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TITRE:

VENTURIA LE 24 OCTOBRE 2008 (CLOSERIE DES LILAS)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL MELODIQUE



Quelques mois après la sortie de "Hybrid" et quelques jours après la concrétisation du partenariat liant Venturia et Music Waves, le leader guitariste de Venturia aussi charmant qu'il est doué, Charly Sahona a répondu à nos questions.
STRUCK - 18.12.2008 -
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Salut Charly, peux-tu te présenter rapidement à ceux qui te connaîtraient pas ?
Salut Struck. Je suis Charly Sahona, guitariste de Venturia, j’habite dans le Sud de la France. Je suis musicien professionnel et fais en sorte avec mes amis de Venturia de réaliser une musique qui me plaît, qui me fait vibrer…

Et ce nom Charly Sahona, c’est un pseudo ?
Oui, c’est un pseudo. Mon vrai nom est très français. Sahona, c’est plus facile à prononcer en anglais !

C’est la raison pour laquelle tu n’as pas gardé ton vrai nom ?
En fait, c’est le premier chanteur de Venturia qui lui, souhaitait changer de nom et m’a dit : « Mais pourquoi ne ferais-tu pas pareil ? ». Je lui ai répondu : « Ah bon ? ». J’ai réfléchi, et me suis dit : « Oui, il a peut-être raison ! ». Et puis tant qu’à faire autant choisir un nom qui me plaise. Le résultat est un patchwork de syllabes. Je ne voulais pas prendre un nom déjà existant ; j’ai donc mélangé des syllabes jusqu’à trouver Sahona.

Donc aucune signification particulière ?
Non, non. Mais j’ai découvert plus tard avec internet que c’était aussi une île…

Pendant qu’on y est sur la signification des noms, pourquoi avoir choisi ce nom de Venturia ?
On a trouvé le nom au moment où j’ai commencé à faire les toutes premières démos du groupe. J’étais avec mon frère qui m’a proposé des idées, ou plus exactement une base de noms. Il m’a proposé le verbe « to venture » en anglais qui signifie « se risquer à faire quelque chose ». J’ai bien aimé la signification, j'y ai juste ajouté « -ia », et à ce jour le nom nous convient toujours... Heureusement d'ailleurs (Rires).

Pour revenir à ton actu, c’est le nouvel album tant attendu « Hybrid ». Peux-tu nous en parler brièvement ? Quel concept se cache derrière l’album ?
Pas de réel concept en particulier si ce n'est la volonté de vouloir faire mieux que l'album précédent dont nous sommes également très fiers. Le but était de faire de meilleurs titres, des musiques et des textes plus actuels, de mieux travailler le son, d’avoir une production plus perfectionnée et que notre jeu soit aussi un niveau au-dessus par rapport à ce que l’on avait déjà fait…

Penses-tu avoir réussi ce pari ?
Tout à fait, nous sommes très contents (Sourire).

Je crois savoir qu’il y a des thèmes forts dans cet album. Pourquoi ne pas s’être plié au jeu traditionnel dans le metal prog de faire un concept album ? Est-ce qu’à l’avenir, on peut espérer voir Venturia se lancer sur ce chemin ?
Euh, je n’y ai jamais pensé… Je sais que c’est assez fréquent dans le prog. Pour cela, il faudrait qu’on se concentre tous et qu’on ait l’idée de faire ce concept album et puis de trouver une trame exploitable.
Si un jour, on trouve quelque chose de suffisamment intéressant, pourquoi pas .Mais là, en l’occurrence, il y avait plusieurs sujets différents que l’on voulait aborder. Il n’y a pas de lien entre eux…

Et quel thème principal ressort d’« Hybrid » ?
Ce sont essentiellement des réflexions par rapport aux sujets qui nous touchent…

Et ces sujets sont ?
Nous sommes plusieurs à écrire. En ce qui me concerne, ce sont des réflexions par rapport à notre propre histoire, à l’histoire des gens, comment on réagit par rapport à telle ou telle situation. C’est plus un travail d’introspection…
Lydie (NdStruck : Robin, chant), elle, est beaucoup plus touchée par les injustices de la société. C'est donc cela qu’elle va dénoncer !

Et on sait qu’il a matière actuellement avec la crise financière qui nous touche, les milliards injectés pour renflouer les caisses de banques irresponsables alors que des millions de gens meurent de faim…
Ouais, je suis sûr qu’elle va trouver beaucoup de choses à dire à ce sujet dans le prochain album.

Et concernant l’actuel, pourquoi ce titre « Hybrid » ? Y a-t-il un rapport avec la mixité du chant et notamment le fait que tu aies laissé plus de temps à Lydie ?
Non, le titre n'a pas été choisi par rapport à la mixité des chanteurs. Je voulais trouver un nom qui résumait bien l’état actuel du groupe et en fait, je n’ai pas trouvé quelque chose d’assez significatif. C’est en écoutant les démos de l’album que Diego (NdStruck : Rapacchietti), notre batteur, a dit : « Je trouve que ça ne sonne pas prog tel que moi, je le conçois. C’est plutôt une musique mixte… ».
Et en fait, l’adjectif anglais qui me venait à l'esprit et qui représentait le mieux la couleur musicale de l'album était « hybrid ». Nous l'avons vite tous adopté.

