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TITRE:

GENERAL STORE, LE 08 NOVEMBRE 2007 (SALEM - LE HAILLAN)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK



C'est alors qu'ils découvraient leur nouveau local de répétition que General Store a eu la gentillesse de nous accorder cette interview.
LOLOCELTIC - 21.11.2007 -
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Pour ma première interview, j’ai l’honneur d’être accueilli par l’ensemble des membres du groupe General Store avec lesquels je découvre leur nouveau local de répétition au Haillan, dans le Nord de l’agglomération bordelaise. Après quelques tests d’enregistrement avec mon MP3 dont certaines fonctions m’étaient alors inconnues, c’est parti pour un entretien avec le sage Urban Chad (batterie), le géant Bob Franks (Orgue Hammond), le discret Phil Sun (basse) et le très volubile Will Lester (chant), tous aussi sympathiques les uns que les autres.

Loloceltic : Bonjour les General Store. Qu’est-ce que ça fait d’être ma première interview ?
Will : Nous sommes très fiers d’être interviewé par Loloceltic qui nous a fait une super chronique sur Music Waves. Donc nous attendons tes questions avec impatience.

Loloceltic : Alors je vais commencer par toi. Donc, si j’ai bien tout compris, tu es le dernier membre fondateur du groupe !
Will : De l’origine, effectivement.

Loloceltic : Est-ce que tu peux nous faire un rapide historique ?
Will : J’ai monté le groupe avec des potes au lycée en 1992. Nous cherchions un nom de groupe pouvant regrouper tout ce que nous aimions, c’est à dire tout ce qui était rock 70, avec le côté psyché entre autre. En plus, j’étais fan de western à l’époque, et donc le General Store, c’est cette boutique où il y avait tout là-bas : barbelés, fusils, chapeaux, bonbons et tout ça… Nous avons donc monté General Store qui, si on peut faire une image, regroupe toutes nos influences. Après, ça a été un peu le laboratoire expérimental. Beaucoup de musiciens sont passés dans General Store. Nous avons eu plusieurs formules : quartet, quintet, chanteur lead, trio dans les années 2000 quand le groupe s’est reformé après un petit stand-by, avant que cela devienne le quartet, formule que je souhaitais depuis longtemps, c’est à dire, chacun à son instrument : basse, batterie, orgue hammond et guitare-chant. Je passe un peu sur les détails de toutes les formations et tous les musiciens qui sont passés dans le groupe.

[IMG]http://www.musicwaves.fr/pics/upload/articles/extras/GST01.jpg[/IMG]

Loloceltic : De quelle année date cette formation ?
Will : Cette formation doit avoir 1 an. Urban est arrivé en 1993. C’est un des plus vieux membres du groupe qui a traversé les époques, tel un fossile.

Loloceltic : On voit qu’il est marqué !
Will : C’est vrai. Phil à la basse est arrivé en 2005 après le départ de notre ancien bassiste qui a arrêté subrepticement. Bob au clavier, que nous connaissions depuis les années 90 est arrivé il y a à peine un an.

Loloceltic : Tu nous as donné tes influences, mais quelles sont celles des autres membres ?
Phil : Pour moi, c‘est le jazz bi-bop, jazz fusion et rock fusion, style Red Hot Chili Peppers, Rage Against The Machine, etc…

Urban : 3 influences. La première : le hard 70 avec Led Zep, Purple, Sabbath etc… Les songwriters américains et le vieux rock progressif des années 70.

Bob : Le hard-rock en premier, celui des années 80 et celui des années 70. La soul, le funk, le rythm’n’blues et également un peu de prog.

Loloceltic : Comment sont répartis les rôles au sein de General Store, en particulier en matière de composition ?
Will : Ca, c’est une question récurrente dans le groupe ! Les compos sont quelque chose de relativement récent par rapport à la durée d’existence du groupe. Comme nous n’avions jamais eu un groupe vraiment sérieux au point de vue du personnel, nous n’avions jamais pu faire un album. Je crois que cet album vient du fait que nous avons une équipe de mecs plus matures, plus sérieux et plus investis à tous les niveaux, que ce soit d’un point de vue intellectuel ou financier, pour pouvoir enfin miser sur la création. Et ça, c’est quelque chose d’obligatoire pour pouvoir s’engager dans des compositions. Pour le côté technique, cela se fait un peu au hasard. Il y a le bon riff de guitare qui est là, ou bien la bonne idée de chant, mais c’est surtout le côté instrumental qui est au départ du processus.

