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Héritier des seventies et eighties, Steven Wilson ne s'est jamais caché de vouloir faire un morceau de "Four chords that made a million"! Le titre "Hand cannot erase" du précédent album éponyme louchait déjà bien vers ce format pop, disons plus accessible que "raider 2" et ses 23 minutes...qui, c'est mon avis, sont plus intéressantes sur scène que sur disque.
Et l'homme étonne quand même et toujours par son talent! On ne peut pas vraiment parler de rupture musicale ici mais bien de l'exploitation de tout ce qu'a fait SW depuis qu'il enregistre. A l'écoute de ce disque j'ai des réminiscences de "Signify", aussi bien que "The incident". La patte SW est reconnaissable dans cet œuvre épurée de longueurs parfois languissantes de certains opus précédents. Et comme il le dit, faire un format de 4 minutes c'est parfois plus difficile que de faire un "epic" de 30 minutes. Probablement... Et à l 'écoute de ce disque je ne me sens aucunement frustré lorsque les morceaux s'arrêtent. On a 11 titres bien différenciés et qui se délectent avec plaisir. Si c'est de la pop, c'est de la pop de qualité! On n'est pas chez Robbie Williams quand même! Bien sûr "Permanating" n'est pas un chef d'œuvre de pop, ni de musique tout court. Mais pour une fois dans sa carrière qu'il nous fait un truc presque joyeux, on ne peut pas lui en vouloir. Et suivi d'une perle de délicatesse comme "Blank tapes"....admiration! SW fait un rock qui cogne parfois fort même si il a abandonné le côté "metal" qui caractérisait les derniers opus de Porcupine Tree. Les guitares, omniprésentes, sont crunchées, overdrivées mais jamais lourdes. Et ça envoie très bien comme "People who eat darkness" avec son riff d'enfer. Et si on tend bien l'oreille les références crimsoniennes et floydiennes sont bien présentes aussi. Plus de saxo de Theo Travis mais un bel harmonica, je dirais même étonnamment foudroyant sur le magnifique "Refuge". De belles voix féminines aussi avec en particulier Nineth Tayeb. Les claviers sont toujours magnifiques, je regrette un peu la basse tonitruante de Nick Beggs qu'il va quand même emmener en tournée, ouf!! Enfin, il sait nous concocter des soli de guitares intéressants, pas de frustration sur ce point non plus.
SW nous offre un paysage musical pas si nouveau que cela finalement. C'est sa logique musicale en 2017 qui en vaut bien d'autres. A 50 ans on ne peut pas lui reprocher de vouloir accroitre son public. N'est ce pas le but de tout musicien? Pour moi il n'y a pas de compromission quelle que soit l'éventuel succès "grand public" de ce disque (sur le succès en France, malgré Nagui et RTL..j'ai des doutes!).
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Une chose est sûre c'est que KWS est un authentique bluesman. S'il en était encore besoin de le prouver le précédent album dédié aux grands du blues suffirait (Goin'home).
Il nous présente ici son 8ème opus de compositions personnelles. Un production parfaite qui met bien en relief la pulsion batterie/basse. Une alternance de morceaux pêchus blues rock et de balades qui louchent vers le country rock du meilleur genre, avec une touche acoustique. Pas de surprises notoire, pas de faute de goût. KWS chante de plus en plus sur ses disques et sa voix est loin d'être désagréable. Du coup Noah Hunt, son compère de longue date, devient presque second chanteur avec sa voix plus grave qui ressemble assez à celle de Joe Bonamassa. Comme celui-ci KWS est un topgun de la guitare (de la strat à vrai dire, la gratte qu'il utilise le plus, enfin des Strat si on considère sa collection!). Pourtant deux styles assez différents. KWS étonne toujours par cette facilité à exploiter la gamme blues sans trop s'orienter vers une touche de fusion. Un jeu précis et rapide qui force l'admiration mais en même temps qui ne parait pas forcément techniquement hors de portée, contrairement au jeu de Bonamassa. Tout guitariste ne peut être qu'émerveillé devant cette fluidité de jeu, ce jeu résolument blues quelque soit le morceau, sans esbrouffe démonstrative : le feeling, juste le feeling! Il n'y a pas de surcharge instrumentale, quelques cuivres discrets dans un morceau et un orgue. Le disque est vraiment dédié à ceux qui aiment la guitare et cette musique américaine -certes quand même assez formatée mais puissante et toujours agréable- vers laquelle ont revient toujours En conclusion: keep on rockin'man!!
