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Quelle mauvaise surprise !! Je croyais en une belle oeuvre, une pépite. Je tombe sur un caillou. Ca fait mal... A mon sens, cet album est une sorte de testament. Tout est dit dès le début :
"The memories of a man in his old age
Are the deeds of a man in his prime
You shuffle in the gloom of the sick room
And talk to yourself as you die"
Ok, le cadre est posé. D'ailleurs, c'est un parfait et triste résumé de cette production. De là à en faire un prétexte valable à ce qui suit lors de l'écoute, non vraiment, ce n'est pas fondé.
Pas de punch, pas de solos de guitares, pas de claviers éthérés, pas de véritables percussions. Il ressort une volonté manifeste de gommer l'ouvrage de ses ex-comparses, au point d'amputer tout l'esprit de l'oeuvre originale. On ne peut pas faire en solo Laurel et Hardy, SMith et Wesson ou Bonnie et Clyde... L'élagage que subit "Dark Side" fait penser à une éradication. Avec ce qu'a produit Roger Waters ici, on dirait ces personnes aigries qui n'ont jamais digéré leur divorce.
Roger Waters est inutilement et excessivement bavard, tout au long de l'album. Il ajoute des bribes de textes sur ceux d'origine, hélas sans poésie ni force. Sa voix, fatiguée et monotone, bloque certains des titres en recouvrant une musique qui est parfois suave et douceureuse, ce qui au final en gache les éventuels effets. Ses parties "chantées" sont très en-dessous de ce qu'on attend et bien pénibles à la longue. "Money" et "Us and Them" en particulier sont de véritables désastres ! Un massacre douloureux à l'audition.
Le climat musical général n'est pas mauvais (évidemment, vu son origine...), relativement intéressant par moments mais dans l'opération il s'est dépourvu de tout charisme. On est effectivement très loin de l'original. C'est une version qui apparait fade, sans âme, amaigrie. C'est lisse et étrangement impersonnel, il n'y a pas d'émotion véritable, aucune dimension épique. Il n'y a pas d'énergie, de trouvailles, de profondeur. C'est sans caractère de bout en bout. De la cuisine Thai sans piment, de la cuisine indienne sans épices. Régime sans sel (comme dans les EPHAD ?).
Cet album n'apporte pas grand chose à la musique et certainement rien à la version initiale. Il semble vide, dépouillé de tout, presque sans substance. C'est une déception immense. Terriblement déprimant. Le constat est dur. Cet achat va me rester en travers de la gorge, il va probablement sortir de ma discothèque aussi vite qu'il y est entré. C'est très loin de ce que Roger Waters a été capable de faire auparavant. Ca sent le radotage accariatre. Peut-être qu'il serait temps de prendre sa retraite... Cet album aurait du s'appeler "Dark Side of Roger Waters".
On est extrèmement loin d'initiatives comme celle de Peter Gabriel avec I-O, qui s'inspire profondément de ses oeuvres les plus fameuses sans sombrer dans le plagiat ni les saccager, de plus avec un magnifique talent toujours présent et une voix toujours aussi prenante. Roger Waters, par son action malheureuse, montre au contraire qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même. Il sera plus fructueux de retourner à l'écoute de son album de 2022 "It's a Miracle" pour constater qu'il a su exploiter les sonorités des albums siglés PF avec largement plus de talent.
Faire ça au moment des 50 ans de DSOTM (au succès planétaire et durable) est assez "habile". La démarche est donc suspecte, entachée de cet opportunisme (médiatique clairement. Financier aussi ?) et de cette volonté de gommer absolument ce qui faisait incontestablement une oeuvre de groupe. Une tentative d'appropriation, un holdup (raté) sur le "Dark Side of the Moon" sorti en 1973 et demeuré à juste titre un monument intemporel du rock.
