|
|
|
"Fear & Desire", le second album de MrNorth, est une oeuvre séduisante.
Un harmonieux et savoureux mélange entre différents genres musicaux, flirtant tantôt avec le pop-rock "british", le rock alternatif contemporain, le rock progressif atmosphérique, l'orchestration symphonique et les inspirations floydiennes.
L'unification de ces tendances nous réserve quelques moments de pur bonheur. Dès les premiers instants, l'auditeur est immergé au sein d'un univers captivant, transporté littéralement par le son de violons conférant à l'atmosphère une dimension solennelle. L'emprise, telle un aimant, ne le lâchera plus, au gré de titres mêlant des passages aux structures classiques, rejoignant les productions davantage commerciales que pourraient nous réserver des formations telles que "Matchbox Twenty", "Nine Days", voire "Green Day", à des envolées planantes et envoûtantes d'un David Gilmour.
Et puis survient le moment fort du voyage, l'enchaînement de trois titres à la puissance émotionnelle saisissante; "Sleeping Dogs", dont le refrain entêtant hante les esprits et lui confère les allures d'un tube incontournable, aux répétitions inlassables; l'instrumental floydien aux dimensions orchestrales bouleversantes en guise de reprise: "Overture Reprise", et l'indélébile "For The Moment" à la mélancolie irrésistible. Cette union d'instants magiques ne peut laisser insensible.
L'album se termine encore sur quelques notes intéressantes. Citons le "Where No One Else" qui donne le sentiment de réunir en son coeur deux légendes vivantes, Bono et Springsteen, apparaissant, main dans la main, s'élever dans les airs et chanter à l'unisson. "Rope", dernière escale du voyage, s'amplifie au fur et à mesure de son épopée, pour s'achever sur une montée en puissance, où l'intensité symphonique prête davantage de majestuosité aux jouissances plaintives d'une voix à l'agonie. Hypnotisant.
Avec ce message musical sans prétention, aisément accessible, mélodieux, et limpide, MrNorth confirme un potentiel fort prometteur qui semble le convier à un avenir radieux. Le point fort de cette formation demeure plus que jamais la puissance émotionnelle qui se dégage de la voix tantôt énergique, déchirante, plaintive et mélancolique de Colin Smith, dont la variété d'interprétation ne serait pas sans évoquer, toute proportions gardées, un certain Jeff Buckley. L'éventail des possibilités de ce groupe peut conférer à son style musical de multpiles facettes, l'adressant ainsi à un vaste public, d'horizons différents. On sent que cette formation pourrait, à l'image de Sylvan et de son sompteux "Posthumous Silence", s'adonner à l'écriture d'un album concept fort émouvant, tout comme se cantonner avec bonheur à l'offrande de titres formatés, à la structure simplifiée et à la visée davantage commerciale. Un futur qui se conjugue donc avec une attente non dépourvue d'interrogations et d'impatience.
En attendant, il convient de vous conseiller de prêter une oreille attentive à ce "Fear & Desire" dont l'ampleur croît au fil des écoutes. De toute évidence, un moment plaisant, à savourer.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Haut de page
|
|