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Nad Sylvan qui a principalement occupé ses dernières années à chanter avec Steve Hackett les morceaux revisités de Genesis, s’accommode fort bien de chanter comme Gabriel ou Collins. Une voix polymorphe (il y a aussi du Fish, du Bowie dans cette voix), montant haut dans les aiguës et omniprésente dans ce disque. Mais l'homme est aussi un instrumentiste doué, œuvrant à la guitare et aux claviers, comme dans "The Quater master" le premier et très "punchy" second morceau (d'où est extraite une vidéo pour la promo de l'album). Et force est de reconnaître qu'il est aussi un compositeur talentueux avec un sens de la mélodie absolument fantastique. Il nous offre ici un rock prog très accessible, sans longueurs (suédoises!), avec des mélodies qu'on peut se surprendre à siffler une fois entendues. Finalement une modernité qui, même si certains échos des seventies se laissent parfois entendre , force l'admiration. Chaque morceau, de longueur bien différente est une perle, aussi bien rythmique que mélodique et on peut dire qu'il réussit là un album parfait. Il a bien sûr su s'entourer d'amis haut de gamme (Hackett, Levin, Govan, D'Virgilio, Stolt). Mais on est loin d'un patchwork musical et, si l'histoire narrée en fait un concept album, on a bien une couleur sonore particulière plutôt agréable.Une sorte de mélancolie romantique et désespérée, sans pathos exagéré. On peut bien sûr penser aux dernières productions d'Hackett, ce qui semble logique. Le chant est donc omniprésent avec le support de voix féminines bien agréables qui prennent part au déroulement de l'histoire (franchement qu’elle femme voudrait épouser un vampire?!!). Le morceau éponyme est admirable de tonus et de modernité, aussi bien dans son instrumentation que dans son déroulement en 4 parties distinctes, puis le court final. Les claviers tout au long de l'opus sont magnifiques. Et les guitares ne sont pas de reste, la plus grand partie instrumentale consistant sur le très prenant "What have you done" en une succession de deux soli de haute volée de Steve Hackett et Guthry Govan, aériens à souhait. Hackett d'ailleurs omniprésent sur les 3 derniers morceaux.Une touche de saxo dans le morceau languissant et sensuel "A french kiss in an italian café".
Au total une belle surprise de 2017, avec une production parfaite.
PS : n pas retirer le cd avant la fin du dernier morceau car comme l'indique avec humour Nad Sylvan :"I had forgotten to mute a track that never should'nt be there. You saved me! Oh the stress...."...Surprise!!!
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Enfin.....enfin Dream Theater nous offre son "The wall"! Plus de deux heures de progmetal symphonique d'une grande cohérence. Ce qu'on n'avait pas entendu depuis "Metropolis part 2", beaucoup moins long. Dream Theater fait du Dream Theater, les influences Floydiennes sont un peu plus estompées et surtout plus de tentation de faire du Muse ou du U2. Si on excepte les intermèdes électroniques ont a 29 morceaux, tous inférieurs à 8 minutes d'une grande intensité dramatique et lyrique. C'est effectivement un concept album (pour comprendre l'histoire, allez voir sur le site du groupe) avec un réel souffle mélodique. le metal est bien moins présent que d'habitude, le discours musical va à l'essentiel avec une grande diversité climatique d'un morceau )à l'autre. DT plus prog que metal...beaucoup de piano, de la guitare acoustique et l'intégration parfaite d'un chœur et d'un orchestre de cordes. Des élans cinématographiques parfois, des sonorités jamais entendues dans le groupe (cornemuse, flûte, violon..).
