec mes yeux, mes oreilles, mes mains… ma bite !
Donc voilà, et en plus, j’aime les lieux communs, j’adore ça ! Je trouve qu’un lieu commun, c’est les statues dans les églises, c’est des points de rendez-vous énormes.
Or, c’est un lieu commun de dire que les mecs marchent derrière leur bite, je n’ai pas inventé l’histoire !
Par ailleurs, un autre lieu commun existait, c’est « Quéquette Blues », c’est un vocable -que moi, j’ai appris… j’ai dû l’apprendre pas en maternelle mais dans une cours de récré en CE1- ou voilà, derrière lequel il n’y a rien, c’est un vocable, y’a pas de contenu, juste un mot. C’est comme « Top Moumoute », y’a pas grand chose derrière mais c’est rigolo et ça m’a beaucoup amusé de… ça a été d’ailleurs la première chanson que j’ai écrite… non, c’est pas vrai, la deuxième mais c’est une des premières. J’avais envie de faire un blues et en déconnant, j’ai dis : « Tiens, « Quéquette Blues », ça serait bien ! » et qu’est-ce qu’on peut mettre derrière cette histoire sinon une histoire de tous les mecs qui sont obsédés par… alors plus ou moins, mais voilà, c’est une forme d’autodérision aussi…

… de toi-même et de l’homme en général…
Et de l’homme en général. C’est pour ça, voilà !

Pendant qu’on est dans le vécu, peux-tu répondre à la question que tout le monde se pose à savoir si le Youki existe ?
Euh, je dirais que oui. Ce n’est pas tellement le Youki qui a existé en l’occurrence, c’est celui qui parle comme au Youki (Rires). Alors, la chanson m’a été inspirée très, très nettement par quelqu’un de ma famille que j’ai entendu parler comme ça et en fait, je m’aperçois que mon travail n’a été qu’un travail de mise…
C’est quand même, c’est une des chansons que j’ai recommencé le plus de fois parce que souvent les chansons, des fois, elles tombent au milieu. Celle-là, j’étais sûr de mon sujet, j’ai fait un premier truc que j’ai filé à Claude Engel, à l’époque, qui m’a dit : « Je n’y arrive pas ! ». Parce que c’était un sketch, ce n’était pas une chanson ! Dans l’écriture, c’était un sketch, Claude n’arrivait pas et je m’y suis repris à plusieurs fois pour arriver à mettre en forme ce langage un peu… carrément bêtifiant, on peut dire, avec les animaux… Moi, je suis le premier à le faire, et puis, cette personne de ma famille m’a soufflé des phrases entières (Rires) à un moment donné, il s’agit de : « Choukikichou » ou un truc comme ça… Ca, j’ai entendu dire !
Donc voilà, oui, c’est même pas qu’il a existé, le Youki existe (Affirmatif) !

Sans transition, qui t’a donné envie de faire la musique ?
Le hasard… Le hasard parce que j’ai toujours… En fait, je crois que j’ai toujours chanté dans les colos, chez les scouts… J’ai toujours chanté soit sous la direction des moniteurs ou des chefs de patrouille, soit dans les chambrées à chanter des conneries, soit même à faire des spectacles moi-même avec des copains dans les colos, les machins…Je chantais, on va dire, plutôt juste.
Après, est venue l’époque où on ne se déplaçait pas dans un endroit, d’abord, on ne rentrait pas dans une pièce, on n’entrait pas une bagnole… sans qu’il n’y ait un truc qui s’allume et de la musique qui passe. C’était la belle époque de toute la pop musique, tout ce déferlement de Beatles, de Stones, des Who, des Zeppelin et j’en passe et des meilleurs, les Kinks et tout ça…
Et donc mes copains, y’en avait toujours un ou deux avec une gratte et voilà… Donc, on chantait des trucs, des chansons des autres et tout ça…Et puis, j’veux pas te raconter ma vie parce que ça va me gonfler (Sourire) mais à un moment donné, j’ai commencé à faire de la pub et comme, j’avais cette formation-là plus un engouement particulier pour les magnétophones, tout ça, que je pratiquais depuis l’âge de treize ans, mon père m’avait offert un magnéto et ça avait été une vraie révélation, je crois, je faisais des sketchs dessus, je faisais des montages, des trucs…
Donc, j’avais un vrai goût pour ça et je me suis retrouvé donc à entrer dans une agence de pub et on ne m’a pas spécialement pris pour la radio dans mon dossier. Quand même, j’avais des pubs à faire écouter qui n’étaient pas du tout calibrées, pas du tout… Et l’année où j’ai travaillé en agence, pour chaque boulot que j’avais à faire, alors qu’on ne me demandait rien du tout, je faisais une proposition radio que je faisais la nuit avec des potes amateurs. Et comme j’avais personne, j’avais pas de choriste, j’avais pas de machin… je chantais moi-même puis après…

