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TITRE:

THE AMENTA (21 JANVIER 2009)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DEATH METAL



La vie d'artiste n'est pas facile, celle d'interviewer non plus... A la lecture de ses réponses, Timothy Pope nous prouve s'il le fallait que la musique de The Amenta est une expérience à part, à vivre...
STRUCK - 23.02.2009 -
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Salut c’est Ping Ping de Music Waves, tu me remets…
Timothy Pope : J’ai bien peur de te connaître (Rires) !

Peux-tu te présenter toi et ton groupe ?
The Amenta est un groupe de musique extrême. Nous avons souvent été classés comme un groupe de death metal ou death metal industriel mais je pense que nous sommes essentiellement un groupe expérimental avec des racines metal. Nous sommes l’antithèse de la musique moderne puisque nous préférons la progression plutôt que la stagnation.
Nous avons sorti deux albums avec Listenable. Le premier « Occasus » est sorti en 2004 et a eu de supers chroniques partout dans le monde et il a été réédité en 2007 avec un Dvd bonus et un nouveau visuel. Notre deuxième album, « nOn », vient juste de sortir et il a déjà eu d’incroyables chroniques.
Je suis le clavier responsable des samples et des effets dans le groupe.

En fait, peux-tu nous donner la signification du nom du groupe The Amenta ?
The Amenta veut dire « la Terre cachée ». Pour nous, ça représente le monde qui existe au-delà du physique mais nous ne parlons pas de monde magique, c’est le monde de l’intellect et la population est très peu dense. La « Terre cachée » est un petit groupe de personnes dans ce monde qui pensent par eux-mêmes. Ce sont ces personnes qui s’efforcent à être uniques quand les gens autour d’eux se précipitent pour rejoindre la masse.
Dans The Amenta, nous croyons que les gens en général ne sont pas meilleurs que les animaux : ils se battent, ils baisent et ils fuient... La « Terre cachée », ce sont ces personnes qui pensent au-delà des réactions basiques.

Comme tu nous l’as dis, l’actualité de The Amenta est la sortie de « nOn » : quelle est la signification de ce titre ?
Nous avons choisi « nOn » comme titre pour cet album comme un des principaux thèmes de l’album qui est que les gens ont tendance à penser de façon primitive. Je veux dire par là qu’ils approchent une situation et réagissent plutôt que de la considérer sur ces propres mérites. Tout est coloré par leurs préconceptions et préjudices personnels. La situation ou stimuli n’est pas considéré comme unique.
Les gens ont tendance à répondre d’une de ces deux façons que nous appelons pensée binaire, ces deux façons peuvent aussi bien être « Oui » ou « Non », « Noir » ou « Blanc », « Allumé » ou « Eteint ». Les personnes primitives ne voient pas les réponses et les vérités entre ces deux extrêmes.
Donc, « nOn » était initialement pris parce que le mot « non » en anglais est un préfixe qui signifie rien du tout si il n’est pas couplé avec un autre mot. Donc, les gens ne sont pas capables de réagir face à ça. C’est un vide qui nécessite une médiation. Quelque temps après, nous ayons réalisé que « non » ou « nOn » -comme nous l’avions changé- avait trois différents côtés de trois différentes équations binaires à l’intérieur. Premièrement, il y a « no », comme dans « no » et « yes », deuxièmement, tu peux trouver le mot « on », comme dans « on » et « off » et enfin, le zéro au milieu est l’exemple le plus évident d’une équation binaire.

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Peut-on dire que « nOn » est un concept-album ? Si oui : lequel ?
L’album est un album concept d’une certaine façon. Ce n’est pas une quelconque connerie pompeuse néo-Tolkienne mais toutes les chansons sont liées entre elles dans le thème du binaire comme je l’ai détaillé avant. D’un but à l’autre de l’album, ce thème est examiné par des prismes sociaux, artistique mais au-dessus de tous les cercles politiques.

