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Prévisible -cela arrive avec ce genre musical-, mais surtout, lisse comme un billard… Tellement lisse qu’on a bien du mal à se raccrocher à quelque chose. Rarement entendu cela avec Asia : on croirait un enregistrement de vacances, effectué entre deux séances de plage, en dépit du lot habituel de rythmiques musclées et autres soli de guitare endiablés (il faut reconnaître que le nouveau s’en sort plutôt bien). Une sorte de sérénité détachée plane au-dessus de l’album. Le problème, c’est qu’elle semble évacuer tout le reste : la poésie, la hardiesse véritable, l’onirisme, l’ardeur progressive. "Valkyrie", puis le titre éponyme, entendent passer en force ; malheureusement, quelques poignées de secondes suffisent pour en faire le tour, l’ennui s’installe rapidement. A mon sens "The closer I get to you" n’est pas le titre le moins intéressant, mais il est tellement balisé qu’il en supporte assez mal les écoutes répétées.
"Russian Dolls" en revanche est certainement parti d’une bonne idée, mais l’originalité de son refrain est massacrée par la médiocrité de l'accompagnement. On dirait une démo… Ce titre méritait pourtant mieux qu’une réalisation sonore au rabais. Avec "Nyctophobia", le constat est quelque peu inversé : son couplet sautillant ne manque pas de caractère, et il est efficacement servi par une basse qui souligne idéalement la partition vocale de Wetton. Mais le refrain, cette fois, est tellement convenu qu’il plombe complètement le charisme de la composition.
Par ailleurs Gravitas n’échappe pas à la récurrence du recyclage (avec une telle discographie on peut évidemment l’admettre, mais associé au manque d’inspiration cela devient discutable) : "I would die for you" est un remake sans relief de "I believe" (Omega), et "Joe Dimaggio’s Glove" est dérivé de "I don’t wanna lose you know" (encore Omega), mais avec un potentiel émotionnel un cran (très) en-dessous. Omega auquel je n’avais adhéré qu’à moitié, en raison de sa production sonore qui me semblait souffrir d’un je ne sais quoi d’inachevé. Mais s’il faut accorder un peu d’indulgence à Gravitas, en comparaison, Omega mérite en effet les 5 étoiles de Music Waves (que je ne lui ai pas attribuées en son temps), et très largement.
Il resterait "Heaven help me now" à sauver, énergique, expressif, alliant le rock et la symphonie dans un bel élan. Pour moi le seul titre qui rehausse significativement le niveau de l’album.
Peu d’intérêt à évoquer les deux reprises acoustiques clôturant le disque, qui ont bien du mal à dissimuler sa durée utile de 48 minutes environ, une durée plutôt minimaliste en regard des formats adoptés par Asia depuis Arena en 96.
Un Asia en petite forme, sur ses deux dernières réalisations studio. Après la pluie, le beau temps ?
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Attention, ça n'est pas un fan d'Asia devant l'éternel qui vous parle mais quelque un qui jette régulièrement une écoute aux productions du groupe et en choppe une, comme ça sur un coup de coeur.
Ceci dit, ce "Gravitas" m'a laissé à la première écoute un goût de "plan-plan" (comme disait ma grand-mère, "Y'va on dirait qu'y r'vient") en dehors d'une poignée de titres immédiats comme 'Valkyries' que Wetton tient à bout de bras épaulé d'une belle mélodie de violoncelle, mais aussi 'Nyctophobia' au refrain pourtant martelé mais finalement très lumineux, la pièce centrale épique 'Heaven Help Me Now' et le final flamboyant de Folklore 'Till We Meet Again', le reste m'en avait touché l'une sans faire bouger l'autre (celle là c'est pas de ma grand-mère). Au fil des écoutes le nostalgique 'Russian Dolls' et l'éponyme musclé sont venus s'ajouter à la liste. 'I Would Die For You' sent les années 80 (et pour cause il en vient) et la redite comme la poignée d'autres non cités qui sans être mauvais ne me transportent pas.
Quant à Coulson, n'en déplaise à certains, ses interventions sont tout à fait d'à propos et sur chaque solo, aussi discret soit-il, le gars fait preuve de talent et d'une maturité étonnante pour son jeune âge. A écouter et (peut être) adopter.
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Mon dieu, quel ennui. Les intros sont globalement réussies, mais dès que le chant débute, le soufflet retombe et la mélodie ronronne jusqu'à la conclusion du morceau. Pas grand chose à sauver, donc.