A part cet aspect du chant plus partagé, quelle est la principale évolution avec « New Kingdom » ?
Les titres de « New Kingdom » étaient composés il y a assez longtemps avant la sortie de celui-ci.
Par contre nous avions tout réarrangé avant l'enregistrement. L’écriture de « Hybrid » était beaucoup plus récente et faite en fonction de Lydie et de Marc. De plus, j’avais découvert d’autres couleurs musicales, d’autres styles et ça, je voulais vraiment l’intégrer aux nouvelles compos.
Donc, je pense que l’écriture des titres, la démarche musicale est la même au niveau des compositions mais les influences sont différentes…

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Et quelles sont-elles ces influences ?
Alors, il y en a plusieurs. Je pense que cet album est un peu plus metal dû au fait que j’ai écouté pas mal de In Flames, Meshuggah, Slipknot, Korn et Strapping Young Lad durant l'écriture des titres.
Il y a aussi l'influence de groupes de pop anglaise dont Muse que j'adore… Je trouve qu'il y a dans la pop anglaise une certaine culture du son et de l'expérimentation qui est plus développée que dans les autres pays d'Europe où l'on est plus dans une recherche de perfection et de pureté sonore. Les anglais ont une façon de colorer en utilisant plusieurs effets comme le feedback, le fuzz... afin de parvenir à des résultats vraiment très spéciaux.
Et ça, je souhaitais le développer sur les arrangements de claviers et de guitares. Ca ne s'entend pas toujours beaucoup dû au fait que nous sommes bavards en tant que musiciens, que nous envoyons les watts et que nous avons privilégié la dynamique de jeu au mix.
Cependant, quelques couleurs sonores expérimentales issues de la pop sont présentes tout au long de "Hybrid". On a mélangé le côté très électro propre avec le côté expérimental plus crade pour rendre le tout plus vivant.
Et bien sûr, je suis toujours fidèle à mes influences classiques à savoir, Debussy, Ravel, Bartok, mais c'est l'influence de Rachmaninov qui est la plus présente sur cet album.

Tu citais comme référence Strapping Young Lad et Meshuggah, sur quel titre notamment ?
« Running Blind ».

Donc un titre syncopé…
Oui, en partie...

Un de nos lecteurs nous demande si pour le futur, on pourra voir évoluer Venturia vers un autre registre progressif, à savoir un metal prog rustre et acerbe avec des compos plus directes et rocailleuses au niveau du son ?
Je ne sais pas qui est cette personne, mais chapeau (Sourire) ! Il doit être voyant ou me connaître très bien parce qu’effectivement, c’est une direction très envisageable pour le prochain album…

Et doit-on s’attendre également à avoir des parties vocales plus rentre-dedans que celles de Lydie qui sont plus popisantes que gothiques ? En gros, une évolution à la Adagio…
Non, non, non. Je voudrais vraiment garder ce 50/50. Ca, c’est important ! L'évolution sera différente par rapport à celle d'Adagio. Les lignes de chant seront différentes, mais pas les chanteurs.

Et tu crois que c’est compatible ?
Faudra voir. Oui, je veux d’abord penser musique, direction musicale mais effectivement, faire quelque chose de plus direct, moins…hybride justement... J'ai des idées, nous verrons.

Tu dis avoir des idées au lendemain de la sortie de votre deuxième album ?
Oui, il le faut… J’y pense tout le temps en fait (rires). En ce moment, je suis en mode "éponge à idées". Les artistes ont souvent l’angoisse : « Ah ! Qu’est-ce qu’on va faire pour le prochain ? ».
Donc, en fait, dès que j’entends quelque chose ou que j’ai une idée, j’essaie de la marquer sur un papier, puis je fais le tri…

Et quel est ton avis sur l’évolution musicale d’Adagio, de metal prog voire symphonique vers le death ?
L'évolution de Venturia n’ira pas jusqu’à là. Concernant Adagio, j’ai une grande admiration pour ce groupe. J'ai rencontré Stephan dans l'école de musique dans laquelle nous étudiions étant ados. On avait déjà cette même envie de créer notre groupe et on avait des influences musicales en commun. Lui, effectivement, avait des côtés plus extrêmes dans le metal, plus…

… symphoniques aussi ?
Oui mais dans le côté contemporain. J’aimais le metal et le découvrais depuis peu. Le côté extrême était " too much" pour moi mais en même temps, Steph m’a fait découvrir des trucs très intéressants. Je faisais de même au niveau de la musique classique. Pour nos anniversaires, on s'offrait soit des cd's de nouveaux shredders à la mode ou des cd's de musiques classiques contemporaines.
Les goûts qu’il avait à l’époque sont ceux qu'il développe dans Adagio à savoir : le bourrin, le shred et le symphonique. Ca ne m’étonne pas qu’il ait pris cette direction beaucoup plus extrême puisque c’est quelque chose qu’il a toujours apprécié…
Il a su rester fidèle à ses influences. Il a vraiment développé son style en surfant sur ce qui est dans le courant musical actuel mais tout en restant lui-même.

Et est-ce possible de vous réunir sur un même album ?
Dans l’absolu, moi, je serais enchanté. Après, il faut pouvoir réaliser le projet et savoir si il y a des gens qui seraient intéressés...ça c'est une autre histoire !

