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GROUPE:
KISS
PAYS:
ETATS UNIS
GENRE:
HARD ROCK, HARD ROCK MELODIQUE, HEAVY METAL, METAL MELODIQUE
ANNEE DE CREATION:
1973
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Kiss est un groupe de hard rock et de heavy metal américain, précurseur du glam metal, fondé dans le Queens à New York en 1973 par le guitariste Paul Stanley (de son vrai nom Stanley Harvey Eisen né en 1952) et le bassiste Gene Simmons (Chaim Witz né en 1949). Très populaire à travers le monde, notamment grâce à leurs maquillages, leurs costumes extravagants et la célèbre très grande langue de Gene Simmons, Kiss a vendu plus de 20 millions d'albums aux États-Unis et 80 millions de plus à l'échelle mondiale, pour un total de plus de 100 millions d'albums vendus. Les enregistrements du groupe et de ses membres en solo leur ont permis de récolter 24 disques d'or, 9 disques de platine et 10 disques multi-platine pour les seuls États-Unis. Histoire du groupe Des débuts difficiles Suite à l'échec de leur premier enregistrement (sous le nom de Wicked Lester, album jamais distribué), Paul Stanley et Gene Simmons radicalisent leur approche de la musique et de la scène. Rejoints par le batteur Peter Criss (Peter Crisscoula, 1945) et le guitariste Ace Frehley (1951), enfant terrible du Bronx, ils décident d'adopter un look particulièrement théâtral et provocateur, dans la lignée d'Alice Cooper. Ils se démarquent par ailleurs avec un maquillage intégral du visage, qui les transforme en véritables super-héros du rock n'roll : Gene Simmons est le Démon, Paul Stanley l'Enfant des Étoiles, Ace Frehley le Guerrier de l'espace et Peter Criss le Chat. Les premiers pas sont difficiles. Entre les clubs qui refusent ces énergumènes peinturlurés et les groupes qui craignent d'avoir de dangereux outsiders en première partie, le quatuor peine à trouver des engagements. Deux rencontres s'avèrent alors capitales. La première est celle de Bill Aucoin, manager avisé qui est certain de tenir la perle rare. La seconde est celle de Neil Bogart, directeur de Casablanca Records et à la recherche de stars pour son nouveau label. Aucoin convainc Bogart de signer Kiss sur la seule foi d'une démo prometteuse. Le groupe rentre en studio fin 73 et accouche vite d'un premier album éponyme. Y figurent notamment Strutter, Nothin' To Lose, Cold Gin, Black Diamond, Firehouse et Deuce. En dépit d'une campagne publicitaire monstre, le disque ne fait qu'une timide entrée dans le Top 100 américain. Le groupe fait sa première apparition à la télévision et joue Black Diamond. Les critiques descendent le quatuor sans vergogne et lui promettent un sort funeste. Après une courte série de concerts, Kiss retourne en studio et sort Hotter Than Hell en novembre 1974. Le ton se durcit (Parasite), devient sombre et inquiétant "à la Black Sabbath" (Watchin' You) mais reste aussi dans le son purement kissien (Hotter Than Hell, Got To Choose, Let Me Go, Rock N' Roll) mais le succès n'est toujours pas au rendez vous. Le groupe quadrille alors tout le continent en exposant un show riche en couleurs (explosions, guitares en feu, plateformes…) et commence à se forger une base de fans de plus en plus large. Début 1975, Dressed To Kill (n° 37 US) est dans les bacs. Malgré des résultats encourageants et quelques hits mineurs sur les radios de New York et de Détroit (She, C'mon And Love Me, Rock and Roll All Nite) Bogart est au bord de la faillite car les investissements consentis sont très loin d'être compensés. Aucoin décide alors de jouer le tout pour le tout. Constatant que, en dépit de la faiblesse des ventes, le groupe parvient à réunir des foules de plus en plus grandes, il décide d'organiser quelques concerts dans les