Qui n'a jamais rêvé de voyager dans le passé ? Est-ce que Berlusconi aurait fait un bon César ? Est-ce que Zidane aurait marqué plus de buts que Just Fontaine ? Est-ce que The Jokers auraient eu plus de succès que Krokus ? Autant de questions existentielles auxquelles il est bien difficile de répondre, à part peut-être la dernière puisque nous avons entre les mains le second album des anglais pour en débattre.
C'est bel et bien un bond dans le passé que nous propose The Jokers avec ce 'Rock'n'Roll Is Alive', un retour aux sources du boogie-rock à la AC/DC, un hard rock délicieusement old-school qui évoqueront chez beaucoup la nostalgie d'une époque dorée. Des titres à l'efficacité immédiate tels "Let It Rock", "Radio" ou "Silver City" sont tout droit sortis de la machine à tube des années 80. Ils mettent en exergue le talent d'écriture de ces anglais sans prétention. "Nigth Driver" et son intro en forme de solo hyper-distordu vous rappellera les grandes heures de Krokus avec la même frénésie rock que les suisses.
La seconde partie de l'album est un peu plus calme et c'est le feeling de chaque protagoniste qui prend le dessus. "Find My Way Home" au groove rappelant "The Jack" est une petite merveille de blues-rock, tout comme "N.Y.C" ou la ballade "Bring Your Love Back To Me". Le tout est fait avec simplicité en mélangeant des influences remarquables (Aerosmith, AC/DC, et autre mastodonte de la même période) avec une bonne dose de talent, comme la voix chaude, toute en retenue de Wane Parry rappelant parfois Bon Scott ou Marc Bolan -T.Rex ou la simplicité des riffs et soli de Paul Hurst.
Le premier album (mixé par Mike Fraser à qui l'on doit le 'Black Ice' de la bande à Angus) avait éveillé la curiosité du petit monde du Métal en 2009 et conduit le groupe à tourner avec Y&T, Joe Elliot, Anvil ou Hawkwind. A tel point que nos quatre anglais on réussi à se payer les services de Andy McPherson (Eric Clapton, The Who, Barclay James Harvest) pour la production de ce 'Rock'n'Rol Is Alive'. Inutile de préciser que le résultat est impeccable et qu'il en restitue une ambiance authentique collant parfaitement au style abordé.
Les influences sont tellement assumées que The Jokers parvient à faire du neuf avec du vieux et réussit à nous faire oublier que cet album n'est pas sorti en juin 1983 mais bien en 2013. Alors comme c'est pour très bientôt, surveillez bien les bacs de votre dealer préféré et jetez-vous sur cette offrande aussi savoureuse qu'inattendue. Une très bonne surprise vous y attend.