Mais vous en parlez quelques fois entre vous ?
Depuis qu’il habite à Paris, on se voit moins, malheureusement. Mais oui, peut-être que ça viendra. Je suis également très ami avec les autres membres du groupe notamment avec Kevin (NdStruck : Codfert, clavier), Franck (NdStruck : Hermanny, basse) et Gus (NdStruck : Monsanto), qui n’est plus le chanteur d’Adagio mais de Revolution Renaissance.

Toujours une question de notre lecteur, il affirme que techniquement et mélodiquement, ton son est très original, reconnaissable entre tous…
Cool...C’est gentil (Sourire) !

… et il voudrait savoir si dans le futur, on peut espérer te voir t’orienter vers un son plus agressif ?
Mais, j’aime bien le son organique. Donc, je pense qu’on peut garder cette agressivité tout en gardant ce côté organique.
En terme plus technique, je ne mets pas trop de distorsion dans les rythmiques pour garder énormément de dynamisme (Il tape du poing dans sa main). Je règle le gain à 50 % sur les amplis metal modernes. Mélanger deux sons, en fait gauche/droite, qui n’ont pas beaucoup de distorsion, va donner quelque chose de beaucoup plus… qui va avoir beaucoup plus de relief ! L'agressivité n'en est que plus efficace.
Pour les solos, je monte le gain et je choisis souvent un autre canal ou un autre ampli.
Par exemple, des groupes comme Slipknot, c’est du metal assez extrême avec un son assez rock, en fait. Donc oui, je garderais ce son-là. Rien de bien original à la base, si ce n'est une bonne guitare, l'ampli qui convient ET l'ingé-son qui a des oreilles et du métier. Mais voilà, je ne fais pas un traitement incroyable !
Il suffit que la matière première soit bonne: matos, musicien et prise de son. On fait très attention à la perfection de nos prises et au fait qu'il n'y ait pas de flottements quand on joue ensemble. ça aussi, c'est ultra-important: la cohérence de tous les instruments contribue à la couleur du son, à sa dynamique et à la puissance.

Sinon pour avoir ce son, quel matériel utilises-tu ?
Il y a deux marques avec lesquelles je me suis toujours senti à l’aise, ce sont les guitares Ibanez et les produits Line 6.
Ibanez, pour leur confort de jeu, le look et bien évidemment parce que mes idoles jouaient dessus… ça marque (Rires) !
Je joue principalement sur des modèles sept cordes et suis endorsé par la marque depuis 3 ans maintenant.
Idem pour Line 6! Je jouais jusqu'à il y a quelques années avec une amplification à lampes mais le matériel souffrait beaucoup des conditions de scène en plein air et du transport rarement respectueux des techniciens… Avec le Pod de Line 6, j’ai trouvé la solution la plus simple et efficace pour le live. Quand le premier modèle est sorti, je l'ai trouvé incroyable mais pas suffisamment bien pour faire du studio.
Ensuite, la marque a sorti le XT et là, c’était beaucoup mieux…Une petite réussite. Je suis beaucoup plus rentré dans la marque à partir de ce moment-là. J'utilise également l'ampli Vetta 2 avec Venturia pour la scène et le studio: l'ampli le plus versatile / tout-terrain selon moi.
En 2005, les guitares et les basses de « The New Kingdom » ont été uniquement enregistrées avec le Pod XT.
Le résultat est très étonnant et beaucoup de gens ont encore du mal à croire que notre matériel était aussi cheap. Par contre, sur "Hybrid" c'est tout l'inverse, il y a des lampes et des amplis en pagaille. Les expériences au niveau prise de son et amplification furent nombreuses. Le son de guitare est le meilleur que je n'ai jamais eu, cela également dû au talent d'ingé-son de Carryl Montini. Donc voilà, à ce jour, je joue avec les marques qui m'ont toujours plu: Ibanez et Line 6 !

Sans transition, quelles sont tes influences majeures en matière de metal progressif ?
Alors à ce jour et depuis plusieurs années… Dream Theater qui est le groupe phare de ce mouvement.
Je suis loin d'être un expert en la matière mais j'en écoute finalement par curiosité quand on nous compare à X ou Y que je ne connais souvent pas (rires). Et puis tout simplement parce que j’aime savoir ce qu’il se fait actuellement, voir l’évolution des différents courants et du public… Mais je ne suis pas fan d’un autre groupe de prog en particulier.

Et tu parlais de Dream Theater. Que penses-tu de l’évolution du groupe ?
Je la trouve très bien et très logique. Je sais qu'il y a plusieurs camps de fans, les trentenaires nostalgiques de "Images and words" et les plus jeunes qui aiment les albums plus récents et plus heavy. Oui, j’apprécie vraiment leur évolution.

