|
|
|
"Stardust We Are" est le premier des doubles albums de The Flower Kings. Enfin, "double album" selon les critères des Suédois, sa durée s’apparentant plus à celle d’un triple album à l’aune des années 70. Ses 130 (!!!) minutes s’approchent plus de "Yessongs" (129’) ou "Welcome Back My Friends" (109’) que des "ridicules" durées d’ "Ummagumma" (86’), "The Lamb Lies Down on Broadway" (94’) ou "Tales From Topographic Oceans" (81’) par exemple. Une fois de plus, The Flower Kings se montre généreux. Mais la quantité ne préjuge pas de la qualité, en musique c’est même souvent (mais pas toujours) le contraire qui s’avère. Voyons jusqu’à quel point nos Suédois préférés n’ont pas vu trop grand.
Fidèle aux habitudes du groupe, l’album regroupe des titres très courts côtoyant des epics, The Flower Kings dépassant pour la première fois la barre des 25 minutes avec le conclusif ’Stardust We Are’ qui donne son nom au disque. Ces interludes d’une poignée de secondes sont autant de respirations bienvenues qui permettent à l’auditeur de souffler entre deux morceaux plus conséquents. Loin d’être du remplissage inintéressant, ils servent de soupapes, un peu comme le "trou normand" au milieu d’un repas plantureux permet au convive de mieux supporter l’abondance de bonne chère.
Et de la bonne chère, le premier disque n’en manque pas. ‘In the Eyes of the World’, ‘Just This Once’, ‘Church of your Heart’ et ‘Circus Brimstone’ se donnent le temps d’explorer diverses formes de progressif où les changements d’ambiance sont légion avec des thèmes de toute beauté. Tantôt enlevée, tantôt contemplative, souvent solaire mais parfois poignante , fantaisiste à l’occasion, voire théâtrale, mais parfaitement construite, la musique de "Stardust We Are" est un maelström de sensations diverses conclu par l’angoissant et torturé ‘Compassion’. Seules les trois minutes de sons futuristes du titre caché qui clôture ce premier disque semblent dispensables.
Est-ce l’effet de la générosité dont je parlais au début de cette chronique ? Toujours est-il que le second disque me paraît beaucoup moins réussi que le premier. Si ‘The End of Innocence’ tire son épingle du jeu, à partir de ‘Merrygoround’ l’intensité baisse d’un ton. Rien de déshonorant ni de raté pourtant, les mélodies sont toujours agréables, la diversité est là, explorant différents styles, ballade, pop aux faux airs des Beatles, hard rock et même solo de piano classique, mais ce qui serait très bien passé sur un album d’une durée ordinaire semble un peu surnuméraire, l’intérêt de l’auditeur s’est émoussé. Heureusement le disque se termine par la longue suite éponyme, et là, tous les sens du dit auditeur se réveillent d’un coup. Ce final en apothéose est un epic digne des années 70 : changements de thèmes, dramaturgie, nombreuses envolées, magnifiques solos, alternance de moments de tension et de passages presque atmosphériques, tout est réuni pour faire de ce titre un grand titre et un classique du répertoire des Flower Kings.
Malgré une baisse d’intérêt certaine sur la seconde moitié du parcours, il est difficile de reprocher quoi que ce soit aux Flower Kings. L’album contient une musique d’une telle qualité qu’on lui pardonne aisément la sensation de longueur ressentie par moments. "Stardust We Are" est assurément un incontournable dans la discographie des Suédois.
|
|
|
|
|
|
|
Depuis toujours, l’éclectisme fait partie intégrante de la musique des Flower Kings. C’est même leur marque de fabrique. Cette diversité leur a souvent été reprochée, assimilée à une espèce d’inconstance donnant l’impression que le groupe se perdait dans une multitude de directions et transformait ses albums en un joyeux bric-à-brac. Un fréquent jugement avec lequel vous me permettrez de ne pas être d’accord.
Certes, comme pour tous les albums des Flower Kings, il faudra au minimum une dizaine d’écoutes avant d’apprivoiser une musique foisonnante d’idées et de pénétrer l’univers des Suédois. Mais cet effort en vaut la peine et est largement récompensé par le plaisir renouvelé qui s’ouvre alors à l’auditeur à chaque écoute supplémentaire. La complexité des compositions, la multiplication des thèmes, les mélodies lumineuses, la richesse des arrangements et la dextérité des interprètes expliquent la qualité de "Love", comme celle de tous les albums des Flower Kings d’ailleurs.
