Décidément Dixiefrog nous gâte ces temps ci. Après Guy Davis c'est une autre pointure du blues international, elle aussi méconnue en France, que nous offre le label français : Mr. Duke Robillard.
Ce champion du Blues/Jazz/Rock toutes catégories, véritable bête de travail (il propose aujourd'hui son 18ème album chez Dixiefrog et en compte une bonne cinquantaine dans sa carrière), débarque avec un "Independently Blues" qui joue la carte de la diversité. Un peu comme s'il s'était dit :"Ce coup-ci, tirons des fusées de toutes les couleurs !" Et puisque c'est la fête et que le Monsieur aime s'entourer, il partage l'album complet avec son disciple Monster Mike Welch. Swing, shuffle et guitare électrique s'invitent donc tout au long de ces 12 titres rayonnants. La guitare très early Rock N'Roll de Mike, crue et raisonnante, présente sur chaque titre, s'étale sur deux de ses apports personnels que sont 'Stapled To The Children's Back', un shuffle instrumental orné d'Hammond et 'This Man, This Monster', un slow Blues bleu clair cristallisant l'extrême justesse de la communion des deux guitaristes.
Et comme nous le disions plus haut, la musique de Robillard se décline à travers son prisme. 'Laurene' donne à n'en pas douter dans un Rock N'Roll pure tradition, qui émerge également avec plus d'assise sur le chaloupé 'Below Zero ou l'instrumental 'Strollin' With Lowell And BB' sur lequel l'ex Roomful Of blues et son cadet de Boston dialoguent avec passion. 'Patrol Wagon Blues' (en écoute ci-dessous) tout en trompette et clarinette (Billy Novick) est un old blues flirtant méchamment avec le Jazz des premiers Brass band, alors que le bien nommé 'Groovin' Slow' ou 'You Won't Ever', inspiré par les Four Tops et Stevie Wonder rappellent s'il le faut que la voix chaude de Duke fait merveille dans des ambiances à la Motown. Et puis pour les inconditionnels du pur blues à la Robillard, Duke apporte en dehors des titres d'ouverture et de clôture, des classiques comme 'Moongate' et 'I'm Still Laughing'.
"Independently Blues" plus varié que ses prédécesseurs sans pour autant se perdre en route (avec de tels capitaines à la barre ce serait malheureux) est un album indispensable pour tout bluesfan qui se respecte. Et comme souvent dans ces albums qui finissent par tourner en boucle, il n'y a rien de neuf sous le soleil mais qu'est-ce que c'est bon !