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TITRE:

CHRONIQUE D'UN CONCERT ATTENDU !


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

ROCK PROGRESSIF



Seven Reizh à Quimper le 15 septembre 2007.
PETER HACKETT - 18.11.2007 -
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I had a dream.
16 juin 2007 : Concert annulé
Il est des Dieux celtes que l'on aurait aimé ne pas rencontrer, ainsi Taran dans sa colère nous arrosa tout le mois de juin.
Elle était pourtant belle cette scène, Enora, Maël, Mathias, Thomas, … n'avaient plus qu'à vivre et raconter leurs rêves et par la même nous charmer.
Pour rappeler l'univers de Samsara et l'esprit poétique de Thomas, Seven Reizh avait fait appel au sculpteur quimpérois Marc Morvan, accompagnant la scène de ses œuvres.
Les amis de Seven Reizh étaient venus de lointaines contrées, Belgique, Allemagne, …. pour atterrir dans notre belle Cornouaille.
La pluie ne s'arrêtant pas, il fallait alors prendre une décision, se replier dans une salle.
Malheureusement, les conseillers municipaux sont parfois plus coriaces qu'un Dieu celte, "ils" refusèrent de donner "la clé" de la salle prévue.

Samsara ou l'idée d'un retour
La déception de Seven Reizh fut sûrement aussi grande que celle de tous les fans venus en nombre. C'est avec attendrissement que nous avons vu pour la 1ère fois Claude et Gérard ce soir là, désolés de ce qui arrivait, désolés de voir cette scène rabattue sans l'avoir étrennée, désolés pour tous ceux qui avaient fait des kilomètres. Amertume d'autant plus grande que la soirée fût très clémente.

Heureusement il est bien connu que le breton est têtu, mais dans le cas présent il est fou, mais quelle belle folie : l'idée de refaire ce concert le 15 septembre (seule date possible pour réunir les musiciens), toujours en extérieur et cette fois avec une certitude, aucun repli possible, et sans les sculptures de Morvan (risque de se voir annuler le concert par la sécurité !).

15 septembre 2007 : le grand jour !
Penchés encore une fois toute la semaine sur le site de la météo, elle était longue cette dernière semaine !
Matin du concert, quelques bruines, Seven Reizh serait-il sponsorisé par Evian, Volvic ou autres ? Ouf ! La journée n'est pas ensoleillée mais il ne pleut pas, le concert aura lieu et mon barbecue d'avant concert aussi ! Mieux même, l'un de nous finira le concert (1h00 du mat) en tee-shirt, qui a dit qu'il ne faisait pas bon en Bretagne ?

21h00 : Nous arrivons sur les lieux, les places de parking ne sont pas toutes occupées, rappelant un mauvais souvenir en juin.
Un son de bagad se fait entendre, celui de Penhars. Une petite foule se trouve devant le groupe opposé à la scène, la presse locale fera état de 300 personnes. C'est peu, mais les admirateurs allemands ont encore fait le déplacement. Du côté des locaux, c'est un week-end de rentrée scolaire, on sort moins qu'en juin (supputation, en aucun cas une excuse pour les paroissiens quimpérois !)

On aperçoit Claude sur scène faire les derniers réglages et Gérard marchant prestement en bas de la scène :
- Salut Gérard, comment va ?
- On a la trouille
- T'inquiète, tout va bien se passer (si je pouvais être aussi bon pronostiqueur au loto !)
Et Gérard continue sa course à pied…

21h30 : Raùni fait l'ouverture.
Le groupe est composée de 6 musiciens Olivier Carole (basse, chant), José Larraceleta (guitare), Philippe Colas (Clavier), Loïc Da Silva (accordéon, chant), Laurent Sureau (percussion), Mauro Tahin (batterie) accompagnés de Stéphanie Letessier (projection vidéo).

