C’est avec en fond sonore « ZTO » que la conférence de presse dédiée à l’album « Ziltoïd The Omniscient » débute… Et c’est le personnage central du concept ; l’extra-terrestre Ziltoïd himself dans un petit chapiteau -genre théâtre pour enfants- qui présente aux journalistes ébahis ce nouveau concept totalement délirant !
Ziltoïd annonce d’emblée la couleur en déclarant qu’il est en France pour promouvoir le disque le plus accablant de stupidité que nous entendrons cette année ; à savoir l’histoire d’un guitar-hero extra-terrestre quadridimensionnel venant de la planète Ziltodia 9 qui a besoin d’un carburant bien spécifique pour voyager : le café !
Au fur et à mesure des questions posées et même si l’exercice de style d’une interview d’une marionnette est très amusant et surtout original, on perçoit très vite le mal-être de son créateur quand notamment il affirme que c’est un bien triste jour pour l’humanité de devoir parler à une marionnette en plastique…
Au gré des questions du parterre de journaliste et sous couvert d’un humour décapant, Ziltoïd n’épargne pas son créateur, le business musical en général (« les batteurs sont des bananes… les bassistes aussi… les guitaristes craignent… »).
Rapidement, Devin Townsend mettra fin à ce qu’il considérera comme une farce, un délire dont il rêvait depuis le lycée et plus précisément depuis le visionnage du film « Dark Crystal »… pour se livrer comme jamais…
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Et les journalistes attaquent sans surprise sur une question relative à Strapping Young Lad, ce à quoi le canadien répond par un parallèle avec Metallica ; il affirme que quand un groupe change, il devrait arrêter et non continuer ce qui aurait évité de sortir des ‘merdes’ comme « Load » et « St Anger »… De plus, il ne se considère plus comme crédible -scéniquement parlant- d’autant qu’avec SYL, il a dépassé toutes les limites dans ce domaine avec notamment des participations à de gros festivals métal qui ont été de véritables cauchemars pour lui…
Ce qui le conduit à conclure que cette promotion est déterminante pour la suite des évènements et que nous ne sommes pas prêts de le revoir sur scène avant un bout de temps que ce soit en France qu’à l’international !
Et le canadien de nous avouer qu’il a décidé de vivre en ermite dans le Grand Nord canadien dans un bled de 400 péquins. Sa principale activité sera de produire des groupes, de faire des albums et de les mettre gratuitement sur le net via son site ; en bref, encore une fois, tout ce qui relève de la promotion sera terminé pour lui !
Réponses à cœur ouvert d’un artiste fatigué et votre serviteur pour détendre l’atmosphère et donner un peu d’espoir à cette conférence de presse a demandé au canadien si un « Sex & Religion II » était un projet réalisable ce à quoi le canadien a répondu par la positive en précisant que cela faisait partie de ses plans mais avec un son plus heavy avec notamment Gene Hoglan derrière les fûts… Steve Vai, Gene Hoglan et Devin Townsend réunis sur un même album ; ça aurait de la gueule, non ? !!!!
Enfin et pour confirmer une nouvelle fois que le canadien n’était pas bien dans ses baskets, à ma question finale du jour de savoir s’il avait un rêve qu’il n’aurait pas encore réalisé, il n’eut d’autre réponse qu’un sibyllin et pleine de sens ; « la paix de l’esprit »…
Mal dans sa peau je vous dis mais nous allions en savoir beaucoup plus le lendemain avec mon camarade de jeu, Cosmic Camel Clash de La Terre des Immortels qui allait me proposer fort gentiment de partager le privilège de rencontrer notre héros fatigué !!!!
Cosmic Camel Clash : Bonjour... hier soir durant la conférence de presse de Ziltoïd, tu as énormément joué sur le fait que tu te sentais ridicule de faire le marionnettiste devant tant de gens. Quelle était la part de l’autodérision et la part du mal-être réel dans tout ça ?
