Liveevil, à ne pas confondre avec les français de Live Evil dont nous sommes sans nouvelle et qui donnaient eux dans le Glam Rock, est une formation tchèque qui évolue plus dans l’esprit des Suédois de Deathstars et de Rammstein. Nous avons donc affaire à un metal fortement teinté d’électronique, dans lequel de lourds riffs de guitares s’entremêlent avec des samples.
L'ensemble emprunte des éléments aussi bien au Métal, à la musique industrielle, au Gothic qu'à l’Electronic Body Music. Mais il y a tout de même lieu de constater qu’au sein de ce « joyeux » melting-pot, ce sont principalement les racines Métal et Electro qui prédominent. Ce sont d’ailleurs les nombreuses incursions typées « electronic » qui dotent Liveevil d’une personnalité propre. Enfin, pas toujours si personnelle que cela si l’on considère qu’avec "Blackout" et "Hope Of Broken Souls" le groupe marche clairement sur les plates bande de Rammstein.
Mais la majorité des morceaux qui compose ce "3 Altering" ne souffre pas autant d’influences trop visibles même si les ombres de Type O Negative, Deathstars, et Rammstein ne sont jamais bien loin. L’ensemble sonne très professionnel et dégage un sentiment de puissance dans lequel interviennent parfois des aspects plus sombres et mélancoliques qui deviennent de plus en plus prégnants au fur et à mesure du déroulement de l'album. Le propos est dense, notamment du fait d’arrangements qui font la part belle à l’accumulation de pistes et de sonorités diverses ; claviers, sample, échos… L’utilisation de deux chanteurs contribue également à épaissir le son de Liveevil. Et c’est là que le bât blesse. La superposition et l’accumulation de pistes un peu disparates a tendance à déconcerter l’auditeur et à lui faire perdre le fil conducteur des morceaux. A trop vouloir systématiquement faire se succéder parties épiques et puissantes avec des passages plus calmes et légers, le groupe s’égare trop souvent en ne parvient pas à se montrer suffisamment efficace.
Malgré la relative courte durée de ce disque (bien moins de 40 minutes), le sentiment de ne pas trouver ses marques et de tourner en rond est très pregnant. Et ce ne sont pas les rares bons moments, à l’image d’un "Deep Cut" tout en douceur et d’un "About Them" très typé Type O Negative qui changeront la donne. Si Liveevil se révèle être un bon élève, capable de reproduire de belle manière ce que d’autres ont déjà proposé dans le passé, il peine toutefois à s’affirmer comme un groupe original capable de créer l’enthousiasme.