Année post pandémique, 2022 fut une année de transition avec un nombre de sorties plus important. Devin Townsend, le retour de Porcupine Tree, de Journey, de Rammstein... Vos chroniqueurs (préférés) vous proposent leur top 5 respectif, leurs coups de coeur mais aussi leurs déceptions.
ADRIANSTORK
1. ELVIS COSTELLO - "The Boy Named If".
32ème album studio pour le plus célèbre Elvis à lunettes. Véritable
Midas du rock, le Londonien transforme ses nouvelles compositions
enregistrées avec ses Imposters en classiques indéboulonnables.
Quelqu'un dont on aimerait entendre plus souvent parler dans les médias
spécialisés ou non ! ELVIS IS ALIVE !
2. DIRTY SHIRT - "Get Your Dose Now". "Les sonorités metal-folk du sixième album de Dirty Shirt n'en finissent pas de nous faire pétiller les oreilles. Ils sont forts, ces Roumains !"
3. BJORK - "Fossora". La grande
prêtresse islandaise nous convie à une veillée entre expérimentations
et pop délicate. Un disque austère qui nécessite plusieurs écoutes pour y
trouver de la lumière.
4. OZZY OSBOURNE - "Patient Number 9". Le Mad Man nous a livré un classique aussi touchant qu'incisif alors qu'il était très diminué.
5. JETHRO TULL - "The Zealot Gene". Retour réussi et inattendu de Jethro Tull, avec un agréable album de folk-rock.
Coups de cœur :
Un excellent EP de KILLING JOKE, un jeune groupe qui pousse (EXOPULSE), un nouveau classique signé SIMPLE MINDS, les retours gagnants de JEAN-PIERRE KALFON, de PROPAGANDA, de TEARS FOR FEARS et de NINA HAGEN. J'ai également beaucoup aimé le dernier GHOST
, descendu par tout le monde (peut-être pour cela) pourtant efficace et
droit au but, une devise marseillaise qui n'est pas ici l'exagération
d'un vieux porc.
Déceptions :
PORCUPINE TREE et MARILLION, que je ne suis pas arrivé à apprécier.
CALGEPO
1. MALEMORT "Château-Chimères".
Rarement un album de hard rock m’aura chamboulé autant que la dernière
livraison en date de Malemort. Construit autour d’un hommage à Michel
Magne, au Château d’Hérouville et aux artistes qui y sont passés,
l’album va au-delà des styles allant de la pop au hard et metal en
respirant la sincérité dans un très beau concept.
2. DEVIN TOWNSEND "Lightwork".
Même si le dernier album du génie canadien divise, il reste cohérent
avec son parcours. Le disque prend le contre-pied d’Empath en étant plus
accessible sans pour autant perdre la signature si personnelle de Devin
Townsend. Il peut être vu comme une porte d’entrée dans un univers plus
torturé et fascinant.
3. ESTHESIS "Watching World Collide".
Après un album plutôt introspectif et ambient, Esthesis ajoute un peu
plus de contrastes dans son second album à l’ambiance polar des années
50. En intégrant des cuivres et des voix féminines, « Watching World
Collide » possède encore plus de relief. En gommant quelque peu ses
influences, Esthesis gagne ses galons de fer de lance du rock prog
alternatif français.
4. BERLIN HEART "The Low Summit".
Album superbement composé et interprété. Berlin Heart nous embarque
dans un voyage musical captivant entre folk éthéré et passages plus
orageux.
5. SOILWORK "Övergivenheten". Arrivé
tardivement dans mes écoutes, cet album accessible, tout comme
"Lightwork" de Devin Townsend, est une belle vitrine qui invite
l'auditeur curieux à découvrir d'autres excellents disques du groupe.
Coups de cœur :
L’autre retour qui m’a marqué cette année fut celui de TEARS FOR FEARS
avec un album qui fourmille de belles compositions, touchantes et me
paraissant sincères. Mais aussi que dire de la scène musicale française
qui regorge encore une fois de super groupes : SCARLEAN, ANTECHAOS, MALEMORT
(cité précédemment) et bien d’autres encore qui mériteraient une plus
grande exposition et à ne pas hésiter à aller voir en concert. Egalement extrêmement touché par le magistrat album de Kaz HAWKINS tout en émotions.