Devin Townsend : Cette expérience ne devait être à la base qu’un truc rigolo que je faisais pendant mon temps libre. Et quand la tournée promotionnelle est arrivée, je pensais qu’il y aurait, genre quatre personnes, et que je ferais parler ma marionnette... mais voilà qu’il y a une scène, trente chaises, des caméras, des micros... et je me suis dit « putain, ça n’est pas drôle du tout, je n’ai rien à dire ». Je ne suis pas dans une position artistique ou émotionnelle où je veux distraire les gens, je voulais juste m’amuser avec une marionnette et ça a fini par devenir ce truc beaucoup plus gros que ce que je voulais. Donc, au final je me suis senti absolument ridicule. Le concept et l’album sont très importants pour moi, mais je pense que concernant la présentation d’hier soir... disons que Ziltoïd m’a prévenu hier soir qu’il rentrait sur sa planète d’origine (rires). Aujourd’hui, quand je pense à hier, je me sens absolument ridicule. J’ai beaucoup de respect pour les fans français et toute la publicité et le soutien qu’ils m’ont témoignés, et je veux que tout le monde sache à quel point l’album est important pour moi et à quel point j’en suis fier, mais le concept de Ziltoïd, qu’il soit une marionnette en plastique et que je sois le marionnettiste...cette idée était profondément liée à la métaphore. Le personnage de Ziltoïd est censé être une parodie de qui j’étais durant les dix dernières années. En tant que musicien rock, on se retrouvé dépeint dans les media comme un personnage cinglé, un mec rock’n roll, et quand ça arrive on essaye de garder le contrôle mais au final, les maisons de disques, les promoteurs, les fans... font de vous une marionnette. D’où le concept de Ziltoïd qui est une marionnette, et à la fin, on réalise que toute l’histoire était le délire d’un employé dans un café. La morale de tout ça est que les humains sont incroyablement fascinés par l’idée qu’il y a plus dans l’existence qu’être un simple humain, ils créent ces illusions et ces fantasmes d’eux-mêmes étant immenses, des rock stars, des aliens... alors qu’au final ils ne sont que des personnes.
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Struck : Qu’avais-tu bu avant de composer cet album ? Ne dis pas « du café » !
Devin Townsend : (rires) Du vin rouge...
Cosmic Camel Clash : On peut d’ailleurs raisonnablement se demander si tu étais stone au moment de composer l’album...
Devin Townsend : Non. J’ai arrêté la marijuana...
Cosmic Camel Clash : Le processus de création s’apparente à une compulsion : il y a ces choses dans ta tête et tant que tu ne les fais pas sortir tu ne connais pas la paix...
Devin Townsend : Exactement.
Cosmic Camel Clash : Penses-tu que deviendrais fou si tu n’avais aucun moyen physique de faire sortir la musique de ta tête ?
Devin Townsend : Dur de répondre... je ne sais pas si je deviendrais fou, mais je ne connaîtrais sûrement plus le repos.
Struck : Comment le fait d’être considéré comme un génie de la musique te fait-il sentir ?
Devin Townsend : Ça me met très mal à l’aise. J’essaie juste d’être créatif, de faire ce que je veux faire... et des fois, je n’ai plus envie de le faire du tout, parce que les gens y accordent trop d’importance, et ça rend l’acte de créer juste pour créer très difficile pour moi. Tout est analysé jusqu’au point où ça me met mal.
Struck : Mais tu es fier de ta carrière quand même ?
Devin Townsend : D’une partie, oui. J’ai réussi à accomplir ce que je voulais accomplir mais... je ne sais pas.
Cosmic Camel Clash : Tu as tout fait tout seul sur l’album, ce qui n’était pas arrivé depuis « Infinity », qui est un album très différent, et tu étais quelqu’un de très différent à l’époque. Est-ce que l’écriture et l’enregistrement de Ziltoid t’ont rappelé l’époque Infinity à un moment donné ?
Devin Townsend : Peut-être... mais j’avais plus le contrôle cette fois-ci. Je n’étais pas dans le même processus de dépendance, je voulais juste créer une marionnette et un faire un album heavy. J’ai réussi à faire ça, mais une fois tout ça fini, et après la présentation d’hier soir et tout ce qui l’a entouré, j’ai vraiment ressenti que... que je ne veux plus faire ça.
Struck : Quel objectif musical n’as-tu pas encore atteint ?
Devin Townsend : Peut-être faire un disque de folk... j’ai fait beaucoup de choses que je voulais faire, donc à ce stade... Ca a été important pour moi d’exprimer ce que je voulais exprimer à l’époque puis de passer à la suite. J’ai toujours fait ça : je sors un truc, je passe à la suite, je sors un truc, je passe à la suite...
Struck : Et à quoi ressemble la suite aujourd’hui ?
Devin Townsend : Je ne sais pas.
Cosmic Camel Clash : Tu as déclaré à la presse qu’un des facteurs majeurs ayant détruit ta motivation a été la participation de Strapping Young Lad au Download Festival et à l'Ozzfest. Qu’y avait-il de si horrible là-dedans ?