Et si tu n’écoutes le progressif que pour le travail. Quelles sont tes influences musicales, je crois savoir que tu as une formation classique ?
Exact. De la naissance à la pré-adolescence, je ne connaissais quasiment rien de la musique électrique.
J'ai passé 12 ans au conservatoire à étudier le solfège et le piano.
Par contre à l’adolescence, j’ai eu envie d'autre chose et j’ai enfin allumé la télé et écouté la radio . Là, j’ai découvert le Top 50 (Rires)… C'est à ce moment que j'ai été touché par les belles mélodies et par la guitare électrique dont j'appréciais la sonorité et l'expressivité au travers des solos dans la pop.
Au départ, je voulais être chanteur, mais dans la guitare solo, il y avait une espèce de sensualité violente qui me plaisait énormément et puis je n'aimais pas ma voix j'ai donc décidé de me lancer dans l'apprentissage de la 6 cordes.
J’ai cependant été très vite frustré par le fait que, ce que j'entendais à la radio était tout de même assez simple. J’imaginais bien qu’il y avait des musiciens qui avaient poussé leur art plus loin. J’ai donc essayé de me renseigner avec la presse guitaristique et là, j’ai découvert… un nouveau monde !
C'est à ce moment que j’ai entendu pour la 1ère fois Malmsteen, SRV, Jason Becker, Friedman, Satriani… J’ai commencé à écouter tous ces shredders et en même temps… le metal FM des années 80/90, quand le grunge est arrivé…
Un peu plus tard, j'ai eu envie d'un peu plus d'énergie et ai demandé autour de moi: « Y’a des trucs qui envoient un peu plus ? ». Et là, j’ai découvert Pantera, Machine Head, Fear Factory et Korn qui m'ont énormément plu.
Et après, j’ai découvert Dream Theater et là, je me suis dit : « Wahou, génial, incroyable! ». Ils arrivent à mixer tout ce que j’aime c’est à dire, ce côté metal et très technique en l'intellectualisant. Il y avait une recherche de compos qui me plaisait beaucoup. Ce groupe m’a vraiment ouvert de nouvelles directions pour composer.

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Tu as cité Malmsteen, Becker, Friedman… mais je suis surpris voire déçu que tu n’ais pas mentionné Steve Vai d’autant que comme lui tu es signé sur Ibanez, sans compter une série de photos où tu as un look très version « Passion & Warfare »….
Oui absolument Vai est une référence pour moi. Bon, concernant l'interprétation de mon look, les plus jeunes y voient plutôt une ressemblance avec Tokio Hotel (rires). Effectivement, j’ai découvert Vai après mes premiers chocs guitaristiques. Quand j’ai commencé à écouter Malmsteen, on m’a dit aussi : « Ecoute Vai, il est monstrueux ! ». A ce moment, c’était trop "barré" pour moi, ça me touchait moins.
J’y suis revenu quelques mois après. Et là, effectivement, j'ai accroché. A ce jour, si je dois bien citer un guitariste qui, je trouve, à tout réussi , c'est bien Steve Vai. Il a le génie musical, la richesse des idées, la production qui le fait, il gère le business royalement, le look, la performance scénique… il a tout quoi ! C’est vraiment LE guitariste, la référence en matière de guitariste électrique rock!

On est en parfait accord sur ce point avec notamment l’ultime album instrumental « Passion & Warfare » et également le monstrueux « Sex & Religion » avec Devin Townsend…
Ah oui! Incroyable album qui n’a pas été très bien accueilli en France lors de sa sortie…

Très certainement trop en avance sur son temps…
Tout à fait, c'est un album incroyable ! En fait, je me suis forcé à écouter « Passion & Warfare », parce que je savais qu’il y avait une richesse certaine qui ne me touchait pas encore. C'est par contre en découvrant « Sex & Religion » que je suis tombé des nues !
J’étais super étonné que tout le monde dise : « C’est pas un album extraordinaire. Etc… ». Mais ensuite, je me suis remis à écouter « Passion & Warfare » et là, j’ai compris à côté de quoi j'étais passé !
Mais tout comme Dream Theater, je trouve que Vai évolue constamment et j' apprécie tout autant ces dernières productions.

On parlait de shredders, comptes-tu faire un album de ce type ?
Alors oui et non ! Album solo, certainement. J’ai d'ailleurs commencé à composer des titres. Par contre, typé "shredder"…non, pas vraiment.
Il y aura du shred certes, mais je vais l'aborder un peu différemment. De plus, ce style purement instru n’intéresse quasiment plus personne.
J’en parlerai bientôt… C’est en projet, je vais essayer de le réaliser en début d’année prochaine.

Et pourquoi ne pas le faire avec Venturia ?
Hum, parce que je veux avoir une approche un peu différente…

… Plus ou moins agressive ?
Moins variée, moins hybride justement (Rires), metal.

Tu nous en parleras le moment venu sur Music Waves…
Avec plaisir. Je réalise d'abord les démos pour être sûr. C’est d'ailleurs sur le point d’être décidé…

On parlait de guitaristes. Lors de ma rencontre avec Patrick Rondat, ce dernier m’a vanté les mérites de la nouvelle génération de guitaristes français dont tu fais partie tant au niveau du talent que de l’état d’esprit…
Ah, entièrement d’accord ! Tout à fait ! Il y a vraiment un très bon état d’esprit chez cette nouvelle génération et en même temps, une grande humilité.
Enfin, je ne les connais pas tous mais, super état d’esprit, je confirme. Et effectivement, une espèce de confrérie, peut-être parce qu’on est une espèce en voie de disparition du moins au niveau des médias (Rires) ?
Il y a énormément de talents musicaux en France. Malheureusement, rares sont ceux qui peuvent continuer à exploiter et à évoluer dans leur art !