grandes arènes du pays pour enregistrer un live. Il va jusqu'à vider son compte personnel pour financer le projet. Pendant l'été, Kiss joue en tête d'affiche devant 12 000 spectateurs au Cobo Hall de Detroit. À la rentrée, Alive! voit le jour. Tout le monde croise les doigts mais le suspense est de courte durée. Deux semaines après sa sortie (n°9 US), il est disque d'or, devenant rapidement double platine. En 2007, ce disque est certifié 9 fois disque de platine. À titre anecdotique, on remarque sur la pochette de l'album que Frehley pose avec les cordes de sa guitare tournées vers lui. Kissmania En quelques semaines, Kiss devient un des plus grands groupes de rock américain. Les fans forment ce qui devient rapidement la « Kiss Army » et se réunissent devant les locaux d'une radio qui refusait de diffuser les disques du groupe. Dans la foulée, la version live de Rock and Roll All Nite entre dans le Top 20 et un marchandisage juteux commence à voir le jour. Il est cependant temps de retourner en studio afin de prouver que le groupe est aussi capable sur scène que sur album. Kiss fait alors appel à un des plus grands producteurs du moment, Bob Ezrin (Pink Floyd, Lou Reed, Alice Cooper,…). Ses relations avec Ace Frehley deviennent vite orageuses au point que celui-ci sera remplacé sur plusieurs prises. Destroyer (n°11 aux É-U) voit le jour en avril en 1976 et atteint le statut de disque de platine rien qu'avec les précommandes. Il s'impose globalement comme un grand classique du rock US grâce à des titres comme Detroit Rock City (chanson), Shout It Out Loud, God Of Thunder et Beth, la ballade chantée par Peter Criss qui se vend à plus d'un million d'exemplaires. Grâce à cette « sucrerie », le quatuor cesse d'être perçu comme une entité maléfique et voit sa popularité franchir un nouveau seuil. Après une première tournée en Europe, le groupe balaye une nouvelle fois les États-Unis. En août 1976, le groupe obtient la consécration en jouant en tête d'affiche au Anaheim Stadium (Californie) devant 55 000 fans. En septembre c'est le retour en studio, cette fois sous la houlette d'Eddie Kramer (producteur, entre autres, de Jimi Hendrix). Désirant revenir à la rugosité de ses premiers albums, Kiss s'enferme dans un théâtre désaffecté du New Jersey pour les enregistrements afin d'y retrouver le son live du groupe. Comme le dira Eddie Kramer: Nous avons là capturé sans aucun doute l'esprit live de Kiss. Le Nanuet Theatre possédait une infinie variété de conditions acoustiques. Le groupe a répété et joué les bases dans le salon d'exposition. Un tunnel sous la scène fut utilisé pour relever les basses. Des micros tout autour du périmètre de la salle elle-même capturaient le son live total. Les guitares acoustiques furent enregistrées dans le guichet de vente des tickets. Ce retour à un rock basique n'empêche pas Rock n'Roll Over (n°11 aux É-U), sorti en fin d'année, de devenir à son tour double platine. Le groupe reçoit alors les honneurs d'une bande dessinée à son nom éditée chez Marvel. Pour en faire la promotion, les musiciens acceptent de donner un peu de leur sang pour l'encre rouge. Ce premier numéro restera la meilleure vente de Marvel pendant dix ans. Kiss s'envole ensuite pour le Japon, lui aussi secoué par une véritable Kiss mania. En remplissant quatre fois le Budokan de Tokyo, le groupe bat le record d'affluence des Beatles. C'est à cette époque que des tensions internes naissent au sein de la formation. Ace Frehley et Peter Criss supportent de plus en plus mal le succès de Kiss ainsi que le leadership de Stanley et Simmons sur les compositions. Les deux musiciens connaissent par ailleurs des problèmes de drogue et d'alcool de plus en plus préoccupants. Malgré cela, Kiss est à