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Guy Manning fait partie de la scène progressive depuis 20 ans mais n'a jamais vraiment réussi à en être un grand nom, malgré un talent d'auteur-compositeur indéniable et une participation au projet The Tangent de 2003 à 2009 qui a aidé à le faire connaître. Il faut dire que ses précédentes productions en solo souffraient d'une production un peu trop "faite maison" pour pouvoir rivaliser avec les leaders du mouvement progressif.
Avec Damanek, il trouve enfin un groupe (et une maison de disques, GEP) à la hauteur de son talent. Comme vous l'avez souligné dans votre chronique, Damanek reprend à son compte le son d'Unitopia, mélange de rock progressif, de world music et de jazz. Un positionnement finalement assez malin de la part de Manning puisque Unitopia a laissé orphelins un certain nombre d'adeptes de sa formule.
La similitude entre le premier album de Damanek et le nouveau est évidente, aussi bien sur le plan musical, qu'à travers leurs pochettes et leurs titres (En Piste/En Vol). Je note quand même quelques points négatifs à In Flight qui me font préférer le premier album. Tout d'abord, ce nouvel album est beaucoup plus franchement orienté vers un rock progressif traditionnel, réduisant la part de world music et de jazz alors que cet équilibre était plus réussi sur le premier album. D'autre part, le recours à un plus grand nombre d'instruments synthétiques me paraît regrettable. En effet, le "son Unitopia" se base sur l'utilisation de nombreux instruments et percussions acoustiques, donnant à l'ensemble un son très organique qui en fait le charme. De l'aveu-même de Manning, il a souhaité cette fois réduire la liste de musiciens invités, d'où probablement ce recours à des samples qui dans certains cas ne trompent pas une oreille aguerrie. Ainsi parmi les "faux instruments", on peut citer: les percussions ethniques (pas de percussionniste crédité sur l'album), les instruments orientaux de Big Eastern, le solo de violon de Cruel Skies (alors qu'un vrai violon est utilisé avec succès sur un autre titre, dommage!) ou encore la section de cuivres de The Shaking Earth.
Mais ne soyons pas trop négatif, le talent de mélodiste de Manning reste évident, les morceaux sont bien tournés avec suffisamment de variations pour satisfaire le fan de rock progressif, et le groupe paraît encore mieux rodé que sur le premier album. Cet album confirme qu'il va falloir désormais compter Damanek parmi l'élite du rock progressif. 15 ans après, Guy Manning semble en passe d'accomplir avec Damanek ce qu'a réalisé son vieux comparse Andy Tillison avec The Tangent.
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Fan du groupe depuis 25 ans, je suis également déçu par cet album. Ce n'est pas que les compositions soient mauvaises, au contraire, on retrouve de nombreux refrains accrocheurs comme le groupe en a le secret. Le problème, c'est la production: la batterie semble artificielle, électronique, jouant des rythmes parfois dangereusement proches de la techno. Quant à la basse, elle est souvent synthétique également. Cette production qui se veut moderne me fait penser à l'abum Cry de 2002, qui souffrait du même problème, et que j'avais détesté pour la même raison. J'ai largement préféré les deux derniers albums du groupe, Black & White et Graffiti Soul. Avec leur production beaucoup plus organique, mettant la guitare de Charlie Burchill bien en avant et faisant sonner la basse et la batterie comme de vrais instruments, ces deux disques parvenaient à ramener la magie de l'époque où j'ai découvert le groupe. Dommage que le groupe n'ait pas conservé ce son, les morceaux de Big Music en auraient largement bénéficié.
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