WASTEFALL - PAR STRUCK

Pw : Tout d’abord que pouvons-nous vous souhaiter pour cette nouvelle année 2007 ?
Domenik : Mon rêve est le meilleur pour le groupe et notre album “Self-Exile” bien sûr. Cet album est vraiment très spécial pour nous ; en effet, nous avons essayé d’y mettre le meilleur de nous même et d’exprimer nos sentiments encore plus que dans son prédécesseur « Soulrain 21 ».

Pw : Cela signifierait que vous vous êtes plus impliqué dans « Self-Exile » que dans « Soulrain 21 » ?
Domenik : D’une certaine façon oui. Même si « Self-Exile » n’est pas un concept-album comme pouvait l’être « Soulrain 21 ». Nous voulons le meilleur pour lui, notamment le jouer dans toute l’Europe.
Nous avions la possibilité de jouer au Progpower en Septembre aux Etats-Unis mais notre présence a été annulée pour d’obscures raisons de visas !

Pw : En quelques mots, pouvez-vous nous présenter Wastefall ?
Domenik : Nous jouons du prog metal. Notre son est heavy mais nous laissons la part belle aux mélodies avec notamment de nombreuses influences dramatiques. Nous essayons de trouver un style un peu plus dramatique justement sur le prochain album mais le son sera encore un peu plus heavy.
Nous aimons ça, nous aimons le groove, nous aimons les mélodies… nous aimons exprimer le pouvoir des mélodies de façon générale.

Pw : D’où vient le nom Wastefall ?
Alex : Wastefall signifie catharsis par la musique et l'art. Nous utilisons notre énergie négative pour nous sauver et en critiquant les maux et en fouillant au plus profond. Nous nous efforçons nous et ceux qui écoutent notre musique d’agir pour une cause plus grande.

Pw : Quelles sont vos sources d’inspirations ? Vos influences ?
Domenik : Plein de groupes, plein de types de musiques et pas seulement du prog.
Bien évidemment, Pain Of Salvation et ce dès leur premier album « Entropia », Jorn Lande pour la voix comme vous pouvez vous en douter mais également Opeth…

Pw : A propos de ce dernier groupe et puisque vous le citez en référence, comptez-vous incorporer des éléments death dans vos prochaines compositions ?
Domenik : J’aime ce type de chant ; je peux en faire mais pas comme on peut l’entendre traditionnellement. Mais je ne pense pas que je viendrais à changer ma façon de chanter même si certains passages pourront l’être ? Si la musique nécessite des vocaux hurlés, nous hurlerons (sourire)

Pw : Comment vivez vous le fait d’être comparé à un clone de Pain of Salvation en particulier au niveau de la voix ? Est-ce un honneur ou un fardeau ?
Domenik : Selon moi, c’est un honneur car Pain of Salvation a sa propre école et nous vivons dans cette même mouvance mais on ne peut nous cantonner à de simples « clones » de Pain of Salvation. Soit, nous avons les mêmes atmosphères, des accords similaires, mais encore une fois, nous ne sommes pas des clones. De nombreux groupes sonnent de cette façon, ce n’est pas une raison pour dire que ce sont des clones.
A propos de ma voix, j’aime beaucoup le jazz, j’aime la façon de chanter des noirs, Daniel Gildenlow a justement ce « black feeling ». En fait, nous marions des vocaux jazz et le métal !

Pw : Le sujet de " Soulrain 21 " qui vous a permis d’être reconnu aux yeux du microcosme progressif est l’accident de bus qui a eu lieu en Grèce : Quid de "Self-Exile"?
Alex (responsable de la majorité des paroles) : Self-Exile n'a aucune histoire particulière derrière cela. Ce n'est pas un concept-album d'une façon stricte. Mais toutes les chansons se réunissent dans un point commun. Elles se réunissent toutes dans l'aspect philosophique de l'Exil. L'exil a une signification très forte en termes philosophiques. Quand l'homme embrasse l'exil, il prend finalement le risque de découvrir qui il est et ensuite, il changera. En prenant ce chemin, il a l’opportunité de comprendre les choses qui n’ont pas eu de sens et faire en sorte de changer ce qui n’allait pas. Il est illuminé mais ne joue pas le Messie pour autant car il sait que les leaders suivent un certain dogme et le dogme est la drogue de liberté. L'exil a beaucoup de formes : un violent (« Willow Man »), l'amour (« 4' minutes to abandon »), la théologie (« Provoke the Divine », « E.Y.E »), le social (« Utopia Fragmented »), un rêve (« Sleepwalk ») etc…