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Pourquoi tant de haine envers Roger Waters ? Si ce disque avait été ré-enregistré par un obscur artiste de musique ambiant, la sanction n’aurait pas été la même. L'entreprise de faire une nouvelle version d’un des disques les plus vendus au monde est risquée, comme elle l’a été de faire une nouvelle version de 'Comfortably Numb' un titre ultra connu, mais qu’est l’art sans risques ? Toutefois, même si le résultat est parfois bancal, on peut louer certaines qualités de ce redux et les trouvailles qui émaillent la rondelle.
Roger Waters a remplacé les parties de guitare et saxophone solitaires par, tantôt des nappes de claviers diffuses, tantôt des poèmes récités sous forme de monologue, par instants indigestes. Certes ces interventions musicales manquent, mais les parties solitaires ne sont que des habillages et pas l’essentiel d’un disque. Si elles manquent, leur absence ne nuit pas à l’écoute du disque.
Je comprends la démarche du bassiste, qui veut remettre le texte au centre de l'œuvre et de de l’écoute. Une envie viscérale d’exprimer et de crier ses doutes, ses espoirs ou ses sentiments. Il a réussi à faire exploser le sens de ses chansons, car dans leurs versions simplifiées elles font exploser un texte, même s’il était déjà très fort, on accède à leur substance émotionnelle une fois la chanson dépouillée de ses oripeaux. Toutefois, le disque conserve la trame mélodique de son aîné, ses harmonies et ses variations avec un respect quasiment religieux. Il ne s’en détournera pas une seule seconde. Une autre idée brillante est d’avoir conservé le chant solitaire de 'The Great GIG In The Sky' dans une version au chant grave, lancinant et sensuel. Cela exalte la plainte portée par ce titre, comme si les cris de révolte et d'effroi face à la mort de la jeunesse de Waters étaient devenus une acceptation tacite, un passage inévitable, bien que douloureux.
Certes, les parties récitées sont nombreuses, peut-être même trop parfois. Mais c’est un choix artistique assumé. Cela semble logique qu’il en mette partout. Enfin les critiques sur la voix de Waters sont pour moi totalement infondées, car le bassiste a toujours eu une voix monocorde et rigide, comme en témoignent ses productions solitaires, notamment 'Radio K.A.O.S'. Est-ce que l’on reproche à Bob Dylan d’avoir un chant nasillard... évidemment non. Sa voix c’est sa signature ! La voix sur l’original est aussi assez monocorde et linéaire.
Voici une version minimaliste de l’original, comme l'est la musique concrète et minimaliste de certains titres de Waters ou de Pink Floyd. Toutefois il conserve l’essence de son modèle, tout en magnifiant ses textes qui sont essentiels à la culture pop. Une manière de prolonger l’écoute de l’original et un relecture d’un monument. Alors, oui des maladresses entachent le disque, mais ça n’est pas un ratage complet annoncé, juste un disque qui s’écoute facilement et peut-être s’oublie aussi vite... Seul le temps nous le dira.
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Une honte, un massacre. Non content de spoiler complètement ses anciens camarades en voulant s'approprier l'unique paternité de l'oeuvre de Pink Floyd, Roger Waters tente de donner une nouvelle jeunesse à cet album cultissime, mais en se vautrant dans une fange musicale totalement indigeste. On passera outre sur sa voix sonnant régulièrement faux, du moins quand il essaie de chanter car il y a de nombreuses séquences simplement déclamées, mais même ses talents de compositeurs et surtout d'arrangeurs ne sont désormais plus que l'expression d'un vieillard limite sénile dont les dernières saillies politiques ne font qu'un peu plus casser le lien que l'on pouvait entretenir avec lui.
Pour ma part, il m'est impossible de tenir plus de 2 minutes sur l'écoute de Time ou encore Money.
N'importe quel autre artiste au nom moins prestigieux tentant la même aventure se prendrait immédiatement des scuds de tous les critiques. Que ceux-ci soient un tantinet honnêtes et objectifs et reconnaissent qu'un simple nom ne garantit pas une production de qualité.
On zappe et on oublie.
