The Unseen Guest est un duo étonnant composé de l’irlandais Declan Murray et d’Amith Narayan venant lui d’Inde. Duo qui réalise avec Out There leur tout premier effort. Combinant avec une certaine maestria les influences orientales d’Amith Narayan et occidentales de Declan Murray, Out There est pour le moins très original. Les amateurs de progressif pur et dur peuvent passer leur chemin. En revanche, les autres sont encouragés à poursuivre la lecture…
Prenez 4 éléments de base : Des percussions en tout genre (je cite en vrac pour les connaisseurs, tablas, mridangam, dholaks, ganjra, ghadam, edakka, et thavil) extrêmement travaillées, une guitare acoustique rythmique faisant très honnêtement son boulot, une multitude d’instruments apportant une réelle variété de sons (tels violon, mandoline, banjo, accordéon, harmonica… etc) et enfin une voix, celle de Declan Murray, plutôt nonchalante, mais qui s’accommode bien avec le style. Saupoudrez le tout de mélodies simples et facilement mémorisables faisant souvent mouche et vous obtenez The Unseen Guest.
Pas facile de s’exprimer dans un style pouvant apparaître comme étant un peu « batard » et pourtant The Unseen Guest l’a fait. Réussissant en l’espace d’un album à magistralement intégrer cette culture indienne à une musique restant très occidentale, ce duo s’est déjà créé un style et un son qui lui est propre. N’étant pas à la base, amateur de ce genre d’exercice folk/blues limite world music, j’ai pourtant sans problème apprécié ce Out There.
Certes, les mélodies sont simples, mais cela va avec le style assez dépouillé laissant le champ libre aux différentes instrumentations et percussions dont la qualité d’intégration et la diversité sont exceptionnelles. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter un morceau comme Sandalista, tellement riche, qu’on le redécouvre à chaque écoute. Autre exemple de titre très réussi, le dynamique "Let Me In" et son utilisation d’un violon du meilleur effet. Bref, même si tout ne me captive pas sur ce disque, et là je pense tout particulièrement au trop monolithique "Anywhere Somewhere" mais également à "Never Enough", l’ensemble est tout de même très frais et revigorant.
Malheureusement, sa durée de vie n’est pas exceptionnelle compte tenu de son style un peu léger et « pas complètement ma tasse de thé », et c'est ce qui lui coute au moins un point sur ma note finale. Mais la qualité du travail accompli et son côté authentique méritent amplement le respect. Les amateurs de percussions et de culture indienne doivent absolument y jeter une oreille attentive, quant aux autres, si découvrir de nouveaux horizons les tente, alors Out There sera leur idéal instrument de voyage…