Tu disais « espèce en voie de disparition » peut-être en terme de shred mais à contrario, je pense qu’il n’y a jamais autant eu de guitaristes talentueux en France qu’aujourd’hui… Ca, c’est vrai. C’est contradictoire mais on peut le constater aisément.

Et quels guitaristes citerais-tu ?
Hum...Tout d’abord, je citerais deux personnes de Montpellier qui ne sont pas forcément connues et dont je recommande le myspace. Il y a Richard Daudé qui est, pour moi, un guitariste redoutable. A ce jour, Il n’a fait que des démos instrumentales. Richard a un jeu très moderne, qui mixe le metal shred avec beaucoup d’influences jazzy… il est aussi pote avec Ron "Bumblefoot" Thal. Quand Ron est venu en France, on lui a demandé s’il connaissait des guitaristes français, il a d'ailleurs cité Richard en premier… Richard et Franck Hermanny travaillent actuellement sur un projet d'album instru qu'il faudra suivre lors de sa sortie. Je citerai également Kenny Serane qui est aussi un guitariste qui évolue dans le groupe Workshop. Kenny est un super guitariste avec un jeu...Très riche et classe.
Je cite une nouvelle fois Stephan, qui je trouve à vraiment du talent, un feeling particulier, un univers bien à lui qui évolue de plus en plus.
Sinon, Patrick Rondat: grand respect!!!! Quand j’ai découvert ce style de musique et qu'un de mes amis me l'a fait découvrir, j’ai fait : « Wahou, y’a un français qui joue ainsi? ! ». De plus, c’est un mec vraiment adorable, très talentueux doté d'une mémoire hallucinante !
Bien sûr, je ne peux pas ne pas citer Christophe Godin qui pour moi est… pffft, voilà ! Tout simplement Incroyable avec un sens de l'improvisation et une maitrise de la scène inégalable. Youri de Groote, Olivier Olmos, Cyril Achard et sûrement d'autres ….

Pourquoi ces talents ne sont pas reconnus internationalement aujourd’hui ?
La scène metal française n’a jamais bénéficié d’une grande réputation et il n'y a que très peu d'opportunités et de gens en France qui seraient susceptibles de l'exporter. Mais il est vrai que le niveau a bien changé, du moins artistiquement.
Seuls des groupes comme Gojira, Dagoba, Eths ou One Way Mirror qui évoluent dans un métal plutôt extrême arrivent à s'imposer en France et sur la scène internationale avec une qualité musicale certaine.
Ce qui pêchait chez nous avant, était souvent la production, mais aujourd’hui enfin, beaucoup d'ingé-sons et les groupes ont compris comment rendre ce style efficacement… Oui, je trouve qu’il y a vraiment du talent au niveau metal en France!

Mais comment expliques-tu ces changements ? Une question de mentalité ?
Oui entre autre. Une nouvelle façon de travailler aussi…

Pareil pour Venturia même si le groupe n’est pas à 100% français…
Tout à fait. Fin 2000, on réalisait des démos, mais nous n'étions pas encore convaincus du résultat.
Il était hors de questions de balancer des démos sur internet tant que tout ne sonnait pas comme nous le souhaitions. J’ai beaucoup parlé production avec Kevin Codfert d’Adagio… A l’époque, il n’avait pas encore réalisé de prod finales mais, vu sa façon d'en parler et vu son professionnalisme, je me suis dit : « C’est avec lui qu’il faut qu’on bosse et je suis sûr qu’on va arriver à faire quelque chose de vraiment très bien ».
Il a bossé en Allemagne avec Dennis Ward, durant l'enregistrement du 2ème album d' Adagio. Je craignais son influence allemande car je ne suis pas trop fan des prods de Denis qui sont beaucoup trop froides à mon goût. Mais ça n’a pas été le cas.
Kevin a vraiment ce don d'assimiler les connaissances et en même temps de toujours se remettre en question, et d' évoluer ainsi dans la direction que tu vas lui suggérer ou que lui, va avoir.
Il va s’inspirer de plein de chose ou alors partir dans des directions improbables tout en ayant une intelligence assimilatrice, scientifique qu’il met au service de la musique. C'est un plaisir de bosser avec lui, il a énormément de talent et de patience !

Je venais à dire que Venturia n’était pas un groupe à 100% français : comment faîtes-vous pour composer ?
Du au fait de notre éloignement géographique et de nos occupations extra-Venturia, je fais en sorte de réaliser les démos de tous les titres de la façon la plus avancée possible. On gagne beaucoup de temps ainsi.
Plus tard, nous nous voyons pour travailler sur les arrangements. On a ainsi une très bonne base de travail qu’on va faire évoluer. De ce fait, on ne part pas dans tous les sens et se dire: « Où est-ce qu’on va aller ? ». Bon, si, en fait on a aussi procédé ainsi sur deux titres, mais en général, je prépare tout et puis chacun amène ses idées, dit ce qu’il en pense.
Les autres membres du groupe vont avoir une analyse plus objective que moi parce que j'y pense et y bosse jour et nuit.... La seconde clef de la réussite vient également de l'organisation avec nos emplois du temps…
Concernant Marc (NdStruck : Ferreira) qui vit sa vie en jouant de la guitare acoustique et en chantant dans les bars à New-York… on fait en sorte de lui trouver la même chose tranquillement en Suisse quand on doit bosser pour Venturia. De plus, il gagne 4/5 fois plus qu'à New-York.