Concrètement, quelle est la différence entre « nOn » et « Occasus » ?
Je pense que la principale différence entre ces albums est dans le son. Quand nous approchons un album, nous nous intéressons à faire quelque chose de différent et unique.
Donc, avec « Occasus », nous avons fait un hybride de death metal et de black metal pour créer quelque chose de différents des autres travaux.
Aussi loin que je me rappelle, nous avons fait le meilleur album de ce type. Donc, quand est venu le temps de faire « nOn », nous voulions créer quelque chose qui serait très différent, pas seulement concernant la musique actuelle, mais aussi ce que nous avions créé auparavant. Où « Occasus » est très guidé par les guitares, « nOn » est plus construit sur l’électronique et le bruit.
C’est beaucoup plus un album expérimental et je pense qu’il y a plus de variété. Sur « nOn », il y a des chansons heavy et rapide comme « Junky » mais il y a aussi des chansons comme « Skin » qui est narrative sur une pré-synchronisation en arrière-plan.

Comment avez-vous composé « nOn » ?
La musique est principalement composée par des tentatives, des erreurs et des expérimentations. Quand nous écrivons une chanson, nous parlons de ce que nous voulons réaliser avec cette chanson et nous faisons une sorte de brainstorming pour avoir des idées. Alors, nous pouvons programmer un rythme ou un lit de bruit ou juste un jouer dessus jusqu’à ce que nous obtenions une idée que nous aimons. Nous essayons constamment de nouvelles choses pour trouver des idées intéressantes pour des chansons. Par exemple, la chanson « Skin » était basée autour d’une boucle que nous avons faite lorsque nous avons enregistré accidentellement une lead guitare que nous avons manipulé. Ca faisait un rythme 5/4 impair quand nous l’avions bouclé et ça formait la colonne vertébrale rythmique de la chanson.

Dans quel état d’esprit vous avez composé « nOn » ?
Nous n’avions pas à être dans un état d’esprit particulier pour écrire cette musique. Je pense que les idées que nous avons changeront en fonction de l’état d’esprit dans lequel nous sommes mais toutes les idées sont valides. Nous nous assoyons certainement pas autour d’une bougie en essayant d’incanter Satan si c’est ce que tu veux dire : nous sommes des artistes.

Si tu devais définir la musique de The Amenta : comment la qualifierais-tu ?
Je nous considère comme faisant de la musique extrême parce que c’est une définition qui est très ouverte à l’interprétation. Je pense que les autres définitions comme death metal industriel ou cyber black metal ou post death metal ou quelque soit la foutue façon dont les gens nous définissent sont trop restrictives.
Je ne sais pas quel genre de musique nous jouerons dans le futur parce que tous nos albums seront très différents de chacun des autres, donc je ne pourrais pas définir ma musique de cette façon. Je sais que notre musique sera toujours extrême, je ne veux pas dire par là l’idée traditionnelle de l’extrême avec des blast beats rapides sous des riffs supers techniques. Extrême veut dire que ça stimule les gens. Et c’est exactement ce que notre musique fera toujours. Donc, nous sommes un groupe de musique extrême.

Quel est le but de votre musique : d’asphyxier votre public et l’entraîner vers la noirceur de notre société ?
Le but de ma musique est de me divertir. Je ne pense pas à ma musique dans le contexte d’un public. Je pense seulement à moi-même quand je l’écris. Je me considère comme une personne créative, donc j’adore créer. Je fais de la musique de la façon que je veux l’entendre et ton image colle à mon idée de comment ma musique devrait être présentée. Ceci étant dit, j’adorerais que le public se plonge dans mes textes et comprenne le concept derrière les chansons. C’est une chose super de divertir et captiver les gens avec ton art mais cela n’a jamais été une nécessité pour moi musicalement.

Quelles sont vos sources d’inspiration en général pour créer cette musique original ? La société australienne : c’est le tourisme australien qui ne va pas être content si tu réponds ça…
(Rires) La société australienne est exactement la même que toutes les autres sociétés dans le monde. Elle est paresseuse et stupide de façon prédominante avec quelques rares lueurs d’intelligence. Donc, d’une façon, oui, la société australienne est une influence mais ni plus, ni moins qu’aucune autre société dans le monde.
Quand nous écrivons ou jouons de la musique, nous nous poussons mutuellement à essayer des choses nouvelles ou essayer des choses plus radicales. Je ne prends pas mon inspiration d’un travail musical spécifique parce que je trouve que la plupart des groupes ne sont pas intéressants dans le dépassement des frontières. Il y en certainement quelques uns mais il y en a très peu et très éloignés entre eux.

