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Pour être honnête, "Melodies of Atonement" est une (nouvelle) déception pour moi. Après avoir donné une chance aux albums précédents sans jamais vraiment accrocher, j'espérais, mais sans autre attente particulière, que cet opus offrirait un renouveau. Malheureusement, il s'enfonce encore plus dans ce qui me dérange chez Leprous : une sophistication stérile et des structures prévisibles malgré l’enrobage sonore recherché. La transition vers un son plus pop-rock est flagrante (ce qui a le mérite de clarifier les choses), mais au lieu d'apporter de la fraîcheur, elle m'ennuie profondément. Les morceaux semblent artificiellement gonflés, comme s'ils essayaient d'impressionner à tout prix, mais le résultat m’apparait surchargé et déséquilibré.
Einar Solberg, bien qu'indéniablement talentueux, a tendance à en faire trop à mon sens. Sa voix, omniprésente et parfois écrasante, finit par étouffer la subtilité des compositions. Tout semble surjoué, comme si chaque morceau devait constamment se surpasser en intensité vocale, ce qui devient lassant à la longue. Je retrouve aussi ce vieux problème chez Leprous : un enchaînement incessant de moments calmes suivis d'explosions sonores qui ne surprennent plus personne. Au lieu de créer des dynamiques intéressantes, cela ne fait que rendre l'écoute prévisible et fatigante voire pire monotone.
En fin de compte, mon ressenti est que cet album manque cruellement d'âme. Tout est là pour que ça fonctionne : des musiciens talentueux, une production soignée, mais l'ensemble semble trop calculé et surtout trop détaché de la spontanéité qui pourrait rendre ces morceaux plus vivants. C'est frustrant, car je sens que le potentiel est toujours là, mais il est constamment noyé sous une approche qui mise plus sur la forme que sur le fond. Essaye encore....
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Il y a ces albums qui, en apparence modestes, parviennent pourtant à insuffler une magie singulière à leur écoute. "Empty", la dernière création de Kristoffer Gildenlow, appartient à cette catégorie. Si l'œuvre de cet artiste est déjà riche en albums aux teintes variées et singulières, "Empty" apporte une touche supplémentaire de cette magie inexplicable.
Sans chercher à révolutionner les codes, "Empty" se distingue par sa délicatesse et sa richesse, qui se dévoilent progressivement. Les compositions, bien que classiques dans leur structure, sont d'une profondeur saisissante, touchant directement le cœur de l'auditeur. Cette profondeur émane probablement des solos habilement exécutés, évoquant le toucher caractéristique de David Gilmour, comme le souligne justement la chronique de Torpedo.
Cependant, cette magie va au-delà des références évidentes. À l'écoute, je perçois un subtil mélange inspiré de Gilmour, voire de Roger Waters (comme dans 'Saturated'), de Camel (Andy Latimer), de Léonard Cohen ou de Neil Young. J'y décèle même une forme de respect pour ces influences.
Malgré des thématiques introspectives pouvant sembler pesantes – transition et changement, lutte contre ses démons intérieurs, superficialité, isolement, quête de sens – Kristoffer parvient à apporter une lumière bienveillante à travers sa musique. Il joue avec subtilité sur les nuances de graves dans ses lignes de chant, accentuées par l'ajout de voix féminines qui semblent adoucir cette gravité (notamment dans le remarquable 'Black And White').
Certains titres se démarquent de ces influences, mettant en avant le travail personnel du musicien, comme 'Turn It All Around' ou 'Means to an End', qui se distinguent par une approche différente de la mélodie guitaristique.
Les arrangements participent également à cette atmosphère singulière, que ce soit par l'ajout de cordes discrètes ou par des introspections presque silencieuses, comme dans l'intro de 'Empty'. Le travail minutieux et remarquable de Kristoffer se ressent à chaque écoute. Contrairement à certains de ses précédents albums, qui pouvaient parfois souffrir d'un déséquilibre, "Empty" est équilibré de bout en bout. Chaque titre possède son propre attrait, aucun ne prenant le pas sur l'autre.
En conclusion, "Empty" est un album qui comble à chaque écoute. Sa quasi-perfection dans l'articulation des compositions, de l'exécution et de la profondeur thématique est rare et mérite d'être soulignée. Dans cette année 2024 qui réserve bien des trésors, cet album de Kristoffer Gildenlow en est assurément un.
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Cet album est tout simplement renversant ! Un grand merci à Child pour sa critique éclairée et à Struck pour ses conseils avisés (et ses précédentes chroniques). Borknagar, véritable pionnier du black metal, repousse encore les limites avec "Fall". Cet opus témoigne de l'évolution constante du groupe, qui explore des sonorités à la croisée du rock ('Moon') et du progressif ('Stars Ablaze'), tout en conservant ses racines, pour offrir un ensemble d'une accessibilité remarquable. La richesse mélodique de l'album captive dès les premières notes, nous plongeant dans un tourbillon d'émotions. Personnellement, je le trouve même supérieur à son prédécesseur, malgré les avis de certains soulignant une stagnation. Les performances vocales sont tout simplement époustouflantes, mais cela n'est guère surprenant de la part de Borknagar, réputé pour son excellence dans ce domaine. Un indispensable pour moi qui marie la glace et le feu souligné à juste titre dans la chronique. Je me "childérise". Merci surtout à Borknagar pour la richesse de sa discographie.
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Je rejoins Rhum1 sur beaucoup de points de sa chronique. Cet album regorge de qualités qui effacent les (petits) défauts inhérents à un premier album.