Comment
aussi ne pas citer enfin l'équipe du Ready For Prog qui se
bat pour proposer un festival incroyable à Toulouse autour d'un genre
que beaucoup affectionne (metal progressif) en espérant qu'une prochaine
édition soit possible.
Déception :
Le retour de PORCUPINE TREE a
été pour moi un flop. En mettant de côté l’aspect mercantile de cette
réunion, ce réveil n’a pas éveillé le moindre frisson musicalement en
raison de l’absence de surprise, de prise de risque. Certes ils restent
d’excellents musicien (et businessmen) qui ont tout compris à
l’industrie musicale contemporaine mais ce nouvel album me semble
insuffisant.
CORTO1809
1. VERBAL DELIRIUM - "Conundrum". Quatrième album
pour le groupe grec et toujours un sans-faute. Verbal Delirium alterne
avec bonheur agressivité et douceur, multipliant les thèmes mélodieux
sans se départir de son inventivité, surprenant et séduisant l’auditeur
d’un bout à l’autre de l’album.
2. SOUP - "Visions". L’album sorti à la fin de 2021
n’avait pas pu faire partie de mon top l’année dernière. Voilà une
erreur rectifiée ! S’il fallait trouver un synonyme au mot “mélancolie”,
"Soup" pourrait aisément faire l’affaire. Spleen assuré avec cet album
qui pourrait bien être le chant du cygne du groupe norvégien.
3. COSMOGRAF - "Heroic Materials". Après deux
disques moyens, Cosmograf renoue avec l’inspiration et nous livre une
œuvre sensible nimbée de tristesse où, une fois n’est pas coutume, la
guitare cède le pas au piano.
4. D’VIRGILIO, MORSE & JENNINGS - "Troïka". Pas
de top annuel sans un Neal Morse en ce qui me concerne ! Cette année,
c’est sous la forme d’un trio convoquant les mânes de Crosby Stills Nash
& Young que l’Américain m’a séduit. Pour simple qu’il soit dans sa
forme, l’album n’en est pas moins très agréable à écouter. Du très bon
folk rock à l’ancienne.
5. MUSE - "Will of the People". Même
si “Will of the People” n’est pas un “grand” album, Muse reste une
valeur sûre et incontournable. Sans se réinventer, le groupe prouve une
nouvelle fois tout son talent pour créer des compositions intéressantes
et les interpréter avec conviction.
Coups de cœur :
Au RPI (rock progressif italien pour les néophytes) et à la vitalité de
ses nombreux groupes qui perpétuent une tradition musicale faite de
compositions mélodieuses mais aussi audacieuses, de chants rocailleux
souvent théâtraux et d’une instrumentation majoritairement acoustique.
Bravo et merci à RICCARDO ROMANO ("Spectrum"), DAAL ("Daedalus"), RANESTRANE ("Apocalypse Now"), THE WILSON PROJECT ("Il Viaggio da Farsi"), PHOENIX AGAIN ("Vision"), BANDA BELZONI ("Timbuctu"), MAURO MARTELLO & SEZIONE FRENANTE ("Prigioniero di Visioni"), CARMINE CAPASSO ("Assenza di Gravita"), L’ESTATE DI SAN MARTINO ("Kim"), ALIANTE ("Destinazioni Oblique"), ELLESMERE ("Livesmere") pour les nombreuses heures de musique raffinée qu’ils m’ont permis d'écouter. Un grand merci également à MaRaCash Records et AMS Records qui œuvrent à la diffusion de ces groupes.
A Martin Springett et ses émanations THE GARDENING CLUB et A GARDENING CLUB PROJECT
pour leurs musiques élégantes et intemporelles. "Bridge of Spirits"
(08/2022) et "Mr October and the Moon of Madness" (10/2022) sont deux
pépites qu’il faut découvrir absolument.
DARIALYS
1. CHARLIE GRIFFITHS - "Tiktaalika". Un excellent album très inspiré, avec de belles influences progressives, mais aussi thrash, death... C'est une grande diversité des styles qui s'invite à la tête, tout en gardant une très bonne cohérence. Après le succès des albums solo de Henshall, puis Jennings l'an dernier et maintenant Griffiths, on comprend bien pourquoi Haken compte parmi les formations de metal progressif les plus intéressantes du moment. Pour moi, l'album de l'année, haut la main.
