Rick Miller édite avec "Immortal Remains" son troisième album en trois ans. Cette régularité ne mettra pourtant pas à mal la qualité de l’ensemble qu’il porte à nos oreilles via cette galette réfléchissante que le lecteur CD se plait à engloutir.
En effet, la formule que le canadien utilise depuis six albums, c’est-à-dire des titres généralement mid-tempo bercés de nappes de claviers et percés par des soli de la trempe d’un David Gilmour, n'a pas changé d'un iota. Si le fan attend des changements, il sera déçu malgré quelques petites nouveautés comme l’emploi de percussions orientales dans The Oasis ou un semblant d’énervement lorsque des riffs ravageurs viennent déchirer l’ambiance mélancolique établie de Ode To An Angel ou Sanctity.
Bien sûr, la première écoute d’un album de Rick Miller aura de grandes chances de faire mouche car le progressif mélancolique que propose le canadien est formidablement bien produit, les compositions sont à la hauteur et l’emploi régulier de la flûte (The Hands Of Time, The Oasis, Sanctity, Providence) et du violoncelle (Ode To An Angel) sont efficaces. En outre, Rick Miller propose de nombreux soli jouissifs comme pouvaient en livrer le Floyd et son guitariste vedette autrefois.
Malheureusement pour lui, les disques de Rick Miller se suivent et se ressemblent ce qui ne manquera pas de déconcerter les plus jusque-boutistes de ses supporters. La recette commence à dater pour les habitués que nous sommes même si Rick Miller pourra, avec cette galette, rallier à lui nombre de fans aimant les atmosphères vaporeuses. Paradoxalement réussi et terriblement lassant sur la longueur, notre canadien devra sérieusement proposer quelques nouveautés à l'avenir sous peine de perdre définitivement une grande partie de son auditorat...