… De fil en aiguille…
… De fil en aiguille, des trucs qui ne se sont pas vendus que je trouvais vachement bien, que j’ai fait en chansons… Puis voilà, je me suis retrouvé chanteur malgré moi…

Et quel est ton cd de chevet ?
Euh, ça ne serait pas de chevet, hein (Silence)… Je n’écoute pas énormément de musique, enfin quand je dis que je n’écoute pas énormément de musique… je n’écoute plus la musique de la même manière que je l’écoutais…

… Oui parce que tu as cité un certain nombre de groupes tout à l’heure...
Voilà. A ce moment de l’histoire de la musique, on peut dire, j’ai écouté beaucoup, beaucoup, beaucoup de musique, beaucoup !
Là, c’est vrai que j’en écoute moins. Quand j’écoute de la musique, soit France Musique : classique, soit moi-même, je me mets un petit Mozart, soit je vais écouter TSF avec des trucs plus jazz, tout ça. Si je me mets un truc, ça va être J.J. Cale, je suis capable d’écouter ça toute la journée… Et si vraiment, j’ai un truc que j’ai envie d’écouter d’un seul coup, ch’ais pas pour une joie, pour un truc, j’ai envie d’écouter un bon coup de, en mettant bien fort et en me régalant, « Stairway To Heaven » de Led Zeppelin !

Bon choix ! Et si je dis « progressif » : qu’est-ce que ça t’évoque ?
Pas grand chose parce que sous ce vocable abstrait pour moi y’a déjà vingt ans, y’avait déjà là-dessous… c’est un peu comme R’n’B : pour moi, R’n’B, maintenant, n’a rien à voir avec le rythm and blues que moi, j’écoutais ! Donc progressif, c’est un peu pareil !
Comme je ne suis pas hyper branché, comme je ne suis pas un intellectuel de la musique, je ne suis pas un journaliste de la musique, les termes… Si tu demandais à mon fils, oui, il va savoir mais moi, franchement… Ca veut dire quoi d’ailleurs ?

(S’ensuit une définition du petit progressif illustré selon Struck)
Bah alors, je peux être un peu progressif moi, hein (Sourire) ? Parce que moi, j’ai tendance à vouloir… Mais c’est ça, c’est parce que euh… « progressif », le mot intellectualise quelque chose qui est, à mon avis, plus simple que ça : c’est l’envie de raconter une fresque, c’est avoir envie de faire des mouvements…
A ce moment-là, Mozart était progressif puisqu’il -et tous les musiciens classiques- avait souvent trois mouvements.
Alors, celui qui mettait un quatrième mouvement, c’était quoi ? C’était un… punk (Rires) ?
Non, non, mais moi, j’aime bien ça les changements, les ponts, les digressions musicales… faut s’en méfier parce que la musique, elle est faite pour tourner aussi…
Tiens, « Stairway To Heaven », à ce moment-là, c’est un truc vachement progressif ?

Pour en revenir à toi, quel est ton meilleur souvenir d’artiste ?
(Silence) Je ne suis pas très souvenir comme mec. J’aurais tendance à dire que le plus beau de mes souvenirs, j’espère qu’il est venir, quoi !