2. WILDERUN - "Epigone". Au moment où "Epigone" est paru en début d'année, j'en attendais beaucoup de ce nouveau Wilderun après l'éblouissant "Veil Of Imagination" sorti en 2019. Plus fin, plus en retenue, j'ai été d'abord déçu par le nouvel opus des Américains. Pourtant, au fil des mois, je prenais de plus en plus de plaisir à l'écouter. Avec presque un an de recul, je dois dire que ce disque était finalement beaucoup plus profond que je ne l'avais cru initialement. Il demandera sûrement une plus grande maturité d'écoute que son prédécesseur et s'avère finalement assez passionnant au fil du temps, à condition de lui accorder de la patience et une grande attention. Wilderun confirme son haut potentiel avec un nouveau disque de haut vol.
3. PORCUPINE TREE - "Closure/Continuation". C'était l'album que tout le monde espérait, mais que personne n'attendait. Il aura fallu au néo-trio plus d'une décennie pour façonner et accoucher d'un nouvel (et probablement dernier) effort en catimini. L'essence même de Porcupine Tree figure bien dans ce nouvel album, bien qu'il ne soit pas aussi passionnant que les dernières réalisations du groupe. Le plaisir de retrouver les Anglais reste entier.
4. BERLIN HEART - "The Low Summit". Délaissant quelque peu sa facette electro expérimentale au profit d'un visage plus folk et plus chaleureux, ce nouvel album de Berlin Heart propose un mélange de pop, de rock, voire de prog (mention spéciale au morceau éponyme de 15 minutes !). Quand on sait qu'il s'agit d'un projet solo, et au vu de la richesse des arrangements, je ne peux que tirer mon chapeau à Vincent Blanot et à sa bande d'acolytes pour ce superbe album.
5. ETRANGE - "Enigme". Décidément, la scène française a livré son lot de pépites cette année, et si le metal instrumental n'a jamais été ma came, j'ai été immédiatement séduit par la multiplicité des influences de cet album. Épique, symphonique et terriblement riche, la musique du duo bordelo-parisien est un modèle de maîtrise.
Coups de cœur :
J'ai écouté beaucoup de choses cette année. Le retour en force de KORN m'a particulièrement enthousiasmé avec un très bon "Requiem" qui aura longtemps figuré dans mon top 5. La scène française s'est encore distinguée avec quelques disques de haut vol, en témoigne la sortie du premier album très prometteur de HYPNAGON, celle du dernier DEFICENCY et de son très bon thrash metal, ou encore cet opus de jazz rock inattendu signé STRANGE LAB. AMBRYOTYPE m'a également séduit avec un dernier album dans la veine du Opeth des années 2000, tout comme le dernier SOULSPLITTER et son metal progressif moderne élégant.
Déception :
Qu'il est triste de voir l'avalanche de concerts et de festivals annulés cette année, non pas pour cause covid mais pour manque de préventes ! Nous qui râlions de ne plus pouvoir sortir et aller aux concerts quelques mois en arrière ! Et pourtant, nous avons la chance d'avoir de nombreux artistes qui émergent chaque année en hexagone et qui rivalisent avec les plus grosses cylindrées ! Pendant que les Arena et les Zénith affichent complet pour les grands artistes mainstream, de nombreuses petites salles underground à quelques pas de chez nous ne demandent qu'à accueillir plus de monde avec des affiches de qualité et à moindre coût, alors profitons-en !
LOLOCELTIC
1. STRATOVARIUS - "Survive".
Les Finlandais ont réussi à se nourrir des angoisses suscitées par les
différentes crises qui nous entourent pour offrir un album d’une
richesse époustouflante.
2. TREAT - "The Endgame". Treat
continue le sans-faute entamé depuis son retour aux affaires en 2006
avec ce mélange délicatement équilibré entre mélodie et énergie pour un
résultat imparable.
3. DARE - "Road To Eden".
Entouré d’une formation bien stabilisée et épaulé par un Vinnie Burns à
nouveau investi, Darren Wharton offre le digne successeur du légendaire
"Out Of The Silence" et nous fait à nouveau décoller au-dessus des
collines verdoyantes des îles britanniques.
4. RECKLESS LOVE - "Turbo Rider".
Mettant fin à six longues années d’attente, le gang d’Helsinki prend le
risque d’intégrer les éléments synthétiques en masse pour un résultat
aussi étonnant qu’irrésistible.