Devin Townsend : Strapping a commencé comme un projet sans réel but, où on jouait pour jouer. Avec ces deux festivals, le groupe est devenu ce truc commercial... et je n’ai jamais voulu être commercial, je n’ai jamais voulu être ‘mainstream’. Je pense que pour que quelque chose soit authentique ça doit venir du cœur. La musique de SYL est toujours venue du cœur, mais sur la fin, j’avais l’impression de jouer plus pour les autres que pour moi : pour le groupe, pour les fans... au final SYL, représentait le point de vue d’un jeune homme et maintenant que j’ai pris de l’âge je ressens toujours ces émotions, cette tristesse et cette colère... mais je ne suis plus capable de les incarner d’une manière aussi authentique qu’avant. Pour moi, cela discrédite l’héritage de tout ce que SYL a pu représenter. Par exemple, je pense qu’à un moment donné Metallica aurait dû s’arrêter plutôt que de ruiner ce qu’ils représentaient et de continuer dans une voie contraire à celle que le groupe incarnait.
Cosmic Camel Clash : Il y a comme un paradoxe dans ce que tu dis, non ? Qu’on l’aime ou pas, « St Anger » est vraiment un album de type « fuck-off », sur lequel ils ont joué ce qu’ils voulaient jouer et entendre ?
Devin Townsend : Oui, mais je vois sur leurs visages que ce n’est pas forcément ce qu’ils avaient besoin de faire, et qu’ils auraient peut-être dû faire quelque chose de complètement différent. J’ai vu la vidéo « Some Kind Of Monster » et James Hetfield a l’air malheureux. Je vois tout à fait où tu veux en venir, mais vue la manière dont je fonctionne, projet après projet, je me focalise sur l’énergie inhérente à chaque projet. Et quand je sens que cette énergie change, ça me rend malheureux si je ne change pas en même temps. Depuis ma première tournée, à 18 ans, j’ai détesté tourner. Je déteste ça. Et j’en suis arrivé au point où je me sens fatigué, effrayé, il y a beaucoup de choses dans ma musique que je n’arrive plus à représenter de la manière dont je voulais les représenter à l’époque. Donc pour moi il me semble que la meilleure chose à faire pour moi est de tout arrêter.
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Cosmic Camel Clash : Qu’est-ce que tu détestes le plus dans les tournées ? Le fait de jouer sur scène, ou tous les tracas associés ?
Devin Townsend : Les deux. Je n’aime pas vraiment jouer live. C’est très difficile pour moi de gérer le fait d’être devant tant de monde, et plus je vieillis plus je suis agoraphobe. C’est dur pour moi de maintenir cette attitude propre à SYL alors que je suis terrifié. SYL n’était pas censé être un groupe de scène à la base, et maintenant que c’est le cas, j’ai énormément de mal à gérer ça comme avant.
Struck : Quel a été l’apport de Steve Vai dans ta musique ?
Devin Townsend : Un apport énorme. Il a toujours été un camarade, un ami, et il a toujours été là pour me soutenir, même à distance. Le fait de l’avoir comme confident et comme mentor a toujours été très gratifiant pour moi : le fait de lui apporter un de mes albums et de l’entendre dire qu’il est vraiment bon, ou pas tellement, etc... me permet d’avoir un avis objectif de la part de quelqu’un que je respecte.
Struck : Justement penses-tu qu’une nouvelle collaboration voire un « Sex And Religion II » serait envisageable?
Devin Townsend : C’est possible, oui... mais j’ai atteint un stade où il faut absolument que je sois dans le bon état émotionnel pour faire les choses avec confiance. Là, tout de suite, je suis détruit, et de plus d’une façon. La vie m’a tellement bousculé qu’il est devenu dur pour moi d’être ce personnage confiant qui pourrait représenter la musique correctement.
Cosmic Camel Clash : Tu as mentionné hier soir que tu avais toujours du mal à gérer le fait d’être devenu père. La naissance de ton enfant est-elle liée à ton état de décrépitude actuelle ?
Devin Townsend : C’est lié, mais c’était déjà le cas avant, depuis deux ou trois ans. Et après la naissance du gamin c’est devenu « oh mon dieu, ça ne s’arrête jamais ». Mais bon, je ne dis jamais jamais, que ce soit concernant Strapping Young Lad ou quoi que ce soit d’autre... mais je dois recharger mes batteries et redevenir fort avant de réessayer, sinon je vais faire de la merde.
Struck : Quelles sont tes influences majeures ?
Devin Townsend : Wow... j’aime Judas Priest, Andrew Lloyd Webber, Abba, de l’ambient, du death, du thrash, de l’indus... mes influences sont très larges.
