C’est un Niklas Sundin malade et visiblement affaibli par une bonne grippe qui a répondu avec énormément de gentillesse mais surtout d’honnêteté aux questions de Music Waves.
Struck : Salut Niklas, entrons dans le vif du sujet : quelles sont les influences musicales de Dark Tranquillity ?
Niklas Sundin : Cela dépend, nous sommes 6 membres dans le groupe et chacun a des goûts musicaux assez différents. Je suppose qu’entre nous, nous couvrons toutes les possibilités musicales, de choses très calmes, classiques, électroniques à extrême, grindcore.
Martin (NdStruck : Henrikssson (guitare)) est le principal compositeur et il n’est pas vraiment intéressé par la musique, il n’écoute pas la musique… Mais c’est dur de répondre, qui est intéressé par quoi ?
Mais comme groupe, nous pouvons écouter de tout, peu importe le style…
Struck : Pourquoi partagez-vous la scène de ce soir avec Soilwork ?
Niklas : Euh et bien, c’est une offre de l’organisateur du Package Tour : nous, Soilwork, Caliban et Sonic Syndicate…
Mais cela varie en fonction des pays : nous avons été tête d’affiche, Soilwork est tête d’affiche ici, Caliban était en tête d’affiche en Allemagne...
C’est une bonne démocratie je pense…
Struck : Quels sont les différences et liens entre Soilwork et vous ?
Niklas : Euh, bonne question (sourire). Je ne suis pas sûr, je veux dire nous avons commencé il y a quelques années et plein de gens avaient cette impression que nous étions tous les 2 des groupes de Göteborg ou quelque chose comme ça mais Soilwork a évolué dans un autre style !
Mais je ne pense pas que nous faisons partie du même mouvement donc… Mais nous venons du même endroit, nous avons des codes en commun…
Struck : Comment vivez-vous le fait de ne pas être tête d’affiche ce soir alors que vous êtes les leaders du mélo death de Göteborg ?
Niklas : Je ne pense pas de cette façon parce que cette tournée est faite de cette façon… (sourire)
Struck : OK, peux-nous notre expliquer l’évolution de la musique de Dark Tranquillity ?
Niklas : Je veux dire que quand nous avons commencé, nous étions influencés par des groupes de death métal… Et nous tous avons les mêmes influences d’une musique assez simple, à celle plus avancée, technique… Nous avons développé notre musique, avec des chansons plus longues, plus expérimentales. Dans chaque album que nous avons fait, il y a une réaction, chaque album est plus mâture, ce n’est pas vraiment une évolution mais plutôt plusieurs marches !
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Struck : Quelques titres de « Fiction » rappellent « Projector » ou « Haven » : est-ce fait exprès ?
Niklas : Ouais… Je suppose que de certaines façons, par exemple, nous avons des chants clairs sur « Projector », ça c’était une source consciente mais on ne dépend pas vraiment de ça : nous faisons la musique, nous voyons ce qui se passe…
Struck : A ce titre, que penses-tu des commentaires qui disent que votre musique est de plus en plus metalcore et de moins en moins death mélodique ?
Niklas : Je pense que ça dépend de la définition… Je veux dire que la musique est très subjective et chaque personne peut avoir sa propre opinion. Je veux dire que nous sommes indépendants, nous ne sommes pas sur telle ou telle scène…
Mais si tu définis metalcore comme avoir plus de riffs rythmiques alors peut-être mais dans le même temps, nous avions également ces riffs dans l’album « The Gallery », des trucs comme (il chantonne) « Do Do Do Do » ou des riffs « Sugar Sugar »…
Mais les gens peuvent avoir leur opinion. Je suppose que la production de nos jours donne la même direction aux albums !
Struck : Penses-tu que toutes ces critiques viennent du fait que vous êtes le groupe death mélodique le plus célébre ?
Niklas : C’est dur de répondre… Nous ne pensons pas de cette façon. Je veux dire que nous jouons la musique que nous voulons jouer. Je veux dire que quand nous avons commencé la musique c’était pour nous-même et pas pour l’audience. Quand tu penses trop à penser à ce que pensent les autres, tu vas compromettre ta musique. Je veux dire qu’il est possible de satisfaire tout le monde, peut importe comment tu sonnes… Bien sûr, quelques personnes se plaignent chaque fois que le groupe sort un album.
Mais c’est ok, je fais avec ; tout le monde a des goûts différents, on continue à jouer ce que nous voulons !
Struck : Quelle est la place de l’artwork dans la musique de Dark Tranquillity ?
Niklas : C’est assez important. La présentation d’un album doit séparer musique, paroles et travailler ensemble pour garantir l’unicité du tout ! Je pense que c’est important !
Struck : Que voulais-tu faire quand tu étais gamin ?