5. MICHAEL MONROE - "I Live Too Fast To Die Young".
A soixante ans, la légende finlandaise n’a rien perdu de sa verve et
dégaine un sommet de sa carrière gorgé de ce mélange de rage et
d’optimisme qui font sa marque de fabrique et procure un véritable vent
de fraîcheur.
Coup de cœur :
Beaucoup d’excellents albums auraient
également mérité de figurer dans ce classement mais je citerai deux
coups de cœur avec l’inattendu et enthousiasmant "Patient Number 9" D’OZZY OSBOURNE et le captivant "My Father’s Son" de JANI LIIMATAINEN qui évite l’ornière de l’album de guitariste démonstratif pour offrir une bombe variée et mélodique.
Déception :
Pas vraiment de grosse déception mais une
grande tristesse face aux multiples décès de légendes qui nous quittent
les unes après les autres, JEFF BECK étant le dernier d’une longue liste en cette année 2022 qui vient de se terminer.
LYNOTT
1. JOURNEY - "Freedom". Après avoir attendu plus d’une décennie cette nouvelle offrande de Journey, la patience a été récompensée. La cuvée 2022 des Américains est un vrai bonheur. Loués soient-ils de montrer, après autant d’années et de succès, une telle envie de satisfaire leurs fans qui ont été ici comblés.
2. GRÄCE- "Hope". Excellente surprise estivale, "Hope" nous a donné la chance de découvrir un nouveau combo espagnol talentueux. Ceux qui ne sont pas réfractaires aux mélanges des genres ont certainement su s’aventurer vers cet O.V.N.I. et ne l'ont pas regretté. Carton assuré garanti !
3. RONNIE ATKINS - "Make It Count". Ronnie Atkins est un phénomène. Voilà plus de quarante ans qu’il ponctue nos existences d’opus souvent hauts en couleur, certains ayant marqué nos chemins de pierres blanches, ce dont les amateurs de hard rock peuvent lui en être profondément reconnaissants. Une fois de plus il délivre avec ce "Make It Count" un album remarquable dépassant même en qualité son auguste prédécesseur.
4. SERIOUS BLACK - "Vengeance Is Mine". Serious Black a confirmé avec ce "Vengeance Is Mine" sa réputation de groupe de metal mélodique qui monte. Le combo peut s’enorgueillir de jouer désormais en première division. Au vu de l’énergie déployée ici, il reste à espérer que les rebonds inépuisables de la pandémie laissent le combo démontrer qu’il est capable d’en découdre avec autant de maestria sur scène. Cette chance qui pourrait être offerte à ces talentueux garçons leur permettrait alors de rallier à eux une horde de suiveurs encore plus conséquente que celle qui a déjà eu l’opportunité de les découvrir.
5. TEN - "Here Be Monsters". Sensible, inspirant et hyper mélodieux, ce nouvel essai des Anglais est à montrer dans toutes les écoles de hard rock mélodique à tendance AOR/FM. La réussite de cet album est autant due aux aptitudes de compositeur de Hughes qu’à l’aisance technique évidente de ses comparses. Voilà un bien bel objet pour fêter le quart de siècle d’existence de Ten.
Coups de coeur :
DEGREED - "Are You Ready". Composé de musiciens talentueux, Degreed a sorti en 2022 son meilleur album. Original car teinté d’énergies alternatives, puissant et terriblement addictif, il a ici convaincu à n’en pas douter une horde de mélomanes fondus de cette obédience.
THE FERRYMEN - "One More river To Cross". The Ferrymen a encore frappé fort avec ce nouveau présent. Appuyant sur la pédale mélodique de manière évidente, le groupe a conservé l'an passé toute la puissance majestueuse qui le caractérise. Renforçant ses tendances symphoniques, il a gagné également en personnalité en s’extrayant des mimétismes qui ont pu par le passé lui être reprochés. Voilà assurément un opus qui a marqué en 2022 le petit monde du metal mélodique.
Déception :
THE BIG DEAL - "The First Bite". Ce premier essai de The Big Deal n'a pas vraiment été une bonne pioche. A trop vouloir jouer la carte de la séduction féminine et de la mélodie facile, le groupe n'est parvenu qu’à satisfaire les yeux de l’auditeur testostéroné en oubliant d’apporter du plaisir durable à ses oreilles. Voilà qui est probablement dommage pour son guitariste au vu des idées créatrices qui sortent parfois de sa six-cordes. Il convient dès lors de remercier le combo pour ses clips, d'écouter une paire de fois le produit, puis de vite passer à quelque chose de plus consistant.
