The Bonding est le huitième album de Edenbridge et s'il s'inscrit dans une veine du metal mélodique classique avec des compositions speed et symphoniques, la formation y a cependant injecté quelques intonations plus pop, un peu à la manière d'un Within Temptation.
Sabine Edelsbacher chanteuse du groupe porte la musique sur ses frêles épaules et elle pourra rappeller par quelques intonations Floor Jansen. Elle aurait toutefois mérité un habillage plus explosif et inattendu pour magnifier sa voix d’ange charnel.
La musique développée est gorgée de claviers et de guitares épiques. Cette dernière conduit le discours, avec tout ce qu’il faut de chaleur pour habiller les compositions et les mener à la baguette. La guitare solo est d’un bon niveau, sans toutefois être extraordinaire. Si ces parties mélodiques et lyriques sont agréables, elles sont néanmoins loin de provoquer la jouissance qui parachève la phase orgasmique. Les quelques interventions fraîches de la guitare acoustique sont dénuées de tout artifice mais restent un peu plus classiques... Les claviers sont prédominants et permettront aux amateurs les moins férus de musique métallique d'adhérer à l'oeuvre. Quant à la section rythmique, elle est efficace et nous guide d’une main de maître vers de sombres paradis artificiels ravagés par de puissants soubresauts telluriques.
La musique est agréable et se fait parfois enjôleuse, même si à mon sens, les chanteuses metal excellent plus sur des passages agressifs comme Magali Luyten deVirus IV que sur des morceaux plus typés ballade romantique comme le propose souvent Edenbridge. Beaucoup verseront une larme à l'écoute du dantesque et ultime voyage The Bonding qui fait figure de créature indomptable, de rituel sacralisant l’union du feu et de la glace. D'ailleurs, tout y est condensé en un quart d’heure : la rage, l’émotion et surtout la voix de la nymphe rehaussée par les circonvolutions musicales.
Malgré une fin d'album puissante et profonde que l’on attendait désespérément depuis les premières notes, il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil de Edenbridge, hormis Sabine Edelsbacher à la plastique inoubliable et à la voix angélique. Amère déception que d’entrevoir un bout d’éden et d’être aussitôt noyé dans les regrets...