Loloceltic : Vous composez donc ensemble !
Will : Nous composons ensemble mais nous essayons d’évoluer dans la composition car nous nous rendons compte que plus tout le monde essaye de donner son avis, et plus c’est le foutoir. Il y a donc un souci de conclusion à partir d’un moment. Il ne faut pas partir dans tous les sens non plus. De nombreuses idées, c’est bien, mais c’est souvent au détriment de l’idée première. C’est un problème que nous avons eu sur certains titres que nous n’avons pas pu enregistrer car nous avions trop d’idées et cela partait un peu dans tous les sens. Donc, il y a encore 2 – 3 morceaux qui sont encore en cours, certainement pour un prochain album.

Loloceltic : J’ai lu sur votre site que vous aviez sorti un album de reprises en 2002 intitulé « A Box Full Of Rusty Blues ». Avec quels moyens aviez vous sorti cet album ?
Will : C’était un album auto-produit qui n’a pas été distribué. C’était plus une démo 11 titres. Son titre venait du fait qu’il s’agissait un peu d’un juke-box avec des morceaux que nous aimions bien. Il y avait par exemple un tube des Allmans, un de Gov’t Mule, un Beatles, et surtout des standards de blues remixés et joué plus rock. C’était surtout une super démo pour démarcher les concerts et les festivals. Nous l’avions enregistré à Rock et Chansons à Talence, sur à peu près une semaine. L’enregistrement était live et il y avait quelques invités. Nous avions pris un pote à nous pour tenir l’orgue hammond, ainsi qu’un harmoniciste, l’ex-chanteur de Blues Kitchen, un groupe qui avait beaucoup tourné dans le bordelais. C’était également pour se faire plaisir et marquer une étape. Nous venions de remonter General Store qui été en stand-by depuis 2 – 3 ans. Nous étions en trio avec déjà Urban à la batterie et s’était un peu la concrétisation de ce nouveau General Store.

Loloceltic : Vous venez donc de sortir « Vision Of Diversity », votre premier album officiel. Quelles sont les premières retombées ?
Will : Bien que cet album soit un peu sorti dans l’anonymat des groupes auto-produits, nous avons eu pas mal de bonnes retombées. J’ai eu les premiers chiffres de chez Brennus, notre label, qui sont ma foi, tout à fait honorables. Je ne vais pas les donner pour ne pas vexer nos camarades, mais ce que je peux dire, c’est que nous faisons parti du top 10 des ventes Brennus du deuxième semestre, notre album étant sorti au mois de Mai. Nous sommes donc très fiers de cette réussite sur 4 mois, avec un projet un peu atypique, le blues-rock 70 n’étant pas la musique à la mode en France à l’heure actuelle, et surtout, au sein d’un label de heavy mélodique. Nous avons eu également beaucoup de chroniques sur de nombreux sites internet. Nous avons eu un article de Bruno Bages dans Rock Hard, et beaucoup de retombées en Allemagne où les ventes ont bien décollé sur des sites spécialisés en Southern-Rock.

Loloceltic : Et au niveau sollicitations, cela a changé quelque chose ?
Will : Paradoxalement, il y a un gros souci entre l’accueil chaleureux qui se passe sur l’album alors que nous n’avons pas les dates en rapport avec les chroniques que nous avons. C’est comme si il y avait plus de monde intéressé dans la presse que pour embaucher le groupe. Le gros travail que nous avons à faire en ce moment est un travail de management et de booking pour trouver les dates adéquates par rapport au cd.