NEWF
1. KAZ HAWKINS – “My Life And I”. Parfois,
vous rencontrez une voix qui agit sur vous comme un électrochoc
émotionnel. C’est ce qu’il s’est passé pour moi avec Kaz Hawkins. Elle a
le pouvoir de me donner des frissons dès la première note. Elle est
sans doute la plus grande chanteuse soul blues vivante, et cet album est
le plus beau témoignage d’espoir et de résilience qu’il m’ait été donné
d’entendre.
2. JOE SATRIANI – “The Elephants Of Mars”. C’est
le 19ème album de Joe et il continue à surprendre, avec cette fois une
orientation jazz-rock qu’il n’avait jusque-là pas encore explorée à ce
point. Beaucoup attribuent au regretté Jeff Beck la palme du guitariste
le plus expressif. Ce n’est pas mon avis. Pour moi, c’est et ça restera
toujours Satriani. Ecoutez “The Elephants Of Mars” au casque et laissez
Joe vous parler dans le creux de l’oreille avec son toucher de guitare
inégalable.
3. STEVE VAI – "Inviolate". Tout comme Satriani, le grand Steve
prend une orientation clairement jazz-rock avec "Inviolate". Mais alors
que le premier n’a de cesse de simplifier son jeu avec les années, le
second repousse toujours un peu plus les limites de la technique
guitaristique. Malgré cela, ses impressionnantes connaissances en
matière d’harmonie lui permettent de créer des compositions qui restent
toujours très musicales. C’est bien ça le plus fascinant avec cet album
hors normes d’un musicien hors normes.
4. ANIMALS AS LEADERS – "Parrhesia". Animals As Leaders
démontre une nouvelle fois toute l’étendue de son savoir-faire en
matière de prouesses techniques et de polyrythmies hypnotiques. Le trio
repousse à nouveau les limites de sa créativité débridée et nous livre à
la fois l’album le plus abouti de sa discographie et un nouveau sommet
du genre djent progressif.
5. PHILOSOPHOBIA – "Philosophobia". Une recherche mélodique
constante, des lignes de chant ciselées, des riffs puissants, des
claviers judicieusement utilisés, des compositions originales et très
élaborées, tout contribue à faire de ce premier album de Philosophobia
un incontournable et la plus belle surprise metal prog de l’année.
Coups de coeur :
DISILLUSION – "Ayam". Un album mélancolique à la frontière du
death, du metal et du rock progressif. Encore une belle réussite du bien
trop sous-estimé Disillusion.
THE DALI THUNDERING CONCEPT – "All Mighty Men”. L’album de djentcore le plus inventif depuis des lustres. Brillant.
PORCUPINE TREE – "Closure / Continuation". Le groupe culte tire sa révérence avec classe. Un album aussi intelligent qu’inespéré.
Déception :
DEVIN TOWNSEND – "Lightwork". L’album le plus bancal et le moins cohérent de la carrière du géant canadien. Rendez-nous notre Devin !
NOISE
1. WOLFHEART – "King Of The North". Avec
"King Of The North" Wolfheart confirme un énorme potentiel et signe un
des meilleurs disques de death mélodique de ces dernières années.
2.OZZY OSBOURNE – "Patient Number 9". Avec
cet album Ozzy signe son meilleur opus depuis trente ans. "Patient
Number 9" est un miracle totalement inattendu qui voit le Madman montrer
une grande forme parfaitement appuyée par la crème des guitaristes
rock.
3. BLIND GUARDIAN – "The God Machine". Après
quelques errances Blind Guardian retrouve son meilleur niveau. Il signe
un disque taillé dans un heavy mélodique proche de son âge des années
90.
4. SOILWORK – "Övergivenheten". Avec
"Övergivenheten" Soilwork confirme toute sa classe. Au delà du death
mélodique il se fait à la fois puissant et séducteur. Il est porté par
un Björn au sommet de son art aussi à l’aise en chant hurlé qu’en chant
clair prenant.
5. GHOST – "Impera". Avec "Impera" Ghost franchit
encore un palier. Au delà du metal il signe un disque rempli de chansons
taillées pour devenir des hits. Il a trouvé le parfait équilibre entre
puissance et mélodie toujours porté par un Tobias Forge au sommet de son
art.
