Dans la catégorie des retours éclairs, celui de Fear Factory fait partie des modèles du genre. Séparé début 2002, le groupe refait surface dès Avril 2004 avec "Archetype" son 5ème album studio. Le clash qui a eu lieu entre Dino Cazares et les autres membres entraînant la fin de Fear Factory se finalise donc par la reformation du groupe avec Raymond Herrera et Christian Olde Wolbers aux commandes accompagnés de Burton C. Bell. Cazares, désigné comme responsable de tous les maux, est prié d'aller voir ailleurs.
Wolbers prend ici la guitare et laisse la basse à Byron Stroud. L'album oublie les errances néo métal de "Digimortal" et revient aux sources de sa musique. Proposant un thrash industriel à mi-chemin entre "Demanufacture" et "Obsolete", Fear Factory joue la sécurité. Mais s'il n'innove plus, la formation nous offre une bonne dose de titres imparables, en début d'album notamment.
"Slave Labor" et "Cyberwaste" se montrent ainsi d'une férocité redoutable. Proposant des riffs surpuissants, doté d'une batterie ultra véloce et d'un chant hurlé violent et rageur, ces deux titres sont deux purs hits parmi les meilleurs composés par le groupe. Ils sont suivis d'"Act Of God" dans laquelle la voix claire et les rythmes industriels mèneront le fan de Fear Factory à l'extase.
La suite est un peu moins exaltante mais contient de bonnes choses comme "Drones", "Corporate Cloning", "Default Judgement" et "Archetype". Ce sont des titres classiques du style des américains avec un bon mix entre mélodie, rage et passages industriels et des claviers de nouveau utilisés à bon escient. Par contre les compositions plus lentes telles "Bite The Hand That Bleeds" ou "Human Shields" s'avèrent peu intéressantes et viennent alourdir la fin de l'album. Quant aux plus énervées "Undercurrent" et "Bonescraper" elle sont trop classiques pour convaincre pleinement.
Malgré ses petits défauts et une absence totale de prise de risques, "Archetype" pourra passer pour la majorité des fans pour un bon cru et représente surtout une renaissance inespérée. Si les Américains ne sont pas encore au niveau de leur grande période, ils paraissent de nouveau en forme. Pourvu que ça dure...