Loloceltic : Quelles sont vos relations avec Brennus ? Comment avez-vous signé avec eux ? Qu’est-ce que le label fait pour vous ?
Will : En fait, nous avions fait une « pré-prod » enregistrée dans la journée et qui était la maquette intégrale du cd qui a ensuite été enregistré en studio. Nous avons tenté le coup « à l’ancienne », en enregistrant nos morceaux et en l’envoyant à une dizaine de labels. Nous avons bloqué cette journée avec notre ingénieur de son, Krystof de chez Conkrete Live, et nous avons enregistré jusqu’à 3h00 du mat’. Tous les titres ont été enregistrés dans la journée avec les pains de guitare, les chants faux et tout ce qui va bien et nous avons envoyé cette maquette à plusieurs labels qui correspondaient à peu près à ce que nous voulions. Brennus était un peu le bonus. Nous nous sommes dit « pourquoi pas ? ». Ils avaient déjà Natchez, le groupe champenois, et Plug & Play qui sont des groupes dans la même veine et que nous connaissions de réputation, et maintenant un peu amicalement car nous commençons à discuter ensemble via internet. Quelques semaines sont passées et nous nous sommes rappelés avec Alain Ricard de chez Brennus. La maquette lui avait plu et il a dit « banco. Ca me plait ». Nous sommes entièrement les producteurs du projet, de la création à l’enregistrement et à la duplication. Nous sommes entièrement libres au niveau du contrat. Nous sommes juste liés sur les ventes de « Vision Of Diversity » et uniquement sur cet album. Nous n’avons pas de minimum de ventes à faire.

Loloceltic : Pourquoi ce titre « Vision Of Diversity » ? Est-ce en raison de vos différentes influences ?
Bob : En fait, nous avons beaucoup discuté sur cette option de diversité et nous avons trouvé la bonne association des 2 mots : vision et diversité. Après, il ne faut pas le prendre au premier degré. Les gens qui écoutent l’album peuvent penser qu’avec ce titre, il va y avoir des morceaux très variés. Chacun retrouve ce qu’il veut dans l’album. Au niveau de la diversité, il faut gratter un peu plus loin et aller voir derrière ce mot pour chercher la diversité. Mais Urban en parlera mieux que moi.

Urban : Il faut surtout regarder la pochette du disque d’un peu plus près. Nous avons fait un rapprochement entre la diversité dans le monde de la musique, chaque membre du groupe étant issu de milieu musicaux différents, alors que la photographie a été faite dans un musée d’histoire naturelle où il y a cette corrélation entre le vieux rock qui est en perte de vitesse et la diversité du monde animal qui est en train de disparaître. Nous avons voulu faire ce petit clin d’œil avec la photo à l’intérieur du cd, avec le groupe et les oiseaux empaillés derrière pour donner cette image de 4 rescapés d’un rock oublié.

Will : Nous voulions également trouver un titre d’album qui ne soit pas le titre d’un morceau le composant. Alors, c’est sûr que cela a été une bonne prise de tête et que nous avons cherché plein de trucs pour trouver la bonne association de mots. En fait, il s’agit de notre vision et de la diversité des musiciens entre eux car nous venons vraiment d’horizons musicaux différents qui sont plus complémentaires que similaires et c’est peut-être ce qui fait le groupe. Nous ne pouvons pas dire que nous écoutons tous du Led Zep toute la journée.

Loloceltic : Quels sont vos prochains projets de concert ?
Will : Nous attendons principalement d’intégrer un tourneur ou une agence de booking pour pouvoir enfin avoir accès aux grands festivals, étant donné qu’ils sont entièrement monopolisés par les agents-bookers. Ce sont eux qui décident des groupes qui joueront sur un festival de rock en France. Et c’est d’autant plus compliqué lorsque l’on veut jouer en Europe (Espagne ou Allemagne en particulier) car il s’agit d’agents européens. Pour l’instant, avec les moyens du bord, nous avons fait une grosse campagne d’envoi de cd à travers la France pour essayer de s’expatrier en dehors de l’Aquitaine et de la Gironde. J’ai quelques retombées sympathiques sur certains festivals off, mais cela reste un travail de titan par rapport au contraste avec les chroniques. Nous avons envie de dire : « Est-ce que vous avez vu les chroniques que nous avons ? ». Nous sommes vraiment frustré par rapport au déblocage des dates. Nous aimerions vraiment passer à quelque chose de plus prestigieux que les clubs locaux et les festivals de campagne, sans que cela soit péjoratif pour ces derniers.