Coups de cœur :
Mon coup de cœur me servira à mettre en valeur de nombreux autres
groupes ayant sorti des albums de qualité. L’année 2022 a été riche et
confirmé la belle vitalité de la scène métallique mondiale. Je pense
notamment à MEGADETH qui a gardé de belles couleurs, SIGH, THE HALO EFFECT, AMORPHIS ou encore SCORPIONS et STRATROVARIUS qui ont tous proposé d’excellents albums.
MARILLION - An hour before it’s dark : Il est proche
de mon top 5 et j’avais à cœur de le mettre à l’honneur quand même. Les
Anglais signent un disque puissant et sensible qui prend aux tripes
comme rarement. Cet album est pour moi leur meilleur depuis le fabuleux
"Marbles".
Déception :
DEVIN TOWNSEND – Lightwork : Cela devait bien
arriver un jour, Devin Townsend nous a proposé un album plat et
ennuyeux. Il ne décolle pas montrant un artiste ayant perdu sa folie au
profit d’une musique trop formatée.
PROGRACER
1. HEART ATTACK - "Négative Sun". Un thrash percutant et mélodique et des éclairs de génie et de composition et d'interprétation sur chaque solo. Cocorico !
2. TERAMAZE - "Fight Of The Wounded". Un
album moins prog et plus metal melo, aboutissement mélodique mettant en
lumière toute la créativité foisonnante des Australiens après 6 albums
en 4 ans.
3. THRESHOLD - "Dividing Lines". Avec leur metal
prog mélodique dans la pure lignée de toute leur carrière, les Anglais
de Threshold se renouvellent à chaque album avec bonheur.
4. SOILWORK - "Övergivenheten". Magnifique album qui
pourrait faire aimer le death à tous les amoureux de musique au sens
large. Une belle porte d'entrée vers leur univers unique.
5. OCEANS OF SLUMBER - "Starlight & Ash". Délaissant
le death pour un rock/metal plus atmosphérique et mélancolique empli
d'émotion, la bande à Cammie Gilbert continue de nous émerveiller par
son inventivité.
Coups de cœur :
SEVENTH WONDER, VISIONS OF ATLANTIS, PORCUPINE TREE, JOE SATRIANI ET A_Z. Révélation : OCTANE "Back In The Game"
: Ce ne sont pas des petits jeunes mais les ayant découverts avec ce
"Back In the Game", je suis tombé sous le charme de leur hard rock
simple et efficace qui sent la poussière, la sueur et l'essence. A écouter à fond la caisse !
SHAKA
1. RAMMSTEIN - “Zeit”. Les
Allemands nous ont proposé un album surprenant, plus calme
qu’habituellement (début et fin de l’album), plus mélancolique, mais
avec des mélodies et gimmicks dont ils ont toujours le secret, rendant
l’album addictif après plusieurs écoutes.
2. GHOST - “Impera”.
De moins en moins metal, de plus en plus pop, GHOST a déçu les
amateurs de gros son, mais cet album saura séduire les amateurs de
mélodies accrocheuses.
3. SKID ROW - “The Gang’s All Here”.
L’arrivée de Erik Grönwall (ex-H.E.A.T.) au micro a donné un coup de
fouet au groupe qui nous a sorti un album qui pourrait très bien
s’intercaler entre le premier album et “Slave To The Grind”. Et on a
vraiment l’impression parfois d’entendre Sebastian Bach au chant.
4. BATTLE BEAST - “Circus Of Doom”. Les Finlandais, fidèles à leurs habitudes, ont produit un album impeccable de heavy moderne et accrocheur.
5. ARCH ENEMY - “Deceivers”. En
aucun cas décevant, ce nouvel album confirme que ARCH ENEMY est devenu
un groupe majeur de la scène metal. Et sur scène, c’est impressionnant
d'efficacité. A noter que le morceau “Handshake With Hell” avec ses
parties mélodiques dignes d’un NIGHTWISH mérite la palme de la
“meilleure chanson de l’année”.
