Camerata Mediolanense est un ensemble milanais né en 1994 à l'initiative d'Elena Previdi, qui assure le clavier, le clavecin, l'accordéon et des percussions. "Vertute, Honor, Bellezza" est leur quatrième album et a nécessité une longue gestation de quatre années. Il constitue la pièce centrale du projet nommé Petrarca Project qui s'inspire d'un savant italien humaniste du XIVè siècle nommé Francesco Petrarca.
Cet étrange ovni musical débute avec une mélopée de chœurs féminins un peu celtiques ou baroques sur un fond orchestral assez épuré pouvant rappeler un groupe comme Era. Nous sommes en présence d'un ensemble expérimental qui s'auto-qualifie de post-punk, classique et dark wave. Autant dire, que nous sortons des sentiers battus du rock, du prog ou du metal avec ces milanais.
Les percussions et les chœurs sont omniprésents alors que les autres instruments servent surtout à poser les ambiances touchant parfois à l'electro, comme sur 'Tremo et Tracio', 'Altri Perfecti' ou 'Lo Gran Desire'. Parfois, des instruments sont plus dominateurs et c'est le cas sur 'O Mia Stella' avec ses instruments baroques et ses percussions folk. En tout état de cause la musique est le plus souvent dépouillé.
Nul ne pourra reprocher à Camerata Mediolanense son manque d'audace dans un paysage musical qui n'est pas souvent prêt à accepter de telles expérimentations reposant sur un mélange des genres assez inédit. En revanche malgré l'apparente force narratrice en italien, l'imagination et une certaine maîtrise, "Vertute, Honor, Bellezza" ne décolle pas. On assiste à une succession d'atmosphères, pas toujours très cohérentes et desservies par des chœurs trop lancinants souvent rébarbatifs. Le manque de temps forts, d'envolées font plonger cette œuvre pourtant ambitieuse et originale dans un relatif ennui. Les cors de 'Dolo Et Pensoso' ou les voix haut perchées sur 'Vago Augelletto' ne permettront pas de rompre la monotonie générale.
Camerata Mediolanense s'adresse sans doute à un public averti pour être totalement apprécié. Malheureusement, malgré de nombreuses écoutes, il est difficile de se laisser séduire ou envoûter par cet album un peu trop brouillon et plat.