Le patronyme de S.I.M.B. (à prononcer lettre par lettre et non pas "Simb") n'est autre que l'acronyme de "Satan Is My Bitch", titre qui en dit long sur l’impressionnante quantité de testostérone sécrétée par les membres de ce quatuor formé en 2008 et qui sort cette année son premier album, "Monday Superblues". Dés les premières notes de cette galette, on se dit que ces quatre là viennent du fin fond de la Californie et vont nous botter les fesses avec leurs grosses santiags. En réalité nous avons ici affaire à un groupe de Stoner Hollandais ! Puisant leurs influences dans un héritage musical où surnagent Karma To Burn, Kyuss ou Black Sabbath, les quatre néerlandais distillent une musique sale, terreuse et pleine de groove.
S'il y a bien un concept que les membres de S.I.M.B. n'ont pas assimilé, c'est celui de douceur. En effet, du début à la fin, cet album est un déluge de riffs gonflés par une guitare dégoulinante de fuzz et une basse rugueuse à souhait. Aucun instrument n'en fait jamais trop, assurant sa partie respective sans tomber dans une simplicité froide d’exécution. Car en effet, le Stoner est une musique qui vient des entrailles et cela se ressent notamment par le chant grave et presque grogné de "Babbata" qui tient le micro avec une grande personnalité. Ses lignes de chant souvent doublées restent à la fois mélodiques ('Mind Of God') et très rock comme sur 'Demon Lover'. Les paroles sont de plus assez travaillées et explorent différents thèmes comme le vice, le rock'n'roll... ou le vice, toujours par le prisme légèrement occulte développé dans l'univers sombre de ce groupe. Les structures de certains morceaux sont assez intéressantes comme le diptyque 'Intro(The Cave)&Monday', qui, en deux parties distinctes, s'émancipe du schéma couplet refrain tout en suggérant une entrée consentante de l'auditeur dans l'univers du groupe, ce qui fonctionne plutôt bien.
"Monday Superblues" est un album plaisant, du Stoner pur souche comme on en trouve finalement beaucoup ces derniers temps. Alors pourquoi "juste" 7 ? Et bien tout d'abord parce que cette galette ne dure qu'un peu plus de 30 minutes en comptant les 2 titres bonus, ce qui est très léger. De plus, bien qu'indubitablement agréable à écouter et de bonne qualité, la musique de Satan Is My Bitch n'apporte rien de nouveau au genre et se révèle rapidement redondante. Un groupe qui mérite le détour mais pourrait facilement se retrouver noyé dans la masse des productions actuelles et ne jamais percer sans une plus grande prise de risque.