nouveau au travail dès les premiers jours de 1977, toujours avec Eddie Kramer. Avec Love Gun (n°4 aux É-U), Kiss atteint le haut des classements et la nouvelle tournée américaine est la plus spectaculaire que le groupe ait donnée. Les trois concerts du Forum de Los Angeles sont enregistrés en vue d'un nouvel album live. Après la sortie de Alive II (n°7 aux É-U), il devient évident que seules des vacances prolongées peuvent éviter une séparation définitive. Cette absence n'empêche pas les caisses du groupe et de son entreprise de produits dérivés Niocua (Aucoin à l'envers) de se remplir. D'abord, la compilation Double Platinum (n°22 aux É-U) occupe le terrain. Ensuite, sans compter une nouvelle bande dessinée Marvel, les objets à l'effigie du groupe (flipper, poupées, tasses, etc.) envahissent le marché. On parle même d'un projet de parc d'attractions. Afin de calmer les envies de départ de certains, le groupe décide de se lancer dans une entreprise inédite : l'enregistrement de l'album solo de chacun des membres du groupe, paraissant tous, de façon simultanée, sous le nom de Kiss. Les quatre disques sortent en 1978 et connaissent des succès divers. La palme revient à celui d'Ace Frehley qui est à la fois celui dont la conception a été la moins coûteuse et qui reçoit l'accueil le plus favorable. Il bénéficie même d'un succès radio avec le titre New York Groove. Le guitariste pense alors qu'il peut sans problème se lancer en solo et la paire Simmons/Stanley va devoir promettre des concessions pour le retenir. Casablanca Records se vante d'un total de cinq millions de précommandes pour les quatre disques mais un bon nombre, surtout pour Criss et Simmons, seront annulées. Peu après, le quatuor se retrouve pour le tournage d'un téléfilm, Kiss meets the Phantom of the Park (Kiss contre les fantômes en France) qui n'ajoute rien à sa gloire. C'est un succès d'audience pour la chaine NBC, mais un désastre pour l'image du groupe. Kiss commence à songer à son retour sur disque alors que la vague disco fait fureur, menaçant les plus solides bastions du hard rock. Simmons et Stanley optent finalement pour le compromis et font appel à Vinnie Poncia, producteur spécialisé dans la musique de discothèque. Idée géniale ou monumentale erreur ? L'avenir n'allait pas tarder à le dire. Grandeur et décadence Dès le début des sessions d'enregistrement, l'état de santé de Peter Criss s'avère très préoccupant. Il est finalement remplacé sur presque tous les titres par Anton Fig, un batteur de studio qui avait travaillé avec Frehley. Dynasty (n°9 aux É-U) sort début 1979 et connaît un succès fulgurant grâce au tube hard/disco I Was Made For Lovin' You qui explose à l'échelle mondiale. Tout semble aller pour le mieux et pourtant le groupe est toujours au bord de l'explosion. La tournée américaine ne rencontre pas la même ferveur que la précédente. Alors que les fans les plus durs boudent le virage commercial du quatuor, les salles se remplissent désormais de jeunes enfants accompagnés de leurs parents. Kiss n'a plus rien à voir avec un groupe de rock et la Kiss mania semble tourner à l'overdose. Englués dans leurs personnages imaginaires, les musiciens ne contrôlent plus rien. Ne se basant que sur les ventes, ils accordent une nouvelle fois leur confiance à Poncia pour l'album suivant auquel Criss ne participe pas. Paru l'année suivante, Unmasked (n°35 É-U) peine à décrocher le disque d'or. Musicalement noyé par les arrangements de Poncia, le disque est alors la cible de la presse qui peut enfin se venger d'un groupe dont elle avait annoncé prématurément la fin. Peter Criss est congédié peu après et est remplacé par Eric Carr (de son vrai nom Paul Caravello, au maquillage de renard) pour la tournée à venir. Après