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ROCK WERCHTER 2007 : PETER GABRIEL ON STAGE !


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COMPTE-RENDUS DE CONCERT
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Depuis 1975, le festival Rock de Werchter fait parler de lui et s’impose de plus en plus comme l’un des plus grands d’Europe. A l’occasion de sa 34ème édition, Peter Gabriel a enflammé la scène devant des milliers de fans !
RICK - 10.07.2007 -
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Avant le Graspop conté par Noise, Rick vous propose un compte-rendu du 3ème jour de Werchter 2007!

Dimanche 30 juin. Jour 3. 15h05.

N.B. : La journée a déjà commencée avec les groupes « Heideroosjes » et « Razorlight ».

L’arrivée sur la pelouse (de moins en moins verte) de Werchter est marquée par l’entrée en scène d’ « Amy Winehouse », jeune chanteuse jazzy/r’n’b au physique proche de l’actrice Eva Mendès. Décevant et répétitif, le fan de rock pur et dur s’assiéra dans l’herbe en attendant que ça passe.

On repère les lieux, on profite du beau temps et on attend. Tout ça en musique !

Dimanche 30 juin. Jour 3. 16h40.

C’est au tour des écossais d’Irlande de « Snow Patrol » de monter sur la main stage. Le changement de ton est radical. De la bonne pop/rock bien ficelée qui mettra tout le monde d’accord. Leur tube « Chasing Cars » recevra d’ailleurs une ovation du public entièrement méritée ! Plus interactif que l’artiste précédent, le groupe joue avec le public et s’éclate par la même occasion. Un bon moment de détente accompagné de quelques rayons de soleil très appréciés.

Dimanche 30 juin. Jour 3. 18h15.

La tension monte. L’amateur de rock progressif n’a plus qu’une envie : que Peter Gabriel monte sur scène ! Pour patienter, « The Killers », ce groupe de Las Vegas, annoncé comme une des étoiles de ce festival m’a déçu à deux niveaux :

- La qualité du son est médiocre. Sont là pour le prouver, les 2 coupures de son à quelques minutes d’intervalle seulement, ainsi que les grésillements dans les enceintes.
- Alors que les écossais s’étaient amusés avec le public, nos 4 américains semblent tellement loin du public… Dommage.

Dimanche 30 juin. Jour 3. 19h55.

Ca y est. Le moment tant attendu est enfin arrivé. 13 ans après son dernier passage à Werchter, l’archange Gabriel monte sur scène accompagné de Melanie Gabriel (Chœurs), David Rhodes (Guitares), Tony Levin (Basse), Ged Lynch (Batterie), Richard Evans (multi-instrumentaliste) et de la petite nouvelle Angie Pollack (Claviers), remplaçant ainsi Rachel Z. A noter qu’il s’agit là de sa première prestation avec le groupe.

C’est sans grand étonnement que la moyenne d’âge du public grimpe facilement autour des 45-50 ans. C’est bon signe… les fans de la première heure n’ont pas loupé le rendez-vous.

Les musiciens s’installent sur fond de « Sky Blue ». La foule se rapproche. C’est un Ged Lynch très inspiré qui donnera le ton sur le premier morceau, « Intruder », issu du 3ème album. Le rythme de la batterie est tout simplement explosif. Une entrée en matière réussie qui annonce déjà la couleur pour les 75 minutes restantes.

Première surprise : Je ne reconnais pas tout de suite Richard Evans. Souvenez-vous… le multi-instrumentaliste des deux tournées précédentes… potelé et crâne rasé. Ici, il apparaît avec des cheveux et tout mince ! Méconnaissable, mais le talent est bien là. Il nous le prouvera d’ailleurs sur l’intro de « No self control » au xylophone.

Suit donc le tout aussi excitant « The rhythm of the heat » où s’entrechoquent les sons tribaux sortis de la basse moustachue et le battement sauvage des fûts d’un Ged Lynch décidemment très inspiré.

Remontant toujours plus loin dans sa discographie, Peter offre au public un étonnant « On the air », issu du deuxième album. S’en suivent deux morceaux de « Us », les inévitables « Blood of Eden » sur lequel Mel Gabriel et la nouvelle claviériste accompagnent le maître dans sa chanson, et « Big Time » où le public ne manque pas de hurler « Big Tiiime » pendant le refrain pour donner encore plus d’intensité au morceau. Dans le public, on voit de tout : Des fans de la première heure (t-shirt délavés des tournées passées de PG), quelques jeunes, des rockeurs arborant fièrement des t-shirt d’autres groupes comme Motorhead, et qui s’empresseront d’imiter David Rhodes dans ses solos… et même sur des morceaux sans guitare (ça ne s’invente pas…)

Puisant toujours dans les hits des années précédentes, Peter retourne au 3ème album avec « No Self Control » et « Family Snapshot ». Deux morceaux qui scotchent le spectateur à la scène et lui fait perdre la notion du temps. Les minutes passent tellement vites que nous sommes déjà à la moitié du spectacle. A propos, saviez-vous que l'inspiration du "Family ..." provenait d'un livre retrouvé dans un fleuve aux USA, dans lequel l'auteur projetait d'éliminer un gouverneur et sa famille, sans pour autant arriver au terme de son but? Comme quoi... On en apprend des choses.