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Commenter cet album d'Asia n'est pas simple, car il nous faut lever une ambiguïté sur l'entité Asia. En effet, membre fondateur, éminent guitariste et désormais démissionnaire, Steve Howe, a toujours su apporter un supplément d'âme, et cela malgré son manque d'implication créatif dans le groupe. Que serait cette "pop prog" de luxe sans ses magnifiques enluminures guitaristiques ? La réponse, Wetton & Downes l'ont donnée en 2004 ; Icon. Asia n'est plus tout à fait lui-même sans Howe, au reste son remplaçant au son abrasif, fait bien pâle figure. Le duo Wetton/Downes éprouve beaucoup de difficultés à faire de la place à un guitariste. Seul Howe en 82 eut l’espace nécessaire pour faire jaillir son exceptionnel talent. Pourquoi ne pas avoir alors embauché John Mitchell (Icon I & Icon II) ? Guitariste d'Arena (entre autres), il possède un touché exceptionnel, un son soyeux, compatible avec le groupe. Erreur de casting, dommage. Mais tout est affaire de goût et reconnaissons que la qualité générale des compositions de Gravitas s’avère certes, quelque peu inférieure à ses deux prédécesseurs, mais certainement pas d’une différence abyssale. Si l'album comporte son lot de jolies mélodies (« valkyrie », « heaven help me now, « I would die for you », « joe dimaggio's glove »), il est également traversé par des faiblesses :
- quelques refrains ici ou là pas assez catchy, flagrant sur le titre « gravitas » (ne manquant pourtant pas d'emphase) et la ballade « russian dolls » ;
- le travail linéaire et sans relief de Palmer, qui batteur fougueux autrefois, apparaît aujourd'hui bien cramé (on est loin d'ELP !) ;
- la surenchère récurrente (depuis la réunification) de ballades épuisantes de mollesse (sic), à l’instar «the closer I get to you » dont le refrain est toutefois réussi ;
- enfin, l’absence de Howe révèle quelques carences mélodiques et harmoniques. Lui seul pouvait relever le niveau d'une "banale composition" en une puissante et lumineuse chanson.
Néanmoins, ne faisons pas la fine bouche, les fans d'Asia trouveront encore en Gravitas de quoi satisfaire leur amour du bel ouvrage et du lyrisme exacerbé dont le groupe a toujours fait montre. De toutes les façons, nous ne sommes plus en 82, Asia ne sera plus ce groupe miraculeux qu’il a été. Toutefois, il est encore capable sporadiquement, de produire de belles fulgurances, mais hélas, dépouillées de toutes ambitions progressives. Howe, en était en quelque sorte l’ultime caution. Si vous voulez retrouver le paradigme musical originel d’Asia, alors foncez sur l’intro et l’outro de « hour of need » (bonus version Japan) extrait du dernier album de Yes. Assurément une madeleine de Proust ! Ce qu’Asia n’aurait jamais dû cesser d’être en somme…une icône !?
13,5/20
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Après un XXX plutôt insipide, Asia continue sur sa lancée avec un Gravitas une nouvelle fois en panne d'inspiration.
Certes, les arrangements sont toujours aussi soignés et les claviers de Mr Downes nous plongent dans l'univers désormais bien balisé du quatuor. Le petit nouveau à la guitare se défend plutôt bien, tandis que Carl Palmer assure le minimum syndical derrière les fûts.
Mais le problème est que le groupe nous abreuve de mélodies minimalistes, de refrains encore plus minimalistes, répétés ad nauseam. (pour Walkyrie, 4 notes de refrain, répétées 20 fois !)
Certains diront que c'est le style habituel du groupe ? Peut-être, mais à ce point, la répétition devient indigeste.
Rien de désagréable dans tout cela, simplement l'impression d'un album écrit, joué et produit a minima. On attend quand même bien mieux de ce groupe, Omega en est la preuve récente.
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Bon sang qu' "Omega" est loin !
J'avais écrit pour la chronique de cet opus : "...Les magiciens osent (hum) combiner enfin ici à nouveau, avec une insistance et une réussite longtemps oubliées, leurs talents de machinistes à tubes et leurs technique et sensibilité d’hommes de Prog...".
Or, si la sensibilité Prog présente dans cet album peut être débattue, le label "machine à tubes" a, avec une certitude difficilement attaquable, du plomb dans l'aile.
Aucune des mélodies qui y sont développées ne fait vibrer.
L'impression de vacuité dans ce domaine plombe l'opus en ne lui permettant pas d'accrocher avec vigueur l'auditeur.
Néanmoins, ce dernier peut toutefois prendre éventuellement plaisir à retrouver le son, la voix et les ambiances caractéristiques du groupe.
Décevant.
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