un unique concert aux États-Unis, Kiss s'envole pour l'Europe où il est accompagné par un groupe britannique alors inconnu, Iron Maiden, mais qui lui vole la vedette. Le quatuor se rend ensuite en Australie où les plus grands stades affichent complet en quelques heures. À Sydney, Kiss joue l'un de ses concerts les plus marquants. De retour au bercail, le groupe rappelle Bob Ezrin en vue du prochain album : un ambitieux album-concept accompagné d'un film dans la lignée du The Wall de Pink Floyd produit par le même Ezrin. Mais les difficultés s'accumulent. Frehley, désireux d'un retour à un rock pur et dur, est dès le départ hostile et rentre à nouveau en conflit avec le producteur. Suite à des problèmes de script, la réalisation du film est abandonnée et quelques mois après la sortie de l'album, Neil Bogart, l'autre éminence grise du groupe, décède des suites d'une longue maladie. Eric Carr a pour sa part déclaré, dans une interview publiée après sa mort, qu'il avait « tout fait pour dissuader [les autres membres du groupe] de sortir un concept album », leur martelant que les fans voulaient un retour au hard rock pur et dur. Après un séjour prolongé en studio, Music From the Elder (n°75 au É-U) voit le jour en 1981 et est un échec commercial complet. On dénonce son caractère prétentieux et les nouvelles expérimentations qui ont vu Kiss passer de la musique de club aux orchestres à vent et à corde. L'album étant passé totalement inaperçu, il est impossible pour le groupe de partir en tournée, et Kiss rompt avec son manager, Bill Aucoin. Ce serait à la suite d'une violente dispute entre Gene Simmons et Ace Frehley lors de l'enregistrement de the Elder que Frehley aurait pris la décision de quitter le groupe. Celui-ci aurait en outre pulvérisé la maquette après avoir constaté que Bob Ezrin, avec qui il ne s'est jamais entendu, avait amputé une majorité de ses parties de guitare. Il est temps de revenir aux fondamentaux. Le groupe s'enferme en studio pour enregistrer des morceaux plus classiques qui figurent sur une nouvelle compilation sortie l'année suivante, Killers, a la demande de la compagnie de disques. Peu après, Frehley est victime d'un grave accident de voiture et se retrouve immobilisé pendant plusieurs mois. Il en profite malheureusement pour ajouter à ses problèmes d'alcool le goût des médicaments. Pour pallier l'absence de son guitariste, Kiss engage plusieurs musiciens de remplacement pour l'album Creatures Of The Night (n°45 aux É-U) qui marque une nette modernisation et un retour vers le heavy metal. On sait aujourd'hui que ce nouveau son était en grande partie dû à Vinnie Vincent, guitariste « fantôme » des enregistrements qui va bientôt éclipser Frehley. Bien qu'il figure sur la pochette, ce dernier annonce peu avant la tournée qu'il quitte le groupe.
Aux États-Unis, le virage hard-disco du groupe en 1979 a causé un traumatisme trop fort, ce qui fait que même ce fabuleux retour vers le heavy metal ne permet pas de rammener tous les anciens fans. Kiss joue donc dans des salles loin d'être remplies, mais en Amérique du Sud sa gloire semble intact puisqu’au stade Maracana de Rio, le groupe réunit 180 000 spectateurs pour un show unique. Kiss est véritablement retourné vers le heavy metal pur et dur. La batterie de Eric Carr et la guitare de Vinnie Vincent y sont pour quelque chose. Gene Simmons ne fait pas que chanter, il hurle littéralement. Paul Stanley n'a plus rien à voir avec celui de la période Unmasked. On ne compte plus ses fuck et fuckin’ lors des concerts, chose totalement impensable un an auparavant. Bas les masques À ce moment, Stanley, Simmons, Carr et Vincent mettent la dernière main à leur nouvel album. Peu avant sa sortie, ils font sensation en