Donc on voit que pour les enregistrements, l’organisation est rodée mais si jamais, il y a une tournée, comment comptes-tu faire pour les claviers sachant que c’est Kevin Codfert d’Adagio qui se charge de ses parties sur « Hybrid » ?
Non, c'est moi qui fait les claviers sur l'album, Kevin a juste fait le mix sur "Hybrid". Pour le live, si Kevin ne peut pas se libérer, alors on jouera avec des séquences pour les sons d’ambiances mais tout ce qui est parties de piano, c’est moi qui les jouerai…

Mais n’as-tu pas pensé à t’adjoindre les services d’un virtuose du clavier ?
Si, si, si bien sûr…Mais reprendre le piano et le faire sur scène est quelque chose que j'ai très envie de faire également , histoire de dire : "Voici mon héritage classique , que je ne veux pas perdre..."

Par exemple, Vivien Lalu ?
Why not? ! Si on cherche un clavier, ça serait pour la scène parce que le travail de claviers est quelque chose qui me plaît beaucoup. Donc, on reste sur cette voie-là…
Sauf si vraiment, je rencontrais quelqu’un avec qui artistiquement et humainement, ça flasherait, là effectivement, bien sûr avec grand plaisir !

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Donc tu lances un appel sur Music Waves ?
Oui, mais et en même temps, je ne peux pas demander à quelqu’un qui est extérieur à Venturia de venir faire une tournée avec nous si on sait qu’il n’y a pas toutes les conditions nécessaires.
Faire une tournée demande énormément de budget, de temps. Si tous ces facteurs-là ne sont pas réunis… Je ne demanderai pas à x clavier de venir nous rejoindre…
Voilà donc, tant qu’on n’est pas lancé niveau tournée, tant qu’on n’a pas quelque chose de sérieux avec un minimum de rentrée d’argent positive, je n’ai pas envie par respect pour la personne.
Mais sinon, dans l’absolu, ouais, je suis ouvert à toutes propositions !

Et justement cette tournée, vous êtes où ?
Pour l’instant, il n’y a rien, on est en train de discuter, de planifier…Mais il faut savoir que tu n'intéresses pas les tourneurs ni les salles si tu n'as pas déjà une certaine notoriété bien confirmée.

Sachant qu’il y a cette affiche avec Lacrimas Profundere dont le style est assez éloigné de Venturia… (NdStruck : concert du 21 Novembre annulé depuis en raison d’une actualité metal très chargée le même soir niveau concert dans la capitale)
Ouais, je ne connaissais pas le groupe (Rires). Oui, on a eu cette opportunité-là de jouer à Paris. Mais il est clair qu'il y aura deux publics différents ce soir là. En tout cas, il nous tarde de rencontrer notre public et de jouer notre musique enfin en live.

Comptes-tu sortir en DVD, le formidable « Venturia : Live In Geneva at TSR Studios » en effet, un de nos lecteurs fans de Venturia l’a vu en direct sur cette chaine, mais il ne sait pas comment se le procurer ?
Merci, ça fait très plaisir !
Si ce lecteur a acheté l’album, il y a un DVD bonus dans lequel se trouvent quatre titres de l’émission et il y a aussi un titre bonus studio chanté par Lydie.
Concernant ce concert, on ne va pas le sortir dans son intégralité parce qu’on n’est pas tout à fait content de tout! On avait droit qu'à une seule prise, c’était notre premier concert sous ce line-up. Nous n'avions que 4 après-midis de répét’, c’était vraiment fait à l’arrache, mais bon, on s’en est très bien sorti quand même !

Et comment expliques-tu que vous ayez pu faire une telle émission en Suisse sachant que Venturia est un groupe français et de metal prog ?
En fait, c’est grâce à Patrick Allenbach qui est le producteur de plusieurs émissions sur la plus grosse chaîne Suisse Romande, la TSR. Ca fait plusieurs années qu’il fait des émissions musicales dans lesquelles il veut essayer de faire découvrir des groupes qui n’ont pas la notoriété de gros groupes. Il anime une émission style Taratata mais la différence est que les groupes sont plutôt underground.
On a eu un coup de pouce de cette façon. C'est une mentalité particulière et une prise de risque pour l'audimat qu’on ne pourrait pas se permettre en France…

Et pourquoi selon toi ?
Pour une question de rentabilité, d’audimat, d’argent, quoi !

Mais Taratata que tu as cité passe sur une chaîne du service public qui n’est pas censé être à la recherche du profit et c’est tout l’objet des conflits actuels concernant la réforme de la télévision public…
Oui, bien sûr… Mais il n’y aurait pas assez de gens devant la chaine. Donc, plus de budget pour l’émission. Puis, ce serait sucré ! Ils ont une obligation de résultat malgré tout…Ce qui est normal.

Je te le concède mais alors pourquoi est-ce possible en Suisse ?
Très bonne question…

Une question de mentalité encore ?
C’est une mentalité différente, ça c’est sûr !
Ici, les gens préfèrent reconnaitre plutôt que de découvrir. Mais bon, c'est une politique qu'entretiennent les médias. C'est comme si nous étions envahis par les fast-food et la bouffe en sachet. A partir d'un moment, on s'habitue à la mauvaise-bouffe qui devient malgré tout une référence....
Changer les comportements demanderait du temps et beaucoup de lavage de cerveau par les médias.

