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TITRE:

NEMO, RENCONTRE AVEC LE ROCK PROGRESSIF


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK PROGRESSIF



Suite à la sortie de leur dernier album, Barbares, Music Waves a rencontré pour vous les membres du groupe de rock progressif Nemo, basé au Puy-en-Velay (43).
PLATYPUS - 11.02.2009 -
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MW : Bonjour. Est-ce que vous pourriez vous présenter individuellement, votre rôle dans le groupe, puis ensuite, Jean-Pierre, si tu peux présenter Nemo en général ?

Jean-Pierre Louveton (JP) : Guitariste-chanteur, co-fondateur du groupe avec Guillaume ici présent.

Jean-Baptiste Itier (JB ) : Batteur du groupe Nemo.

Guillaume Fontaine (GF) : Claviériste et co-fondateur avec Jean-Pierre.

Lionel Guichard (LG) : Bassiste, et dans Nemo depuis 2004.

David Zmyslovsky (DZ) : Guitare numéro deux et chœurs, membre de Nemo depuis mars 2008.

MW : Et donc Nemo de manière plus générale ? L’un des deux co-fondateurs…

GF : Nemo, c’est un groupe de rock, de rock progressif, qui a été créé en 2000, avec Pascal Bertrand, Jean-Pierre et moi-même. Pascal Bertrand, c’était le premier batteur. Cette collaboration a donné lieu à un premier album, qui s’appelait Les Nouveaux Mondes, et puis ensuite progressivement des nouveaux membres sont apparus (…). Nemo, c’est un groupe de rock progressif. Le rock progressif, c’est un style qui a connu ses heures de gloire dans les années 70 avec des groupes comme Yes, Deep Purple pas trop… mais Led Zeppelin surtout, enfin des groupes emblématiques comme ça. Le prog a ensuite un petit peu rechuté au niveau médiatique, mais reste pourtant très séduisant au niveau musical, parce qu’il permet énormément de choses, de métissages, énormément de rencontres, de mélanges de styles… En fait, notre principe à nous, c’est d’essayer de faire de la musique la plus libre possible, dans l’esthétique rock, parce qu’on est quand même tous amoureux du rock. C’est ça Nemo.

MW : C’est bien, parce que comme ça tu as répondu aussi à ma deuxième question. Alors on va passer directement à la suivante. Est-ce que vous vous sentez influencés par certains groupes, ceux que tu as cités, ou par d’autres ?

JP : Pas directement ; notre premier postulat, ça a été de faire notre musique à nous, sans prendre d’ancrage trop marqué sur des groupes déjà existants. Alors c’est sûr que chacun pourra retrouver des passages Led Zeppeliniens, ou des trucs comme ça, mais c’est fortuit, ce n’est pas voulu. Voilà…

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MW : Depuis le premier album, est-ce que vous pensez avoir évolué musicalement, tout en restant au sein du genre rock progressif ?

GF : Bien sûr oui, énormément. Déjà par l’apport de nouveaux musiciens : 2000, 2002, ce n’étaient pas les mêmes, Jean-Baptiste a apporté sa touche personnelle. Puis ensuite Lionel a apporté la sienne au niveau de la basse. Donc déjà forcément un groupe ça évolue, naturellement ; en plus, il y a cet apport régulier de nouveaux musiciens qui ont apportés beaucoup d’air à chaque fois. Puis il y a une constance au niveau de la composition, de l’écriture des paroles, des arrangements, qui sont dus surtout à Jean-Pierre, qui a quand même un rôle très important. Il y a forcément une évolution musicale, déjà technique, ensuite par l’apport des musiciens, puis par le fait qu’on arrange beaucoup en groupe. Et ça, ça permet toujours d’évoluer musicalement, de ne jamais resté figés dans une idée seule ; on a une idée, on la traite à quatre, toujours.

JP : Et on essaie toujours d’apporter des nouvelles idées, et pas de ressasser les mêmes structures, les mêmes trucs, donc on puise un peu dans tous les styles. Par exemple dans le dernier album, il y a de la flûte, il y a des samples électroniques, donc tu vois, on essaie à chaque fois d’inclure des trucs nouveaux.

JB : Et puis, à force de jouer ensemble, les concerts, les déplacements, c’est très formateur aussi, donc forcément on évolue ensemble, et on évolue aussi techniquement chacun de notre côté.