apparaissant pour la première fois sans maquillage dans une émission spéciale sur MTV. C'est que le sponsor maquillage du groupe avait refusé de renouveler le contrat du groupe: Kiss n'avait donc plus le droit d'apparaître avec son maquillage. Le fait que Kiss abandonne son maquillage pour de bon causa tout un choc parmi les fans du groupe. Lick It Up (n°24 aux É-U) bénéficie de ce gros coup de publicité et devient le premier disque de platine du groupe depuis Dynasty. Surtout, le groupe semble renaître musicalement en confirmant les impressions du précédent album: Kiss est de retour vers le heavy metal. Mais si Creatures Of The Night est un album de heavy metal traditionnel, Lick It Up s'avère encore plus rapide et plus agressif, certaines chansons pouvant même passer pour du Speed Metal! À l'inverse, des titres comme la chanson éponyme sont vraiment dans l'esprit Glam Metal des années 80. La tournée mondiale qui suit fait figure de reconquête, mais malgré son grand succès, la tournée Lick It Up nous démontre que Kiss n'était pas au mieux de sa forme depuis Dynasty: le groupe connaissait des difficultés financières en raison de l'échec de Dynasty, Unmasked, The Elder et le demi-succès de la tournée Creatures Of The Night, les effets pyrotechniques sont donc bien moins nombreux dans la tournée Lick It Up et les décors sont les mêmes que lors de la précédente tournée. Mais le succès de l'album et de cette tournée permet à Kiss de retrouver le statut qu'il avait acquis dans les années 70. Le retour de Kiss fait même augmenter les ventes des albums précédents, Creatures Of The Night entre autres. Pourtant, la sauce ne prend pas entre Vinnie Vincent et les deux meneurs de Kiss qui refusent de le voir trop se mêler de la direction du groupe. Finalement, le guitariste est congédié et est remplacé par Mark St John. Pendant ce temps, Simmons s'adonne à une vieille passion : le cinéma. Il joue le rôle du méchant face à Tom Selleck dans Runaway, un film de science-fiction de Michael Crichton. Il rejoint ensuite Stanley pour les besoins du nouvel album qui pour la première fois est intégralement produit par les deux leaders. Animalize (n°19 aux É-U) dépasse les ventes de son prédécesseur, notamment grâce au single Heaven's On Fire, dont le vidéo-clip passe en boucle sur MTV. Animalize marque pourtant le début de la décadence discographique du groupe qui s'entoure de compositeurs extérieurs (Desmond Child) et souffre du manque d'investissement de Gene Simmons (cinéma, production, etc.). Stanley devient progressivement la figure de proue de ce Kiss nouveau grâce à sa plus grande versatilité et à ses compositions taillées pour le rock des années 1980. De plus, l'adoption d'un look glam metal proche de celui de Mötley Crüe, Ratt ou Dokken ancre Kiss dans une mode éphémère dont il avait pourtant été un précurseur. Pour l'heure, le groupe entame une nouvelle tournée mondiale mais St John est atteint d'un syndrome paralysant et il doit être remplacé en catastrophe par Bruce Kulick, quatrième guitariste du groupe en trois ans. La tournée Animalize est un succès et Kiss remplit à nouveau les stades. Le concert de Détroit est filmé et commercialisé sous le titre Kiss Animalize Live And Uncensored. En 1985, Kiss revient avec Asylum (n°20 aux É-U). Le groupe utilise les nouvelles possibilités du clip pour garantir sa présence sur MTV. La stratégie semble payante puisque lors de la tournée suivante, la popularité du quatuor atteint de nouveaux sommets et lui permet de renouer avec les shows à grand spectacle. La demande est telle que le groupe prolonge sa tournée américaine jusqu'à l'été 1986, annulant au passage son apparition au festival Monsters of Rock en Angleterre. Stanley et Simmons jugent le moment