Les évènements s’emballent pour Blackrain ! Après "License to Thrill" en 2008, un album potache bourré de clichés, d’erreurs mais aussi d’énergie positive, une première partie d’Alice Cooper, un second skeud mieux en place, une finale à l’émission grand public "La France a un incroyable talent", la rencontre avec le producteur mythique Jack Douglas (Aerosmith, Lennon, ...), ils signent avec Columbia pour la sortie de ce nouvel opus "It Begins". Que ce soit le début de l’aventure, c’est tout le mal que l’on souhaite à ces représentants du glam hexagonal !
Les atouts du groupe pour assumer ces espérances mais aussi cette pression, sont les capacités vocales immédiatement reconnaissables du chanteur "Swan" et la virtuosité du jeu des guitares déjà remarquées sur les albums précédents. Reste à assurer la qualité des compos, la production de Jack Douglas, étant sans fioriture mais aussi sans faille !
Avec deux titres "directs" pour débuter l’album, le groupe semble avoir simplifié son propos pour nous offrir des refrains courts à reprendre en chœur au concert. Avec "Wild Wild Wild", le tempo se calme et les références s’orientent plus vers Joan Jett que vers Guns 'N Roses ou Motley Crue parfois cités comme références pour l’album précédent, mais l’amateur de glam mélodique reste sur sa faim !
Heureusement, le groupe étend ensuite son registre avec "Death By Stereo", très efficace et accrocheur, et surtout avec la semi-ballade "Nobody But You" radiophonique qui approche le talent mélodique de Pretty Maids. La présence usante de chœurs "wow wow wow" qui polluent les premières plages de l’album s’estompe également, ouf !
Curieusement, le groupe enchaîne en cette seconde moitié d’album des compositions toujours aussi simples ( "Dancing On Fire", "Tell Me"), mais bien plus affinées, affirmées et mémorables, toutes enluminées par les interventions de guitares qui tirent méchamment sur la bride. Les références changent aussi, s'orientant maintenant vers Dokken ou Def Leppard. Avec "Re-evolution, New Generation", mid-tempo puissant, le groupe atteint une certaine maturité en posant une ambiance différente, plus sombre mais tout aussi insidieuse. En contraste, l'amusant "Cryin’ Tonight" revisite le glam-pop-bubblegum des débuts de Sweet.
Manifestement, l’ambition du groupe leur impose des compromis, mais malgré leur obsession de plaire à tous, ils ont réussi à proposer un album efficace qui devrait attirer dans les salles leur jeune public. Cependant, tout amateur de hard/glam devrait aussi y jeter une oreille, sous peine de passer à côté de quelques beaux brûlots !