Les musiciens sont vraiment à leur top. James Labrie chante magnifiquement bien dans un contexte où Lucajssen aurait pris 6 chanteurs pour camper les protagonistes de l’histoire. La basse de Myung est enfin audible à un niveau correct et le jeu de Mangini, malgré sa caisse claire quelque peu nineties est convaincant (il parait que Portnoy reviendrait....pourquoi pas..pourvu qu'l ne chante pas!). La surprise vient ds claviers de Rudess, absolument magnifiques (ce qui n'a pas toujours été le cas) et omniprésents. Quant à Petrucci, ses guitares sont bien sûr omniprésentes, seulement il a laissé l’esbroufe démonstrative de côté. Quelques phrases en shred bien sûr (toujours mélodique) et surtout de beaux soli dans un style plus classique (A new beginning qui est plus près d'un solo d'Hackett que de Satriani).
Il faut un peu de temps et de nombreuses écoutes pour intégrer le langage de cet opus (mëme s'il n'y a rien de "difficile" à écouter.;un morceau tel que "Our new world" pourrait être dans les charts) qui marquera à coup sûr la carrière du groupe.
Le groupe nous fait rêver son théâtre de façon..étonnante!!!
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Steve Hackett icône vivante du rock progressif aime le blues, le hard rock, l’harmonica, le piano bastringue, le banjo, la musique classique, l’opéra, le flamenco, le latino, l’orgue de barbarie, les BO de films romantiques, la guitare classique, les rythmes lourds, les ritournelles simples, Erik Satie, les musiques des Balkans, du Maghreb et d’Orient…. Beaucoup de raisons pour le détester ou d’y perdre son bon sens quand on écoute un de ses disques la première fois ! De bonnes raisons de l’aimer aussi : un assembleur de son patchwork exceptionnel (quand il fait du blues c’est à sa façon, « Black Thunder »), un guitariste hors pair dont la vélocité n’a rien à envier à Petrucci et en prime un inventeur fabuleux de mélodies.
Explorateur de son instrument et de sonorités nouvelles, Hackett a bien sûr une patte sonore immédiatement identifiable : un son velouté, touches impressionnistes et soli aériens, bends au sustain infini qui vont chercher l’harmonique, jeu de tremolo bar vertigineux. Ce style était déjà écrit dans son premier album solo « Voyage of the acolyte » en 1975.
Il nous gratifie ici de plus nombreux et longs soli que dans le précédent opus.
Son art de la guitare classique est sublime et les morceaux proposés laissent sans voix de virtuosité entre arpèges aux accords improbables et trémolos dans le style flamenco, enchanteur (« Eartshine »). L’intro de « Blood on the Rooftops »(1977) son premier morceau « classique » semble du coup une pièce pour débutant !
Il aime imprégner sa musique de ses voyages et il a sûrement dû beaucoup visiter l’Orient ces dernières années car depuis « Into the tunnel’s mouth » cette influence exotique est assez prégnante. Ce qui donne de belles arabesques, jamais caricaturales (la guitare qui vient royalement s’immiscer sur les violons de « Dust and dreams »). J’aime cette musique avec sonorités de oud, de tar ou de doudouk.
Il nous transporte avec ses chansons, qui prennent leur temps sans jamais aucune mollesse, loin de là (voire le dynamique acoustique « Loving Sea » et Corycian Fire qui commence comme Steppes, rythme lourd, se transforme en son milieu en tuerie électrique pour finir en Carmina Burana. God !!!???
Il est bien difficile d’analyser un disque de Steve Hackett tant le propos est riche sans être hétéroclite.
Je m’arrêterais simplement sur « Love Song for a vampire » un sommet du disque. Poignant, un des meilleurs de Hackett. Cela commence sur un arpège acoustique de haut vol puis un chant simple et sombre, un refrain en sublime envolée rappelant le grand Genesis (« Seven Stones »), un solo qui trouve l’harmonique pour mieux rebondir, l’arrivée des cordes, un petit coup de romantisme à la Brahms, une partie hardrock hargneuse, la seconde partie du solo stratosphérique, et fin délicate en harmoniques : du grand art !