Coups de cœur :
Beaucoup de très bons albums auraient pu figurer dans mon Top, je citerai sans ordre particulier les derniers AVANTASIA,
CRASHDIET, DAGOBA, H.E.A.T., HAMMERFALL, HARDCORE SUPERSTAR, MEGADETH,
STRATOVARIUS, STRYPER, THUNDERMOTHER, BLACKRAIN et bien d’autres
Déceptions :
Le dernier DEF LEPPARD, qui montre un groupe toujours incapable de rugir (le chant de Joe Elliott est devenu si lisse), ça fait de la peine. Le OZZY OSBOURNE
qui a enthousiasmé beaucoup de monde est pour moi bien fade, je lui
préfère même son prédécesseur qui avait une certaine mélancolie le
rendant attachant.
STRUCK
1. SOILWORK "Övergivenheten". Mais où
s'arrêteront-ils ? Au gré de leur discographie désormais riche de douze
albums, les Suédois au sommet de leur art continuent de se renouveler et
de proposer des albums incontournables et ainsi préserver leur statut
de chefs de file de la scène melodeath : ni plus, ni moins!
2. DIRTY SHIRT "Get Your Dose Now!". Les
Roumains continuent de nous servir leur "ratatouille" toujours aussi
épicée, addictive et festive. Un groupe à découvrir impérativement sur
scène!
3. RED MOURNING "Flowers & Feathers". Bien
qu'arpentant la scène metal depuis près de vingt ans, les Français passent
réellement un cap avec ce cinquième album véritable condensé de leur
blues metal au charme irrésistible
4. WILDERUN "Epigone". Dans ce nouveau chapitre
passionnant, les Américains confirment avec maestria la claque death
prog reçue en 2019 avec le magistral "Veil of Imagination"
5. PORCUPINE TREE "Closure/Continuation". Tout le
microcosme metal progressif en rêvait, Steven Wilson l'a (enfin!)
réalisé. Bien que n'étant pas exempt de tout reproche, ce retour
comporte son lot de passages mémorables…
Coup de cœur :
MALEMORT "Château-Chimère" : Où comment faire sonner français et metal que l'on croyait incompatibles ? Chapeau bas Xavier !
Déception :
DEVIN TOWNSEND "Lightwork" : On sentait le Canadien
en roue libre depuis quelques temps sans que ça n'influe réellement sur
ses albums studios. C'est malheureusement le cas avec cette insipide
nouvelle livraison…
THIBAUTK
1. RED MOURNING - "Flowers & Feathers".
Décidément ce groupe hors normes ne cesse de nous étonner. Il franchit
un cap avec ce disque, tout en appuyant le côté blues. Entre rage,
énergie et mélodie, ce disque est un incontournable de l’année passée.
2. DUSK OF DELUSION - “COrollarian RObotic SYStem [CO.RO.SYS]”.
Un nouveau disque des Lorrains, une nouvelle bombe peut-être plus
directe et moins âpre que les précédents. Matthieu appuie son savoir-faire et sa maîtrise et propose un disque futuriste de superbe qualité,
maîtrisé de bout en bout, accessible et d’une profondeur redoutable.
3. ATLANTIS CHRONICLES - "Nera".
Un nouveau disque des Lorrains, une nouvelle bombe peut-être plus
directe et donc moins progressive. Le disque propose un musique hargneuse et puissante maîtrisée de bout en bout. Une
guitare solitaire à tomber, un section rythmique d’enfer, mention
spéciale à Sydney. Bref pas le meilleur disque du groupe mais une bombe
essentielle et indispensable de l’année passée.
4. SPHERIC UNIVERSE EXPERIENCE - "Back Home".
Ce disque a été attendu, attendu, et personnellement je n’y croyais
plus. Presque dix ans après le disque précédent, SUE redresse la barre
et revient à des fondamentaux et propose une musique progressive et
technique, brûlante et intéressante de bout en bout. Un disque qui
navigue dans un univers science-fiction digne des plus
grands auteurs pour un voyage dans l’espace où résonne à jamais leur
musique.
5. THRESHOLD - "Dividing Lines".
A leur habitude, les Anglais signent un superbe disque. Peut-être un peu
moins grandiose, un peu moins progressif que “Legends Of The Shire”, ce
disque est une réussite totale. La bande à Karl Groom propose un juste
équilibre entre pièces progressives ambitieuses, chansons metal carrées
et percutantes et instants plus apaisés où résonne la voix magnifique de Glynn Morgan qui semble avoir enfin retrouvé sa place au sein de
l’équipe anglaise.