La curiosité étant un vilain défaut, il ne m'était même pas venu à l'esprit avant le concert de me renseigner sur ce groupe. Erreur grave, car nous retrouverons pas moins de 3 membres dans la prestation de Seven Reizh (Olivier Carole, José Larraceleta et Philippe Colas)
Certains membres de Raùni sont issus de Tayfa, pour lequel Gérard Le Dortz a soigné quelque pochette, groupe où excelle Farid Aït Siameur, chanteur de Seven Reizh.

Sans être un grand partisan de world music, il faut bien admettre que ces musiciens ont un énorme talent. La world music de Raùni nous entraîne sur tous les continents. Sonorités variées, présentation d'instruments méconnus, est-ce pop ? jazz ? rock ? D'où nous vient cette musique ? Afrique ? Brésil ? Ile de la Réunion ? Raùni est un savant mélange de toutes ces sonorités. Vous chantez quelle langue ? français ? breton ? africain ? créole ? espagnol ? portugais ?

Olivier Carole est un énôrme bassiste, non pas par une obésité excessive mais par son jeu de corde, cet homme doit être doté de doigts supplémentaires à chaque main. Il semble être le meneur de la troupe, il anime le public.

Laurent Sureau manie la baguette à la perfection sur un drôle de xylophone. Quel est donc cet objet bizarre monsieur ? un balafon. Puis il vient tapoter une énorme casserole renversée. Quel est donc cet objet bizarre monsieur ? un steel drum. Je ne connaissais pas, je ne suis pas sûr de me souvenir du nom, mais enchanté de vous avoir entendu, c'était très beau.

Les musiciens sont épatants, on ne s'ennuie pas, mais l'heure tourne.
Gilbert Le Guillou (directeur de la MPT, dont la volonté et l'obstination a permis de faire monter sur scène Seven Reizh) indique sur le coté de la scène qu'il faut laisser la place.
Rauni se plait sur scène (trop ? faisant retarder le show attendu) et nous en fait une "p'tite" dernière.
Quel classe ce bassiste, il manie entre autre le step, le slap avec une facilité déconcertante, facilité ou talent ?

22h30 : François Pernel (accompagné de son fidèle chien) et ses harpes, l'une celtique, l'autre chromatique.
D'une simplicité étonnante, on sent en François un passionné.
Si nous avons bien retenu la leçon, la différence essentielle entre ces 2 harpes est que la celtique possède des taquets sur les cordes permettant de jouer les altérations (soit 7 cordes pour une gamme), alors que la chromatique comporte toutes les cordes, altérations comprises (soit 12 cordes pour une gamme).
Maniée à la perfection, l'instrument charme nos oreilles, mais je ne peux m'empêcher de penser aux heures de travail douloureuses dans l'extension des doigts et dans la touche des cordes tendues.

2 morceaux sur la celtique, 1 morceau sur la chromatique, regard vers Gilbert Le Guillou (l'heure tourne), l'excellent harpiste terminera par un dernier morceau sur la chromatique.

23h00 : I live a dream…
Nous y sommes !
Les parents venus avec des jeunes enfants et les couche-tôt, sont déjà partis ou continueront à partir. Seven Reizh commence son show tardivement, mais égoïstement qu'importe, nous sommes là et impatients de nous en mettre plein les esgourdes jusqu'à la fin.

Selaou, 1er morceau du 1er album, fait l'ouverture et quelle ouverture, l'amateur de prog entend en l'espace de quelques minutes tout ce qu'il apprécie : entrée puissante dominée par le solo de guitare de Claude, rythmique énergique laissant arriver le son celte de la bombarde,
ascendance des claviers sur les guitares, et pour finir, ambiance feutrée et planante.
Enora (Doro T) chante en arrière de la scène derrière "la brume", Olivier Carole avance quelques notes lourdes de basse, ambiance Floydienne, Claude "la joue" Gilmour , le vieil homme (Farid) fait entendre sa voix soutenue par les guitares plaintives avant d'arriver avec Enora sur le devant de la scène.