Steve chante tout le disque, accompagné souvent de la magnifique voix féminine de Amanda Lehmann. Sa voix est devenue au fil des années plus agréable, il en a trouvé la bonne hauteur. Le disque s’achève d’ailleurs sur un chant gai et désinvolte.
Entouré d’un groupe maintenant solide et armé d’un répertoire immense (tout ses disques solo et Genesis Revisited) Hackett semble obtenir bien plus qu’un succès d’estime auprès d’un public de plus en plus large. Fruit d’un travail au long cours sans compromis commercial.
Encore une fois, chapeau l’artiste !
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« Do you like to feel the crunch of fresh white snow ? ». Belle âme, Beautiful soul. L’album s’ouvre sur une belle suite, la voix de Nick Barrett est toujours touchante sur un fond de guitare légèrement crunchée, avec toujours la recherche du beau son. Quelques références Coldpay(ienne) bien sûr avec les « ohohoh », que l’on retrouve aussi sur « Faces of Light ». Nick avoue aimer ce groupe, il y a pire comme référence ! Mais rassurons nous : toujours pas la moindre intention ou déviance commerciale avec PENDRAGON. Nous nous trouvons en présence de pure Musique Prog avec des morceaux qui se déploient merveilleusement.
Believe a marqué un certain tournant dans l’histoire du groupe avec un côté légèrement plus « Rock & Métal », confirmé par Pure et puis Passion, un disque très abouti.
Force est de reconnaître que la magie opère car Monsieur Barett, non content d’être une référence guitaristique incontestable et durable, un chanteur hors pair, est aussi un compositeur unique avec un sens de la mélodie bouleversant. La magie c’est que le son PENDRAGON a toujours bien préservé une véritable signature sonore qui est une référence absolue !
Cet opus est moins « rentre dedans » que ses prédécesseurs, comme en témoigne l’introduction tranquille. Les guitares saturées sont bien présentes mais plus en retrait et on trouve de calmes arpèges de guitare ou de piano. Nick semble avoir oublié les samples parfois inutiles et ses solis se font plus concis et aussi plus rares. Il faudra attendre « Come back Jack » pour le premier solo, la plage 3, mon morceau préféré par l’émotion particulièrement sombre qu’il dégage. Une constante dans cet opus d’ailleurs, moins lumineux que Passion. On voit aussi que Nick Barrett s’est mis sérieusement aux claviers, omniprésents mais néanmoins peu ostentatoires. Clive Nolan, est toujours un peu en retrait, non pas le signe de l’érosion d’une complicité vieille de plusieurs décennies, mais à bord de PENDRAGON c’est bien Barrett le capitaine !
Le nouveau batteur est probablement plus dans l’esprit de Fudge Smith que de Scott Higham, à vrai dire plus subtil que Métal (finie la double pédale). Le doux Peter Gee assure toujours aussi bien la basse (la belle ligne de « Explorer of the infinite »).
Certains voient dans ce disque un retour aux sources du groupe. Je serais moins affirmatif car le côté Floydien qui marque fortement les premiers disques est bel et bien éclipsé. C’est d’ailleurs assez surprenant la façon qu’a eu Nick Barrett de faire évoluer son groupe vers une synthèse qui plait à un plus grand nombre en gardant une signature sonore unique, et maintenir une grande partie du public de ses débuts. N’oublions pas que PENDRAGON a commencé en même temps que MARILLION, mais n’a pas eu le succès mérité à ses débuts.
La sortie d’un disque de PENDRAGON reste toujours un événement. J’avoue que la première écoute de ce disque ne m’a pas fait découvrir immédiatement toutes ses subtilités. Il s’apprécie au fil des écoutes, et toute sa richesse surgit alors.
N’est ce pas une particularité et l’un des attraits de la Musique Progressive ?
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