“Hope I die before I get old” rugissait un Roger Daltrey (The Who) qui du haut de ses 21 ans n’envisageait certainement pas continuer à clamer ce slogan géronticide 50 ans plus tard. Nul doute que près de 40 ans après leurs débuts, les trublions arrogants de The Vibrators doivent être tout aussi surpris d’être toujours présents pour répandre leur Punk Rock. Et bien loin de nous pondre un disque nostalgique ou obsolète, les britanniques nous offrent 13 nouveaux titres qui tiennent singulièrement la route accompagnés de la relecture de trois de leurs premiers succès (“Automatic Lover“, “Baby Baby“ et “Whips and Furs“)
Pour l’occasion ils se sont fait accompagner pas une foultitude d’artistes œuvrant dans un registre assez proche du leur. On peut en effet avoir le plaisir de reconnaître entre autre, Hugh Cornwell (Stranglers), Brian James (The Damned), Nicky Garratt (UK Subs), Chris Spedding, Ross The Boss (Manowar, The Dictators), Campino (Die Toten Hosen), ou bien Wayne Kramer (MC5). Mais cette multitude d’invités, principalement au chant, ne nuit en aucune mesure à l’homogénéité de l’ensemble car les voix évoluent majoritairement dans un style assez homogène naviguant entre Johnny Cash et Iggy Pop. Les guitares sont également une réussite, avec notamment l’adjonction de soli dont la présence permet au groupe de faire évoluer son style en s’affranchissant un peu de son étiquette Punk traditionnel.
Et de fait, il serait très réducteur de ne voir en The Vibrators qu’un groupe de Punk Rock basique. Au fil du temps leur propos s’est diversifié. Ainsi le joyeusement bordélique Vodoo Eye donne-t-il plutôt dans le Honky Tonk, alors que la relecture de « Whip & Fur » et sa basse vrombissante, nous renvoie vers une Pop légèrement mâtinée de Punk Californien. Et que dire du mid tempo aux accents désabusés qu’est « Rock 'n Roll Clown », ou d’un “Stalker » très Hard Rock ?
Mais c’est bien lorsqu’il donne dans un Punk Rock rugueux et entraînant que le groupe se montre le plus intéressant. Que ce soit avec les sautillants “Rain To Town et son break étrange ou bien le plus sombre “Birdland Is Closed », les vibromasseurs nous prouvent que leurs piles ne sont pas déchargées et qu’ils savent encore nous faire monter au rideau. Dans un registre encore plus festif, la (Nième) relecture de leur « hit » « Baby Baby », avec la collaboration de Campino (chanteur de Die Toten Hosen), se révèle également très réjouissante.
Bien que d’un niveau un peu inégal, ce disque exhale une fraîcheur surprenante au regard du CV de ses créateurs. Délesté de 5 à 6 titres, il aurait certainement gagné en nervosité et en efficacité pour s’imposer comme un classique du genre.