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Un an après la parution du génial album éponyme, Toto revient avec son second album à la pochette bleutée mystérieuse et réussie. Serait-ce Connor MacLeod qui attend sagement le Kurgan son ennemi juré ? Pas du tout, tout simplement Steve Porcaro qui pour le coup opte pour une vaillante épée à défaut de claviers ensorceleurs dont il s’est fait un grand magicien. Huit ans avant l’apparition au cinéma de Christophe Lambert, Sean Connery et Clancy Brown, nos braves Chevaliers de la Table à Toto s’affichent en highlanders du rock. Je ne sais pas si le groupe pratique la cartomancie ou si l’un d’entre eux a eu des visions prémonitoires, ce qui est sûr, c’est que ce "Hydra" annonce brillamment ce que sera Toto dans le futur. En prenant à contrepied tout ce qui a fait la réussite éclatante de leur premier album, David Paich, Steve Porcaro, Jeff Porcaro, David Hungate, Bobby Kimball et Steve Lukather affirment encore plus leur volonté de ne s’imposer aucune limite. Plus élaboré, plus complexe, plus progressif, plus rock et moins pop, moins funk, moins variété accessible que son prédécesseur, "Hydra" n'en demeure pas moins une pierre angulaire de la discographie du groupe. Je dirais même qu’il est un album majeur et l’un de mes préférés de Toto. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il démontre que quel que soit le style dans lequel évolue le groupe, cela ne remet pas en cause la qualité d’écriture et d’interprétation. Oui, Toto peut tout jouer et il le prouve avec "Hydra" le titre alambiqué qui ouvre magistralement le disque. Cinématique, progressive, complexe, funky sur les couplets, rock sur les refrains, sublimée par un pont musical majestueux et un solo dantesque de Steve Lukather, cette pièce d’orfèvrerie est l’œuvre d’un groupe sûr de lui. Toto ne dresse aucune barrière et laisse libre cours à sa richesse musicale. Les remarquables "St-Georges and the dragon", "99" et "Lorraine" confirment la forme éblouissante de chacun des musiciens du groupe. Bobby Kimball délivre une prestation vocale incroyable d’intensité sur l’extraordinaire "Mama" tandis que Jeff Porcaro impose à ce titre un rythme dont lui seul a le secret. Steve Lukather est stratosphérique avec des solos hallucinants où une technique monstrueuse est toujours au service de la mélodie et de la chanson. L’hymne "All Us Boys" et l’incendiaire "White Sister" en sont des preuves éclatantes en plus d’être des compositions de très grande classe. Tout au long de l’album, l'interprétation y est éblouissante de maîtrise. Avec cet exceptionnel "Hydra", Toto offre au public une œuvre exigeante par certains aspects mais ô combien riche d’une inspiration, d’une interprétation et d’une musicalité sans failles. Magistral et indispensable.
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