6ème album studio de Fear Factory, "Transgression" arrive un an après un "Archetype" qui avait vu les américains revenir de nulle part en signant un opus très honorable. Il est clair que le très court délai de sortie de cet album vient de la volonté du label de ne pas laisser retomber le soufflet crée par "Archetype".
Pour cet album, le groupe a fait appel au producteur Toby Wright remplaçant ainsi Rhys Fulber et a surtout laissé les rênes de la composition à Burton C. Bell. La facette industrielle s'efface donc au profit d'un heavy thrash plus mélodique saupoudré de quelques compositions plus accessibles qui illustrent les envies pop de Bell.
Pourtant le début de l'album se veut très rentre dedans. Sur des titres comme "540,000° Fahrenheit", "Transgression" ou encore "Moment Of Impact", Fear Factory déploie sa panoplie habituelle avec notamment l'alternance entre vocaux clairs et hurlés et des rythmes rapides. On regrettera que le son soit un peu faible au niveau des guitares et que les aspects industriels soient mis de côté au profit d'un thrash efficace mais plus conventionnel.
La seconde partie de l'album est nettement plus en retrait. Si "Echo Of My Scream" est une très longue ballade à ambiances qui se perd dans des atmosphères peu inspirées, "Supernova" et "New Promise" sont des titres ratés, pop et commerciaux avec quelques riffs métal ne cachant pas une certaine indigence d'écriture. Quant aux deux reprises, notamment celle de U2, elles n'apportent rien, Fear Factory s'embourbant même dans une impasse gênante en reprenant les irlandais.
"Trangression" n'atteint certes pas les degrés de médiocrité de "Digimortal" mais il flirte trop souvent avec la ligne rouge. Les promesses entrevues avec "Archetype" n'auront pas tenues bien longtemps, les quelques bonnes chansons ne sauvant pas l'ensemble de la mauvaise appréciation. Difficile de dire qui est responsable de ce gâchis entre Bell et ses musiciens, mais il est regrettable de voir Fear Factory chuter régulièrement de cette façon.