J.D. Overdrive. Avec un nom pareil, on ne s'attend pas vraiment à une promenade de santé, mais plutôt à mettre les mains dans le cambouis! Pourtant, les polonais ne nous ont pas habitué à la poussière des autoroutes et au vrombissement des moteurs. Alors quand on nous parle d'un groupe de heavy rock / stoner, forcément, ça intrigue un peu. Ouvrons donc la bécane pour voir ce qui se cache dans ses mécaniques.
"Fortune Favors The Brave" s'ouvre sur un morceau-intro, 'Bad Karma', qui met directement dans l'ambiance : une voix à la radio enjoint à rester chez soi car une vague de meurtres se propage dans la région. Puis des coups résonnent à la porte. On se demande finalement si on n'est pas dans une version audio de Texas Chainsaw Massacre.
Le rock de J.D. Overdrive est pourtant bien influencé par les groupes de métal sudistes comme Pantera ou encore Black Label Society, le morceau 'Call Of The South' évoquant immédiatement 'Domination' de ces premiers. Le frontman du groupe frappe assez vite par ses capacités : les lignes vocales alternent très bien entre un chant rauque, agressif, énervé, rappelant Phil Anselmo, et un chant clair puissant, faisant penser à Burton C Bell de Fear Factory, sur 'Funeral Stopper' par exemple. Sur 'Stand Tall', le chanteur se la joue presque crooner, avec ses intonations graves et sensuelles.
Les musiciens ne sont pas non plus en reste, et font tourner la machine à riff à plein régime. De l'intro joyeuse et sautillante de 'Born To Destroy' aux accents stoner de 'Like Heroes To The Slaughter', en passant par 'The Revelation' et sa structure très métal, J.D. Overdrive couvre le panel des musiques énervées et saturées. On notera particulièrement le morceau 'Shadow Of The Beast', aux consonances lentes et hypnotiques, caractéristiques de la scène stoner, et particulièrement réussi, tant au niveau de sa réalisation (on pense aux grands noms comme Kyuss) que de son placement dans l'album car il amène une vraie respiration au milieu de ce déluge de testostérone. Mention spéciale également à 'Beware The Boozehound' et son synthé vintage, tout à fait inattendu, qui se marie finalement assez bien avec l'ensemble.
L'album se termine sur 'Hope For The Best, Prepare For The Worst', qui rappelle encore une fois furieusement Pantera, et c'est le défaut que l'on pourra faire à cet album. Bien exécuté, énergique, "Fortune Favors The Brave" ne souffre pas d'un manque de rythme et les morceaux s’enchaînent bien. Mais les influences s'entendent énormément, et l'ensemble manque donc un peu de personnalité, et on passe parfois plus de temps à se demander où-est-ce qu'on a déjà entendu ce riff ou cette ligne de chant plutôt qu'à apprécier vraiment l'album.