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Pw : Est-ce que la France a bien accueilli "Self-Exile" ? Quel pays vous a offert la meilleure réception ?
Domenik : La France nous a réservé un excellent accueil comme nous avons pu le lire dans les chroniques et en particulier celle de Progressive Waves. Nous nous attendions pas à cela car nous ne connaissons pas grand-chose de la France même si nous aimons la culture française.
En Grèce, même si nous ne sommes pas considérés comme des artistes issus de « Pop Star » (rires), nous sommes reconnus par la scène métal !
A l’étranger, nous avons reçu des mails du Mexique, Brésil, des USA... de pleins de pays mais c’est la France qui a été le 1er pays a nous avoir réservé un tel accueil dès le début !

Pw : Etes-vous fiers de ces retours ?
Domenik : Bien sûr que nous le sommes… A présent, les fans en veulent plus : nous voir en live, faire une tournée… et nous nous devons de les satisfaire !

Pw : La prochaine étape ? Un nouvel album: si il suit l’évolution entre " Soulrain 21 " et "Self Exile" : il devrait être encore plus torturé et heavy…
Domenik : Nous avons déjà écris plusieurs chansons et nous tendons à être encore plus « dramatique » que les précédents. Par dramatique, j’entends nous exprimer de façon plus dramatique dans les vocaux, comme dans un film en fait ! Cela ne sera pas un concept album à proprement parler mais il parlera d’un peu de tout, autour du monde !

Pw : Une tournée en vue ? Si oui : allez-vous traverser la France comme première partie de Pain of Salvation par exemple ?
Alex : J’espère sincèrement… Nous croisons les doigts… Sachant que bon nombre de fans de PoS aiment Wastefall : ce n’est pas incompatible et c’est ce qui s’est passé en Grèce. C’était pour nous, notre 1ère tournée et c’était super même si c’était hyper impressionnant ! Mais bon, on va essayer de faire un « big deal », leur donner beaucoup d’argent et alors peut-être… (rire) (Ndlr : depuis cette rencontre, Wastefall a été confirmé comme première partie de Pain of Salvation le 03/03 à l’Elysée Montmartre)

Pw : Le fait d’avoir changé à plusieurs reprises de line-up a t-il été fatal à l’évolution de Wastefall ? Considérez-vous que vous êtes sous le line-up définitif ?
Domenik : Tous les mecs qui composent Wastefall à ce jour sont tous des mecs supers et je ne pense pas que le line-up vienne à changer avant longtemps !

Pw : Arrivez-vous à vivre de votre musique ? Si non : quels sont vos compléments financiers ?
Domenik : C’est un rêve… Nous voudrions penser à notre musique tout le temps, nos compositions, nos jams…
Nick (le bassiste) et moi-même avons un job en Grèce dans une société dans laquelle nous travaillons tous les jours mais bon, ce n’est pas la panacée…

Pw : Que pensez-vous de l’évolution du business de la musique qui a été bouleversé par l’explosion d’internet ?
Domenik Il y a du bon et du mauvais. Sur internet, vous pouvez récupérer tous les albums que vous voulez en un simple click… Pour Wastefall, à ce jour, Internet est plutôt une bonne chose car nous ne perdons pas de millions suite à des téléchargements illégaux (rires)

Pw : Avez-vous des hobbies ?
Domenik : Je suis fou de vitesse et en particulier de moto : j’adore parcourir le pays sur ma moto !

Pw : La Grèce championne d’Europe des nations 2004 : fier ou vous vous en foutez ?
Domenik : Nous avons été très fiers de cette victoire inattendue qui nous a permis de faire une fête gigantesque dans des rues surpeuplées de voitures klaxonnant ... Mais à part ça, je ne suis pas branché foot du tout !

Pw : Que pensez-vous de l’Euro ? C’est une mauvaise ou une bonne chose pour votre pays ?
Domenik : C’est une assez mauvaise chose pour mon pays car nous ne sommes pas assez intelligents pour contrôler l’économie et toutes les choses qui tournent autour…
En Grèce, on te vole tout : les prix sont exorbitants et les salaires sont très bas et le fossé s’est creusé avec l’Euro… Heureusement, pour ce qui m’intéresse, les prix sont restés les mêmes pour les jeux vidéo (rires)…

Pw : Que pensez-vous du débat autour de l’entrée de la Turquie ?
Domenik : Nous n’avons aucun problème avec la Turquie… c’est l’Histoire qui a un problème avec ce pays comme d’autres en fait !