Cosmic Camel Clash : Peux-tu mentionner un groupe français (parmi tes influences) ?
Devin Townsend : Du passé ?
Cosmic Camel Clash : De nos jours.
Devin Townsend : J’aime beaucoup Gojira. Et Scarve, c’est très bon.
Cosmic Camel Clash : À propos de Scarve et de son batteur, tu as eu l’occasion de travailler avec lui dans Soilwork.
Devin Townsend : Tout à fait.
Struck : Pour rester dans Soilwork, tu as produit plusieurs albums du groupe, ainsi que le dernier Darkest Hour et tu y chantais par la même occasion. Est-ce que c’est une chose qui te plaît ?
Devin Townsend : Je n’ai plus envie de chanter sur les disques d’autres artistes.
Struck : Mais pourquoi pas ?
Devin Townsend : Je ne veux pas.
Cosmic Camel Clash : Je me rappelle des vocaux très particuliers que tu faisais sur « Black Star Deceiver » dans « Natural Born Chaos ». Est-ce que ce genre challenge ne t’excite plus aujourd’hui ?
Devin Townsend : Non… (soupir) c’est un peu honteux car si c’est très excitant pour les fans, ça ne l’est pas moi. Il faut pouvoir traduire ce genre de participation en quelque chose dans lequel tu peux croire et ce n’est plus le cas.
Cosmic Camel Clash : Je pense personnellement que tu es l’un des plus grands chanteurs mélodiques au monde, doué d’une technicité hors pair qui te permet de chanter à peu près tout ce qui est humainement possible. Si un groupe très connu te payait plusieurs millions pour prendre le poste de chanteur, est-ce que tu accepterais ?
Devin Townsend : En fait, c’est déjà arrivé. Judas Priest m’avait proposé d’auditionner pour eux mais j’ai refusé car je ne pensais pas que je pouvais le faire correctement. C’était il y a longtemps.
Cosmic Camel Clash : Est-ce qu’il y a des chanteurs actuels qui t’impressionnent techniquement parlant ?
Devin Townsend : Mike Patton est un très grand chanteur.
Struck : Et que penses-tu de Mikael Akerfeldt avec qui tu as travaillé sur Ayreon ?
Devin Townsend : Je pense qu’il a un excellent chant death. Son chant clair/mélodique est aussi très bon.
Struck : Est-ce que ça te dirait de travailler avec lui ?
Devin Townsend : Oui, tout à fait ! Mais il faut qu’une telle opportunité se présente.
Cosmic Camel Clash : Tu as toujours joué de malice avec les liens qui te lient au métal, notamment au sein de Strapping Young Lad avec les poses que tu t’amuses à prendre. Est-ce que c’est parce que tu n’assumes pas le fait d’être un Metal Head ?
Devin Townsend : Non, j’ai accepté mon statut de fan de métal, mais au même titre que le fait d’être un ‘nerd’. Je dois être honnête et admettre que j’aime m’amuser avec cela mais sans pour autant m’en moquer.
Cosmic Camel Clash : Imagines-tu le heavy metal comme quelque chose de stupide, avec des chansons simplistes sur divers sujets comme la guerre pour des gens stupides qui headbanguent sans raison ?
Devin Townsend : Non je ne pense pas que ce soit stupide. Le métal est simplement une forme d’expression musicale extrême avec énormément de variations, de styles comme le death. Au final, je considère plutôt cette musique comme quelque chose d’important.
Struck : Comment t’est-il venu à l’idée d’ajouter une couleur pop au Death ? Car tu es sans aucun doute l’un des pionniers dans cette approche, notamment avec Soilwork.
Devin Townsend : Je mentirais si pouvais répondre à cette question. Vous savez, nous sommes tous le produit des nos influences et je ne peux vraiment pas expliquer pourquoi je fais certaines choses et d’autre pas.
Struck : Si tu devais introduire une personne qui ne connaît pas ta musique dans ton univers, quel morceau utiliserais-tu ?
Devin Townsend : « Truth » sur Infinity.
Struck : Et pourquoi ce titre en particulier ?
Devin Townsend : Je pense juste qu’il est très cool.
Struck : Je pense que la réponse à la question ne va pas être évidente, mais qu’est-ce que tu as préféré faire : Strapping Young Lad ou le Devin Townsend Band ?
Devin Townsend : J’aime les deux (rires). Ils résument tous les deux une partie de ma vie et une partie de ce que je voulais dire et faire.
