Avec "Serenades" Anathema s'est fait définitivement un nom, il passe dans les médias et tourne désormais en tête d'affiche. De fait, dès Mai 1994 le groupe retourne en studio et prépare un nouvel EP, "Pentecost III". La formation est ambitieuse et semble désireuse de ne plus perdre de temps. "Serenades" avait montré un groupe en progrès proposant un doom aux relents death qui devait juste à effacer quelques soucis, vocalement en particulier, pour éclater complètement. Car à ce stade de l'histoire, Darren White apparaît bien comme le maillon faible face aux frangins Cavanagh que l'on sent disposés à évoluer vers une musique plus atmosphérique.
Sur ce "Pentecost III", l'évolution est assez notable. Les traces de death s'effacent peu à peu pour laisser place à un Doom lancinant qui prend le temps d'installer une atmosphère sombre et mélancolique. White a arrêté de hurler pour proposer un chant grave et parlé intéressant mais qui manque un peu de profondeur. Il a fait des progrès mais reste loin d'être au point en matière de chant clair.
Si "Kingdom" et "We, The Gods" sont de belles réussites, "Mine Is Yours" est ainsi handicapée par le chant. Là où la musique aérienne réclame un chant clair on retrouve un chant grave qui ne colle pas au rythme du titre. Il en va de même sur "Memento Mori" qui illustre une fois de plus le problème. White se contente de poser un chant parlé grave sur la partie lente pour éviter un chant hurlé hors propos.
"Pentecost III" montre un Anathema qui avance vite et fort. Son death/doom s'estompe, sa musique devient plus fraîche et planante et la formation s'approche doucement du nirvana. En effet, en réalisant quelques petites retouches, vocalement notamment, le groupe va atteindre un niveau supérieur en matière de doom atmosphérique mélancolique. Mais ceci est une autre histoire...