MW : Concernant le dernier album, j’avais noté une évolution pour certains morceaux, avec un aspect plus métal, plus violent par moments. Est-ce que vous le ressentez aussi, est-ce une volonté de votre part ?

JP : Au départ, quand on a attaqué le groupe, on voulait pas sonner métal, on voulait rester dans le rock. Donc au fil du temps, vu qu’on aime tous ça, on a durci les guitares, mais ça c’est fait petit à petit. Par exemple, à partir du troisième album, Prélude à la Ruine, ça commençait à devenir beaucoup plus rock. Donc c’est un peu conscient, c’est un peu voulu, mais…

JB : … ce n’était pas le fil directeur de l’album.

GF : Et puis ce qui est sûr, c’est que plus ça va, plus les albums deviennent nuancés ; quand il y a un parti pris, à un moment donné, de son métal, il ressort naturellement bien, parce qu’il y aussi, comme disait Jean-Pierre, des passages beaucoup plus doux, donc par contraste, les passages plus envolés ressortent plus facilement.

JP : Et puis peut-être qu’on est moins timide qu’avant. Maintenant, quand on veut faire sonner un truc métal, on hésite pas à aller jusqu’au bout de la chose, et inversement. Tandis qu’au début, on avait toujours un peu des scrupules : est-ce que ça va pas faire trop, est-ce que… donc on s’est un peu désinhibé.

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MW : Dès les premiers albums, les vocaux étaient très travaillés, avec chœurs, contre-chants, et puis un travail sur l’expressivité. Pourtant, dans le morceau « Barbares », les parties vocales restent assez courtes. Quel rôle est-ce que vous accordez au chant, dans un style musical qui justement traditionnellement accorde plus de place aux parties instrumentales ?

JB : On est tous musiciens à la base, il n’y a pas vraiment de chanteur au sens propre, qui ne ferait que ça. Donc du coup, c’est vrai que on est plus à l’aise au niveau musical. Alors le chant, c’est un petit peu, pas notre bête noire, mais la chose la plus difficile à mettre en place, à soigner. On choisit pas les parties de chant par rapport à ça, c’est pas on en met moins parce qu’on est mauvais, mais on est toujours plus à l’aise aux instruments.

JP : Vu que c’est moi qui tient le chant principal, et que je suis avant tout guitariste, je ne me vois pas dans la composition donner plus de place au chant qu’à la guitare. Mon premier truc, c’est la guitare. Après, le chant, il arrive comme une instrumentation de plus. Et surtout aussi, on en met parce qu’on a envie de dire des choses. Et puis aussi le format choisi, surtout celui qu’on ne choisit pas de prendre, le format chanson, permet de faire sur vingt-cinq minutes de morceau, deux minutes de chant. Ça ne nous embête pas.

MW : Alors justement, je voulais revenir sur les paroles. Est-ce que le choix de chanter en français c’est aussi un moyen pour vous de faire passer un message, d’exprimer des inquiétudes, un ressenti par rapport au monde dans lequel on vit ?

JP : Bah le choix du chant en français, c’est parce qu’étant Français nous-mêmes, c’est quand même beaucoup plus simple d’exprimer tout ce qu’on a envie de dire par des mots, des expressions qu’on connaît ; et ça sonnerait à mon sens beaucoup moins naturel, si c’était traduit ou écrit directement en anglais. En tout cas, on saurait pas faire, de toute façon. On disait tout à l’heure que la place du chant n’est pas primordiale dans le groupe, mais le sens qu’on y met est très important. (…)