Cosmic Camel Clash : Ce n’est pas une question pour toi Devin mais plutôt pour Ziltoid. Tu es quelqu’un de très drôle et je me demandais si tu avais déjà pensé à faire carrière dans la comédie. J’élargis la question en ajoutant le fait que si tu en as marre et que tu es fatigué de la musique, as-tu déjà pensé à un autre métier ?
Devin Townsend : En fait, j’en ai marre et je suis fatigué de faire de la musique et je pense effectivement me concentrer sur la production. Produire des groupes et les aider à se réaliser musicalement.
Struck : Tu nous as dis que tu étais fatigué. Mais es-tu fatigué du business autour de ta musique ou es-tu fatigué de manière plus générale ?
Devin Townsend : Les deux, je suis incroyablement fatigué. Je ne me sens pas bien, aussi bien mentalement que physiquement. Merde, je suis complètement crevé ! Et il y a aussi Strapping, j’en suis arrivé à un point ou je n’en peux plus.
Struck : Mais pourquoi faire tant de choses ? Comme tes nombreux disques, la production etc… N’est-ce pas normal d’être fatigué ?
Devin Townsend : Tout le monde a besoin de vivre.
Struck : Que penses-tu d’Internet comme moyen de communication pour les groupes ?
Devin Townsend : Je ne sais pas. J’aimerais en savoir plus sur le sujet. Mais je… (soupir)… j’en ai aucune idée. Aucune opinion. Vous savez, les gens viennent sur internet, downloadent votre musique sans la payer et vous vous retrouvez à cumuler 5 jobs pour vous en sortir. Vous devez aussi faire beaucoup de scènes, être loin de chez vous…c’est très difficile pour moi et je n’ai jamais aimé ça.
Struck : Tu sembles complètement résigné dans ton discours ! C’est très difficile pour des fans comme nous de te voir dans cet état, si fatigué et dans cet état d’esprit.
Devin Townsend : J’espère qu’en voyant cela vous pourrez comprendre ma situation....je veux dire, c’est malheureux pour les personnes qui m’apprécient mais vous savez je… j’ai donné tout ce que j’ai pu pendant si longtemps. Ziltoid était supposé n’être qu’un petit délire, une manière de saluer les fans, pas en terme de musique mais… c’est un peu comme si vous montiez sur scène pour faire coucou au public et leur demander : « Hey ! Comment allez-vous ! » Sans chanter ou jouer. Mais peut être que dans le futur je vais retrouver ma motivation et mes forces pour refaire quelque chose.
Struck : Mais tu dois savoir qu’il y a un grand nombre de fans qui te supportent et qui t’aiment.
Devin Townsend : Oui je l’espère.
Cosmic Camel Clash : C’est le genre de phrases qui le rend mal à l’aise (rires) !
Devin Townsend : Non, non, cela me rend heureux de savoir que des gens me soutiennent et particulièrement si des fans peuvent me soutenir dans ma décision. Je sais que c’est étrange. Beaucoup d’artistes continuent la musique toute leur vie mais c’est important pour moi que les gens comprennent les raisons qui me poussent à prendre mes distances.
Cosmic Camel Clash : Tu es dans une situation particulière car le manager de ton label est aussi ta femme. Beaucoup de gens estiment que mélanger vie professionnelle et intime est une très mauvaise idée, mais cela semble marcher pour toi, n’est-ce pas ?
Devin Townsend : En fait, nous n’avons pas vraiment de label et elle n’en est pas le manager. Elle gère le site web mais nous ne travaillons pas concrètement ensemble. Mais, parce qu’elle s’occupait de cela, les gens ont pensé qu’elle était mon manager mais ce n’est pas le cas.
Struck : Si tu devais choisir un chanteur canadien parmi James Labrie et Céline Dion ? Qui prendrais-tu ?
Devin Townsend : Céline Dion parce qu’elle a une voie incroyable alors que James Labrie hérisse mes poils lorsqu’il chante (rires).
Struck : Mais tu as travaillé avec lui sur le dernier Ayreon. Tu ne l’apprécies pas ?
Devin Townsend : Non, j’ai bien peur qu’il ne me touche pas, émotionnellement parlant. Mais j’adore Jordan Rudess, je pense que c’est la meilleure partie de Dream Theater.
Struck : Tu connais des mots français ?
Devin Townsend : Un petit peu (en français dans le texte).
Cosmic Camel Clash : Une dernière question : pourquoi ne vas-tu pas te coucher et rester au lit pendant 6 mois ?
Devin Townsend : Je pense que c’est ce que je devrais faire en effet (rires).
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