Idem pour trouver des concerts avec un groupe de compos. Par exemple, dans un endroit comme ici, en Suisse ou en Allemagne , il y a possibilité de jouer même si il n’y a pas beaucoup de monde. Il y a une possibilité de gagner entre 200 et 300 € par tête. En France, c’est impossible ou plus difficilement ou alors ça serait le budget d’un groupe entier !

Oui mais sur Paris par exemple, tu as quelques petites scènes…
Oui, mais on ne déchaine pas encore les populations...

Donc pour conclure, Venturia a vocation à tourner et à avoir sa notoriété en Suisse ?
En fait, mon avis est faussé parce qu’à chaque fois que je vais en Suisse, c’est dans une région du Jura où habite le batteur . Du au fait qu'il soit plutôt égocentrique, tout Delémont, là où il habite, connaît Venturia, c’est énorme !
C’est vraiment très drôle parce que Diego est vraiment très fier de ce qu’il fait et donc de Venturia. Il a plusieurs groupes mais bon, Venturia, il en parle énormément. Donc, à chaque soirée, à chaque fois qu’on va dans un endroit, on est présenté… Même en boîte de nuit, il réussit à faire passer du Venturia (Rires) ! Bien sûr, la piste se vide aussi sec (rires....) C’est vraiment très drôle ! Diego, je t'adore....

Je reviens au fait que Marc vient de New-York et toi qui voulais être chanteur : pourquoi ne chantes-tu pas avec Lydie ? Peut-être dans ton projet solo ?
Oui et non… Alors : « pourquoi ne pas chanter avec Lydie ? »: parce que je ne suis pas chanteur professionnel, parce que Lydie a un talent fou et parce que jouer mes parties de timbré et chanter en même temps serait l'enfer, ça serait difficilement gérable !
Par contre, oui, effectivement, ce que souhaite faire dans l’album solo, c’est un album chanté !

Je fais des démos actuellement et bosse le chant… Je sais que je ne suis pas Russel Allen mais bon, j’ai très envie de m'exprimer… De plus, travailler le chant est très excitant, je me retrouve en position de débutant éclairé assoiffé de travail pour maitriser mon expressivité.
Ainsi, je prends la responsabilité de tout. Si jamais on me dit : « Ouais, na, na… J’aime pas ! ». Je n'entrainerai pas les amis dans la chute, je prends mes responsabilités (Rires) !
Non, sérieusement, il me tarde de réaliser cet album. Tout est presque entièrement écrit, il y aura de l'instru, des solos et surtout des titres chantés. Une approche plus directe, moins variée et moins prise de tête que Venturia.

Sans transition, tu vis de ta musique à ce jour ?
Absolument ! Je suis musicien professionnel. Bon forcément, ce n’est pas Venturia qui me permet de vivre pour l’instant. Tous les membres de Venturia jouent soit avec des artistes qu’on accompagne en studio ou en tournée, ou on fait partie de groupes de reprises…

Et toi personnellement ?
Groupe de reprises…


Je fais partie d’un groupe qui est connu dans le Sud de la France et dans lequel se trouvent ou se sont trouvés Gus, Franck et Kevin également… et c’est aussi là que j’ai rencontré Lydie… Donc, en fait, on est tous issue de…

… de ce groupe qui s’appelle ?
Cocktail de Nuit. On fait de la variété / spectacle. On est une équipe de vingt-cinq, il y a des danseuses...Des tableaux pleins de costumes sexy. C’est très grand public…
Mais, ce qu’il y a d’amusant, c’est que se trouvent les metalleux d’Adagio et de Venturia dans le groupe !

On arrive presque au terme de cette interview, je vais donc te poser les questions made in Music Waves. Si tu devais faire découvrir Venturia à quelqu’un qui ne connaîtrait pas le groupe : quel titre choisirais-tu et pourquoi ?
Alors, ça dépend de la personne et tout dépend de ses goûts musicaux.
Si c’est quelqu’un qui n’y connaît rien en metal, je vais y aller mollo. Je lui ferais écouter les ballades de Venturia, donc « Sparkling Rain » ou « Why » (NdStruck : « Why This Women’s Life »). Plutôt les chansons où Lydie chante parce qu’elle est vraiment riche en émotion et qu’elle peut toucher un public large.
Mais si quelqu’un n’aime vraiment que la musique extrême… je choisirais du dernier album : « Running Blind ».

Dans le même ordre d’idée, imaginons que tu sois vendeur, quels sont les arguments que tu utiliserais pour vendre « Hybrid » ?
Ca va être difficile ! Pareil, ça dépend de ce qu’aime la personne en termes de musique.
Si c’est quelqu’un qui apprécie les performances de musiciens, je vais lui dire : « Alors, tu vas être servi, si tu aimes les bons batteurs, les bons guitaristes, les bons chanteurs… ».
Après, qu’est-ce que je vais lui dire ? Que voilà la production et les titres sont vraiment réussis, qu’il prendra plaisir à plonger dans un univers musical très varié et qu'il ne sera pas déçu, voilà !

