Disons le d'emblée, nous ne nous attarderons pas ici sur la personnalité jugée égocentrique et instable de Timo Tolkki. Rappelons juste que celui-ci a créé et mis quasiment tout seul sur les rails le groupe Stratovarius qui fait figure de référence dans le monde du speed metal mélodique et qu'il ouvert le chemin à d'innombrables groupes venus des terres pourtant a priori hostiles de Finlande.
Timo Tolkki se lance ici dans un projet ambitieux de type Opera Metal avec plusieurs invités de marque au micro. Il s'appuie sur des musiciens expérimentés et talentueux, à savoir Alex Holtzwarth (ex-Siges Even, Rhapsody Of Fire) à la batterie, Derek Sherinian (ex-Dream Theater, Black Country Communion), Mikko Harkin (ex-Sonata Arctica, ex-Symfonia...) et son ancien compère Jens Johansson (ex-Malmsteen, Stratovarius) aux claviers. Timo s'occupe de la guitare, de la basse et de la production.
La première remarque viendra d'ailleurs du niveau de la production, insuffisant compte tenu de l'ambition affichée. Les chanteurs sont trop mis en avant et la musique manque globalement de profondeur et de relief. Même si on peut comprendre la volonté de servir des pointures telles que Michael Kiske, Russell Allen, Sharon Den Adel ou encore Rob Rock, il est dommage que l'effort n'ait pas été mis pour assurer une production au cordeau. Pour en finir avec les présentations, précisons également la présence d'Elize Ryd (Amaranthe), de Tony Kakko (Sonata Arctica) au chant, de Magdalena Lee (Beto Vazquez Infinity, Symfonia, Revolution Renaissance) pour le chant lyrique et de Sami Boman (Silentium) à l'orchestration. Autant dire que le casting est assez prestigieux et rompu à ce genre d'exercice.
Le scénario de "The Land Of New Hope" est une quête dans un monde post apocalyptique. Les survivants recherchent une contrée nommée Land Of New Hope. Pour cela, ils bravent les dangers, s'appuient sur une sorte de Pythie pour les guider et doivent affronter un Gardien. Rien de très original donc mais c'est un support comme un autre pour créer une musique pleine de rebondissements et épique à souhait. Fort de ces musiciens et de ce scénario, Tolkki nous livre une musique assez proche de ce que pouvait proposer Stratovarius dans les années 90, avec une orchestration plus fouillée mais qui n'est pas à la hauteur des espoirs qu'on pouvait légitimement placer dans cette galette.
Le résultat est loin d'être catastrophique pour autant. Les mélodies sont globalement accrocheuses et bénéficient de la qualité et de l'implication de certains des vocalistes qui sont particulièrement en verve. Notons la prestations de Elize Ryd, de Sharon den Adel et de Rob Rock qui sur 'Shine' ou 'The Magic Of The Night' s'en sortent vraiment très bien. La présence de Russell Allen est plus anecdotique. Par contre, il est clair que les rythmiques sont très basiques, souvent avec la seule présence de la basse et de la batterie. Mais c'est surtout le manque de variations qui pose problème puisque l'auditeur aura souvent l'impression d'écouter plusieurs fois la même chanson. Les orchestrations ont beau être parfois enrichies, cela ne suffit pas à donner l'ampleur et la variété que l'on pouvait espérer.
Ce nouveau projet de Timo Tolkki n'est pas mauvais mais il ne suffira certainement pas à relancer une carrière qui s'essouffle depuis qu'il a quitté Stratovarius. "The Land Of New Hope" est plein de bonne intentions mais l'inspiration n'est malheureusement pas au rendez-vous.