Malgré un nom assez connu des amateurs de progressif, Pendragon n'a jamais connu un succès énorme dans l'hexagone et nous pouvions craindre de ne pas voir un Splendid de Lille rempli en ce 19 mars.
Mais au final, c'est devant une assistance bien fournie que le groupe va donner son concert. Assistance conséquente grâce, notamment, à une forte présence anglaise, le fan club étant en tournée avec le groupe pour quelques dates.
Pour cette date française, ce sont les Français d'Amartia qui ont ouvert le bal. En 40 minutes et 6 titres, et malgré un espace de scène très réduit, à peine le quart de celle-ci, le groupe a donné une très bonne prestation qui a largement convaincu le public présent.
Se basant sur son dernier album en date, « Delicately », ils ont distillé leur metal progressif avec une énergie communicative et beaucoup d'aisance technique. Mention particulière à Vincent, excellent guitariste, dont les soli ont scotché l’assistance, tout comme ceux de son camarade de jeu, Cyril au clavier.
Le groupe, qui évolue dans un style entre Pink Floyd et The Gathering ou Within Temptation, a parfaitement su retranscrire la complexité de sa musique tout en restant très agréable à suivre. Le mérite en revient, en partie, à sa sympathique chanteuse, Britta, heureuse d'être sur scène et à la bonne humeur communicative.
Au final, Amartia a parfaitement joué son rôle, une excellente mise en bouche avant Pendragon.
Après une courte attente durant laquelle la salle a achevé de se remplir, Pendragon prend possession de la scène avec, comme intro, un petit film qui retrace la carrière du groupe, photos de ses membres et pochette des albums à l’appui.
Pour l’occasion, l’atmosphère qui plane sur le Splendid est toute particulière. En effet, peu avant de se lancer dans cette nouvelle tournée, Nick Barrett, chanteur et guitariste du groupe, avait laissé entendre que le groupe jouerait l’intégralité de son dernier album, « Pure ». Et cette perspective suscite l’enthousiasme du public tant cet opus est de grande qualité, au point d’être l’un des tous meilleurs disques du groupe à ce jour.
Et le public en a eu pour son argent, avec un splendide concert de près de 2h30. Pendragon a enchanté ses fans, particulièrement réceptifs et sensibles aux émotions prodiguées par le groupe. Un groupe visiblement ravi d’être en ce lieu comme en témoigne la bonne humeur visible de Nolan et surtout celle de Barrett. Ce dernier s’est montré très bavard, tentant même de parler en français pour un résultat pas toujours très brillant mais au combien sympathique.
Musicalement le groupe a frisé l’excellence, chaque membre faisant preuve d’une maîtrise technique impressionnante, le tout accompagné par un très bon son, juste à la bonne puissance et mettant bien en évidence chaque musicien.
Niveau set-list, ce fut donc le sans faute complet. Comme annoncé, « Pure » a donc été joué en entier, mais pas d’une traite, les 5 titres du disque ayant été placés à divers moments du concert, et donc très bien intégrés au reste du répertoire du groupe.
Nous retiendrons particulièrement « Eraserhead », qui a ouvert le concert et qui fut un bonheur musical total pendant plus de 10 minutes. Mais le point d’orgue restera sans conteste « Comatose », joué pour la première fois en concert, et qui a fait un effet énorme tout au long de ses trois splendides parties. « Indigo », joué en rappel, a également été un autre grand moment musical, prouvant encore une fois que « Pure » est bel et bien un sommet artistique pour le groupe. Aux côtés des titres tirés de son dernier album, le groupe a joué d’autres classiques parmi lesquels nous retiendrons les excellents « The Mask », « The Voyager » ou encore « Queen Of The Heart ».
Au final, ce concert lillois fut un réel moment de bonheur à tous les niveaux, et une belle preuve qu’un groupe et un genre assez peu médiatisé peuvent rencontrer un large public.
Plus d'informations sur http://www.pendragon.mu