opportun pour frapper un grand coup et talonner les Bon Jovi et autres artistes alors au sommet du Billboard. Ils font donc appel au producteur Ron Nevison qui est au hard commercial ce que Poncia était au disco. Paru en 1987, Crazy Nights (n°18 aux É-U) est logiquement l'album le plus commercial du groupe depuis Unmasked. Le style du groupe a changé. Alors qu'il glissait musicalement et dans l'habillement vers le style glam metal de Mötley Crüe, Cinderella, Warrant, Dokken et Ratt, le groupe retourne vers les vêtements de cuir noir "rock" et tombe maintenant, sur le plan musical, dans le hard FM à la Bon Jovi. La tournée qui suit Crazy Nights témoigne pourtant d'une certaine usure. Si en Angleterre ou au Japon, le quatuor fait toujours le plein, les États-Unis semblent se lasser de ses anciens super-héros devenus trop aseptisés. Kiss fait malgré tout un carton en seconde position des Monsters of Rock de 1988 devant plus de 100 000 spectateurs. Kiss triomphe également la même année au Budokan Hall de Tokio. Malgré cela, la séparation semble proche. Simmons s'investit de moins en moins et Stanley entreprend même une tournée des clubs en solo. Avec l'épuisement proche du hard FM, Kiss devient la risée de la nouvelle génération. Une longue transition Le groupe est pourtant bientôt de retour en studio pour mettre en boîte quelques inédits pour la nouvelle compilations Smashes, Trashes And Hits ( n° 22 aux É-U et double platine). L'année suivante paraît Hot In The Shade (n°29 aux É-U) qui, en dépit d'un premier single convaincant (Rise to It) ne provoque que peu d'enthousiasme. Kiss hésite à se risquer dans une nouvelle tournée jusqu'aux premiers mois de 1990 quand la ballade Forever grimpe jusqu'à la 8e place des classements américains. L'album est relancé par ce succès surprise et le quatuor honore finalement plus de 150 dates pendant l'année. Cette tournée est un grand succès marquera les esprits avec une immense statue du Sphinx sur scène. Pour la bande originale d'un film, Kiss enregistre la reprise de la chanson God Gave Rock N' Roll To You. Les deux leaders se décident finalement à créer un nouvel album et contactent Bob Ezrin. Le producteur accepte, à une condition : se remettre sérieusement au travail. Les grandes manœuvres commencent mais Eric Carr tombe malade. Le batteur est atteint d'un cancer et décède fin 1991. Après quelque temps d'hésitations, les trois survivants décident de continuer et engagent Eric Singer. Revenge (n°6 aux É-U) voit le jour en 1992 et reçoit un accueil digne du travail effectué. Revenge est l'album de Kiss le plus heavy depuis Creatures Of The Night et nous montre que Gene Simmons est de retour avec des chansons très heavy comme Unholy. Mais Paul Stanley ne se retire pas pour autant et nous propose de nouveaux hits tels que I Just Wanna. La tournée qui suit est spectaculaire avec explosions, lasers, des strip-teaseuses lors de la chanson Take It Off et une immense Statue de la Liberté située derrière Eric Singer sur scène. Lors du concert, sous une multitude d'explosions et d'effets pyrotechniques, le visage de la Statue s'effondre pour révéler un crâne aux yeux rouges. Malgré tout, la tournée Revenge peine à faire le plein et donne lieu à un Alive III (n°9 aux É-U) qui est très critiqué pour ses nombreuses retouches en studio. Kiss a tout de même retrouvé sa crédibilité et commence à miser sérieusement sur sa légende pour en imposer à la jeunesse de cette fin de siècle. Première étape : la réalisation de l'album-hommage Kiss My Ass (n°20 aux É-U), sur lequel on retrouve notamment Yoshiki (de X japan), Lenny Kravitz, Anthrax ou encore Garth Brooks. Le disque est un des plus grands succès du genre et est l'occasion d'une cohorte de témoignages