Ça commence plutôt mal pour ce jeune groupe du sud de la France. Le nom, la pochette, les titres : on sent le métal prog à plein nez. Et dès les premières notes de « So Cold », on est réconforté dans notre à priori. On se prépare un petit oreiller, on règle le réveil et on se dit que l’on va passer un moment parfait pour un petit somme en compagnie d’une pâle copie de Dream Theater.
Seulement, la persévérance, ça a du bon. Passé le premier morceau assez bancal, avec son démarrage cliché et sa longue partie instrumentale très typée « prog à la Dream Theater », les choses deviennent bien plus intéressantes.
Le second titre est déjà meilleur, même s’il reste aussi prévisible. Les délires instrumentaux sont plus accrocheurs, et les sept minutes de « Now Or Never » passent déjà plus vite.
C’est le début de « Burning Box Gala » qui sonne la révolte. Claviers futuristes, riffs alambiqués et très agressifs, et un démarrage en trombe avec une rythmique complexe. Ouf ! Est-ce encore le même groupe ? Certains esprits mal placés mettraient la faute sur le dos du chanteur, naturellement absent de ce titre instrumental. Ils auront parlé trop vite, puisque sur « Satured Brain » le chanteur est là, et le titre est simplement superbe. Spheric Universe Experience réussit le pari de réunir un métal prog classique avec un « math métal » proche de Zero Hour (d’ailleurs le chanteur rappelle parfois Fred Marshall de Zero Hour) voire même de Spiral Architect (non, ce n’est pas une insulte !!).
En fin de compte, les affaires démarrent bien pour ces jeunes français, puisque le reste de l’album est du même style : puissant, complexe et musicalement riche, le tout baignant dans une seule et unique atmosphère propre à ce « Mental Torments ».
Malgré quelques longueurs, notamment sur le dernier « Echoes Of Stars » où le groupe essaye de finir l’album sur une touche aérienne, Spheric Universe Experience nous prouve qu’il y a encore de la place au soleil pour un énième groupe de métal progressif, à condition de se démarquer par une musique un tantinet originale. Reste à ce jeune groupe à affirmer sa personnalité (y en a marre des groupes qui servent une redite de Dream Theater et compagnie) et de corriger quelques petites imperfections et erreurs de jeunesse (par exemple au niveau du chant et de certaines parties instrumentales trop lourdes).
Spheric Universe Experience nous prouve enfin qu’il faut persévérer et écouter les albums en entier pour ne pas risquer de passer à côté de très belles découvertes ! (Même si parfois, c’est très dur la persévérance !)