Sinon je suis content que tu me demandes quels sont nos sources d’inspirations plutôt que nos influences. L’inspiration est quelque chose de très artistique dont l’artiste a besoin mais ils doivent éviter les influences. Nous sommes inspirés par plusieurs artistes pour étendre nos horizons artistiques mais ces artistes n’influencent pas notre direction.

A ce propos, es-tu d’accord si je te dis que The Amenta est la version black metal du cyber death metal de Fear Factory ? Est-ce que Fear Factory est une source d’inspiration ?
Premièrement, je ne parlerais pas de musique en employant les termes de black metal. Le black metal est et sera probablement une inspiration pour The Amenta mais je suis sûr que je ne suis pas la seule personne qui dise que nous ne faisons pas de black metal.
Fear Factory n’a jamais été une inspiration. Je suis assez familier avec « Demanufacture » mais je n’ai vraiment rien écouté d’eux ensuite. Je ne vois pas vraiment les parallèles avec eux à part une bonne production et batteurs. Je ne suis pas offensé par la comparaison mais je ne la comprends pas. Fear Factory est très groupe « américain » dans le son. Il est tendu et clinique mais il n’y a pas le chaos ou la laideur que nous déployons.

Les titres de « nOn » sont « Cancer », « Rape » (NdStruck : Viol), « Whore » (NdStruck : Salope), « Slave » (NdStruck : Esclave)… Peut-on dire que c’est votre opinion sur notre société de consommation qui vous inspiré tous ces titres et cette musique sombre ? Si oui, c’est assez effrayant pour notre société et surtout son futur ?
Je ne pense pas que ça sera plus effrayant dans le futur. Notre société est stagnante. Les problèmes que nous avons de nos jours sont les mêmes problèmes que la société a eus depuis la révolution industrielle et qu’elle continuera à avoir. Les esprits des gens ont été apprivoisés. Les esprits ont été vendus aux enchères comme du bétail.
Les titres de nos chansons représentent aussi le thème de l’album. Les gens voient ces mots et ils sont conditionnés à prendre une décision nette sur ce qu’ils sont. Le plus souvent la chanson ne traite pas de ce que tu pourrais penser. Par exemple, « Whore » traite de l’ignorance du talent inné et le fait de s’enterrer dans un boulot que tu détestes juste pour la sécurité. « Rape » traite des effets des médias et du conditionnement de l’esprit des gens qui s’assoient en face de leur télévision quatre heures par jour, s’imbibant de pubs et des mensonges des affaires courantes.

Nous n’arrêtons pas de dire que votre musique a été inspirée par la dérive de notre société. Quel type de musique auriez-vous fait si notre société avait été parfaite ?
Qui sait ? Si j’avais été élevé dans une société qui ne m’avait pas frustré, je serais une personne complètement différente. Je serais un banquier. Il n’y a pas de société parfaite donc ça ne serait jamais arrivé.
Mais je comprends que ce que tu me demandes est hypothétique. J’ai toujours été intéressé par la musique expérimentale. Je suppose que si je ne faisais pas cette musique alors je poursuivrais une existence plus pastorale en enregistrant des parties de voitures et d’usines de fer en faisant des chansons avec.

Si je dis que « nOn » n’est pas un album de metal mais un snuff auditif : penses-tu que cette définition a été faite sous l’emprise de substance illégale ?
En fait, je serais assez content de cette description ! Je ne pense pas que notre musique puisse être classée comme étant juste un album de metal. C’est certain qu’elle a des racines dans le metal vu que c’est le genre de musique avec laquelle nous avons grandi, mais The Amenta s’est développé dans quelque chose d’autre à travers les années. Je pense que nous devrions avoir « snuff auditif » dans notre dossier de presse. C’est une super image !