Quel est ton avis sur le paysage publicitaire actuel ?
Euh (Silence)… Alors, y’a du bon et du mauvais ! Moi, je regrette un truc mais là, c’est comme si je ne prêchais que pour ma paroisse ! Mais en fait, ce que l’on pourrait regretter, c’est le manque de diversité c’est à dire qu’il y a des modes… Et en pub, comme ailleurs, elles sont assez marquées et à partir du moment où il y a un truc qui a fonctionné, tout le monde s’engouffre dedans, derrière…
Alors bon, la pub, moi, elle m’intéresse évidemment, non pas par ce qu’elle véhicule, elle m’intéresse pour la création et pour le spectacle. Alors, ce que je regrette moi, c’est qu’on ne fasse plus de musique originale et de chanson publicitaire et qu’on préfère acheter des titres -qui d’ailleurs se vendent une fortune- des titres standards…
Alors, je regrette ça parce que, d’abord, c’est, à mon sens, vachement moins efficace en terme d’efficacité pure…

… Et comme tu le disais tout à l’heure, tes musiques sont entrées dans la mémoire collective…
Ce qui ne sera pas le cas de celles actuelles ! Bah, je me suis amusé à faire un petit exercice avec quelques tubes qui avaient été pris par quelques produits et j’ai posé la question à des gens, j’ai dis : « Si je chante ça….C’est quel produit ? »,
« Ah, c’est pas une banque ? »,
« Non »,
« Ah, oui, oui, je vois, je vois… ».
Et j’ai dis : « Maintenant, si je te dis (Il sifflote)… C’est quoi ? »
« Bah, c’est Danette ! ».
Bah voilà, donc voilà la démonstration ! Ca fait partie de ce style un peu corporate qu’adoptent tous les mecs. C’est des dégradés du gris avec des trucs chromés et tout ça, faut arrêter avec ça, faut arrêter !

[IMG]http://www.musicwaves.fr/pics/upload/articles/extras/GOT03.jpg[/IMG]

A propos de pub, penses-tu que ton passé de publicitaire explique que ton site internet soit si abouti ?
Non, je ne dirais pas ça. Parce que mon passage par la pub… J’ai appris beaucoup dans la pub, c’est vrai : des notions que j’ai appris, que j’ai laissé de côté…
Le seul truc que j’ai appris en pub, on l’apprend en sixième, dans une rédaction : y’a un sujet, y’a pas de hors sujet, y’a pas de digression et faut faire court et précis… Quand t’as un truc à dire, il ne faut pas faire le tour, il faut le dire. Après dans la manière de le dire, tu peux trouver des mots différents mais si tu ne le dis pas, l’idée ne passe pas ! Ca, c’est ce que j’aurais appris !
Alors après, moi, j’ai toujours dessiné, j’étais premier prix de dessin au lycée. J’ai toujours fait de la photo, j’aime beaucoup ça.
Sur le net, l’ordinateur, j’y suis venu assez tardivement. A partir du moment où j’ai découvert ce truc-là, j’avais l’impression que j’allais perdre mon âme, vendre mon âme au diable parce que j’allais prendre un ordinateur et que l’écriture ne serait plus jamais la même. Et que j’aime bien les papiers, les crayons, les beaux cahiers, les beaux stylos et tout ça… et moi, c’est ça que je veux et tout ça… Et je me suis rendu compte, sur l’insistance d’ailleurs de Celmar Engel, j’ai fini par m’acheter un ordinateur aussi, en me disant : « Si jamais je n’apprends pas ce truc-là, quand mon fils aura vingt ans, j’vais être à la rue total et ne rien comprendre à ce qu’il va me dire ! ».
Donc, je m’y suis mis et là, j’ai découvert un truc formidable. D’abord, j’ai découvert Photoshop, enfin, j’ai pu traiter mes photos. J’ai découvert le montage… enfin, des tas de choses…
Moi, le seul truc que je ne fais pas sur un ordinateur, c’est la musique. Ca, c’est Celmar qui fait ça, on fait ça chez lui. Mais l’ordinateur est omniprésent. Avant bah… il fallait que je prenne des papiers et tout ça. Au début, quand j’avais l’ordinateur, j’écrivais au papier et puis après, je recopiais et voilà… Non, maintenant, j’ouvre l’ordi et j’écris direct !