Seven Reizh fera le tour de la quasi-totalité des 2 albums, alternant les morceaux "péchus" au plus calmes, une merveille de bout en bout où chaque musicien aura l'occasion de nous envoûter :
Doro T (chant féminin)
Nous serons charmés par sa voix qui n'a pas faibli lors d'"An tourioù", l'exercice n'était pourtant pas facile dans la montée des aigüs. La voix aura également tenu tête au son puissant des binious et bombardes (O redek). Les morceaux du 1er album chanté par Bleunwenn, seront aussi magnifiquement interprétés. Quel coffre !
Farid Ait Siameur (chant masculin)
Monsieur Classe, prestation égale à celle des albums, étonnant mélange de chant breton et kabyle (Linvadenn). Nous le ressentons très à l'aise sur scène, ses expériences dans d'autres groupes ont dû apporter au reste de l'équipe.
Cyrille Bonneau (bombarde, duduk arménien)
L'homme a un look druidique, est ce Merlin, tout de blanc vêtu ?
Outre l'habillement, le musicien a un phénoménal souffle, ce qui doit être très pratique en cas de contrôle alcoolémique !
Que ce duduk est captivant (Ay adu, La longue marche), comment ne pas remercier Seven Reizh de nous offrir tant de sonorités diverses.
Olivier Carole (basse)
Est-ce une ombre au tableau, si je vous indique que cet homme m'aura définitivement fait ranger ma basse dans sa boite ?.
Impeccable dans la rythmique, la basse d'Olivier chante, se met en colère, puis pleure (Samsara)
José Larraceleta (guitare)
Ma basse étant rangée définitivement grâce à Olivier,. ma guitare électrique va suivre également la même route grâce à José !…..Merci les gars !!
On connaissait John Petrucci pour sa rapidité, et ses mille doigts à chaque main. Il existe également José !
Qu'ils étaient courts ces solos, on les aurait aimé plus longs. Que c'est bon de le voir parcourir
les frets de sa guitare des 2 mains. Comment ne pas rester insensible face à cette montée en puissance dans A-raok.
Ambiance Seven Reizh oblige, chacun joue sa partition, Seven Reizh est un ensemble unique et non des individualités réunies. Si, amateur de guitare je suis, et aurais donc aimé voir plus José, le spectacle n'était pas pour une individualité. José est discret et reste en retrait, les solos ne seront pas joués en avant de la scène.
Philippe Colas (clavier) Ronan Hilaireau (piano)
Les morceaux de Seven Reizh n'offrent guère de solos de clavier digne de Clive Nolan en néo prog ou Jordan Rudess en métal prog (entre autres).
L'approche s'apparente beaucoup plus de Richard Wright par l'accompagnement de la mélodie. Philippe Colas aura joué sans faute sa partition, quant à Ronan Hilaireau, il nous aura gratifié d'excellent passage pianistique (O redek)
Les frères Mével (batterie, percussions, flûte, …)
La rythmique de Gurvan est puissante, il manie vite ses baguettes et ses battes si chère au jeu de batterie et roulement des bagads.
Gwenhaël nous envoûte avec sa flûte, tel un Ian Anderson.
Quand enfin, les percussionnistes taperont sur les bidons (Ay adu , Samsara), les vibrations nous prendront les tripes.
François Pernel (harpe)
Comment ne pas se remémorer Alan Stivell. Discret sur le coté droit de la scène (son fidèle chien couché au pied de l'instrument, bercé par la musique), François arpège sur sa harpe pour notre plus grand plaisir (O redek , La longue marche, Hybr'ys)
Bagad Penhars
La note celtique apportée par quelques solistes du bagad (cornemuses et bombardes) sait dompter sa puissance naturelle pour ne pas étouffer la sensibilité des mélodies de Seven Reizh.
Les autres membres du bagad les rejoindront pour un final enlevé.
Et bien sûr ceux sans qui rien ne serait advenu :
Claude Mignon (guitares)
Claude n'a certes pas la dextérité de José, mais que sa guitare était agréable et chaleureuse. Il ne cherche pas la rapidité des notes mais l'émotion dégagée par une note.
Claude respire le plaisir sur scène, plaisir partagé avec son public.
Témoignage d'affection avec les musiciens qui l'entourent, il les applaudit.
Il s'amuse avec sa guitare, plaque les accords, joue du vibrato, arpège les cordes de sa guitare acoustique, veut même nous faire avaler des couleuvres lorsqu'il mimera la frappe de grande timbale accrochée dans le fond de la scène (Hybr'Ys).
C'était tellement bon de te voir heureux, votre rêve réalisé à toi et….
Gérard Le Dortz
Tu n'étais pas sur scène, tu ne souffles, ni ne grattes, ni ne tapes, mais ta voix s'entendait dans les bouches d'Enora, de Maël, et de tous les rêveurs de tes univers d'Ys et d'Ar'chant.