Pourquoi penses-tu qu’il soit quasiment impossible de définir la musique de « nOn » et que l’on puisse faire seulement des métaphores pour décrire les sensations et visions effrayantes qu’elle génère ?
C’est ce que j’espérais parce qu’il n’y a rien d’autres comme elle. Comment pourrais-tu définir quelque chose quand tu n’as aucun point de référence concret ?
Idéalement, toutes les chroniques de toutes les musiques devraient éviter les définitions et les classifications mais je comprends que ça ne soit pas possible. Les gens utilisent les définitions pour donner une vague image de la musique aux lectures. Je suis vraiment content d’entendre que c’est ta réaction à notre album sachant que c’était le résultat espéré. The Amenta n’est comparable à rien d’autre. Nous sommes uniques et inclassables.

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Est-ce un but de faire des titres si « vivants » qui puissent générer des tels sentiments à votre public ?
C’est toujours un objectif d’être sur que nos albums inspirent les esprits, les émotions et les sentiments. C’est le but de n’importe sorte d’art. C’est une chose difficile à réussir mais je sais que The Amenta est capable de le réussir assez bien. Les chansons doivent stimuler l’esprit de l’auditeur. La capacité de manipuler des choses intangibles est la magie que seul l’art est capable de faire.

En fait, comment expliques-tu que tant de personnes et de chroniques soient fascinées par une telle musique dérangeante en général et « nOn » en particulier ?
J’espérerais que c’est parce que les gens sont devenus conscients du marasme social autour d’eux et ils ont expérimenté la même frustration que j’ai jour après jour quand je vois des personnes se battant contre une vie qu’ils ne comprennent pas.
Quoiqu’il en soit, j’ai peur que la plupart des gens apprécient notre musique parce qu’elle est « heavy », « rapide » et « brutale ». Ce avec quoi je suis ok, les gens apprécient les choses pour différentes raisons qu’ils considèrent comme bonnes et je veux pas invalider leur raisonnement mais je pense que plein de personnes ont seulement approché « nOn » très superficiellement. C’est un album qui va grandir dans les esprits des gens au fur et à mesure qu’ils vont l’écouter.

Quelle est la contribution du visuel sur votre musique ? Parce que le dernier est assez simpliste et ne reflète pas forcément les sensations visuelles que nous avons en écoutant votre musique…
Tous les visuels de nos deux albums ont été créés par Sven De Calwue de Listenable/Dirge Design/Aborted.
Je crois que le visuel simple, iconique est la meilleure représentation de The Amenta qu’une pochette qui serait complètement complexe avec des dessins de donjons et des dragons.
Je pense que la réédition de « Occasus » en est le parfait exemple. C’est juste notre logo en argent sur un arrière-plan noir. J’aime l’art simple et classe.
Quoiqu’il en soit, « nOn » avait besoin de quelque chose de différent. Les thèmes de l’album sur la télévision et le terrorisme nécessitaient d’être représentés par la pochette artistique. C’est pourquoi le visuel de « nOn » diffère du visuel simpliste que nous avions par le passé.
Je pense que c’est très important de permettre au projet de dicter le packaging. Le visuel du prochain album pourra être complètement différent, ça dépend de quoi nécessitent la musique et les thèmes.

Quand vous avez écris et enregistré « nOn », aviez-vous conscience de faire un album avant-garde ?
Nous voulions faire un album qui soit intéressant pour nous. Je n’aime pas le terme avant-garde parce que je pense qu’il a fusionné dans l’idée qu’il n’est pas particulièrement progressif, donc, ça n’a jamais été un terme que nous avons utilisé quand nous étions en train d’écrire l’album.
Nous expérimentions principalement des idées différentes et suivions celles que nous trouvions intéressantes. Donc, ça évoluait différemment d’une chose à l’autre principalement parce que nous n’avons pas été excités par une idée avec laquelle nous étions déjà familiarisés. Je suis content que l’album soit considéré comme un album avant-garde mais je pense que ce terme a besoin d’être dépoussiéré avant que je sois capable de l’employer moi-même.