Loloceltic : Justement, j’avais eu l’occasion de vous voir sur TV7 (télévision locale bordelaise), tu disais que vous faisiez essentiellement des concerts avec des groupes de hard et de metal. Est-ce que c’est toujours vrai ?
Will : Effectivement. Nous sommes d’ailleurs très chroniqués dans les webzines et les magazines de hard, alors que nous sommes un peu en porte à faux, puisque nous nous revendiquons plutôt comme des blues-rockers années 70 et que nous nous sentons assez éloignés de groupes tels que Metallica ou Pantera, bien que j’adore ce genre de groupes ou Zakk Wylde dans Black Label et des choses comme ça. Mais j’ai l’impression que nous sommes en porte-à-faux entre un milieu blues qui n’a pas compris que nous venions du blues, ne serait-ce que par la structure des morceaux et la manière de les jouer et de les appréhender, certes avec un son peut-être plus « rentre-dedans », alors que nous ne sommes pas assez metal pour faire parti d’un festival de ce genre. Nous avons encore beaucoup de travail pour nous imposer comme un groupe ni blues, ni metal, et qui fait du rock, tout simplement !

Loloceltic : Cependant, le hard fait parti de vos influences et des groupes tels que Molly Hatchet, Gov’t Mule, Lynyrd Skynyrd, j’en passe et des meilleurs, sont souvent chroniqués dans les magasines et sur le site hard et metal. Par rapport à l’ouverture de ce milieu envers votre style musical, quel est votre avis concernant la scène hard et metal ?
Will : Je trouve que la scène hard rock -metal actuellement, n’est plus celle que nous avons pu apprécier ou même encore écouter comme était celle de Led Zeppelin, de Black Sabbath, des vieux Mountain ou Free, ce que l’on appelait à l’époque le hard-rock car cela jouait fort, avec des cheveux longs et que cela effrayé le monde traditionnel. Maintenant, il s’agit essentiellement de rythmiques jouées fort. Il n’y a plus vraiment la virtuosité qu’on pu avoir les groupes de l’époque tels que Iron Maiden, Judas Priest ou AC/DC. Par contre, nous avons eu l’occasion de jouer avec Koritni en festival et c’est super de voir des jeunes reprendre le flambeau de rock dépassé par rapport à ce qui ce fait maintenant. En ce qui me concerne, je n’accroche pas trop à la scène metal actuelle, même si je connais des groupes comme Meshuggah, mais le reste, c’est assez spécial. Il y a un revival 70, mais nous ne vivons pas non plus dans les années 70. C’est donc un état d’esprit qui n’est pas forcement évident à transmettre.

Urban : Notre musique est quand-même le point de départ de toutes les musiques metal que l’on peut entendre. Je pense qu’ils ne nous aiment pas par hasard. C’est aussi dû au fait qu’au début, il n’y avait que cette musique là et nous sommes un peu comme des vieux bouquins qu’on aurait oublié dans une super bibliothèque et lorsqu’on les retrouve, on se dit : « Putain merde, ça a existé ! ». Et lorsque l’on feuillette ce bouquin, on se dit que c’était déjà comme ça à l’époque et que ce n’était pas si mal que ça.

Bob : En fait, pas mal de groupes plutôt jeunes, s’apparentent avec des groupes comme Led Zeppelin et lorsque l’on écoute, cela n’a rien à voir. Ils ont des influences comme nous en avons, mais la musique détonne parfois énormément. Tout le monde se dit : « Moi, j’écoute du Jimi Hendrix ou du Jimmy Page » parce que le rock, c’est quand-même essentiellement des guitares, mais lorsque l’on écoute, c’est souvent très loin de l’esprit du départ.

Loloceltic : Quels sont vos groupes favoris à travers les époques et les styles ? On va faire le tour de tous le monde, comme ça, cela permettra à Phil de parler. Alors on va commencer par Will tout de suite comme c’est lui le plus long.
Will : Comment ça c’est moi le plus long ?

