Avec "The Crestfallen", Anathema s'est fait remarquer et a même pu ouvrir pour Cannibal Corpse. Suite à cela le groupe s'attaque à son premier album, "Serenades", qui voit le jour en Février 1993 et dont on attend non seulement qu'il confirme les promesses entrevues mais aussi qu'il permette au groupe de faire un bon artistique significatif. Mais ce premier jet va se contenter de suivre les traces de l'EP.
"The Crestfallen" est ainsi dans la lignée de son prédécesseur et propose un death teinté de doom encore fortement influencé par My Dying Bride et Paradise Lost. L'ensemble se veut toujours assez violent, la voix toujours très death de Darren White y contribuant largement. Et c'est là que le bas blesse un peu, White progresse peu, il manque de variations et tire clairement Anathema vers le bas.
Car musicalement le groupe est au point et propose des titres de bonne qualité : "Spleepless" se fait plus calme et atmosphérique et transporte Anathema dans une autre dimension bien éloignée du doom avec des aspects plus directs et un chant plus grave alors que "Lovelorn Rhapsody" revient plus à un death/doom à ambiance avec des riffs aériens.
Il y a aussi du déchet notamment "Dreaming: The Romance", titre de 23 minutes instrumental assez vain avec son pauvre riff répété à l'infini. Malgré la jolie voix de Ruth Wilson "J'ai fait une promesse" est trop mièvre pour convaincre et avec "Sweet Tears", Anathema s'essaye sans succès à du death plus direct inopportun. Heureusement, "The (Will Always) Die" rattrapera un peu le tout grâce à ses riffs parfaits et sa fin aux claviers majestueuse et symphonique.
"Serenades" est un premier jet intéressant avec ses réussites et ses maladresses. Anathema doit désormais gommer les défauts qui gênent son évolution et envisager les changements nécessaires à sa progression.