de fans de longue date comme Dimebag Darrell de Pantera. Le quatuor se retrouve peu après en tête d'affiche de la tournée sud américaine des Monsters Of Rock de 1994 puis joue en Australie et au Japon. Parallèlement, le groupe fête ses vingt ans d'existence et crée les Kiss Conventions, sorte de musée itinérant où l'on retrouve une collection de tous les produits dérivés des années 1970 et les instruments des musiciens. On y assiste également aux concerts de groupes sosies maquillés et déguisés comme Kiss mais aussi à des prestations unplugged du vrai groupe. Malgré un prix d'entrée exorbitant (100$ de l'époque), la formule cartonne à travers les États-Unis. Point d'orgue, Peter Criss accepte d'apparaître sur scène avec ses anciens collègues lors d'un des concerts. Une rumeur selon laquelle Frehley en ferait bientôt de même commence alors à se répandre dans la presse américaine. Un fort courant de nostalgie envers l'ancienne formation se développe au même moment, tant de la part des vieux fans que de la nouvelle génération qui rêve de voir en vrai le « rock n'roll circus » dont on persiste à faire la commémoration. Cependant, Stanley et Simmons sont alors en train de parachever un nouvel album studio, Carnival Of Souls avec Kulick et Singer. Les premiers échos des quelques critiques rock à l'avoir entendu sont très favorables, mais sa sortie est mystérieusement repoussée. Cirque, rock et business En 1995, Kiss annonce qu'il va se plier au rituel du MTV Unplugged. Rien d'illogique à cela vu l'enthousiasme suscité par les récents concerts acoustiques du quatuor lors des conventions. Frehley et Criss sont conviés pour les derniers morceaux lors de retrouvailles qui sentent la mise en scène. MTV Unplugged (n° 15 aux É-U) sort au début de l'Eté. Il ne provoque pas de véritable raz de marée, tout le monde étant déjà tourné vers la suite, l'annonce hypothétique de la reformation de la formation originale avec maquillages et costumes d'époque. Officiellement, Kiss s'apprête toujours à sortir son nouvel album studio et la paire Stanley/Simmons profite de l'intérêt médiatique pour promouvoir un luxueux ouvrage sur le groupe, Kisstory de plus de 400 pages et réservé aux fans les plus fortunés. Le suspense prend fin lors d'une conférence de presse pour laquelle Kiss a réservé un porte-avions de l’US Navy. Stanley, Simmons, Frehley et Criss apparaissent maquillés dans les costumes de la tournée de 1977 et annoncent une gigantesque tournée américaine pour marquer la réunion des membres originaux et qui doit dépasser en spectacle tout ce qui a déjà été fait. Tous les billets de ce Reunion Tour partent en quelques jours (27 minutes pour les 47 000 places du premier soir au Tiger Stadium de Detroit). On parle d'un cachet de plusieurs millions de dollars pour chaque musicien. En quelques mois, la tournée devient la plus lucrative de l'année(150 millions de dollars de profits) et ne tarde pas à se transformer en tournée mondiale. Kulick jette l'éponge et annonce qu'il ne compte pas attendre un éventuel retour de ses deux ex-patrons. Cette reformation qui devait d'abord n'être que provisoire semble au final définitive. Kiss joue avec costumes, maquillage et effets de scène spectaculaires au MTV Video Music Award à New York en 1996. Carnival of Souls: the Final Sessions (n° 27 aux È-U) sort finalement en 1997 en tant qu'album semi officiel dans le simple but de rentabiliser les frais de l'enregistrement. A la fin de la tournée, le Kiss original retourne en studio pour la première fois depuis 1979. Psycho Circus (n° 3 aux É-U) paraît en 1998 mais il semble que la musique n'est plus la préoccupation principale. Kiss est redevenu une formidable machine à capter les dollars via un marchandisage intensif.