Loloceltic : Non non, aucune connotation sexuelle !
Will : Moi j’aime tout ce qui sonne. Du bon vieux rock 70, du rock’n’roll, du Elvis, ce qui ont fait le rock, ce qui ont fait le blues, ce qui ont fait le hard. Tous leurs enfants spirituels et tout ce qui est bon à écouter, et puis lorsqu’on aime pas, on change de disque et tout est bien !

Phil : Moi la diversité musicale me correspond complètement. Après, j’aime des choses plus récentes comme les Pixies et Frank Black, ou alors Joe Jackson, voir la scène punk. Moi, le rock des 70, je n’en avais jamais fait et jamais écouté. J’ai découvert avec le groupe et j’ai bien aimé et accroché tout de suite. C’est une autre approche de la musique que je ne connaissais pas. Cela m’a permis de progresser dans ma technique.

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Urban : Je vais donner des noms de groupes comme ça, cela ira plus vite : Led Zep, Deep Purple, le vieux Yes, Neil Young, John Hiatt, et bien sûr, Allman Brothers, Gov’t Mule, Black Crowes et il y en a d’autres, des milliers !

Bob : Moi j’ai mes époques. Dans les années 80, c’était plutôt Hard-Rock, donc on va dire AC/DC. Après, il y a eu Metallica. Après, j’ai changé et je suis passé directement à Ray Charles et James Brown. Steve Wonder, les Beatles, Supertramp, Toto à une certaine époque, mais aussi Fishbone à une autre époque avec d’autres groupes fusion.

Loloceltic : Nous allons revenir au local. Quelles sont vos relations et votre avis sur la scène bordelaise ?
Will : Joker

Urban : Il y de très très bons groupes dans ce que l’on appelle le rock british after-punk. Le plus célèbre est Noir Desir avec les Telecaster et tous habillés en noir. Malheureusement, c’est un peu toujours la même chose. En ce moment, c’est la pop british, avec les gamins avec des cravates. Après, dans notre style, ce n’est pas très représentatif. Nous aurions dû faire du sous-Noir Désir et nous aurions peut-être eu plus d’auditeurs. Et ce n’est pas que sur Bordeaux. Il faut chanter en français. Il y a l’exception culturelle française et le fait de chanter en anglais nous ferme énormément de portes, à part en Allemagne. Pour des gens qui chantent en anglais, c’est mal barré.

Will : Bon allez, je balance ! J’ai travaillé pendant très longtemps avec des musiciens dans mon ancien travail, et je peux vous dire qu’il n’y en pas beaucoup qui soient prêt à faire des projets et à s’investir dans des groupes, et à être fier d’appartenir à une formation, et surtout de dépenser 1 euro lorsqu’il va s’agir de faire un CD ou d’acheter une sono. Déjà, c’est le plus gros souci qu’il y a. Je pense également qu’il y a un problème de personnalité en ce qui concerne l’investissement que peut avoir un individu dans un groupe. C’est pour ça que je pense qu’il y a trop de groupes en quantité et très peu en qualité. Loin de dire que nous sommes un bon groupe…