Nous avons parlé de « snuff auditif » mais considérons que « nOn » soit un film : lequel serait-il ?
Celui qui me vient à l’esprit est « Inland Empire », le dernier film de David Lynch. Je peux voir les parallèles dans ce que Lynch a filmé à travers le temps dans différents pays. Il n’avait pas un plan de jeu, il a juste filmé les idées qu’il avait et il a créé un film sur ça. C’est aussi comparable vu qu’il n’a aucun sens au premier, deuxième ou quatorzième visionnage mais définitivement, il communique un sentiment très évident. Il est constamment effrayant et étrange et il créé une tension en dehors de toutes les situations terrestres.

Pouvons espérer que The Amenta fasse la bande originale d’un film d’horreur : par exemple, la B.O. de vos compatriotes qui ont fait « Saw » et pourquoi pas faire votre propre film ?
Nous avons déjà fait un certain nombre de bandes originales pour des courts métrages. Ce n’est pas quelque chose que j’apprécie particulièrement mais c’était intéressant sur le moment. Je trouve ça frustrant d’écrire pour la vision artistique de quelque d’autre. Ceci étant dit, si une offre intéressante se présente, nous sauterions sur l’opportunité.
Je ne pense pas que je serais particulièrement intéressé pour faire la bande originale de « Saw » vu que je ne suis pas un grand fans de ces films mais je pense que nous pourrions faire du super boulot pour des films comme « The Tenant » ou « Fire Walk with Me ».

Nous avons sorti le Dvd « Virus » avec la réédition de « Occasus » qui contient des petits films expérimentaux avec de la musique électronique. Nous pourrions faire quelque chose de comparable dans le futur mais nous n’avons rien prévu à ce jour.

Et pour le futur ? Quelle est la possible évolution de la musique de The Amenta pour le troisième album ?
A ce moment, je n’en ai aucune idée. Je sais seulement que ça sera très différent d’aussi bien « Occasus » et « nOn » mais comment il sonnera est impossible à dire. Nous ne créons pas des chansons avec des idées préconçues de comment elles vont sonner. Nous sommes plus intéressés dans l’expérimentation jusqu’à ce que nous trouvions une direction.
Donc, ça dépend quelle direction sera la plus intéressante au moment de l’écriture de l’album. Nous découvrirons peut-être un nouvel équipement qui nous donnera un nouveau son excitant qui nous tirera vers une certaine direction. Nous enregistrerons peut-être un bruit qui nous attirera vers une autre direction. C’est impossible à dire.

Vous êtes en train de tourner avec The Berzerker qui sont les précurseurs de la musique de The Amenta…
Encore une fois, je ne vois pas les similarités qui font que The Berzerker sont les précurseurs de la musique de The Amenta. Je pense que c’est un groupe super et oui, ils ont des tonalités industrielles mais ils viennent plus d’une scène plus grindcore.
Nos deux groupes sont heavy et extrême mais dire de nous que nous sommes similaires serait comme dire que Britney Spears et Nine Inch Nails seraient similaires parce qu’ensemble, ils utilisent des rythmes programmés et des refrains très catchy.
Il y a beaucoup plus dans nos musiques que ce que l’auditeur accidentel pourra entendre.

Comment vis-tu le fait de tourner avec eux ?
Je suis impatient de tourner à nouveau avec The Berzerker. Nous avons tourné avec eux en Octobre de l’an dernier, alors que Luke (NdStruck : Kenny, chanteur) est la seule personne encore dans ce line-up, c’était une tuerie et je suis sûr que nous aurons encore du plaisir.

Ne penses-tu pas que ça va être difficile pour le public d’avoir sur la même scène deux groupes à la musique aussi haineuse et dérangeante ?
Je pense que le public pourrait avoir des difficultés avec la barrière de la musique extrême. Mais les personnes savent ce que nous faisons ou ils ne viendraient pas au concert. Nos enregistrements sont disponibles à l’écoute. Si les gens ont des doutes, je les encourage à faire des recherches avant de venir.

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Comment ressens-tu le fait de tourner en Europe ?
Nous sommes vraiment excités à propos de cette tournée européenne. Nous avons tourné avec Deicide, Vader, Samael, Devian et Order of Ennead qui sont tous de supers groupes. Donc, ça devrait être une tuerie. Nous travaillons sur cette tournée depuis quelque temps et je sais que nous sommes au top de notre jeu musicalement et de l’expérience de nos performances. Donc, je sais que nous pouvons donner pour leur argent aux groupes les plus établis. Je peux te garantir que l’Europe n’a pas vu un groupe comme nous en concert.