Deuxième surprise : Pour introduire l’une de ces chansons, Peter nous fait un de ses discours dont il a le secret, en français et… en néerlandais. C’est avec une certaine pointe d’humour que le chanteur va s’apercevoir que son accent anglais l’empêche de s’exprimer correctement en néerlandais, rendant le texte totalement incompréhensible.

Après cet échantillon de morceaux méconnus et très agréables, Peter retombe sur des bases sûres comme l’explosif « Sledgehammer » que le public reconnaîtra dès que Ged Lynch entamera la chanson, seule à la batterie. C’est là que la présence d’un Gabriel sur scène prend tout son sens. A 57 ans, le chanteur est là et il le montre avec, notamment, son incontournable « Pelvic thrust » (vous savez… le mouvement qui part du bassin et remonte vers les épaules et les bras). Chez un autre artiste, ça paraîtrait totalement ridicule et ringard… Mais chez Gabriel, c’est de l’Art.

Toujours dans les tubes connus, Richard Evans lance les premiers accords à la guitare acoustique de « Solsbury Hill » ; morceau qui fait toujours autant bouger les gens. Faute d’avoir un vélo à sa disposition (cfr. le DVD « Growing Up Tour »), Gabriel arpentera la scène en sautillant.

Il quittera alors une première fois la scène sur le seul titre de « Up » qu’il interprètera : « Signal to noise ». Un des évènements de la soirée. Tout simplement magique.

« - C’est fini ? » entend-on à droite et à gauche… Mais non ! Il reste 20 minutes… Profitons !

Peter revient pour deux morceaux que l’on devinait, ou du moins que l’on espérait. Il commence avec un « In your eyes » où Angie Pollack montrera tout son talent aux claviers sur les superbes envolées dans les refrains. Et enfin, le moment magique qui avait fait vibrer Werchter en 1983 et en 1987… « Biko ». Morceau qu’on ne présente plus, même si Peter aime toujours présenter l’homme à qui elle est destinée (ndlr : Steven Biko, battu à mort pendant l’apartheid).

Voix, batterie, guitare, basse… Tout est au rendez-vous pour faire de cette chanson, le coup de cœur de la soirée. Dès le départ, quelques poings levés. Au fur et à mesure que la chanson se prolonge, les 20-30 mètres qui me séparent de la scène sont couverts par des poings. Derrière moi, le public est plus amorphe et seuls quelques fans perdus s’essayent à lever le poing en signe d’hommage à l’homme et à la chanson.

C’est devenu un rituel, les musiciens disparaissent un à un de la scène, ne laissant au final qu’un Ged Lynch toujours aussi présent et un public s’époumonant sur les « Hooo Hoo, Biko, Because, Biko ». C’est la fin. Il est 21h10, Peter ne reviendra plus. Mon Werchter 2007 est fini. Le retour se fait juste après la fin du concert pour attraper la navette qui nous ramènera à Louvain pour y prendre un train, un bus, un taxi ou des amis conciliants… mais ça, c’est une autre histoire !

Vous l’aurez compris, Peter a encore changé sa set-list depuis la parution du DVD « Still Growing Up Live ». Il se fait plaisir en rejouant des morceaux inattendus comme « Intruder » (III), « On the air » (II) ou « Family Snapshot » (III). C’était mon baptême du feu avec Gabriel. Un moment exceptionnel que les personnes présentes ne regretteront pas. Il ne reste plus qu’à espérer que ça ne sera pas la seule et unique fois. Allez, Peter… tu reviens en 2008 ?

Ah, et petite info qui me revient à l'esprit: La série de concerts en Europe est enregistrée et un CD devrait sortir! Plus d'infos sur le site de Peter Gabriel (http://www.petergabriel.com).

Seule ombre au tableau, le public. Aussi réactif qu’une fourmi neurasthénique, sur les 60,000 personnes présentes, seule une poignée d’entre eux s’intéresse réellement à la musique. Entre les touristes en tongs et shorts Hawaï qui s’entraînent au lancer de bière et autres ovnis, les jeunes alcoolos qui arpentent pitoyablement la plaine de fond en comble à la recherche de gobelets vides pour les échanger, par la suite, contre une boisson gratuite ; et les campeurs fatigués, affalés par terre et n’écoutant rien des concerts, il ne reste pas grand monde pour mettre l’ambiance que l’on retrouverait dans un vrai concert. Qu’à cela ne tienne, les quelques milliers de personnes présentes pour la musique sont suffisantes pour faire de ces 75 minutes, un show exceptionnel, valant bien plus que toutes les boissons gratuites du monde.

Pour les quelques photos officielles prises lors du show, rendez vous sur le site officiel de Werchter (http://www.rockwerchter.be) dans la section « Live » !


Plus d'informations sur http://www.petergabriel.com
 
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