Bien sûr, tout n’est pas parfait, et chacun selon ses goûts trouvera à tel ou tel morceau moins d’attrait. De là à parler de ventre mou ou de remplissage, il y a un pas que je ne me résoudrai pas à franchir. Roine Stolt ne m’a jamais donné l’impression de chercher à combler un quelconque vide créatif par une surabondance de quantité. Disons plutôt que sa trop grande générosité produit à un moment ou l’autre chez l’auditeur un effet de lassitude.
En ce qui me concerne, ‘We Claim the Moon’ est un peu trop clinquant à mon goût, et ‘The Rubble’ et ‘The Promise’ sont moins relevés que les autres titres. Mais ‘The Elder’, ‘Burning Both Edges’ et ‘Walls of Shame’ sont de superbes titres progressifs, ‘The Phoenix’ est une très belle ballade, ‘Love Is’, plus alambiqué, bénéficie d’un magnifique travail sur les voix de Stolt et Fröberg, ma préférence allant toutefois au mélancolique ‘How Can You Leave Us Now!?’.
A noter que "Love" voit l’arrivée de Lalle Larsson aux claviers, avec notamment une prédilection pour le piano, un plus par rapport à l’album précédent. Ce nouvel album ne décevra pas les fidèles des Flower Kings et a tout pour séduire de nouveaux amateurs qui ne se laisseront pas effaroucher par les très nombreux changements de thèmes et de styles musicaux.
|
|
|
|
|
|
|
S’il est un artiste qui n’hésite pas à multiplier les projets, c’est bien Neal Morse. Spock’s Beard, Transatlantic, Morse Portnoy George, Flying Colors, The Neal Morse Band, D’Virgilio Morse & Jennings, Neal Morse & The Resonance et maintenant Cosmic Cathedral, autant de collaborations qui se superposent, certaines étant mises en sommeil durant quelques années pour mieux resurgir. Le point commun à ces projets, outre la présence de Neal Morse bien entendu, c’est la qualité de la musique qu’on retrouve sur l’intégralité de la discographie de ces différentes formations. Un exploit qui dure depuis 30 ans !
Et qui perdure avec Cosmic Cathedral qui déroule un rock progressif d’excellente facture tout du long de "Deep Water". Certes, les fidèles de l’Américain vont vite se retrouver en terrain connu avec le titre ouvrant l’album, très morsien dans l’âme, et la longue suite qui donne son nom au disque rappelle elle aussi le même genre d’exercice sur de précédentes productions de Neal Morse, un exercice parfaitement réussi et toujours aussi addictif.
On retrouve tout ce qui fait le charme de l’Américain, des mélodies toujours très bien trouvées, de nombreux changements de thèmes et de rythmes qui nous évitent l’ennui, des compositions souvent orchestrales donnant de l’ampleur et surtout cette sensibilité qui lui permet d’émouvoir régulièrement l’auditeur. Quelques touches jazzy discrètement parsemées apportent encore un peu plus de fantaisie et comme il en a souvent pris l’habitude, Neal Morse a la bonne idée de céder le micro le temps d’un titre à Phil Keaggy (´Walking in Daylight’), renforçant la diversité de l’album.
"Deep Water" s’inscrit dans la droite ligne des productions morsiennes. Très agréable d’écoute, il lui manque cependant la petite touche lui permettant de se hisser au niveau des meilleurs albums de l’Américain.
|
|
|
|
|
|
|
Le deuxième album des Flower Kings, "Retropolis", fait partie des albums les plus controversés dans la discographie des Suédois. Beaucoup lui reprochent de copier les grands anciens que sont Genesis, Yes et ELP. Certes, The Flower Kings est probablement de tous les groupes de progressif qui ont vu le jour post 90 celui qui perpétue le plus fidèlement le rock progressif des années 70, et sa musique globalement solaire l’apparente de très près à Yes, mais c’est tout. Le groupe a une personnalité qui lui est propre, une signature aisément reconnaissable qui ne peuvent en rien être assimilées à un quelconque copiage/clonage. D’autres trouvent à l’album un certain manque d’inspiration, une qualité inférieure au niveau habituel. Là, le subjectif est à l’œuvre et il est difficile de contester ce qui relève du goût personnel. En quoi une mélodie est-elle plus ou moins réussie qu’une autre, voilà qui est compliqué à définir, et les nombreux arguments des "pour" et des "contre" sur cet album prouvent que chacun avec sa sensibilité a sa propre opinion sur le sujet.
