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Ils ne l’imaginaient sans doute pas, mais avec ce premier album éponyme, les musiciens de Caravan allaient donner naissance à un genre musical à part, dit de "l’école de Canterbury" en référence au lieu géographique où vont se concentrer, même fugacement, les Robert Wyatt, Mike Ratledge, Daevid Allen, Kevin Ayers, Hugh Hooper, futurs protagonistes de Soft Machine, Gong et Matching Mole entre autres, et bien sûr les quatre membres de Caravan.
Si ce premier album reste agréable à écouter, il n’est pas vraiment représentatif du Canterbury ni de ce que Caravan va faire par la suite. Les chansons conservent une structure couplet-refrain avec de très courts solos instrumentaux pratiquement tous issus de l’orgue de David Sinclair. Seuls l’étonnant ‘Cecil Runs’, qui reste un cas unique dans la discographie de Caravan, et le long ‘Where But For Caravan Would I ?’ qui annonce l’album suivant s’affranchissent quelque peu d’un format majoritairement pop parfois parfumé de quelques senteurs psychédéliques (‘Ride’, ‘Cecil Runs’).
Caravan (principalement Pye Hastings) impose d’emblée sa qualité d’écriture : les mélodies sont immédiatement addictives, sans mièvrerie, souvent aériennes, plongeant l’auditeur dans une rêverie ouatée dont il n’a pas envie de sortir. Le timbre fragile et léger de Pye Hastings en est le vecteur adéquat, le second chanteur, Richard Sinclair, au timbre plus grave, étant peu présent sur cet album et mal servi par la production, sa voix semblant souvent lointaine.
La production est d’ailleurs le gros point faible de l’album, sans relief et approximative. Paradoxalement, elle contribue néanmoins au charme qui se dégage du disque, l’enveloppant d’une espèce de brouillard cotonneux qui sied bien à la musique.
Même si le groupe est encore loin de son apogée, il livre un premier album d’une écoute fort agréable, en attendant un mieux qui ne tardera pas avec l’album suivant.
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