Sombre est la musique
Outshine est composé de musiciens venues de Suisse qui proposent un rock à tendance metal baigné d'une noirceur profonde propre à Paradise Lost époque One Second. Leur musique transpire la mélancolie. Ainsi, il s'en dégage une ambiance comparable au son de la pluie les jours d'orage: on aime l'entendre, elle nous porte à méditer sur notre condition humaine, en laissant toutefois planer un subtil vague à l’âme...
La musique est ciselée avec art, des compositions puissantes s'enchaînent sans temps mort. Les fondements rock guident les musiciens lors de leurs pérégrinations émotionnelles: la guitare est acérée comme un bec de rapace, les intervention de la guitare soliste ne sont pas légion car cette dernière préfère se concentrer sur son rôle de guide rythmique, avec néanmoins un désir constant de sortir des sentiers battus, la batterie plombée est une digne héritière de l'époque du Zeppelin, la voix est tantôt rauque ou plus mélodique, il y a du Mike Holmes dans ses intentions, elle sait naviguer entre les cris et les chuchotements. Quand à la basse, elle clos le cercueil émotionnel par son bourdonnement constant et surligne ainsi la noirceur profonde des pistes.
Tout commence et s’achève par des pistes instrumentales mystérieuses et sombres (Prelude to Descent II et You Do Bad Things to Feel Alive) qui nous plongent aussi-tôt dans l'ambiance méditative et glauque.
On pourra apprécier la six-cordes acérée au son chaud, dispensant des riffs lourds dans la plus pure tradition rock. C'est ainsi qu'elle construit une base sur laquelle les chansons se déploient et exposent leurs facettes ambitieuses, leur désir mélodique et leur goût de porter des émotions.
Une belle réussite que d’avoir réussi à planter ces émotions dans nos cœurs. Un peu à la manière des cyborgs de Blade Runner, peut-être que cet afflux d’émotions nous forcera à devenir plus humains que l’humain.
Outshine ne doit pas bouder son plaisir de présenter une musique puissante, à l'aspect si fragile, et à la noirceur enveloppante... Le jeu des émotions qu'ils développent est à n'en pas douter un art subtil dont la réussite ne tient donc qu'à un fil... fil conducteur auquel ils savent se cramponner avec force et foi.