Donc, pour revenir à ta question, le net m’apparaît une fenêtre qui s’ouvre alors que d’autres se ferment. Les médias se ferment, plus il y a de radios, plus il y a de télés, moins tu vois de choses ! C’est ça en fait, c’est hallucinant !
Moi, avant y’avait une chaîne, j’étais à peu près sûr qu’il y avait un truc sympa. Après, il y en a eu deux, après y’en a eu trois… maintenant, ch’ais pas, j’en ai… j’dois en avoir soixante-dix, quatre-vingt et des soirs, je trouve rien à regarder !
Bon alors, y’a pas beaucoup de chansons à la télé, quand vous voyez un chanteur à la télé, il a le disque à la main, il vient parler autour d’une table et raconter en trois mots ce que pourrait être son disque… Moi, j’ai pas envie de ça ! Qu’est-ce que tu veux que je dise, je dise qu’il est vachement bien mon disque ? Ouais (Dubitatif)… T’imagines un mec qui va dire : « Il est pas bien mon disque ! » (Rires).
Donc moi, ce que j’aimerais bien dire aux gens -ce que j’ai fait très longtemps à la télé- je leur disais rien, ils écoutaient ma chanson et voilà…
Donc ça, ça s’est un peu fermé. En revanche, s’est ouvert l’Internet. Donc moi, comme je suis un peu perfectionniste, un peu… j’aime bien les choses abouties… Y’a plein de sites, j’ai regardé plein de trucs : c’est souvent pas clair, c’est souvent dans le style soviétique ou corporate. Donc là techniquement, ce n’est pas qu’il est extrêmement compliqué -il n’est pas plus compliqué que bien d’autres, il est peut-être même plus simple- mais c’est parce que je me suis appliqué à une présentation et puis surtout, je le nourris et il est alimenté par des choses, y’a des choses dans les coins, en même temps, on y circule très bien, on s’y retrouve très bien et en même temps, y’a des trucs perdus, cachés, voilà !
Donc, c’est un truc vachement important maintenant, aussi alternatif, pas progressif pour le coup (Sourire) qui est vachement… pour moi, enfin je trouve, que c’est un contact avec le public, qui est direct en plus !

Contact d’autant plus plaisant que ton site est vraiment fabuleux que je recommande à tous nos lecteurs…
Si il y avait une Victoire de la Musique pour le meilleur site Internet, je pense que j’aurais mes chances (Rires).

Sans transition, si tu devais choisir un titre pour faire découvrir ta musique à quelqu’un qui ne la connaîtrait pas : lequel choisirais-tu et pourquoi ?
Pffft (Silence) ! Ca voudrait dire que je résume mon travail, trente ans de chanson en une chanson ?

Ca, c’est l’aspect négatif de la question, le positif serait de dire quelle est la chanson concentre le plus de condensé de Richard Gotainer ?
Bah faudrait choisir dans les standards, si c’était la question…

… Pas forcément un standard. Au contraire, c’est peut-être même l’inverse, celle qui te correspondrait le mieux ?
Alors, tu sais que pour localiser un truc, il faut faire de la triangulation. Avec un point, tu n’arrives à localiser aucun point… donc, il faut faire de la triangulation ! Donc moi, j’en ferais trois, je dirais le « Youki », je dirais « Le Béquillard des Bois » et je dirais « Espèce de Fiancée »…

Pour te faire plaisir, quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?
« Comment vous définissez-vous ? » : alors celle-là, bon voilà ! Et « Racontez-moi votre parcours… » : celle-là, le parcours ! Alors, ce n’est pas parce que je n’étais contre mais on me l’a tellement posé que ça m’ennuie, je m’ennuie !