Loloceltic : Mais moi je le dis…
Will : Moi, ce n’est pas mon cas, mais c’est simplement que je l’ai vu pendant plus de 10 ans. J’ai vu des groupes splitter parce qu’il fallait dépenser 3 500 balles pour acheter une sono. Les mecs, à 5, n’étaient pas fichus de donner 500 balles. Voilà, c’est un exemple. Comment peut-on devenir un Allman Brothers ou un Beatles si on compte ses sous dans la musique ? Je pense que ce sont des mecs qui sont tous passionnés. Ces gars qui ont 60 balais et qui continuent à jouer, ce sont des passionnés ! C’est à dire que la passion dans la musique, c’est souvent que du stress ! Le bon moment, c’est quoi finalement ? C’est l’heure qu’on va passer sur scène à essayer de suer et à défendre son beefsteak. Le reste, c’est des emmerdements, c’est du stress, c’est de l’organisation, c’est dépenser des tunes, c’est se faire chier à caler des morceaux en répêt, c’est gérer le groupe et essayer de comprendre chacun. Donc c’est pas un moment agréable et je comprends que cela ne soit pas facile à gérer dans le temps. Ce qu’il manque sur Bordeaux, ce sont des personnalités. Quand on gratte un peu derrière les groupes, on se rend compte qu’il y en a peu qui soient capable d’assumer ce côté difficile d’avoir un groupe. Il y a quand même quelques supers groupes sur Bordeaux. Il y a Double Stone Washed qui est un groupe de pub rock’n’roll depuis 1991 et qui tourne en Europe et qui ouvre pour Dr Feelgood et Ten Years After, donc ce n’est pas rien. Il y a des très bons groupes de funk ou de rock. Et puis il y a quand-même eu Noir Désir. C’est quand-même de Bordeaux ! On aime ou on aime pas, mais ça a quand-même été l’emblème du rock français pendant de longues années. Et ça le reste toujours aussi, à mon avis. J’espère même qu’ils reviendront pour redonner un élan au rock sur la région et en France. Il y a donc de très bons groupes. Maintenant, c’est sûr que, comme le disait Urban tout à l’heure, cela reste très after-punk, très guitares rythmiques. Ce n’est pas péjoratif, mais il n’y a pas ce côté feeling. Et c’est vrai que défendre un projet pro-british, voir pro-américain, cela reste assez atypique dans le style dans lequel nous avons orienté notre projet.

Urban : Notre musique est vraiment basée sur la musique et sur la culture américaine. Que cela soit la musique américaine ou le rock américain, il y a des mélodies, il y a des solos de guitare. Les solos de guitare sont ultra présents. Il y des mélodies, des chœurs que l’on retrouve dans la folk-musique américaine ou dans le blues. Nous sommes vraiment aux antipodes de ce qui peut se faire en France car nous n’avons pas du tout la culture française pour cette musique là, et je suis désolé de le dire.

Loloceltic : Justement, est-ce pour cela que vous avez opté pour des pseudos anglophones ? Tout le monde est surpris d’apprendre que vous êtes de Bordeaux alors que vous avez des noms anglais !
Urban : C’est surtout pour se protéger dans un premier temps. Et le fait de chanter en anglais faisait qu’il nous paraissait logique de prendre des noms anglophones. Nous avons essayé de chanter en français, mais cela donnait du « sous Paul Personne ». Il faudrait d’abord trouver un super parolier car il faut vraiment des super paroles pour réussir à faire sonner le chant français. On peut être des bons musiciens et trouver des super mélodies et avoir du mal à trouver les mots qui sonnent. J’en profite pour passer une annonce : si il y a un gars qui sait vraiment ce que sont des mots qui sonnent en français, qu’il nous téléphone, qu’il nous envoie un mail. Nous sommes prêt à collaborer. Il n’y a aucun problème. Jusqu’à maintenant, nous avons toujours été mauvais dans ce domaine. Nous préférons chanter en anglais avec nos textes et surtout nous accrocher sur nos mélodies.

Will : L’anglais est plus chantant pour ce que nous faisons. Dans nos feuilles, la musique colle tellement à l’anglais qu’il n’y a pas grand chose d’autre à faire. Nous avons essayé une fois ou deux de chanter en français, mais c’est vrai que cela fait du pseudo Paul Personne. D’un seul coup, le groupe n’est plus le même. La couleur du chant, c’est terrible !

Bob ; Ceci dit, la question première, c’était : « pourquoi des pseudos ? ». Et moi, je n’en sais rien !

Will : Les pseudos, cela remonte au fait que lorsque l’on a un projet, même si nous ne défendons pas des idées pro-américaines, et que l’on joue dans General Store, blues power-band, on ne peut pas s’appeler Pierre Dupond. Il faut que tout soit en rapport. C’est comme Johnny Hallyday. Jean-Philippe Smet, ça ne le fait pas ! Je regardais un truc sur Johnny tout à l’heure, bien que je ne sois pas fan, et son producteur de l’époque avait dit que Johnny Hallyday venait de l’Oklahoma et était né en France ! Tout ça parce que ça faisait vendre ! Maintenant, cela fait complètement désuet, mais c’est un peu comme les Jesus Volt, un excellent groupe de blues-fusion français complètement barjots. Ils ont Lord Tracy et je ne sais plus qui. Ils ont mélangé des noms d’actrice de porno et de truc comme ça. Il y a un côté nom de scène. Quand on monte sur scène, c’est pour donner un spectacle. On se déguise ! Moi, j’ai un peu ce côté théâtre que j’aime bien, ce que côté artiste. Quand on monte sur scène, on va jouer ce rôle de musicien, de bassiste, de batteur, de clavier avec un pseudo, un nom de scène. Je pense que c’est important. Ce n’est pas du tout pour se protéger, mais pour être plus crédible dans ce rôle qu’on a à défendre sur scène.