C'est dans les années 2000, 2001 et début 2002 que Kiss présente la tournée Farewell Tour (« Tournée d'Adieu »). Celle-ci est extraordinairement lucrative, Kiss concluant même les Jeux Olympiques de 2002 et le Super Bowl de la même année. Néanmoins, Ace Frehley avait déclaré, lors de la reformation du groupe originel, qu'il « ne [se voyait] pas plus de 4 ou 5 ans sur cet évènement ». Frehley avait en effet compris que la tournée Farewell marquerait l'arrêt définitif du groupe, ou du moins la séparation définitive de ses membres d'origine. Logiquement, il déclare donc vouloir mettre un terme à sa collaboration au groupe à l'issue des dates initialement prévues. Mais Gene Simmons et Paul Stanley entendent prolonger l'événement, vu le côté extrêmement lucratif de toute la tournée. Ils projettent donc de nouvelles dates, contre l'avis de Frehley. Gene Simmons déclare alors : « on ne va pas attendre éternellement qu'Ace se décide. S'il ne vient pas, le train partira sans lui ». En 2003, Kiss effectue une tournée commune avec Aerosmith puis, enregistre son quatrième album live, Alive IV, mais ils sont cette fois accompagnés par l'orchestre symphonique de Melbourne. La tournée est un succès. Mais les rancœurs rejaillissent vite et en 2004, le groupe se sépare à nouveau après de délicates procédures judiciaires. À compter de 2004, Peter Criss et Ace Frehley sont remplacés par Eric Singer (à nouveau) et Tommy Thayer, qui revêtent leurs propres panoplies du fait du rachat, dans un contrat réunissant les quatre membres originaux pour le World Wide Tour Psycho Circus, des droits sur leurs maquillages respectifs. En 2004, Kiss débute une nouvelle tournée mondiale, Rock the Nation Tour, et filment l'un des concert pour sortir Rock the Nation Live en 2005. En 2006 et 2007, Kiss ne fait pas de véritable(s) tournée(s), se contentant de donner quelques concerts aux États-Unis ou au Japon, ou le groupe sera la tête d'affiche du Udo Music Festival en 2006. La même année, le groupe est introduit aux VH1 Rock Honors en même temps que Judas Priest, Queen et Def Leppard. Pour rendre hommage à Kiss, un supergroupe est formé avec Ace Frehley à la guitare, Rob Zombie au chant, Tommy Lee(Mötley Crüe) à la batterie, Slash(ex-Guns N' Roses, Velvet Revolver) à la guitare, Scott Ian(Anthrax) à la basse et Gilby Clarke(ex-Guns N' Roses) à la guitare. Ce supergroupe performe God Of Thunder. Puis, Kiss monte sur scène avec maquillages, costumes et feux d'artifices pour jouer Detroit Rock City, Deuce, Love Gun et Makin' Love.
En juillet 2007, Kiss prévoit donner 4 concerts aux États-Unis et 1 concerts en Colombie-britannique, au Canada. Mais juste avant le 4e concert américain, soit celui San Jacinto en Californie le 27 juillet 2007, Paul Stanley est dans l'impossibilité de faire le concert, son coeur ayant une moyenne de 200 battements par minutes! On sû plus tard que cela était dû à une déshydratation sévère. Néanmoins, pour ne pas choquer les fans, Kiss performe en trio pour l'unique fois de son histoire. Les chansons de Paul Stanley sont donc supprimées de la setlist, Gene Simmons chantant ses 12 chansons et communiquant avec le public en tant que frontman pour la première fois(la tâche étant depuis toujours confiée à Paul Stanley) et Eric Singer en chantant ses deux titres. En janvier et février 2008, Kiss annonce une autre tournée mondiale afin de célébrer les 35 ans du groupe. En mars, Kiss fait des concerts en Australie et en Nouvelle-Zélande, concluant notamment le Grand Prix d'Australie devant 65 000 personnes. Puis, durant tout mai et juin, Kiss revint en Europe pour la première fois depuis 9 ans. En plus de connaître des succès immenses en Italie, en Suède, en Allemagne, en France, en Belgique et dans la plupart des autres pays d'Europe, Kiss fait un triomphe en jouant pour la première fois en Russie, en Bulgarie et en Estonie et vole la vedette lors du Download Festival en Angleterre. Pour le mois d'août 2008, Kiss donnera 4 concerts aux États-Unis et des rumeurs prétendent que le groupe se prépare à une tournée sud-américaine et asiatique pour ensuite faire une immense tournée nord-américaine et revenir en Europe pour l'été 2009. Ce dernier point a été confirmé par Paul Stanley durant chacun des concerts européens. L'agence qui se charge de faire tourner Kiss aux États-Unis, la Creative Artistis Agency (CAA), a déclaré que Kiss ferait une grande tournée des arenas en 2009
Plus d'informations sur http://www.kissonline.com/
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