Niklas : Bonne question (Rire). Je ne suis pas sûr, je ne me rappelle plus… Nous avons tous commencé à jouer de la musique assez tard. J’avais 14 ans quand j’ai commencé la guitare et… (revenant à la question initiale) je suppose que je voulais être scientifique…
Struck : Es-tu fier de ce que tu es devenu ?
Niklas : Nous sommes assez perfectionnistes, nous ne sommes jamais contents avec quoique ce soit !
Je pense que c’est de la merde quand les gens disent que leur nouvel album est trop excellent, que c’est le meilleur qu’ils aient jamais fait…
De mon point de vue, je suis focalisé sur le fait qu’on peut toujours mieux faire, nous sommes satisfaits de ce que nous sommes et de notre son, que les gens aiment… mais en même temps, les choses qui ont été faîtes auraient pu être mieux faîtes !
Struck : Si tu avais à choisir un titre pour faire découvrir la musique de Dark Tranquillity à quelqu’un qui ne connaîtrait pas ; lequel choisirais-tu ?
Niklas : Je ne peux pas en choisir un…
Struck : Ou un album ?
Niklas : C’est la même chose (Rires).
En fait, quand tu finis un album, tu as travaillé sur une chanson pendant un si long moment, nous réarrangeons toujours et tous ces trucs…
Donc, quand la chanson est finie, cette chanson a connu plein de versions et la version finale peut être lancée.
Quand un album est fini, c’est comme un album ennuyeux, il n’est plus vraiment intéressant… Ce qui est intéressant, c’est le matériel sur lequel tu es en train de travailler !
Aussi jouer quelques chansons jour après jour sur scène, tu peux apprécier aussi mais tu n’as plus cette relation…
Je n’ai jamais réécouté, j’en ai assez, tu ne dois pas avoir de chanson ou d’album préféré, c’est toujours la prochaine, la chanson sur laquelle tu travailles…
Struck : Ca va dans le sens de cette recherche de la perfection dont tu parlais tout à l’heure…
Niklas : Ouais !
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Struck : Question Lost ; ton avion se crashe au plein milieu d’une île déserte mais le scénariste est sympa, il te laisse 3 albums dans ta valise, lesquels choisis-tu ?
Niklas : Hum. Bonne question, je suis toujours très mauvais (Rires)… Il peut y avoir des changements en fonction de l’humeur, du lieu dans lequel tu es…
Struck : Ok… Alors quel est ton solo préféré ?
Niklas : Euh… Le solo d’un groupe suédois Logh et c’est un solo d’une chanson « The Passage »… C’est vraiment 2 minutes de pure guitare, c’est vraiment bon !
Mais je n’aime pas trop les soli de guitare !
Struck : Amusant de la part d’un guitariste !
Niklas : Oui, je sais mais je n’aime pas trop les soli (Rire) !
Cela peut faire partie d’une chanson mais je pense que les gars qui font des soli de guitares automatiquement… Ils écrivent comme si ils étaient sur autopilote ; du genre, une chanson doit comporter son solo de guitare… C’est une des raisons principales pour laquelle Dark Tranquillity n’en a pas beaucoup ; ce n’est pas une fin en soi, nous n’avons pas spécialement de parties de solo !
Struck : Donc tu n’es pas trop branché guitar hero genre Steve Vai, Ron Thal, Matthias Eklund… ?
Niklas : Ce n’est pas ce que je veux dire. Bien sûr, ce sont des musiciens fantastiques et je peux vraiment aimer ! Il n’y pas de doute, ce sont de bons trucs mais selon ma propre impression, je pense que je suis plus fan de guitare instrumentale avec des soli que du métal avec ses parties de soli !
Struck : Connais-tu des groupes français ?
Niklas : Ouais… Je connais Misanthrope, un groupe de death metal mélodique, je suis un grand fan de Deathspell Omega, c’est un plutôt un groupe de black métal…
Struck : Peux-tu dire quelques mots français aux lecteurs de Music Waves ?
Niklas : Tu sais en Suède, tu as le choix entre étudier l’allemand ou le français à l’école et j’ai choisi l’allemand (sourire)…
Struck : Soit… Mais même pas un ou deux mots ? Ce soir, tu vas bien dire quelques choses sur scène ?
Niklas : Oui, mais Mike va probablement dire ça ; genre « Bonjour » (en français dans le texte) !
Struck : Parfait, merci... Enfin, que voudrais-tu dire aux fans français de Dark Tranquillity qui surfe sur Music Waves ?
Niklas : Merci d’avoir attendu la sortie de l’album et l’avoir accueilli… Merci de leur support, c’est important pour le groupe. Nous sommes vraiment reconnaissants de les voir surtout sur les tournées comme ce soir : merci !
En laissant partir Niklas, nous croisons Mikael Stanne avec qui nous échangeons quelques mots une bière à la main !
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