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Est-ce Roger Waters qui n’en a pas tout-à-fait terminé avec ses vieux démons, ou bien l’auditeur suspicieux (dont je suis) qui fatalement va rechercher la trame recyclée d’un nouvel album succédant à "Amused to Death" après 25 ans ?
Après tout, sur la démarche, on ne peut pas vraiment critiquer l’ami Roger : bien des groupes et des artistes ont cédé à la tentation du retour tardif, souvent sous la forme du baroud d’honneur. Pink Floyd d’ailleurs, il y a peu, avec l’inattendu "The Endless River".
Il est vrai que la griffe de Roger est reconnaissable entre mille. Et à l’évidence on ne peut pas renier la réalité du recyclage dont fait preuve "Is this the life…". Mais avec Roger, c’est presque symptomatique : je ne l’ai jamais perçu comme un compositeur par vocation, mais par exutoire, par l’essence même de sa nature d’écorché vif.
Alors, on a vite fait de retrouver quelques marquantes harmonies empruntées aux albums précédents, ainsi qu’à la dernière période floydienne en mode Waters. Pour reprendre le fil de la chronique et des avis exprimés, je dirais que ce nouveau (et ultime ?) chapitre s’apparente davantage à "Animals" et "The Final Cut", dont je reste, à tout jamais certainement, un admirateur inconditionnel, qu’à "The Wall" ou "Amused to Death". 'Déjà Vu' avoue d’emblée sa nostalgie pour 'Pigs on the wing', et 'Bird in a Gale' pour les échos électrisés de 'Dogs'. Mais on notera aussi un 'Broken Bones' très proche de 'Paranoid eyes', ou encore un développement final qui reprend la structure de la conclusion de "Final Cut" : 'Smell the Roses' en porte-étendard de la résilience humaine, et qui vous fait ressortir la tête de l’eau –juste ce qu’il faut– à l’image de 'Not now John', et l’enchaînement de 'Wait for Her', 'Oceans apart', 'Part of me died', embeddés dans le même élan, qui n’est pas sans rappeler le retour au calme –très relatif– décrété par 'Two Suns in the Sunset'.
"Is this the life…" ne pourra sûrement pas égaler ses prédécesseurs. Il n’a pas l’extraordinaire aura de "The Final Cut" (je fais partie des rares qui la lui trouvent), ni la puissance du désespoir abyssal porté par "Amused to Death". Mais on l’écoute avec un réel plaisir, et on se surprend à penser qu’avec quelques hurlements bien placés, comme Roger savait les faire autrefois, il y aurait même de quoi réouvrir, juste un instant, la boîte de Pandore enfermant le vague à l’âme des incurables, celui dont la saveur et la noirceur sont forgées dans un même bloc.
Roger aurait dû quitter le navire de Pink Floyd, dès "The Final Cut" : cela aurait peut-être empêché les principaux aficionados du Floyd de percevoir cet album incroyable comme une imposture, et posé la réelle première pierre, emblématique, de sa discographie solo. Peut-être, alors, "Is this the life" aurait pu être accueilli, beaucoup plus largement, comme la continuité de l’œuvre d’un génie, et non comme le nième verbiage d’un capitaine arrogant et caractériel, banni par son propre équipage.
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Le nouvel album de Roger Waters prend tout son sens après plusieurs écoutes. Le musicien a encore des choses à dire, à sa façon, parfois cynique, souvent touchante, avec le parti-pris d'une musique plus minimaliste, mois arrogante, voyante et m'as-tu-vu qui accentue encore plus le concept. Inutile parfois de faire grand bruit pour faire passer des messages. Chapeau Monsieur Waters.
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Certes, pas beaucoup d'originalité à attendre de cet album, mais si vous avez aimé "The Wall" et surtout "Animals", vous aurez probablement une chance de l'apprécier. Du moins si vous n'espérez pas être surpris ou déstabilisés mais au contraire êtes prêts à accepter de replonger avec nostalgie dans un passé que les très nombreuses analogies avec les deux albums précités ne manqueront pas d'évoquer.
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