MW : Et donc justement, sur le sens des paroles…

GF : Peut-être pas en détail, mais par rapport à la thématique abordée ; le mot « barbares », ça veut traduire pas mal de choses. On a voulu dire que même si le mot nous paraît lointain et presque moyenâgeux dans le sens, la barbarie elle existe toujours, et quelque part encore plus à l’heure actuelle, par le biais économique, par le biais social, par le biais de la télévision, par le biais de pleins de paramètres et techniques modernes qui font qu’aujourd’hui cette barbarie, elle n’a plus ce nom là, mais elle est aussi violente. Enfin je veux dire, un licenciement économique aujourd’hui, c’est terrible ; bon, c’est pas un coup de massue sur la tronche, mais c’est pas loin. L’idée, c’était un peu de visualiser sous quelles formes tout ça existe encore dans notre société, ou a pu exister puisqu’on parle aussi du passé. On parle de Bush et de son invasion de l’Irak complètement absurde dans le titre « Ldi », qui veut dire « La démocratie industrielle » ; flinguer un tyran pour remplacer par pire, par la pourriture économique. « 19 : 59 », le deuxième titre, c’est une réflexion sur comment nos enfants voient le journal de 20 heures et les images qu’on y passe : est-ce qu’on peut rester enfant après avoir visualisé certaines images, pas le JT forcément, mais ce que les médias diffusent, de façon plus vaste ? Bref, c’est un peu une réflexion sur la barbarie moderne. En tout cas, on a toujours essayé de transposer les sujets qu’on voulait aborder, au temps présent. Même le premier album sur Jules Verne, c’était sur ses écrits, mais c’était aussi avec la vision de ce qu’il en est resté, de la modernité de son écriture, de ses inventions, de son génie. Donc ça a toujours été transposé dans notre période à nous, dans notre vie à nous, dans notre siècle, et là c’est la même chose, c’est la barbarie, aujourd’hui.

MW : Ce soir après l’interview, vous allez donner un concert à Chadrac. Est-ce que la scène est importante pour vous, est-ce que c’est une suite logique à la parution d’un album ? Et comment est-ce que vous préparez vos concerts, est-ce que vous avez des préférences, une petite salle comme aujourd’hui, ou plutôt des grandes salles, ou des festivals ?

JP : (rires) On a une préférence pour les scènes sur lesquelles on peut jouer, déjà. Et puis, mon but premier dans un groupe, c’est de créer ; en dix ans, on a fait six albums, tu vois. Après, jouer sur scène, c’est un énorme plaisir, c’est quelque chose de différent, qu’on aimerait bien faire plus souvent.

JB : Je pense aussi au but du concert-présentation de l’album, c’est ça que tu voulais je pense, toucher dans ta question… C’est pas automatique, mais c’est vrai que le principe est sympa, de présenter un peu l’album dans un concert d’autant plus gratuit. Le but c’est de faire découvrir, et de présenter le dernier album, ça a un côté sympathique, on voit ça autrement qu’une date par exemple en première partie ou un concert à l’étranger ; c’est vrai qu’on aborde ça différemment.

MW : Et vous avez des autres dates prévues pour les mois qui viennent ?

JP : On va faire quelques forums Fnac, dont un qui est déjà annoncé, le 14 mars à Grenoble, puis pour le reste, on prospecte. On a décidé de passer l’année 2009 à essayer de jouer le plus possible, n’importe où.

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MW : Vous êtes distribués par le label Quadrifonic. Est-ce que vous pouvez m’en dire plus sur ce label qui a été créé autour de Nemo ? Pourquoi avoir choisi de créer un label ?

JP : Bah écoute, c’était vite vu, parce que plus largement, on peut parler des labels, et des labels dans le rock progressif… Très vite on s’est aperçu, dès le premier album, qu’un label ne nous apporterait sans doute pas plus que de l’autoproduction, parce que depuis Internet, chaque groupe arrive à toucher son public directement, sans forcément passer par des labels. Donc notamment en France on a un label bien connu qui s’appelle Musea, on a eu des échos d’expériences d’autres groupes qui ne nous ont pas poussé à leur confier notre projet ; à mon avis, vu où en est Nemo aujourd’hui, je ne pense pas qu’un label aurait pu nous amener plus loin. Mis à part peut-être au niveau distribution en magasin… mais quoique, c’est de plus en plus dur. Après, pour ce qui est des autres labels plus généralistes, c’est intouchable. Intouchable parce que maintenant les labels, avant de signer un groupe, ils attendent que le groupe ait déjà fait son public, ait fait des tournées, ait déjà vendu en autoproduction plus de dix mille disques, donc en gros, que le travail ait déjà été fait. Donc nous, on ne rentre pas dans ce cadre là. Voilà. Quadrifonic, c’est en fait un label associatif qui s’occupe de Nemo. On a un site de vente en ligne, qu’on a ouvert à d’autres groupes évoluant dans la même sphère musicale.

LG : Label qui propose quand même près de vingt-cinq autres artistes français et francophones, d’autres groupes de progressif autoproduits.

MW : Bien, j’arrive vers mes dernières questions. Une question goûts musicaux : qu’est ce que vous écoutez ces derniers temps, chacun d’entre vous ?

