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Oui ! un indispensable de Peter Hammill (mais il y en a tant). Oui encore: Peter Hammill c'est d'abord un chant, un chant sombre, écorché, un chant qui se cherche. Peter Hammill, c'est un interprète hors pairs, au sens propre: inouï. Peter Hammill, c'est le Giacometti vocal: celui qui cherche, qui cherche, qui cherche, et jamais n'abouti. Mais ses "ébauche", toujours à revisiter (écoutez les versions multiples d'une même chanson), émeuvent tellement plus que n'importe quel plus habile produit.
Alors pourquoi seulement 8? Parce que la note maximale va à la prise de risque maximale (peut-on produire de l'art autentique sans mettre son 'art' en danger?), à l'album live ultime en absolut solo: à "Typical". Mais gardez-le pour vous: les amateurs de prog actuels aiment rarement les extrèmes. En règle générale, ils préfèrent le bon goût d'IQ... Pourtant, moi, je préférerai toujours les plantages d'un Peter Hammill aux réussites de bons faiseurs...
Et puis, l'artiste ne produit pas du sens, ce n'est pas le rôle premier de l'art à notre époque 'moderne', non: il en cherche, il interroge son art, son véhicule. Et, parfois, quand il ne tombe pas en panne, de surcroît, du sens, il en trouve...
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Il y a... sans doute plus d'une décennie de ça (peut-être même 2), lors d'une fête intime avec mon épouse, j'avais glissé dans le lecteur ce cédé. Et, sur "Happy", cette épouse a relevé la tête, marqué un temps d'arrêt, et décrété: "cette chanteuse à vraiment une voix superbe". Cette chanteuse, sur ce morceau, de cet album, était...
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Quand l'interprète le plus singulier de sa génération, à l'aube de la vieillesse mais au sommet de sa forme vocale, chante ce qui constitue son identité, cela donne un album à pleurer...
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Certains artistes sont comme les grands crus classés : il faut suivre un parcours initiatique pour en savourer la sublime quintessence. Peter Hammill est de ceux-là et je déconseille de découvrir cet artiste au hasard. Le néophyte débutera de préférence par "Over", "Ph7", "Sitting Targets", "This" ou "What, Now" et se tiendra au loin de "Spur Of The Moment" ou "The Fall Of The House Of Usher" dans les premiers temps, de peur d'être déconcerté.
De même, découvrir Peter Hammill par un album live est le plus sûr moyen d'en être définitivement dégoûté. Il faut déjà s'être familiarisé par les albums studio aux mélodies atypiques de l'artiste et à sa voix, exceptionnelle mais si particulière, avant de s'aventurer à écouter un album live. Car en concert Peter Hammill revisite complètement ses chansons, n'hésitant pas à les modifier profondément au point que même un auditeur averti hésite à les reconnaître, et chante de toute son âme. Ses performances vocales ne cherchent pas à être justes, elles ambitionnent surtout à être sensibles et à transmettre un flux d'émotions à ceux qui les écoutent.
"Veracious" ne déroge pas à la règle et revisite le répertoire pléthorique de PH de 1973 ('Easy To Slip Away') à 2002 ('Driven'). Un concert très acoustique et intimiste où Peter Hammill alterne piano et guitare, accompagné seulement du très beau violon de Stuart Gordon. Des titres bourrés de nostalgie, parfaitement interprétés, même si ce "parfaitement" ne correspond pas aux règles académiques de la musique. Mais ces défauts, ces imperfections sont le miroir de l'âme de l'interprète, cette fragilité la manifestation de son humanité. Ne vous arrêtez surtout pas au quatrième titre. 'Nightman', 'Bubble' 'Shingle Song' et le très sensible 'Easy To Sleep Away' sont autant de pépites à découvrir.
7,5.
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Une œuvre complexe et dérangeante, dans la lignée de ce que Peter Hammill semble avoir pour vocation, le plus souvent, de produire. La langueur de certains passages tels "My Favourite" entre en collision avec les tortueuses considérations de morceaux comme "Mirror Images", où l'introspection d'une descente aux enfers Hammillienne semble indissociable d'un "espoir désespéré" non moins caractéristique de la griffe de l'artiste.
Les titres, chargés de cette indéfinissable atmosphère, tantôt sépulcrale, tantôt combative, parfois même aux élans festifs très particuliers (une forme de célébration de la mélancolie ?), s'imbriquent les uns entre les autres, dans une sorte de ballet gothico-onirique, dont la savante recette échappe à l'entendement immédiat.
A déguster avec modération, comprendre en contexte. La musique de pH7 ne forcera pas les portes de l'esprit: c'est à l'esprit de les lui ouvrir, en préalable. Et c'est ensuite que la magie opère.
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7,5/10. Un croisement de la méthode Bowie pour le vocal, avec l'état d'esprit d'un Lou Reed pour l'emprise cérébrale; un concept fort intéressant, qui sans pouvoir prétendre à l'unanimité, s'installe résolument dans la catégorie d'une création musicale "sans concession".
Time Heals à lui tout seul, avec ses presque 9 minutes, vaut largement le détour: il est basé sur une construction progressive, mais sa substance gothico-intimiste échappe à toute classification intrinsèque.
Tout au plus, on pourrait dire que si le genre "guitar hero" a du sens, l'évocation d'un "dark vocal hero" pourrait ici convenir à la griffe de Peter Hammill.
A ne pas mettre entre toutes les oreilles... mais pour celles considérant que la musique doit être "davantage que de la musique", l'expérience est à tenter !
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