DOOGIE WHITE & LA PAZ: The Dark And The Light (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Doogie White le sentait, il avait en lui le potentiel et les idées pour monter un second album de La Paz avec son ami Chic Mc Cherry. Si "Granite" se constituait majoritairement de vieux matériel dépoussiéré des 80's, il en va tout autrement de "The Dark And The Light". Désireux de prouver au public qu'ils pouvaient faire autre chose qu'une resucée du passé, le groupe s'aventure vers de nouvelles lignes musicales. Et si la marque du groupe reste présente (The Dark), chacun souhaitait ici faire briller les titres d'une lumière différente (The Light) d'un point de vue mélodique comme lyrique, marquant La Paz du sceau de la sagesse et de l'ouverture d'esprit qui anime désormais ses musiciens. Et bien malins ont-ils été de faire évoluer quelque peu leur formule, maintenant en éveil l'intérêt du fan de Rock Hard exigeant mais tout sauf passéiste. Et si vous avez aimé As Yet Untitled, le dernier album de Doogie sorti en 2012, vous ne serez ici que très peu dépaysés.

Mais avant cela, quoi de mieux pour attirer le chaland et poser son univers qu'un 'Little Black Book Of Song' qui n'aurait pas juré sur le dernier album du feu Rainbow (sur lequel officiait d'ailleurs notre chanteur). Rock N'Roll propre et inspiré lancé à coup de claviers spatiaux et cris puissants, il rappelle que notre second couteau Doogie White n'a rien à envier aux plus grands si ce n'est leur place.

Au fil de l'album, notre chanteur tape dans tous les registres possibles, tour à tour menaçant et grave ('Shadow Of Romance'), chaud et puissant ('Devil in Disguise'), nasillard et direct ('Sweet Little Mistreated') et toujours avec une maestria portant chaque titre à un niveau supérieur. Forcément, dans une telle configuration, Chic se rappelle à nous et ne manque pas une occasion de briller par ses riffs acérés ou ses soli, illuminant des titres comme 'Burlesque', 'Don't Drink With The Devil' ou le très Hard FM 'Old Habits Die Hard' au riff net et carré. Mais ici pas de tirage de couverture intempestif entre les deux fers de lance et c'est clairement le plaisir et la bonne humeur qui rejaillit sur l'ensemble de l'album, chacun venant appuyer, relayer ou porter les interventions de l'autre sur une rythmique classique mais efficace.

Sans révéler de grandes surprises, l'album s'écoute avec un réel plaisir qui varie au gré des titres. 'Don't Drink With The Devil' plus osé et moderne tant dans le chant que le jeu de guitare fusant de toute part se fait solide sur une grosse rythmique, le très bon 'Burlesque' au chant plus insidieux s'inspire du Blues alors que 'Lonely Are The Brave', balade Rock acoustique au piano raisonnant se révèle suffisamment originale et enlevée pour esquiver la touch 'next'. Son solo habité la rend tout bonnement indispensable. 'Shadow Of Romance', familière de Mott The Hopple, cristallise la volonté du groupe à proposer autre chose, buzzant et crunchant avant un solo guitare/piano/sax fort agréable.

Et quand le groupe donne dans l'épique, c'est pour rendre hommage au grand Dio comme sur 'Devil In Disguise', possédant Le riff de l'album (et une introduction ecclésiastique nommée 'De La Luz') ou le tragique 'Men Of War', aux inflexions orientales rappelant 'The Nomad' de Maiden, et promettant une belle zone de turbulence. 'The God Old Days' et 'Sweet Little Mistreated' sont quant à eux deux classiques apportant peu d'eau au moulin.

Se fermant sur un instrumental fédérateur à l'écossaise, "The Dark And The Light" paraîtrait presque un peu trop court même si quelques titres sont plus anecdotiques. Grâce à quelques idées nouvelles bien venues, il renoue avec les aspirations épiques et Rock N' Roll d'un genre longtemps mené d'une main de maître par Mr. Ritchie Blackmore. Un plaisir !

DOOGIE WHITE & LA PAZ

THE DARK AND THE LIGHT

METAL MIND

HARD ROCK