Nous arrivons au terme de cette interview, voici donc le temps des questions Music Waves. Si tu devais faire découvrir ta musique à quelqu’un qui ne la connaîtrait pas : quel titre de The Amenta choisirais-tu et pourquoi ?
Je pense que je choisirais la chanson « Whore » vu que plein de facettes différentes de The Amenta sont réunis dans une chanson. Les couplets contiennent des batteries programmées et des vraies batteries qui créent des rythmes opposés. Les refrains font apparaître des bruits électroniques intéressants et il y a un des moments les plus heavy de l’album selon moi. Jason Mendonca d’Akercocke figure aussi en tant qu’invité sur les couplets.

Imaginons que tu sois vendeur : quels arguments choisirais-tu pour vendre « nOn » ?
La meilleure des choses qui soit est que tu l’ais. C’est un album qui se révèlera au fur et à mesure du temps. Donc, tu ne t’en lasseras jamais. En fait, cet album traite de quelque chose et il fera te paraître intelligent auprès de tous tes amis qui seront intimidés quand tu le mettras dans ta cdthèque à ta prochain fête.

Que voulais-tu faire quand tu étais gamin ?
J’ai voulu être musicien la plupart du temps de ma vie. Je voulais aussi être un écrivain.

Es-tu fier de ce que tu es devenu ?
Définitivement, sinon je ne serais pas en train de faire ce que je fais. Si je n’étais content, je changerais ma situation. J’ai écris deux albums extraordinaires, je suis en train de faire une tournée internationale et après cette interview, je vais écrire une nouvelle -ou si ce n’est pas le cas, ça y ressemble- donc je suis très fier.

Question « Lost », ton avion se crashe sur une île déserte mais le scénariste est sympa, il te laisse prendre cinq albums dans ta valise : lesquels prends-tu et pourquoi ?
Et bien, cette liste pourrait changer en fonction du jour où tu me poses cette question mais le vendredi 12 Décembre à 19 heures et 22 minutes, je te dirais :
The Wigmaker in 18th Century Williamsburg – To Live and Shave in L.A. C’est un des bruits les plus détaillés et le plus bluffant jamais enregistré.
Cinder – Graveyards. C’est presque du jazz industriel ambient juste fait avec de l’électronique, du sax, du violoncelle et des batteries.
Here in After – Immolation. Si tu ne sais pas ce que c’est alors tu ne devrais pas être en train de lire ça.
Attera Tottus Sanctus – Dark Funeral. Juste pour « King Antichrist » cette chanson me fait rire à chaque fois.
Orphans, Brawlers and Bastards – Tom Waits. Ce mec peut tirer le pathétique de l’enregistrement d’une machine à laver.

Connais-tu des groupes français ?
J’en connais quelqu’uns. Belphegor, Melek Tha, Deviant Surgeons, Gojira et probablement beaucoup plus que ce que je peux penser en ce moment.

Pourrais-tu dire quelques mots français ?
(En français dans le texte) Je ne parle pas français.

Nous sommes bientôt en 2009 : que pouvons-nous te souhaiter pour 2009 ? Une meilleure évolution de notre société…
Malheureusement, il n’y aura jamais une société meilleure. Un moment, j’ai pensé que la société pouvait être changée mais ce n’est pas le cas. Elle est trop retranchée sur elle-même.
Donc, mes vœux sont égoïstes, je veux tourner plus et écrire plus de musique. Et peut-être avoir plus d’argent pour faire ça.

Avant de se quitter mon frère Kiku m’a toujours dis de laisser le dernier mot à mon invité. Je te laisse dire le dernier mot aux les lecteurs de Music Waves.
Merci beaucoup pour cette interview. Toute personne intéressée pour stimuler ses perceptions de la musique extrême devrait écouter « nOn ». Il n’y a pas de meilleur album en ce moment. Venez nous écouter quand nous viendrons en France pour la tournée Winterfest ! Nous serons au top de notre jeu et nous vous blufferons.


Un grand merci à Jess de Listenable pour avoir permis cette rencontre.
 
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