Le concept construit autour de la solitude peut toucher beaucoup de monde. Celle dans laquelle nous avons été plongée il n’y a pas si longtemps mais aussi celle de tous les jours donnant le sentiment d'être des anonymes au milieu de la foule. The Anchoret explore cette solitude en traduisant musicalement tous les états par lesquels on peut passer en la subissant ou l’acceptant. La chronique évoque la contemplation et le groupe la souligne par des moments de silence et de calme apparent (les nombreux solos planants proches de ceux de David Gilmour ou Steve Rothery). Cette facette est toutefois mise en pièce par une ambiance générale sombre et violente faite de rythmique brutale (‘Until The Sun Illuminates’ et ses blast beats) et de riffs agressifs. Cette alternance se retrouve dans les lignes de chant allant du growl aux voix claires souvent en harmonie ('A Dead Man' avec un final qui rappelle "Dark Side Of The Moon" de qui vous savez) apportant une touche 70’s et progressive. L'émotion est souvent à fleur de peau ('Someone Is Listening') et parfois l'album donne l'impression de sombrer dans la paranoïa ('All Turns To Clay' avec une ouverture totalement folle, psyché sous acide qui tend vers l'espoir porté par un refrain très efficace).
Les touches jazz apportent aussi un supplément de folie qui pourrait gagner chacun se retrouvant dans cette situation. Le saxophone joue alors un rôle très important et ses interventions sont bien dosées à la manière d’un Dick Parry avec Pink Floyd. L’apaisement sera trouvé en toute fin avec le déchirant et poignant ´Stay’ illuminé par sa longue plainte finale à la guitare magnifiquement interprétée.
On pourrait reprocher la filiation avec Opeth, Floyd... mais c’est tellement bien fait que ces rappels finissent par s’estomper. "It All Began With Loneliness" est l'un de mes albums préférés de l’année sinon mon album de l’année.
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Par postulat la musique est avant tout une affaire de ressenti qui fait que les constats sur les albums sont différents. Ce nouvel album du magicien Devin Townsend ne déroge pas à cette règle. "Lightwork" est le fruit d’une longue maturation avec comme objectif de se concentrer essentiellement sur l’aspect chanson et son corollaire, la mélodie. Comme beaucoup d’artistes qui ont soufferts de cette situation, l’impact de la pandémie a fait son chemin et a été certainement le facteur déclencheur de l’aboutissement de ce nouvel album plus lumineux après une période sombre. Le but étant peut être aussi de proposer une lecture d'album plus simplifiée pour éclairer, comme un phare (qui illustre la pochette), certains auditeurs perdus dans un océan créatif parfois furieux ou confus.
Si "Empath" était là pour faire voler en éclats les derniers murs qui restreignaient éventuellement Devin Townsend dans son infinie créativité, "Lightwork" constitue un ensemble plus classique, totalement assumé et pour moi, très cohérent tant dans la démarche que dans la réalisation. Ecrire des compositions plus accessibles n’est pas quelque chose qui est étranger à Devin tant il a parsemé ses albums précédents de chansons immédiates tout en y imprégnant sa signature notamment vocale. "Transcendence" était un peu de cette veine-là. Le point commun étant que ce dernier album du Devin Townsend Project et "Lightwork" sont le résultat d'un travail en équipe (avec les membres du groupe pour le premier et un producteur extérieur pour le second). Coïncidence ?
Ce nouveau disque regorge de mélodies imparables avec son apogée ‘Celestial Signals’ issue des démos de "Transcendence" ici retravaillée pour lui donner un aspect plus symphonique et céleste, pouvant faire un rappel à ‘Spirits Will Collide’ de "Empath". Tout est équilibré dans les compositions en n’oubliant pas ce qui fait le sel de Devin à savoir une certaine folie et une dose de complexité (‘Dimensions’ ou ‘Heartbreaker’). Cet album est réellement lumineux, il fait du bien. Comment ne pas succomber au très beau ‘Call Of The Void’, au léger ‘Vacation’ et au disneysien (sans être péjoratif) ‘Child Of The God’ qui effectivement traine un peu trop en longueur.
Alors oui, c’est un aspect de Devin Townsend qui est plus cadré, moins fou, plus condensé plus simple mais en aucun cas cet album peut être qualifié, à mon sens, de mineur tant sa volonté de faire un album où la mélodie et l’accessibilité sont au centre du projet, de cet exercice imposé, est réussi. Ce n'est quand même pas "Chuckles And Mr. Squeezy" de Dredg ;-) mais à rapprocher du dernier A Perfect Circle.
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Un avis partagé à l'image du nom du disque : content/pas content. Content car Porcupine Tree est un groupe qui a su, au fil de sa discographie, proposer des phases intéressantes et qui a toujours évolué quoi qu'on en pense. Donc, content de revoir le groupe revenir sur le devant de la scène après une hibernation de 12 ans.
Toutefois, il demeure ce sentiment d'opportunisme mercantile (alors oui n'importe quel groupe doit vendre mais là c'est trop) qui donne à ce retour un goût d'amertume. Ce sentiment est accentué par les titres bonus qui sont souvent de meilleure qualité que certains morceaux qui figurent sur l'album et pour lesquels il faut casser son PEL pour acheter l'édition deluxe où ils figurent. Ce disque ne fait donc pas exception à la règle. Quant à l'album, si on reconnait la personnalité de Porcupine Tree avec ces belles ambiances distillées par Richard Barbieri, ce toucher si fin de Gavin Harrison et un Wilson qui a progressé au chant... Rien ne surprend dans ce disque qui n'apporte aucune nouveauté et qui me fait dire qu'il manque d'âme avec cet aspect trop chirurgical et froid.
Porcupine Tree fait du Porcupine Tree c'est à la fois tant mieux et dommage car j'aurais aimé plus de prise de risque(s). Sans aller à idéaliser ce retour, autant d'attente pour ça ajouter au contexte dans lequel s'effectue ce réveil gâchent le plaisir de ces retrouvailles.
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