Pw : Que pensez-vous du fait que la France ait refusé la convention européenne ?
Domenik : En Grèce, quand on a vu ça : on s’est dit que les français avaient… des « couilles »… On a pris acte et je pense que c’est une bonne chose pour la démocratie…

Pw : Que pensez-vous de l’execution de Sadam Hussein ? Et de l’évolution de la télé réalité : tant d’années d’évolution pour retourner au siècle des barbares où les executions étaient faîtes sur la place publique…
Domenik : C’est une exécution d’une certaine façon mais ce n’est pas bien de montrer de telles choses à la télé… J’espère que les médias trouveront un autre moyen de s’exprimer que celle actuelle. En effet voir de telles images toutes les heures, c’est assez effrayant !

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Questions en vrac...

Quel est votre groupe favori ? Domenik : Porcupine Tree
Votre musicien favori ? Domenik : Daniel Gildenlow
Votre chanteur préféré ? Domenik : Jorn Lande
Votre album favori ? Domenik : In abstentia : toutes les chansons sont merveilleuses
Votre chanson préférée ? Domenik : High Hopes Pink Floyd
Par quelle musique avez-vous été bercé ? Domenik : de par ma formation de pianiste, la musique classique

Pw : Justement comment passe-t’on d’une formation de pianiste classique à chanteur de metal ?
Domenik : Quand j’étais jeune, outre jouer du Chopin, j’écoutais énormément Slayer, Sepultura… et de par ma formation, j’aime tous les styles de musique; j’aime la musique en général

Pw : Connaissez-vous des groupes français ?
Alex : Arkhon Infaustus

Pw : Si vous deviez faire découvrir votre musique à quelqu’un qui ne vous connaît pas sur un titre / album : lequel lui feriez-vous écouter ?
Domenik : Ca dépend du mec (rire) mais je dirais l’album Self-Exile et le titre Utopia Fragmented définitivement.

Pw : La chanson de Wastefall que vous aimez le moins ?
Domenik : (rire) nous adorons toutes nos chansons… Plus sérieusement, il est vrai que le 1er album est le 1er album par définition & qu’avec un peu plus de temps, d’argent… il aurait été meilleur !

Pw : Comment expliquez-vous que musicalement hormis Demis Roussos voire Nana Mouskouri la Grèce ne fasse pas plus parler d’elle et encore moins au niveau métal si ce n’est avec Septic Flesh ?
Domenik : (Rire) En Grèce, il y a plein de musiciens très doués mais la mentalité grecque est si spéciale qu’on est prêt à s’entretuer par jalousie vis-à-vis de son voisin… je ne saurais dire pourquoi...
Quand j’étais pianiste et que j’avais 19 ans, j’ai rencontré plein de gens à travers le monde (russes, américains..) et j’ai pu constater que les grecs avaient une culture musicale bien différente des autres… Et quand quelqu’un joue mieux que les autres, on se dit « mouais bof… » et on essaye de le descendre pour qu’il ne réussisse pas...

Pw : Que pensez-vous des “clichés” en général et ceux concernant la Grèce en particulier ?
Alex : Le cliché est le fait de savoir ce qui est faux et de ne rien en faire ! Malheureusement le terme de « cliché » en Grèce est ignoré même si il est parfois suivi dans l'art et la société. Je pense que le plus mauvais cliché est d’essayer de l'éviter le plus possible parce que vous voulez vous sentir spéciaux et uniques.

Pw : La question favorite de mon collègue dérangé de travail est de demander à son entourage quelle musique il mettrait à son mariage ? Si ce n'est déjà fait, laquelle passeriez-vous ? des titres de votre compositions ? si oui laquelle ?
Alex : "The Muzzle affection”. J’adorerais l’ironie… Jetez un oeil aux paroles, vous comprendrez pourquoi !

Pw : Avez-vous quelques mots de français à dire à vos fans français et plus particulièrement ceux de Progressive Waves ?
Alex : Mon Dieu, je ne sais pas parler français mais je vais essayer : « Vous êtes superbes et nous vous aimons ! L’esprit est de valeur, mais seulement quand il s’harmonise avec le cœur »… Prenez soin de vous !

Super... Merci pour votre disponibilité, longue vie à Wastefall et au 03 mars à l'Elysée Montmartre !

@Struck