Sur la page web de l’artiste, il est écrit qu’Aaron Havill aka DethRok a grandi dans les bois et qu’il préfère la compagnie des animaux à celle des hommes. Eh bien, je dirais qu’à l’écoute (laborieuse) de l’album, l’habit fait bien le moine. Deth Rok fait de l’électro mais ne vous attendez pas à croiser le groove de Daft Punk ou l’emphase d’un Archive... Non, lui son modèle c’est plutôt Al Jourgensen de Ministry (qui a d’ailleurs produit l’album) et ses ambiances pesantes de fin du monde (au fond des bois voire des marais).
Beats sombres et répétitifs, chant monolithique et « rappé », l’influence de Ministry (voire de Nine Inch Nails) plane tout le long de cet album qui, il faut bien l’avouer, n’a pas énormément d’autres atouts à proposer que ces deux références de musiques synthético-industrielles. Ne cherchez pas de variété, il n’y en a pas. Si vous accrochez au premier morceau, vous embarquerez pour un tour dans le train fantôme pendant une quarantaine de minutes, sinon, il fort probable que vous restiez à quai.
Côté morceaux, les titres ne se cachent pas non plus derrière des écrans de fumée : ‘Ghosts Everywhere’, ‘The End’ et ‘Better The Devil You Know’ sont autant de jalons posés sur le chemin tortueux du désespoir. Bref, tout le monde aura compris que Deth Rok n’est pas là pour rigoler. Ce qui pêche dans cet album n’est pourtant pas son côté sombre et monolithique mais plutôt le fait que rien (ou si peu de choses) ne produit l’effroi que devrait susciter ce genre d’album.
Vous souhaitez vous plonger dans des ambiances sombres et désespérées ? Le glauque ne vous fait pas peur ? Ecoutez plutôt ‘The Downward Spiral’ de Nine Inch Nails, là, il s’agit d’un voyage sans retour dont vous ne sortirez pas (forcément) indemne et s’il vous reste un instant de lucidité, alors ‘Heresie’ d’Univers Zero finira bien par vous achever.