Coups de coeur :
Parmi toutes les belles découvertes de cette année, HOLLY FALLOUT, PROTOGONOS, AHASVER, ENNEADE... J’en retiendrai deux.
LES ENFANTS DE DAGON - "De Profundis":
pour tout amateur de Cthulhu, voici un album de black ancré dans le
mythe et ses créatures innommables, porté par une instrumentation pleine
de classe, une superbe voix féminine et une histoire fouillée comme un
roman. glauque.
FALLUJAH - "Empyrean":
les Américains proposent un superbe disque, puissant, envoûtant,
habillé de belles mélodies. En effet le groupe revient plus fort et plus
intéressant que jamais, après des albums passés parfois moins réussis.
Le disque conjugue violence et douceur dans un metal core progressif de
haute volée.
Déception :
NO RETURN - "Requiem":
le groupe signe un album certes efficace, mais classique et
manquant parfois d’un punch incisif tant attendu, C’est dommage de la
part de ce groupe culte.
KARL SANDERS - "Saurian Apocalypse":
voici un disque d’ambiance totalement inintéressant sur lequel les
couches instrumentales s'accumulent et se répètent jusqu'à saturation,
avec cohérence certes, mais sans consistance et sans arriver à
bouleverser.
TONYB
1. MARILLION- "An Hour Before It's Dark". Sortir un album de ce calibre après 40 ans de carrière est tout simplement énorme. Gros gros coup de coeur émotionnel pour les sublimes 'Care' et 'Murder Machine'
2. JONAS LINDBERG & THE OTHER SIDES- "Miles From Nowhere". Du progressif inspiré, mélodique, fouillé et passionnant. Excellente découverte.
3. ESTHESIS- "Watching Worlds Collide". Le groupe d'Aurélien Goude continue sa montée en puissance, à la manière d'un Steven Wilson. On ne peut que lui souhaiter la même réussite, le côté mercantile en moins.
4. BERLIN HEART- "The Low Summit" . Un projet français à découvrir, entre progressif et post-rock, ambiances cinématographiques passionnantes.
5. GALAHAD - "The Last Great Adventurer". Classique certes, mais tellement bien fait. Mélodique en diable.
Coups de cœur :
Avec un top 5 très réducteur pour une année très riche, mentions spéciales ici pour le rock Made in France dont deux protagonistes sont déjà cités en haut de l'affiche, et que SOLACE SUPPLICE ("Liturgies Contemporaines") et JPL ("Sapiens III - Actum") auraient mérité d'intégrer également. A noter également le retour réussi de COLLAGE ("In and Out") et surtout, surtout, THE BLACKHEART ORCHESTRA avec un formidable "Hotel Utopia", découverte majeure pour ce qui me concerne en 2022.
X-PROPAGANDA- "The Heart is Strange" : 37 années après "The Secret Wish", le duo féminin de Propaganda revient aux affaires avec un album electro-pop fascinant. L'album que j'ai le plus écouté en 2022.
Déception :
PORCUPINE TREE - "Closure/Continuation" : un album sans âme affublé d'un mercantilisme désolant. Retour raté.
Tristesse : L'année 2022 a vu de nouveau la disparition de quelques grands noms de notre univers musical, parmi lesquels je citerais notamment Vangelis et Klaus Schulze. Mais, autant leur âge avancé rend leur départ plus ou moins dans la logique des choses, autant les décès d'Eric BOUILLETTE et de Tracy HITCHINGS m'ont mis un grand uppercut au coeur : le premier pour sa musicalité et sa sensibilité formidables, la deuxième pour avoir été un de mes phares musicaux de la période 90-2000. Merci à vous.
TORPEDO
1. MUSE - "Will of the People". Tout n'est pas parfait dans cet album, les influences sont parfois trop évidentes mais qu'est-ce que c'est bien fait !
2. JOURNEY - "Freedom". De superbes mélodies, beaucoup de feeling de la part des musiciens et un album très équilibré.
3. SOUP - "Visions". Un groupe toujours aussi attachant. Une valeur sure.
4. METRIC - "Formentera". Je ne suis généralement pas un grand fan de groupes à chanteuse mais celui-ci m'a tapé dans l'oreille. Pas grand-chose à jeter dans cet album qui revient régulièrement dans ma playlist.
5. RAMMSTEIN - "Zeit". Il y a de sacrés bons titres dans ce dernier Rammstein. Comme d'habitude la recherche sonore est impressionnante.