0h45 : émotions finales
Nous approchons de la fin lorsque Philippe Colas nous demande d'encourager une jeune princesse qui a le trac de venir chanter. Encouragement supplémentaire demandé par Claude.
Lorsque arrive la jeune Marianne, la fille de Gérard, venue nous chanter Vers ma maison.
Doro T accompagne son arrivée sur scène, le public l'encourage puis Marianne chante sans faute, sans voix tremblante.

Claude ne sait plus où il en est, nous ne sommes plus qu'un petit comité sur cette esplanade de la MPT, il nous annonce que nous allons cette fois terminer et c'est par le dernier morceau du dernier album (Samsara) que s'achèvera cette splendide soirée.

1h00 : vite revenez jouer
Le spectacle aura duré un peu plus de 2 heures, pendant lesquelles nous auront été ébahis devant tant de professionnalisme, surtout lorsque l'on sait que les musiciens n'avaient pas répété ensemble depuis le mois de juin. La sonorité aura été impeccable, pas trop fort, son nickel même si monsieur Larsen aura fait son apparition éclaire 2 ou 3 fois.

Comment remettre la touche replay ?
Revenez vite sur une scène plus prestigieuse comme l'indiquera la presse locale. Revenez nous jouer ces morceaux nous rappelant nos CD d'illustres groupes (Pink Floyd, Genesis, Oldfield, Vangelis, Camel; Marillion, ….).

La Bretagne dispose de talents connus (Alan Stivell, Dan Ar Bras, …), elle dispose désormais de talents à faire connaître. Seven Reizh nous avait montré son talent discographique avec une production hyper soigné, nul doute que Seven Reizh a tous les talents pour devenir aussi un grand de la scène.

Le monde de Seven Reizh né d'une matrice celtico-progressive s'ouvre à des univers imaginaires aux sonorités plurielles, propres à émerveiller les âmes poétiques. Soyez curieux et si vous ne connaissez pas Seven Reizh, oubliez les étiquettes et offrez-vous l'album, vous aurez en prime le plaisir de découvrir l'autre facette du travail de Gérard.

Que l'attente sera longue d'ici le troisième livret de la trilogie ainsi qu'espérons-le d'autres concerts !
I always have dreams

1h30 : shopping
Un exemplaire de Samsara à offrir, un tee shirt Seven Reizh, puis on remercie et félicite Claude et Gérard pour cette soirée magique.
La scène se vide.
François Pernel ramasse ses harpes avant qu'elles ne prennent l'humidité. Son chien est au volant de l'estafette.
Bravo et merci à tous……

18 septembre : lundi matin sur le chemin du labeur
Je suis en voiture passant devant l'esplanade déserte de la MPT, Samsara tourne dans l'autoradio me rappelant les images formidables de la veille.
It was not a dream.

Compte rendu rédigé par Denis "de Quimper".


Plus d'informations sur http://www.seven-reizh.com/
 
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