Cependant, et quel que soit le plaisir plus ou moins marqué que chacun trouvera à l’écoute de "Retropolis" selon ses goûts personnels, on ne peut pas retirer à l’album la grande variété musicale qu’il offre ni au groupe ses qualités d’interprétation et le soin qu’il apporte à ses compositions. Sur les onze titres du disque, on dénombre une intro expérimentale, cinq instrumentaux, trois epics progressifs, trois autres titres au format chanson, de nombreux samples (balle de ping-pong, vagues, aboiements…) contribuant à installer des ambiances dans la pure tradition progressive, une belle balance entre guitares et claviers, une section rythmique au top insufflant le relief nécessaire et des incursions de saxophone toujours efficaces et bienvenues. Autant dire que l’auditeur ne s’ennuie pas et que dans toute cette variété, il trouvera forcément de quoi se faire plaisir.
Certes, tout n’est pas égal. A titre personnel, je n’ai pas trouvé un grand intérêt au bruit de la balle de ping-pong de ‘Rythm of Life’, ‘Retropolis’ me semble un peu décousu (mais le solo quasi-hendrixien du début est des plus surprenants venant de Stolt), ‘Silent Sorrow’ et ‘Retropolis by Night’ (l’un des trois titres signés Bodin) ont des mélodies passe-partout moult fois entendues et aussitôt oubliées. Mais ‘Rythm of the Sea’ est une très belle ballade qui convient parfaitement au timbre de Stolt, les harmonies vocales de ‘There is More to this World’ me filent le frisson (Hasse Fröberg, absent de l’album précédent, entame une collaboration fructueuse qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui), ‘The Melting Pot’ le bien nommé mélange avec bonheur harmonies jazz, touches orientales et hymnes folkloriques et ‘The Judas Kiss’ adopte une tonalité sombre et inquiétante assez rare pour le groupe.
Bref, si l’album n’est pas parfait, il propose suffisamment de mélodies variées et de qualité, pimentées de surcroît de petites surprises originales, pour satisfaire des auditeurs même exigeants. Et, avec trente ans de recul, il s’avère une valeur sûre de la discographie de The Flower Kings.
|
|
|
|
|
|
|
Dès son premier album, The Flower Kings montre l’immensité de son talent et place la barre très haut. "Back in the World of Adventures" est un résumé des nombreuses qualités du groupe mais laisse aussi pointer sa principale faiblesse, cette propension à s’étaler parfois plus que nécessaire. Car il est dur de garder captif l’auditeur durant les 71 minutes de l’album (une durée pourtant plutôt courte en regard du reste de la discographie du groupe), l’attention de celui-ci pouvant se diluer sur les passages les moins accrocheurs.
Fort heureusement, ce premier disque en contient fort peu. Sa première partie est un condensé d’inspiration, de musicalité, de virtuosité et de diversité. Après un premier epic, ‘World of Adventures’, qui est l’archétype de ce que recherche l’amateur de rock progressif avec ses nombreux changements de thèmes et de rythmes, son alternance de parties chantées et instrumentales et sa grande richesse niveau instruments, The Flower Kings enchaîne avec un premier instrumental (l’album en contient cinq) qui commence comme une marche gaie, se poursuit par une musique contemplative façon Tangerine Dream et se conclut sur un solo acoustique et cosy, puis passe à un titre très enlevé, très rock, à la basse grondante, suivi d’une jolie chanson douce puis d’un second instrumental jazzy contenant une belle improvisation au sax. Cinq titres, cinq ambiances, cinq univers, The Flower Kings a bien retenu les leçons des maîtres du progressif des années 70 en explorant tous les styles musicaux à sa portée.
La seconde moitié, de ‘Theme from a Hero’ à ‘The Wonder Wheel’, continue dans la même veine sans réussir toutefois à conserver l’intensité de ce qui l’a précédée et il faut attendre le deuxième epic progressif, ‘Big Puzzle’, pour retrouver un peu de l’enthousiasme du début grâce à ses parties chantées compensant un pont instrumental un peu terne.
Malgré cette légère baisse de forme dans sa deuxième partie, "Back in the World of Adventures" est un album très réussi démontrant d’emblée tout le savoir-faire et la maîtrise instrumentale de The Flower Kings.
|
|
|
|
|
|
|
Je n'ai pas accroché à ce nouvel opus de Beardfish. Je n'y ai hélas pas trouvé la "beauté" évoqué par le chroniqueur, au contraire je trouve les compositions un peu datées et sans beaucoup d'intérêt. Alors peu être ce son et ces compositions très '70 participe d'un objectif assumé, mais pour moi ça ne passe pas. Seul "In the autumn" tire son épingle du jeu mais c'est bien peu.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Haut de page
|
|