Loloceltic : Je ne vais pas être trop long car après, il va falloir que je tape tout à l’ordinateur. Donc 2 dernières questions. La première un peu narcissique : quel est votre avis sur Music Waves ?
Will : J’ai découvert la chronique que tu avais faite un peu par hasard. Je n’ai pas tout exploré car je ne suis, par exemple, pas allé sur le forum, mais j’irai voir. J’ai trouvé un site très fourni. Ce qui est sympa, c’est que c’est assez varié. On retrouve des chroniques récentes avec des chroniques d’albums plus anciens. J’ai vu qu’il y avait une chronique d’AC/DC, la pochette avec le canon (NDLR : For Those About To Rock). Ce qui est super, c’est que cette chronique se lira autant que le dernier truc sorti. Les classiques sont autant à l’honneur et les classiques, c’est aussi ce qui souvent, fait vendre les nouveautés. C’est ça l’ouverture musicale.

Loloceltic : Tu veux dire qu’heureusement que Loloceltic est arrivé sur Music Waves ?
Will : C’est ça ! J’ai l’impression que c’est Loloceltic qui s’occupe de la musique que j’aime bien écouter !

Loloceltic : Merci ! Dernière petite question : qu’est ce qu’on peut souhaiter à General Store pour la suite ?
Phil : Le projet de sortir un deuxième album si tout se passe bien. Et puis des grandes scènes tant qu’à faire ! Moi qui ne m’occupe de rien, c’est mon projet !

Will : Déjà arriver à faire perdurer cet album et en faire réellement la promo. J’en discutais avec Alain Ricard et nous avons la chance d’avoir une vente d’albums continue et non pas une vente à la sortie qui s’affaiblie rapidement. Nous continuons à avoir des chroniques en Novembre, c’est à dire 6 ou 7 mois après la sortie de l’album, ce qui assez rare sur un projet comme celui-ci. Ce qui est bien, c’est que le cd est découvert petit à petit. Pour ma part, je n’y croyais pas et je suis très content pour notre projet commun. Nous allons essayer de bien assumer celui-là et puis, j’aimerai bien arriver à aller le jouer aussi en dehors de Bordeaux. Je crois que le but du jeu quand on est musicien, c’est d’aller jouer devant des gens et réussir à les faire adhérer. Après nous verrons. Nous avons quelques petits riffs et quelques petits couplets qui traînent un peu par-ci par-là, et nous allons essayer de faire un deuxième album avant d’arrêter ! Sérieusement, et comme dirait Urban, il faut que le deuxième soit meilleur que le premier. Comme le premier est bien reçu, il va falloir bien travailler le suivant. Peut-être en lui donnant un son un peu plus vintage ou un son plus typique, entre les Queens Of The Stone Age et Ben Harper et puis voir dans quelles conditions. Surtout, voir si les nouveaux morceaux méritent d’être enregistrés.

Loloceltic : Merci à tous et vous pouvez compter sur notre soutien.


Et c’est après une petite mousse offerte par le groupe, ainsi qu’un superbe album dédicacé que je laissais le groupe à sa première répétition dans ses nouveaux locaux, tout en sachant que le débit de parole de Will me promettait de longues heures de clavier devant mon écran. Enfin, avec « Vision Of Diversity » dans l’autoradio, ce n’était que du bonheur. A vous maintenant de donner sa chance à ce groupe qui le mérite tellement. Dans le cas contraire, ne venez pas pleurer après que le rock français est moribond !!!


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