Tu remarqueras que je ne te les ai pas posé…
Non, non, t’es très bien. Pour l’instant, je ne te fais aucun reproche…
Ce que je trouve intéressant dans une interview, c’est d’abord l’échange et c’est aussi de parler… un artiste aime bien parler de lui, hein ! A part de rares exceptions, de maladies, de timidité maladive, il aime bien parler et ce qui est intéressant, c’est de pouvoir être obligé de mettre en forme des choses, découvrir de choses et en même temps, s’intéresser… Moi, j’essaie… une interview qui ne m’intéresse pas, m’emmerde donne une mauvaise interview !

J’espère que tu ne t’es pas emmerdé ?
Bah, je pense que ça devrait se voir (Sourire entendu) !

On arrive bientôt à la fin et mes questions incontournables et notamment ce que tu voulais faire gamin ?
Après chef indien ? D’abord chef indien et ça, j’étais petit quand même, hein ! Je pense que c’était les plumes…
Puis après, je voulais être artiste de cinéma pour emballer les filles sur la bouche, déjà (Rires). Et puis ensuite, c’était quand j’ai eu vraiment l’âge d’avoir une vraie envie de ne pas être pompier ou conducteur de métro, c’était quand même artiste !
Je voulais être Poiret/Serrault comme métier, surtout Serrault…

Et comment as-tu réagi le jour de sa disparition ?
Et bien, d’abord, il y a eu Poiret… Mais normalement, un John Lennon ou un Michel Serrault, ça ne meurt pas ! Et quelque part, c’est vrai, ça ne meurt pas !

Et es-tu fier de ce que tu es devenu ?
Oh ben, je verrais à la fin quand même, hein ! Mais oui. Ouais, je suis surtout content, enfin heureux avec le métier que j’ai, avec ce que je fais, de ne pas avoir perdu contact avec le sol, j’ai gardé ce contact-là. Je n’ai pas du tout, comment dirais-je …, loupé ma paternité…

… C’est primordial…
C’est capital ! Justement, j’avais entendu parler Lennon dans une interview qui dit qu’il s’était rendu compte de la présence de son fils quand il avait cinq ans ! Bah, c’est terrible !
Alors, je ne sais pas combien de millions de disques, il faut vendre pour arriver à combler ce truc-là mais moi, ça ne m’intéresse pas !

En bref, content que ta vie publique n’ait pas pris le pas sur ta vie privée… Réussir ta vie privée !
Ah ouais, ouais, je crois que ça aurait été… De la même manière, je pense que si je créais une émeute à chaque fois que je sortais dans la rue, je crois que ça me gonflerait !

[IMG]http://www.musicwaves.fr/pics/upload/articles/extras/GOT04.jpg[/IMG]

Dernière question, que voudrais-tu aux lecteurs de Music Waves qui voudront te retrouver dès la fin de la lecture de cette interview ?
Et bien d’abord, qu’ils aillent sur Gotainer.com et puis là, on peut m’envoyer tous les messages que l’on veut.
Et puis, y’a un grand rendez-vous au mois de Décembre, ça va s’appeler « Happy New Show »…

Tu y chanteras tes standards…
Alors, oui c’est ça, ça va être d’abord… c’est une fête et j’ai envie de répondre à ce que les gens veulent voir. Je pense qu’ils viennent me voir, c’est pour, un certain nombre de trucs que ça les embêterait de ne pas les voir par exemple…

« Belle des Champs »…
… Oui et puis le « Mambo du Décalco », le « Youki », « Primitif »… Enfin, tout ça fait partie évidemment… alors, j’ai envie de faire tout ça !
Et évidemment, mélanger avec quelques nouveautés, le tout avec quelques mises en scène festives et voilà, quoi !

De régaler tes fans avec énormément d’amour et non pas grivois ! Un spectacle plein d’amour !
Oui, je suis toujours un petit peu, j’aime bien un petit peu… Ca se veut quand même un spectacle familial, hein ! Donc, si je sors ma bite, ça sera juste le bout (Rires) !


Plus d'informations sur http://shelsmusic.com/
 
(1) COMMENTAIRE(S)  
 
 
ADRIANSTORK
14/03/2014
  0
C'est quoi le progressif, Struck?
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