LG : Alors pour ma part, j’ai un penchant pour un groupe que je vais voir après-demain en concert, qui s’appelle Marillion, groupe progressif qui fête ses trente ans, qui a évolué d’un rock prog très prog vers un rock/pop un peu plus libéré. Sinon, je suis assez éclectique dans mes goûts, de Sting et Police à Rammstein, tout y passe.

JB : Moi, en ce moment, j’écoute de tout aussi, c’est assez éclectique. J’ai pas préférences particulières, j’écoute du rock, du Dream Theater, pas que du rock progressif, musique classique très rarement mais un petit peu aussi…

JP : … Patrick Bruel… (rires généraux)

JB : … oui, aussi (rires) ; non, j’aime bien la funk, tout ce qui est d’origine afro-américaine, tout ce qui groove, en tant que batteur.

GF. : Moi je suis pas un gros gros consommateur de musique. J’ai des groupes de rock que j’écoute énormément, dont un que j’aime particulièrement qui s’appelle Muse. Après, je suis super éclectique aussi, un peu de Porcupine Tree, de jazz, de classique, mais je suis resté aussi bien fan des anciens (…). Dans le rock, je suis bien hard-rock un peu vieillot, j’aime bien ça. Sinon, Muse, Porcupine Tree, … les Flower Kings par contre, c’est un groupe que j’aime pas du tout, on a fait leur première partie, mais alors ça me dépasse complet, ça m’accroche pas.

DZ : Bien que j’aime beaucoup le rock progressif, je suis aussi très fan de tout ce qui est blues-rock années 70, Neil Young, Crosby, Still, Nash & Young, Springsteen ; d’ailleurs en ce moment j’écoute le dernier Springsteen (…), c’est une musique qui paraît plus simple, mais qui au niveau des textes me donne pas mal de sources en fait, parce que je trouve qu’il traite de tout…

JP : Alors moi je suis un gros consommateur de musique, contrairement à Guillaume, j’ai une discothèque immense… mais assez ciblée en fait, ça va du jazz-fusion à Metallica, en passant par The Flower Kings. Mais c’est marrant, parce que je m’aperçois, à l’aube de mes 40 ans, que je reviens vachement sur mes amours de mes 15 ans, en ce moment je me tape toute la discographie de Saxon (rires généraux). En ce moment, j’ai envie d’écouter des trucs simples et directs, mais ça m’empêche pas d’adorer Porcupine Tree, les anciens Dream Theater, enfin des trucs comme ça tu vois. (…) J’ai un peu des humeurs, enfin comme tout le monde quoi. (…) Voilà, j’suis super éclectique… mais pas trop.

MW : Tous nos lecteurs ne vous connaissent peut-être pas. Qu’est-ce que vous leur conseilleriez comme album de Nemo pour découvrir le groupe ?

JP : Le dernier, l’avant-dernier…

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JB : Non, Présages… c’est une bonne entrée en matière pour un auditeur non averti. Qu’il décède pas, ou… (rires). Mais Barbares aussi… Ils sont assez différents ; il y a une certaine évolution dans les albums, tant au niveau du son, au niveau technique, qu’au niveau ressenti.

LG : Ce qui est différent, c’est qu’il n’a pas été composé tel qu’un album conceptuel, contrairement aux autres. Même s’il se rejoint sur les textes, ce n’est pas un album conceptuel à la base, mais il regroupe, on va pas dire tout ce qu’on a pu faire, mais tout ce qui découle logiquement des albums précédents.

JP : Voilà, moi j’ai envie de dire, pour ceux qui aiment vraiment les musiques torturées et difficiles d’accès, je pense que notre album Si - Partie 1 … C’est le préféré des amateurs de prog pur et dur, et il y en a qui ne peuvent pas l’écouter en entier, parce qu’il est un peu compliqué à écouter. Et pour ceux qui aiment les trucs plus faciles à écouter, sans que ce soit simpliste, Présages ou Barbares.

LG : L’album qui explore le plus de styles différents dans le progressif reste Si - Partie 2.

MW : Bon, et bien merci beaucoup à vous tous !

Cette interview a précédemment parue dans le numéro 3 (février 2009) de la revue Le Chat Bleu
Les photographies sont issues du site Prog-mania


Plus d'informations sur http://www.nemo-world.com
 
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