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Album TOOL FEAR INOCULUM TOOL
FEAR INOCULUM (2019)
AUTRE LABEL
METAL ALTERNATIF
5/5
SBY59TH
11/09/2019
 
6
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Le nouvel album de TOOL, 13 ans après 10 000 Days, au bout d’une interminable succession de rumeurs, canulars et une absence totale de communication du groupe, inespéré mais enfin disponible. Alors ??

Le premier contact avec le nouvel album de TOOL commence par la découverte de l’édition CD physique limitée sous la forme d’un coffret à trois panneaux s’ouvrant sur un écran projetant un clip avec effets sonores mettant en scène les thèmes de l’art work imaginé pour « Fear Inoculum ». Une merveille de conception, nombres d’artistes dont Alex Grey étant impliqué dans la conception qui surpasse tout ce que le groupe a imaginé jusque là avec ses précédents albums. Superbe ! Une sacrée impression après la diffusion de la “pochette digitale” officielle étonnamment simpliste; on s’en doutait, il ne s’agissait que d’une infime partie de l’univers visuel développé pour l’occasion.

En fait, il faut remonter trois semaines plus tôt pour le premier contact, et la diffusion sur les services de streaming de la chanson titre “Fear Inoculum” et première piste de l’album. Un titre de plus de 10 minutes, qui allie des sensations connues avec une certaine modernité qui rassure immédiatement sur ce qu’est encore capable de produire TOOL. Après une longue intro minutieusement élaboré et une escalade vers le premier couplet, tout est en place : une batterie insaisissable, tribale, accompagnée d’une ligne de basse métallique, MJK entre en scène d’une voix suave et intensément délicate rejoint par une guitare puissante et tout en textures. La magie opère, tout est en place. TOOL est de retour.

La seconde piste de l’album est « Pneuma ». De la première à la dernière seconde, le morceau donne définitivement le ton de l’album. Ligne de basse irrésistible et rythmique portée par une suite d’accords imparables, chant inspiré, break tribal/cosmique avant l’apothéose de la dernière partie, « Pneuma » s’impose d’emblée comme une référence du groupe.

Viennent ensuite « Invincible » et « Descending ». Après les versions live de plus ou moins bonne qualité disponibles sur le net, les versions studio se laissent enfin savourer. Deux morceaux énormes de plus de 13 minutes chacun, explorant de nouveau territoires sonores au-delà des mots. Quelques moments de grâce parsèment les deux morceaux : les plans de batterie et le solo de basse sur Invincible, l’émotion et la performance vocale sur Descending avant une deuxième partie instrumentale dantesque. A ce stade c’est déjà la claque, l’auditeur intrépide n’en croit pas ces oreilles, et il reste au bas mot 30 minutes de musique...

« Culling Voices » : une chanson surtout atmosphérique au chant hanté, subtile, posé sur une introduction épurée et longuement développée. Progression vers une rythmique de plus en plus insistante qui se termine sur deux mouvements instrumentaux massifs, tonitruants, dominés par des riffs de guitare acérés. Une chanson qui tranche avec le reste de l’album par sa structure relativement simple et directe, qui peut sembler manquer d’ambition de prime abord mais s’intègre parfaitement à l’écoute de l’album dans son appréhension globale.

« Chocolate Chip Trip »... « bonus » barré rythmé par un motif étrange et entêtant au synthé servant de prétexte à un solo de batterie monumental de Dany Carrey.

Enfin, arrive « 7empest », la fameuse, les rumeurs annonçaient un monument... Le genre d’expérience (ce n’est plus une simple chanson à ce stade) de presque 16 minutes qui laisse un sourire stupide à la fin de l’écoute. La seule chanson agressive de l’album, basée sur des riffs de guitare qui renvoient clairement à l’époque Undertow sur la première partie, un chant rageur et travaillé dans le ton de “The Pot”, avant de partir en orbite sur des successions d’ambiance sonores fascinantes, de rythmiques insaisissables, terrains de jeu pour Adam Jones durant près de 5 minutes de solo. Performance ascendante époustouflante avant un climax apocalyptique alors que MJK martèle le mantra déjà culte : “A 7empest Must Be Just That”. Passage digne de Meshuggah. Puis trois dernières minutes de bouquet final violent, émotionnel, déluge sonore qui laisse l’auditeur réceptif bouche bée, avec la sensation d’avoir écouté la plus longue, la plus éreintante, la plus dingue, et peut-être aussi la meilleure et dernière chanson que TOOL ait jamais enregistré. Rien que ça.

Beau, étrange, menaçant, exaltant et exigeant : un album de TOOL ne laisse entrevoir ses trésors qu’à l’auditeur réceptif et patient. Après les premières écoutes cependant, la certitude d’avoir retrouvé TOOL et sa musique totale, sensationnelle, épuisante et incomparable. Et la perspective des multitudes d’écoutes ultérieures à la recherche des détails, des sensations, des merveilles à peine entrevues. Les esprits chagrins pourront regretter le manque de rage et de présence du chant, mais il ne faut pas perdre de vue que la musique de TOOL évolue ici dans la lignée de ce que laissait supposer certains morceaux du dernier album avec “Right In Two” notamment. Les morceaux fleuves aux rythmes plus lents et aux instrumentaux massifs, sont parfaitement sublimés par le chant axé sur la délicatesse, distillé avec parcimonie, sans rien perde toutefois de sa grâce et de sa puissance. Si TOOL délaisse quasiment toute violence sur cet opus (pas un hurlement cette fois), il explore cependant de nouvelles directions fascinantes, sur un album cohérent, puissant et qui s’annonce au moins aussi éblouissant que ses prédécesseurs, même si seul le temps le confirmera. « Fear Inoculum » collectionne les ambiances hallucinées, les rythmiques ciselées, les moments de beauté cosmique et des titres comme “Descending” et “7empest” s’assureront à coup sûr une place au sein des meilleures productions du groupe. TOOL est de retour, et son dernier disque est la nouvelle pièce d’un puzzle (la dernière ?) qui marquera le monde du rock.
S.B

 
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