Sinon que voulais-tu faire quand tu étais gamin ?
Ca, musicien (Rires) !! Tu veux rire? Quand j’avais trois ou quatre ans, je prenais une raquette de tennis, je voulais être guitariste et chanter comme Johnny Hallyday, voilà ! Johnny Hallyday, c’était mon idole à l’époque (Rires)… Ce n’est plus le cas ? Non, non, ce n’est plus le cas (rires) ! Enfin, grand respect pour sa carrière, chapeau bas ! Mais je n’ai aucun disque, je n’écoute pas sa musique… Mais à l’époque, je voulais déjà être chanteur/guitariste…

Et es-tu fier de ce que tu es devenu ?
Oui, très… C’est certain, il y a toujours des choses que je voudrais changer. C’est sûr que si je ne pouvais vivre que de Venturia et de ma musique, ça serait le summum !
Sinon, je suis vraiment très content de faire ce que je fais : vivre de sa passion, c’est quelque chose d’incroyable ! Mais bon, je ne te cache pas la frustration de ne pas encore voir Venturia décoller plus que ça...

Et tu parlais vouloir ne vivre que de Venturia : c’est une utopie ou réalisable ?
Hum… Ca me paraît très difficile. Il faudrait qu’on ait une maison de disques vraiment super, qui ait les moyens de promouvoir les groupes au niveau international. Parce que Lion Music fait de la distribution mais très, très peu de promo. Donc forcément, ce ne sont pas eux qui vont faire bouger les choses....
Je sais aussi qu’on fait de la musique typée et compliquée mais bon, je pense qu’il suffirait que quelqu’un issu d’un grand label soit assez fou pour dire : « Bon, j’crois vraiment en ce groupe ! », et mette le paquet sur le groupe.
Oui, de toute façon, il faut y croire sinon on arrête tout de suite ! Donc oui, dans l’absolu, j’y crois !

Et vu que tu a fais la promo de « Hybrid » avec Roger de Replica qui travaille beaucoup avec Inside Out pour la promo, le rapprochement n’est pas complètement fou ?
Inside Out, visiblement, sont plus branchés dans le rock progressif . En dehors des side-projects ou de réunion d’artistes déjà connus, tous les nouveaux groupes qu’ils signent sont souvent plus rock ! J’ai pas l’impression qu’ils font beaucoup de promo pour leurs groupes non plus…

Ensuite au rayon dernière signature, tu as Adagio chez Listenable…
Oui, label très efficace mais là, c’est typé metal extrême…

Exact mais quand tu vois que Roadrunner signe Dream Theater…
Oui, c'est d'ailleurs très bien!!! Mais ils ne signent que des très, très gros trucs… Nous, on est des microbes à côté !

En bref, c’est compliqué…
C’est compliqué. Tout à fait, ouais, il faut…

… positiver…
… positiver. Et qu’on garde cette âme d’enfant, réaliser, avant tout, la musique qui nous plaît. Mais il faut faire, un peu aussi, quelques concessions, je pense si on veut aller de l’avant, ça c’est clair !

Question « Lost » : ton avion se crashe sur une île déserte mais le scénariste est sympa, il te laisse prendre trois albums dans ta valise : lesquels prends-tu et pourquoi ? Trois albums ?
« Awake » de Dream Theater.
De Muse, soit « Origin of Symmetry » ou alors « Absolution ». Je ne sais pas ? ....« Origin of Symmetry »…
Et le troisième ? Je ne sais pas, j’hésite entre un truc bien bourrin ou un album de Kate Bush.

Allez, le scénariste est extrêmement généreux et te laisse en prendre quatre en tout alors !
Alors, bien bourrin, Strapping Young Lad, ah ça, ça envoie méchant !

Lequel ?
« City » ou… oh bien que le dernier noir c’est ?

« Alien »…
« Alien », oui. Ou un album de Korn : « Follow the Leader ».

Et tu as cité Kate Bush ?
Oui, j’adore Kate Bush mais là, depuis l’adolescence. C’est une nana qui a un univers vraiment incroyable et je choisirais l’album « The Sensual World ».

Avant de se quitter, un dernier mot que tu voudrais dire au lecteur de Music Waves ?
Hum… Déjà, je pense à tout le boulot que tu vas avoir pour retranscrire tout ce que l’on vient de se dire (Sourire)…
Music Waves, je l’ai découvert grâce à toi. J’ai été vraiment très étonné, chapeau ! Il y a énormément de boulot, c’est super bien fait, c’est très complet…

Aux fans, merci de vous être intéressés à Venturia, à ce qui a été dit… Merci de soutenir les groupes français ou de découvrir la musique qui demande un certain effort pour être découverte. C’est vrai que de nos jours, avec tous les groupes qu’il y a sur Internet… Donc voilà, s’intéresser aux groupes recommandés par Music Waves est un bel effort d’enrichissement… Et puis, merci à toi…


Et un énorme merci à Skardeus pour ses lumineuses questions qui ont enthousiasmés Charly...

Par ailleurs, suite au partenariat liant Venturia et Music Waves, vous retrouverez toute l'actualité du groupe et vous pourrez prolonger cette entrevue avec les membres du groupe qui passeront sur le forum...


Plus d'informations sur http://www.facebook.com/venturia
 
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